Major Heinz Bär Kommodore de la Jagdgeschwader 3 « Udet »Une des personnalité les plus fascinante de la chasse allemande, l'Uffz. Heinz Bär à rejoint la Luftwaffe en 1935 comme technicien. Formé comme pilote de transport, c'est sur le tas, avec la complicité de son chef d'escadrille, que Bär reçoit une instruction de pilote de chasse au sein du 1./JG 51. La « Drôle de Guerre » lui permettra de se distinguer pour la première fois en abattant un premier appareil ennemi dès le 25 septembre 1939. La campagne de France puis d'Angleterre lui fournissant l'occasion de manisfester à nouveau ses aptitudes, ce qui lui vaut d'être promu officier dès le début de septembre 1940.
L'offensive de la Wehrmacht à l'Est en 1941, va rapidment lui donner l'occasion de se faire définitivement un nom, sa 29e victoire lui rapportant la Croix de chevalier de la Croix de fer dès le 2 juillet. Vingt jours plus tard, alors qu'il vient d'être nommé Staffelkapitän de la 12./JG 51, il remporte sa 40e victoire. La 50e suit le 29 juillet et le 14 août suivant, alors que son score atteint déjà 62 victoires, il se voit décerner la Croix de chevalier avec feuilles de chênes. Le 31 août, alors qu'il vient de remporter sa 80e victoire, il est a son tour atteint par les tirs d'un pilote soviétique et tombe à plus de 40 kilomètres à l'intérieur des lignes ennemies, il mettra deux jours à rejoindre ses lignes. Plus positive, sa 90e victoire lui rapporte le 16 février 1942 la Croix de chevalier avec feuilles de chênes et épées, une décoration qu'il est le septième à recevoir.
A la mi-mai 1942, il se voit confier le commandement du I./JG 77, à la tête duquel il dépasse une semaine plus tard la barre des cent victoires. Son groupe est tranféré sur le front de Méditerranée, il va à nouveau être de tous les combats, intervenant successivement au dessus de Malte puis dans le ciel d'Egypte avant que le recul de l'Afrika-Korps vers l'ouest le ramène au dessus de la Libye.
22 victoires sont venues compléter son palmarès. Les opérations défensives de Tunisie ne ralentiront pas son activité : ignorant ses propres limites, il trouve encore l'énergie nécessaire pour défaire en quelques semaines près de quarante adversaires anglo-américains avant que la capitulation des forces de l'Axe entraîne son retour vers l'Europe. C'est un pilote à bout de ressources qui se voit confier en août 1943 le commandement de l'Erg.Gr.Süd, un des trois groupes d'instruction avancée basés en France. Depuis longtemps réputé pour son tempérament « entier », il ne tarde pas, inactivité aidant, à exprimer tout haut les critiques à l'encontre du commandement de la Luftwaffe, ce qui lui vaut d'être sanctionné et muté en janvier 1944 comme simple pilote au II./JG 1, un groupe engagé dans la défense de l'Allemagne. Qu'à cela ne tienne, c'est par son engagement personnel, puis en conduisant la 6.Staffel, qu'il obtient son retour en grâce, ses interventions contre les bombardiers de la 8.U.S.A.A.F., lui ayant entre-temps permis d'abattre 16 appareils américains, dont 13 quadrimoteurs, entre le 10 février et le 6 mars 1944.
Le 15 mars, il retrouve un commandement à part entière en se voyant confier le groupe auquel il appartient et remporte le 22 avril sa 200e victoire ! Enfin au début juin, alors que le débarquement allié n'est plus qu'une question de jour, c'est à lui que l'on fait appel pour prendre le commandement du JG 3 « Udet » qu'il conduira au combat en Normandie.
De retour en Allemagne à l'automne 44 il retrouve d'avantage de temps pour affronter à nouveau l'ennemi, opération « Bodenplatte » du 1 janvier 1945 lui donnant l'opportunité d'abattre deux chasseurs britanniques, son escadre de chasse étant une des rares à enregistrer d'importants résultats
lors de cette opération de la dernière chance.
Aussi, un mois et demi plus tard, il reçoit une nouvelle mission en se voyant confier un nouveau groupe d'instruction semi opérationnel mis en place pour former les futurs pilotes de chasseurs à réaction Me 262. C'est aux commandes de cet appareil révolutionnaire qu'il remporta ses 16 dernières victoires aériennes. Bär promu Oberstleutnant, se voyant finalement confier le commandement de la Jagdverband 44, l'unité des « As » mise sur pied par le général Galland.
Ayant combattu du premier au dernier jour de la guerre, il aura accumulé plus de 1000 missions opérationnelles et remporté 221 victoires.
Revenu à la vie civile, et après avoir échappé à un destin funeste, il aura été durant la guerre abattu ou contraint à un atterrissage forcé à 18 reprises, il trouvera la mort au commandes d'un petit appareil de tourisme le 28 avril 1958.