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 l'"art opératif"

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vania
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MessageSujet: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeVen 07 Mai 2010, 11:43

En cette période d’anniversaires 70 ans de la campagne de mai-juin 1940 et 65 ans de la capitulation du Reich, j’ai trouvé intéressant de reproduire cet article paru dans le magazine « Les chemins de la mémoire ».
Même si l’auteur peut paraître parfois excessif vis-à-vis de certains contemporains de cette époque, le concept de l’ « art opératif » est bien détaillé, ou comment une armée allemande, pas aussi puissante qu’on a bien voulu le dire défait les armées occidentales en 6 semaines, alors qu’un an plus tard, pourtant forte de cette expérience, elle s’enlise dans les gigantesques batailles du front de l’Est…

L'auteur: Laurent Henninger
Chargé d'études à l'Institut de Recherches Stratégiques de l'Ecole Militaire.

Depuis une quinzaine d’année, la recherche historique a revisité en profondeur la campagne de mai-juin 1940 qui vit notre pays subir la défaite la plus honteuse de toute son histoire.
Ces historiens ont ainsi pu tordre le cou à la légende forgée par Vichy dès le lendemain de la défaite, qui présentait celle-ci come l’aboutissement logique et inévitable des faiblesses de la France et comme un châtiment somme toute mérité par son peuple.
On sait maintenant de façon certaine que l’armée française n’était pas si archaique qu’on a bien voulu le faire croire, que ses matériels étaient lopins d’être obsolètes-même s’ils présentaient des faiblesses dans certains domaines-, que son système stratégique n’était pas si absurde qu’on l’a dit, que les soldats français se sont bel et bien battus, qu’ils n’ont pas fui comme des lapins et que leurs adversaires allemands ont subi des pertes qui n’avaient rien de négligeable.
Mais les plus intéressant de ces travaux concernant l’armée allemande, dont les mythes d’excellence sont aujourd’hui remis en cause.
Le principal de ces mythes concerne le soi-disant « Blitzkrieg ».
Ce terme de « guerre-éclair » est largement le produit de tours de passe-passe historico-théoriques.
Lorsque les historiens tentent d’en faire l’archéologie, ils peinent à en retrouver les traces solides dans les textes doctrinaux de l’armée allemande de l’entre-deux guerres.
Rien en tout cas qui soit pensé de façon globale et cohérente, pouvant s’insérer dans une doctrine stratégique nationale.
Si quelques auteurs isolés ont employé timidement l’expression, ils ne représentaient en rien la doctrine officielle d’un état-major qui restait profondément hostile à ce qu’il considérait comme de l’aventurisme militaire.

Le blitzkrieg, un terme exploité par la propagande.

Ca n’est qu’après la victoire sur la Pologne qu’un article du Time Magazine américain du 25 septembre 1939 l’utilisa pour la première fois dans le sens qu’on lui connaît désormais.
La propagande nazie se saisira ensuite de l’expression et saura pleinement l’exploiter.
Il s’agit alors d’un terme essentiellement journalistique.
On ne commence véritablement à le trouver utilisé dans un texte de théorie militaire qu’au début des années 1950, lorsque l’auteure militaire britannique Basil Liddel Hart publie ses travaux sur la seconde guerre mondiale en collaboration étroite avec d’anciens généraux de la Wehrmacht, notamment Heinz Guderian.
C’était la première fois que ce terme faisait l’objet d’une tentative de théorisation, mais il ne s’agissait que d’une re-création à posteriori.
Et Guderian prit bien soin de se présenter comme l’inventeur unique de ce pseudo-concept, en omettant au passage de signaler les travaux d’autres théoriciens des années 20 ou 30 qui étaient allés bien plus loin que lui dans la réflexion sur l’emploi des blindés.
En outre, ces écrits intervenaient dans un contexte historique et stratégique bien particulier : La Guerre Froide faisait alors rage, et l’O.T.A.N. venait d’être créée ainsi que la R.F.A., toutes deux la même année en 1949.


