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 OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.

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naga
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MessageSujet: OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.   OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Icon_minitimeMar 11 Déc - 4:33


Avril 1944 : résumé d’un drame.

Lors de l’exercice TIGER, 749 soldats et marins U.S. perdirent la vie. Ceci dû à une grave erreur du commandement ayant négligé leur escorte. Ils seront secrètement enterrés dans une fosse commune située dans une ferme du sud-ouest de l’Angleterre.
L’exercice géant "TIGER" qui se déroula sur les côtes du Devonshire, était une simulation de débarquement en vue du D-Day sur Utah-Beach le 6 juin 1944. Les pertes lors de cet exercice seront versées sur le compte du débarquement.

Evacuation forcée :
Durant l’hiver de 1943, 3.000 résidents de la zone de South Hams dans le Devon, furent contraints de quitter leurs propriétés lesquelles devinrent des terrains d’exercices pour l’armée des Etats-Unis et ce pendant une année.

L’opération TIGER.
Il s’agissait du troisième exercice en vue du débarquement du 6 juin 1944. En voici les détails.
- Durée de l’exercice : 3 jours
- Unités prévues : 4th Infantry Division
- 101st Airborne
- 82nd Airborne
- 1st Engineers Special Brigade
- plus les unités navales et aériennes

Mission : Embarquer les troupes et matériel dans '' TOR BAY '' et les débarquer à '' SLAPTON SANDS '' avec un support naval et aérien et utilisation de munitions réelles.( voir carte )
La première vague devait débarquer après les bombardements et sauts de parachutistes. Cette première vague était composée de LCT lançant des chars amphibies et des Dukws précédant l’infanterie.
La deuxième vague était composée de huit LST - convoi T4 – Elle devait se diriger vers les plages en transportant les troupes du 1st Engineers Special Brigade ainsi que l’équipement de cette dernière. Elle transporte également des LCT avec leurs équipages de l’armée de terre.


OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Slapon11




Chargement d’un LST : ( exemple LST 507 )
- 478th Amphibian Truck Company
- 557th Railhead Company
- 33rd Chemical Company
- 1st Platoon of 440th Engineer Company
- 3891st Truck Company
- 2 camions ¼ , 1 camion ¾ T , 13 camions 2 T ½ , 22 Dukws
- Armement : 2 canons de 40 mm et 2 canons de 20 mm.






Caractéristiques des forces adverses ( semblant êtres ignorées par le commandement allié ) :

Vedettes lance torpilles basées à Cherbourg et patrouillant la manche.
- 5ième Flottille : 6 vedettes travaillant par paires : S 100 et S 143. S 140 et S 142. S 136 et S 138.
- 9ième Flottille : 3 vedettes.



OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Slapto10



Caractéristiques de ces vedettes :

Longueur : 35 mètres.
Equipage : 21 hommes.
Vitesse : 45 nœuds
Armement : 1 canon de 40 mm et 1 de 20 mm, 2 tubes lance-torpilles et 2 torpilles de réserve.


S-14

OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Slapon10



Dernière édition par naga le Mar 11 Déc - 4:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.   OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Icon_minitimeMar 11 Déc - 4:37


Chronologie :

- 27 avril 1944 : convoi repéré par radar et sa présence est signalée aux vedettes de Cherbourg

- 27 avril 1944 : 19h30 : Le convoi se déplace à 6 nœuds dans l’obscurité et le brouillard. Il vient de "TOR BAY'' et se dirige vers les plages de la côte du Devon pour y débarquer.

- 27 avril 1944 : 22h00 : Les vedettes allemandes quittent Cherbourg pour engager le convoi T4

- 27 avril 1944 : 24h00 : Le convoi aperçoit des fusées éclairantes dont il ignore la provenance. Ces fusées sont en fait lancées par les E-Boot

- 28 avril 1944 : 01h30 : Le destroyer d’escorte est en réparation d’avaries à Plymouth. Aucune autre escorte n’a encore été dépêchée sur le convoi.

Le QG de Plymouth est averti de la sortie des E-Boot. Le QG réalise enfin que le convoi ne dispose plus que d’une corvette d’escorte. Le HMS ''SALADIN '' et le HMS "TANATSIDE"' sont envoyés pour renforcer l’escorte du convoi lequel se trouve à 17 miles de Portland. Les escorteurs, si tout se passe bien, mettront au moins 1h30 pour le rejoindre. Le convoi avance à 6 nœuds vers la côte.
Le LST 515 signale un tir de balles traçantes sur la fin du convoi. Le LST 507 en fin de convoi signale des tirs de balles traçantes qui ne le touchent pas. Il suppose que cela fait partie de l’exercice.