Dernière édition par vania le Dim 09 Mai 2010, 16:22, édité 4 fois
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vania
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeVen 07 Mai 2010, 11:50

Les anglo-américains étaient alors engagés dans la création d’une armée Ouest-allemande (dont la naissance sera effective en 19555) pour laquelle ils avaient besoin du concours –organisationnel, politique et symbolique- des anciens généraux de la Wehrmacht…
Pour ce qui concerne la réalité des éclatantes victoires militaires allemandes des premières années de la guerre, les historiens, et notamment Karl-Heinz-Frieser, ont depuis largement montré leur caractère aléatoire, contingent et, au moins dans le cas de la victoire sur la France au printemps 1940, obtenue d’extrême justesse, au point que les militaires allemands eux-mêmes parleront de « miracle ».
Outre les tragiques erreurs du haut-commandement français, la victoire allemande fut principalement due à la désobéissance de Guderian et de Rommel qui, à la tête des seules forces réellement mécanisées de l’armée (soi 10%) (1) prirent l’initiative de se ruer en direction des côtes de la Manche en ignorant les ordres du commandement de la Wehrmacht les exhortant frénétiquement à s’arrêter, car cette action n’était pas prévue dans le plan originel.
Initiative audacieuse et au final couronnée de succès, certes, mais aussi au risque démesuré ayant à de multiples reprises failli connaître une issue catastrophique.
En tout état de cause, cette victoire allemande, si elle reste extraordinaire, n’a aucune valeur de modèle, car non théorisée et impossible à reproduire.

L’excellence militaire allemande en question.

Quant aux victoires obtenues par la Wehrmacht entre 1939 et 1941, elles le furent contre des pays aux dimensions limitées et/ou à la puissance militaire largement inférieure à celle de l’Allemagne.
Là encore, ces exemples n’ont donc que peu de valeur.
Sur la longue durée d’une guerre planétaire, la puissance nazie ne pouvait que remporter quelques « batailles » et n’avait guère de chances de l’emporter car elle n’était fondée que sur l’excellence tactique et le très haut degré de professionnalisme de la Wehrmacht, au détriment d’une pensée stratégique et opérative qui lui fit constamment défaut, ce qui permet de mieux comprendre comment et pourquoi une armée, aussi puissante et efficace que veulent le faire croire les mythologues en vigueur, a pu perdre les guerres titanesques dans lesquelles elle s’était engagée…
C’est ici qu’une mise en perspective historique s’impose.
Le mythe de l’excellence militaire allemande est né dans les dernières décennies du XIXème siècle, à la suite des victoires de la Prusse dans ses guerres d’unification de la décennie 1860, puis dans le conflit contre la France en 1870-1871.
Dans la foulée, les écrits de Clausewitz connurent un succès planétaire.
Le théoricien prussien des guerres napoléoniennes (2) fut ainsi crédité des succès militaires de la Prusse Bismarckienne ainsi que du caractère prophétique de ses écrits, censés annoncer l’avènement de la « guerre totale ».
Or, non seulement Clausewitz ne fut en rien le prophète d’une « guerre totale » dont on cherche encore aujourd’hui une définition solide et objective, mais les succès militaires prussiens furent peut-être plus le résultat des réformes et innovations dont l’armée prussienne fut l’objet dans les décennies précédentes que la prise en compte des productions littéraires du célèbre théoricien.

(1) 90% de la Wehrmacht était encore constituée d’artillerie, hippomobile et d’infanterie se déplaçant à pied
(2) le maître-ouvrage de Carl Von Clausewitz, de la guerre, est paru pour la première fois après sa mort en 1831
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeVen 07 Mai 2010, 11:51