- 28 avril 1944 : 02h00 : Les E-Boot S 138 et S 136 lancent leurs torpilles sur le LST 507.
Le LST 507 est touché dans la salle des machines. L’incendie est incontrôlable et on donne l’ordre d’abandonner le navire.
L’incendie est remarqué par les LST 515 et 531. Pas de message de détresse. Dans l’obscurité et le brouillard le leader suppose que l’incendie n’a rien a voir avec le convoi, mais demande à l’opérateur radar s’il a repéré quelque chose de suspect sur son écran.
Il y a beaucoup de signaux sans pouvoir en déterminer la teneur. Le convoi continue sa route sans se douter du drame qui a frappé le dernier bateau.

- 28 avril 1944 : 02h15 : Le LST 531 est frappé de deux torpilles lancées par les E-Boot S 100 et S 143. Il est touché au centre à tribord et s’enflamme. après avoir donné l’alerte au convoi, l’ordre d’abandon est donné. Puis il chavire et coule.

- 28 avril 1944 : 02h20 : Le convoi se disloque et zigzague pour éviter les attaquants qu’il n’arrive pas à repérer. Ordre de concentrer les tirs sur les échos radar.
Le LST 496 tire par erreur sur le LST 511 blessant 14 occupants. La confusion est totale due à l’obscurité, le brouillard, la vitesse et le profil bas des vedettes confondues avec des sous-marins.
Appel de détresse du convoi signalant qu’il est attaqué par U-Boot. ( LST 499 ).

- 28 avril 1944 : 02h25 : La plupart des LST doivent éviter des torpilles. Ordre est donné de changement de cap. Dans la confusion la corvette d’escorte est prise pour cible par les LST. La corvette ne peut intervenir tant que les E-Boot sont proches des LST, les frôlant, puis reprenant leurs attaques. Totale confusion dans les échos radar.

- 28 avril 1944 : 02h30 : Le LST 289 ouvre le feu sur un E-boot qui vient de lui lancer ses torpilles. Malgré une tentative d’évitement la torpille frappe à l’arrière pulvérisant la pièce de 40mm de droite et déformant les superstructures. Les incendies sont maîtrisés mais le gouvernail est endommagé et le moteur avarié. Le LST décharge cinq péniches de débarquement et leurs équipages. La sixième est trop avariée pour être lancée. Le LST rejoint, sévèrement endommagé le port de Dartmouth.


LST 289 endommage de retour au port

OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Slapon13







- 28 avril 1944 : 02h37 : Le LST 58 attaque à son tour et doit se débarrasser de ses deux pontons en remorque. Il évite une torpille qui passe juste devant son étrave.

- 28 avril 1944 : 03h00 : Les E-Boot rentrent à Cherbourg, torpilles épuisées.

- 28 avril 1944 : 03h15 : Le HMS '' SALADIN '' dépêché en escorte s’approche des épaves brûlantes. Une épave de LST présente sa coque debout dépassant de l’eau avec cinquante survivants s’y accrochant. L’escorteur récupère ces derniers mais ne peut s’occuper des autres survivants, sa mission étant de rejoindre le convoi.

- 28 avril 1944 : 03h30 : Ce qui reste du convoi de LST se reforme et se dirige vers Portland pour rejoindre West Bay. La corvette se met à l’arrière du convoi et demande une aide urgente pour secourir les survivants des autres LST.

- 28 avril 1944 : 04h40 : Le LST 515 retourne sur les lieux du naufrage et est rejoint par HMS '' ONSLOW '' Ensemble ils récupèrent des survivants et coulent les épaves.

- 28 avril 1944 : 05h00 : Le convoi, ou ce qu’il en reste arrive à West Bay ( Portland ). La corvette
'' AZALEA '' retourne sur les lieux du naufrage.




Conclusions :

La destruction du LST 531 et du LST 507 causèrent de nombreuses pertes dont voici les causes déterminées après enquête.
1) Beaucoup d’occupants dans la cale du bateau n’ont pas été avertis par haut-parleur, suite à la rupture d’électricité et ne se doutaient pas de la gravité de la situation. Ceux qui ont été avertis oralement ont négligé de se mettre à l’eau croyant qu’il s’agissait d’un exercice. D’autres ont perdu beaucoup de temps à chercher leurs effets personnels ou étaient simplement endormis dans leurs véhicules. Pendant plus d’une semaine leurs corps, bien souvent mutilés, s’échoueront sur les plages.
2) Des officiers ont paniqué et envoyé leurs hommes à l’eau sans organisation avant l’ordre d’abandon.
3) Les ceintures de sauvetage étaient défectueuses au niveau du système de gonflage et il n’y avait pas d’instructions pour leur utilisation. Ajouter à cela un trop long délai pour l’arrivée des secours.