Pourtant, l’armée prussienne de la fin du XIXème siècle, entretemps devenue armée allemande, passa totalement à côté d’un événement militaire majeur et des leçons qu’il eut fallu en tirer : La Guerre de Sécession américaine.
Soyons juste : à cette époque, pratiquement tous les dirigeants militaires européens passèrent à côté de ce conflit, jugé indigne d’intérêt et nullement susceptible d’apporter quelque enseignement que ce soit.
Toujours est-il que presque toute la théorie militaire occidentale, à défaut de penser en profondeur les nouvelles conditions de la guerre industrielle et mécanisée qui se déployaient alors, resta intellectuellement bloquée sur des paradigmes tan conceptuels que spatiaux et temporels qui étaient ceux des guerres napoléoniennes.
Pendant ce temps, la technologie des armements évoluait à une vitesse encore jamais vue auparavant, sans laisser le temps à l’art de la guerre de s’adapter.
On sentait cependant, de façon confuse, qu’un véritable gouffre était en train de se creuser entre la pratique de la guerre et des armements de plus en plus meurtriers.
Chacun tenta de répondre à sa façon.
Les français développèrent une mystique de « l’élan », censé triompher de la puissance de feu adverse, tandis que les allemands, s’en remettant aux vieilles recettes élaborée plus d’un siècle auparavant par Frédéric II de Prusse, recherchèrent la discipline de la troupe, mais surtout le professionnalisme le plus poussé des cadres, officiers et sous-officiers.
Ce professionnalisme peut être défini comme l’addition du savoir-faire tactique et surtout micro-tactique, de la capacité à mettre en œuvre de façon optimale les armements qui sont confiés aux forces armées, de l’organisation, de l’entraînement, de la discipline, de la capacité de résistance et de l’agressivité au combat.
Mais la stratégie, elle, resta le parent pauvre d’une pensée militaire allemande qui ne cessa de se montrer incapable de comprendre les nouveaux paradigmes spatiaux et temporels d’un monde désormais « planétisé».
La grande tactique, quant à elle, régressa pour ne plus reposer que sur des conceptions purement mécaniques comme celle du double enveloppement. (3)
Et surtout, les théoriciens allemands passèrent totalement à côté de ce qui aurait dû être le grand saut conceptuel de l’art de la guerre industrielle et mécanisée : la compréhension du fait que stratégie et tactique étaient maintenant insuffisantes et qu’il convenait désormais de penser, de planifier et de conduire la guerre aussi au moyen d’une troisième catégorie venant en quelque sorte s’intercaler entre les deux précédentes, l’art « opératif », c'est-à-dire la déclinaison de la stratégie en grandes opérations destinées à atteindre les objectifs fixés par celle-ci sans rechercher la bataille décisive en un point unique, la tactique étant alors l’art d’atteindre les objectifs fixés par l’art opératif dans le cadre d’une opération de vaste envergure.
L’ennemi étant un « système », il convient donc non pas tant de le détruire que de le démanteler, de le tronçonner, en agissant soi-même selon un mode systémique.
On aura compris que, dans ce processus du haut vers le bas, la tactique est entièrement subordonnée à ce qu’on appelle l’art opératif, et ça n’est pas ce dernier qui est au service de celle-là, afin de lui permettre, en quelque sorte, de s’exercer dans les meilleures conditions.
Il fallu attendre les travaux des théoriciens soviétiques de l’entre-deux guerres pour qu’une école de pensée militaire franchisse ce pas et élabore un corpus doctrinal cohérent et complet dans ce domaine.

(3) Fondé sur le modèle de la bataille de Cannes entre Romains et Carthaginois, référence du général Schlieffen en 1914 et aboutissant à la bataille de la Marne.
(4) Les opérations existent depuis l’Antiquité et les armées des XVIII et XIX siècles, surtout à partie des guerres napoléoniennes, pratiquaient déjà ce qu’on pourrait appeler un art « pré-opératif ».
Bien qu’elles distribuaient leurs manœuvres sur de vastes étendues, elles se regroupaient afin de conclure leurs campagnes par une bataille. Ce faisant, elles « redescendaient » au niveau tactique.


Dernière édition par vania le Ven 07 Mai 2010, 11:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeVen 07 Mai 2010, 11:52

Ce « troisième domaine » (5) de l’art de la guerre est fondé sur le fait qu’avec l’étendue des théâtres d’opérations et l’allongement de la durée des combats dus à la mécanisation et à l’accroissement considérable de la taille des armées, mais également du fait de la portée toujours plus grande des armements et de leur caractère meurtrier, l’idée d’une bataille devant se dérouler en un point unique était devenue caduque.
Les « opérations distribuées » conçues de façon systémique devaient prendre la place d’une « bataille » qui avait été au centre de l’art occidental de la guerre depuis l’Antiquité Grecque et répondait très exactement aux règles du théâtre classique : unités de temps, de lieu et d’action. (6)
Dans ce cadre, les théoriciens militaires soviétiques développèrent des conceptions de l’emploi des différentes armes – et notamment des blindés et de l’aviation, mais pas uniquement – bien plus complexes et élaborées que celles définies par Guderian, De Gaulle, Fuller ou Liddel Hart à la même époque dans leurs pays respectifs.
Car même dans l’armée allemande, et contrairement à la légende, personne ne sut alors pleinement penser la guerre mécanisée.
Guderian se révéla n’être qu’in banal technicien sans grande envergure, Rommel un tacticien dont les compétences furent celles d’un excellent capitaine de compagnie, ou au mieux un colonel audacieux à la tête de son régiment, etc.
Aucune théorisation du Blitzkrieg dans l’Allemagne des années 30, donc ; l’expression n’apparaît ainsi dans aucune source.
Tout au plus quelques leçons tirées d’exemples de tactiques d’infiltration mises en œuvre en 1918.
En réalité, le seul écrit militaire qui ait une réelle influence fut le Truppenfuhrung de 1935. (7)
Mais là encore, il ne s’agit que d’un excellent manuel technique, et en rien d’une théorie de la « guerre éclair ».
Or la guerre ne peut être menée victorieusement grâce aux seules compétences techniques et tactiques.
La stratégie et l’art des opérations sont même d’autant plus nécessaires pour penser, planifier et conduire l’action que les techniques sont omniprésentes et démultiplient la complexité de la guerre.
Les chefs militaires allemands – et encore moins les chefs du parti et de l’état nazi – ne le comprirent jamais réellement ; la suite de la Seconde Guerre Mondiale le prouva amplement.