Notes et témoignages des survivants.

LST 507 : Essaie de libérer ses péniches de débarquement sans succès. Les munitions sautent après l’impact de la première torpille. Deux autres torpilles manquent le LST 507. L’essence des véhicules s’enflamme et se propage au gasoil se trouvant à la mer autour du LST, brûlant les naufragés. Le personnel de l’armée qui se trouve sous les ponts est pris au piège et brûle avec ses véhicules. Des radeaux de secours sont entourés de survivants mais la plupart périront de froid et par la lenteur des secours.
Les gilets de sauvetage sont défectueux et de plus ils maintiennent la tête des naufragés vers le bas s’ils sont évanouis.
La plupart des corps seront retrouvés dans cette position, noyés à cause de leurs gilets, qui seront remplacés suite à cette tragédie.
Ordre du QG de maintenir le secret : Les survivants sont consignés et gardés militairement. Les médecins civils sont écartés. Les blessés sont soigner uniquement par des médecins militaires gardés au secret.
Les plages de Slapton Sand et des environs reçurent une partie des victimes couvertes d’huile ou carbonisés.
Les morts arrivaient sur la plage en position assise, puis à la vague suivante à genoux, à la suivante encore couché. Il y avait des corps de G.I.’s et de marins à perte de vue, la plupart des G.I.’s portaient encore leurs équipements.


La batterie de Blacknor Fort:

En 1988, une enquête informelle dévoile des faits troublants concernant la batterie de Blacknor Fort, située sur les falaises de la côte ouest. Batterie destinée à défendre une partie du Channel, elle est équipée de 2 pièces de 9,2 Inches, portée de 16 miles et équipée d’un radar de tir.
Servie par le Royal Coastal Artillery, cette batterie à ouvert le feu au moment du drame.
Les survivants des LST n'ont pas vraiment vu les E-Boot dans la nuit, mais décrivent le bruit de ces E-Boot comparables à celui d’un train express, ce qui équivaut au bruit d’arrivée d’obus de gros calibre.
Le jour de l’attaque, cette batterie a demandé à un convoi de s’identifier. Ce convoi avait été repéré au radar et la batterie n’était pas avertie de son passage.
Suite à non-réponse de la part de ce convoi ( silence radio de rigueur ) , la batterie a ouvert le feu, tirant six projectiles avant de recevoir l’ordre surprenant de ne plus tirer. Se renseignant sur la raison de cet ordre, le chef de batterie s’est entendu répondre :
NOUS AVONS TOUCHE UN CONVOI U.S., IL Y A DES CENTAINES DE PERSONNES A L’EAU !
Le lendemain du drame, le personnel de la batterie a été remplacé et dispersé à Nairn en Ecosse et à la batterie de Cornwall. Il y eut également menace de cour martiale si quoi que se soit était divulgué. Cette méprise aurait été camouflée par une attaque de E-Boot par les autorités.

Réflexions :

Jamais une flottille de neuf E-Boot se serait aventurée à portée d’une batterie équipée de radar. A pis aller on peut supposer une reconnaissance de maximum deux E-Boot dans le but d’espionnage. L’erreur de tir de la batterie anglaise aurait été mise sur le compte des E-Boot, chose défendable vu la sortie des neuf E-Boot de Cherbourg. Les rapports de la "Kriegsmarine"' auraient été falsifiés en 1945 par les Alliés.
De plus la propagande allemande n’aurait certainement pas manqué l’occasion de mettre cette victoire en avant, surtout suite aux défaites consécutives de l’Allemagne. Le secret frappant ce drame rend plausible cette version !



Sources :

The invasion before Normandy :Edwin Hoyd
The secret battle of Slapton Sand :Edwin Hoyd
Exercice Tiger :U.S. National Archives—Nigel Lewis
Archives de la Kriegsmarine.
A soldier story :Omar Bradley
Sands of silence :Leslie Thomas



livresdeguerre.net



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MessageSujet: Re: OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.   OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Icon_minitimeMar 11 Déc - 4:44