(5) la synthèse, disponible en français, de Jean Lopez, Berlin, -les offensives géantes de l’Armée Rouge : Vistule-Oder-Elbe.
12 janvier- 9 mai 1945 éditions Economica 2010.
(6) la bataille de la marne constitua peut-être le meilleur exemple de cette crispation sur des conceptions napoléoniennes –et même antiques, puisque le modèle du plan allemand était carthaginois.
Cela prouve qu’il était illusoire de vouloir transposer un modèle spatial d’autrefois à l’échelon d’un théâtre aussi vaste que le nord de la France et la Belgique.
L’échec allemand fut provoqué autant pas l’épuisement de l’attaque sur une trop grande échelle que par la vigoureuse contre-offensive franco-britannique.
Aucune véritable occasion ne put en sortir, et les adversaires, tels des béliers, passèrent 5 ans à se heurter frontalement au prix de millions de morts.
(7) littéralement, « manuel de conduite des troupes ».
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeLun 10 Mai 2010, 19:30

Dommage que l'auteur ne tente pas d'étayer ses thèses par des exemples permettant d'affirmer ceux-ci

Personne pour la patience et le re-copiage cheers
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeLun 10 Mai 2010, 22:50

Merci Vania pour cette synthèse, c'est la deuxieme fois que je la lis.
J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi Lopez tape si fort sur les allemands et met au pinacle les Russes.

Je pense que dans les deux cas on peut trouver des échecs de part et d'autre, de bon theoriciens et practiciens de part et d'autre, et aussi dans les deux cas des facteurs"exterieurs" ou des contraintes qui n'ont pu permettre aux miltitaires en charge de faire leur travail correctement. Dans le cas allemand que je connais mieux, je crois aussi qu'il y a eu des facteurs internes propres à l'armée en tant que structure historique prussienne, et aussi le passage de 100 000 à plusieurs millions en si peu de temps, et la concurence entre la Herr et l'OKW.

Je pense qu'il est un peu facile pour Lopez de dégrader Guderian, qui a bien vu l'operationel à Sedan. Helas pour les allemand l'operationel sur 300km de large et 100 de profondeur ne pouvait etre appliqué en russie multiplié par cinq sans en avoir les hommes, la mecanique, et la logistique.(la herr voulait deux fleches pour Barbarossa, Hitler 3).
Quand à Rommel il est évident et cela est connu qu'il a echoué à sortir du tactique pour l'operationel, mais à sa decharge il n'en avait pas les moyens materiels. Avec le meme nombre d'homme et de matos Lopez aurait degradé Monty au simple role d'adjudant d'intendance qui attend que ces hangards soient pleins pour lancer l'attaque, et encore sans faire de poursuite en cas de succès...

La blitzkrieg c'est :
Initiative/surprise
Vitesse
Penetration
Envelopement
Profondeur

L'operationel rajoute : des objectifs clairs et definis, et le renseignement

le sequencage et la succesions de batailles dans l'espace et dans le temps

et donc la Logistique à une echelle que les allemand ne pouvaient (et ne voulaient) meme pas imaginer.
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vania
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeMar 11 Mai 2010, 09:56

Comme je l'ai précisé, l'auteur de cet article n'est pas Jean Lopez mais Laurent Henninger.
Les deux ont l'air de se connaître car ce dernier fait référence au livre du premier, alors que celui-ci (dont je suis en train de terminer l'ouvrage "Berlin, les offensives géantes de l'armée rouge") s'est apparemment inspiré des analyses de Henninger, tout en étant plus "juste" envers les allemands, Guderian en particulier.
Il n'épargne pas non plus les erreurs des soviétiques ni leurs exactions.
D'ailleurs il ne le peut car ce sont des faits connus...
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeSam 22 Mai 2010, 21:51

Merci alors pour cette article...

Je suis content qu'enfin on remette les choses à leur place et que l'on démystifie certaine choses.

J'ai lu (comme précisé dans un autre post) les livres de Jean Lopez et les ai beaucoup apprécié. J'ai plus de mal avec les Glantz que je suis en train de lire mais uniquement à cause de la faiblesse de mon anglais (c'est l'un des grand avantage des livres de Jean Lopez c'est d'être en français donc plus accessible pour un public francophone).

Je n'ai pas remarqué que Jean Lopez dégrade particulièrement Guderian...

Merci à vous

Pierre
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeDim 23 Mai 2010, 10:02

justement non, je trouve qu'au contraire J.Lopez est moins sévère avec Guderian et d'autres, que ne l'est Henninger...
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeDim 23 Mai 2010, 16:33

A propos de Rommel, ce matin je viens de trouver dans un vide grenier ses carnets et correspondances mis en forme par Liddell Hart (1euro!).
J'ai lu vite fait la premiere bataille de Tobruk.
Autre chose à sa décharge est son statut, à cette époque il n'a que le commandemant tactique du DAK. Il n'y meme pas encore Kesserling à Rome. Les officiers Italiens sont pour partie nuls, et le haut comandemant Italien divisé, maladroit,fier de ses prérogatives d'autant plus qu'il ne lui reste plus que ça pour exister. Et la marine aurait du etre coordonné avec la luftwaffe.
Si dès mi-1941 le theatre de Med eut été commandé par un allemand et qu'il eut quelques moyens supplémentaires de Berlin (1 ou 2% du front de l'est) les choses eurent pu etre differentes, d'autant que les soldats Italiens combataient tres bien si ils étaient bien encadrés et soutenus. Le commandement Italien semble aussi nul que les officiers du Tsar.
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeDim 23 Mai 2010, 17:28

grosnain a écrit:
A propos de Rommel, ce matin je viens de trouver dans un vide grenier ses carnets et correspondances mis en forme par Liddell Hart (1euro!).
J'ai lu vite fait la premiere bataille de Tobruk.
Autre chose à sa décharge est son statut, à cette époque il n'a que le commandemant tactique du DAK. Il n'y meme pas encore Kesserling à Rome. Les officiers Italiens sont pour partie nuls, et le haut comandemant Italien divisé, maladroit,fier de ses prérogatives d'autant plus qu'il ne lui reste plus que ça pour exister. Et la marine aurait du etre coordonné avec la luftwaffe.
Si dès mi-1941 le theatre de Med eut été commandé par un allemand et qu'il eut quelques moyens supplémentaires de Berlin (1 ou 2% du front de l'est) les choses eurent pu etre differentes, d'autant que les soldats Italiens combataient tres bien si ils étaient bien encadrés et soutenus. Le commandement Italien semble aussi nul que les officiers du Tsar.

Là on se situe plus au niveau stratégique que opératif à mon sens...

Et même si les choses avaient été un peu différentes en Méditerranée est-ce que globalement cela aurait changé grand chose à l'issue et à cet immense gâchis... les divisons supplémentaires envoyées en Méditerranée auraient bien manquées quelque part... Inutile de refaire les choses, à partir du moment ou la décision été prise d'attaquer les russes sans en avoir les moyens la fin n'était qu'une question de temps je ne parle même pas de la déclaration de guerre aux Etats-Unis... Malheureusement il a fallu des dizaines de millions de morts pour s'en rendre compte et encore... pour ceux qui ont bien voulu ouvrir les yeux et faire leur auto-critique... Il y en a encore qui pense que la bataille de Ardennes fin 1944 aurait pu changer quelque chose.

Merci

Pierre
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeLun 24 Mai 2010, 21:34

C'était à propos de la critique souvent formulée contre Rommel : il n'a pas su sortir du tactique.
Rommel n'en avait pas les moyens organisationels et materiels.(la nouriture du DAK était le corned Beef et son petrole parfois Irakien).
Rien avoir avec le stratégique.
En l'espece le stratégique est de savoir si les allemands voulaient ou non intervenir en afrique. L'opérationnel c'est s'en donner les moyens.
L'art opérationnel c'est s'en donner les moyens dans le temps.
La neutralisation de Malte et l'escorte du ravitaillement non toujours été que temporaires : ce fut une campagne à la petite semaine.
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitimeMar 25 Mai 2010, 09:43

Sûr que le moins qu'on puisse dire, c'est que la campagne d'Afrique du côté de l'Axe avait un caractère décousu entre, comme dit plus haut, l'incompétence du haut commandement italien et le manque d'intérêt de de l'O.K.W.
La prise de Malte ne s'est pas faite suite au traumatisme de la Crete, mais aussi à cause des faiblesses de la marine italienne.
Pas de stratégie ou d'"opératif" sans une logistique solide, les fonds de la Méditérrannée étant encore jonchés des proies de la Royal Navy et Air Force...
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MessageSujet: Re: l'"art opératif"   l'"art opératif" Icon_minitime

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