Ce sur quoi était tombé Nevill et son observateur, avait été préparé de longue date pourtant, nous rappelle le journaliste d’Aeroplane Monthly ."C’est à une réunion des chefs des gouvernement alliés à Casablanca en janvier 1943 que fut fixé la planification définitive pour le lancement de l’ Opération Overlord -le débarquement du jour J- en France, le 6 juin 1944. Cette planification devrait inclure les formations et la préparation d’une armée alliée de 3,5 millions d’hommes, y compris 1 millions d’Américains. Le programme de formation a été long et conçu pour être approfondi. Le but de ces exercices était de simuler les débarquements réels dans leur intégralité.
Les péniches de débarquement devaient essayer de poser des troupes d’invasion sur le rivage, tandis que les forces navales et les batteries de terre et les troupes au sol tenteraient d’essayer de les repousser". Jusqu’ici, en effet, ce qu’on avait appris, c’est l’accumulation progressive de l’incroyable armada du débarquement dans les ports anglais. Là, on avait eu droit à quelques images après guerre, notamment sur les premières pellicule couleur, et aux photos d’un Eisenhower venant saluer les troupes prêtes à partir. Mais rien d’autres à se mettre sous la dent : la censure avait sévi à l’époque, ce qui est compréhensible, elle avait duré plus que de raison, ce qui l’est beaucoup moins.

Ce qu’on ne savait pas c’est que trois exercices consécutifs avaient servi à roder ce débarquement : "Le premier exercice de débarquement avait hérité du nom de code de Duck. Ensuite, vers la fin de mars 1944 est venu l’exercice Beaver, suivi en avril par Tiger". Des exercices de plus en plus proche de ce que les soldats devraient affronter : "En raison des préoccupations au sujet de la bataille de la dureté des combats envisagés et l’engagement des officiers et des troupes, il avait été décidé d’utiliser de vraies munitions, à tirer sur le devant des troupes d’invasion. Cette décision, prise par le général Eisenhower, le chef suprême des forces alliées, sera communiquée aux officiers, mais pas à toutes les troupes" précise Glenn Sands. Au total, on compte 20 000 soldats dans les trois opérations (à Utah Beach il y en aura 23 250). Mais ce n’est pas l’usage de balles et de tirs d’obus réels qui va provoquer le drame. C’est un épisode longtemps resté méconnu, qu’il convient de rappeler en cette période de commémoration du débarquement de 1944 en Normandie. Des hommes sont morts, à Utah Beach et sur les côtes normandes, mais auparavant, d’autres également, en masse, et beaucoup moins héroïquement, hélas. Mais pendant longtemps, il a été interdit d’en parler...


OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Slapto11




Pour le troisième exercice, "Tiger", et son débarquement sur la plage prévue de Slapton Sands, la plus ressemblante d’Utah Beach, les responsables des armées avaient souhaité faire faire aux hommes et au matériel un long trajet en baie de Lyme, en passant le long du Dorset, pour simuler la durée de trajet de traversée de la Manche. Deux convois, partis séparément les 25 et 26 avril 1944 devaient se rejoindre, partis de Plymouth, Salacombe, Darmouth, Torquay et Brixham. L’ensemble réuni, avec les pontons remorqués s’appelle Force Utah : l’intention de faire "vrai’ était nette. L’idée de faire naviguer presqu’en rond les attaquants pendant une durée équivalente à la traversée permettrait de vérifier l’état de fatigue et la disponibilité des soldats au moment du débarquement : hélas, c’est ce tour en bateau qui allait être à l’origine du désastre. "Prenant place sur la côte Devonshire, l’exercice Tiger comprenait deux vagues successives en vertu des conditions de bataille futures. Le premier assaut sera un succès, et il devait être suivi le 28 avril par huit LST (Landing Ship Tanks) et deux pontons, sous escorte de deux navires de guerre de la Royal Navy". Les LST ne sont pas les barges du film de Spieberg (là ce sont des petites LCVP pour 36 hommes), ce sont de grands navires de 4000 tonnes, qui contenaient en effet jusqu’à 1000 hommes chacun au total et emportaient des camions et des chars .


En protection figure la corvette HMS Azalea (de la classe flower (2)) le destroyer HMS Scimitar ayant eu une collision avec un LST était déjà reparti à Plymouth. En pleine nuit, à 1 h du matin, le convoi va, hélas, croiser une patrouille de deux flotilles de Schnellboote (3), la N°5 et la N° 9, neuf vedettes au total, stationnée à Cherbourg sous le commandement du capitaine Rudolf Petersen. En quelques minutes, le sort des trop lents LST est réglé : le N°507 et le N°531 se retrouvent au fond avec tous leurs soldats, le premier touché par deux torptilles, le N°289 sérieusement endommagé : tout son avant a explosé, ses tôles repliées de façon assez monumentale. Il n’y eût que 290 survivants sur les 744 soldats et 282 marins du N°531. Sur le ST 507 il y eût 13 morts et 22 blessés. le plus lourd tribut revint à la 1st (Engineer Special) Brigade qui perdit ce jour-là 413 hommes et eût 16 blessés. Sur les 251 hommes du 3206th Quartermaster Service Company, 201 furent mis hors course, tués ou blessés. Au 557th Quartermaster Railhead Company, 69 pertes étaient à signaler. Ce fut un véritable massacre .




OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Slapto12




Comme raisons, on invoquera le manque de suivi des préparatifs. La corvette d’escorte Azalea n’avait pu être averti, les radios de tous les navires fonctionnant bien, mais en raison d’une erreur typographique dans les ordres, les LST US se sont calés sur une fréquence radio différente de la corvette et du siège de la marine britannique à terre... Les torpilleurs allemands n’ont fait qu’une bouchée des transporteurs de troupe. Certains évoquent aussi, au plus fort de l’attaque, des "tirs amis", mais cela semble plutôt tentative pour masquer la vérité.
Au retour de l’expédition ratée, le vice amiral Moon comptera ses pertes : il aura perdu 639 hommes et 89 étaient blessés, au premier décompte. C’est un désastre dont il ne se remettra jamais : trois mois plus tard il se suicidera, se rendant personnellement responsable de l’improvisation dans les communications. En fait plusieurs choses n’avaient pas fonctionné correctement. Plusieurs gilets de sauvetage n’avaient pas marché, leur capsule de gonflage étant défectueuse. Sur le N°507, deux bateaux de sauvetage seulement sur six avaient été descendus en mer. Un des deux, d’une capacité de 60 personnes maxi, surchargé au double, avait sombré corps et biens ! Et surtout, l’escorte fournie était bien trop faible ! Une seule corvette pour protéger plus de 8000 hommes !







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MessageSujet: Re: OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.   OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Icon_minitimeMar 11 Déc - 4:49


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En ce qui concerne notre pilote du Beaufighter RD-767, il avait bien vu les explosions, et son radar Mark VII avait bien détecté les vedettes rapides, mais les ordres qu’il avait reçu de ses supérieurs étaient "c’est un exercice, n’intervenez pas". Descendu un peu plus bas pour vérifier ce que c’était, il s’aperçut avec son navigateur que c’étaient trois Schnellboote, qui lui tirèrent même dessus. Il répondit sans en référer à son contrôleur aérien par un tir de deux roquettes HE. Un second passage avec un seconde paire de roquettes fit exploser une des vedettes rapides. Les deux autres échappées, l’avion se pose, ravitaille vite fait et tente de les rattraper, toujours sans autorisation : direction Cherbourg d’où elles venaient. Retrouvées, le Beaufighter en endommagea une à nouveau à coups de roquette et de mitrailleuses.
Revenu à sa base, et prêt à rédiger son rapport, il en fut totalement dissuadé par ses supérieurs : "Vous ne devez rien dire à propos de cet incident, non seulement pendant toute la durée de la guerre, mais pour le reste de nos vies". En privé, il reçut pourtant les félicitations de son commandant, qui lui répéta de ne jamais rien dire. Malgré avoir désobéi en allant jusque Cherbourg, les deux occupants du bimoteur furent promus : étrange comportement des autorités ! Un mois après, l’avion se crashait dans le Dorset. Alors qu’il était à l’hôpital, le pilote vit son log-book disparaître et broyé par les autorités anglaises. Une semaine après il été envoyé en Inde, pour lui une décision des américains de l’éloigner pour qu’il ne raconte pas ses exploits.


Le lendemain, la mer rejetait des centaines de corps sur la plage. Au delà d’un nombre colossal de victimes, l’amirauté anglaise à un autre problème à gérer : parmi les 689 victimes alors recensées (il y en aura davantage), il y a dix officiers affiliés au BIGOT, le système de sécurité lié aux plans de l’Operation Overlord...celle du jour "J" : ils n’ont pas tous les éléments, mais ce qu’on craint c’est que les vedettes rapides allemandes aient fait des prisonniers et qu’elles aient embarqué des responsables du BIGOT... elles ont été vues en train de scruter la mer à coups de projecteurs et ont effectivement fait quelques prisonniers. Le lendemain les plages anglaises sont jonchées de cadavres de GI’s : en les décomptant un à un, la Navy anglaise se rassure. Malgré un nombre important de corps non retrouvés, ceux des dix officiers sont tous là, avec leurs documents ultra-secrets sur eux. Les allemands ont raté l’essentiel, sans le savoir.




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MessageSujet: Re: OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.   OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Icon_minitimeMar 11 Déc - 4:53


En 2002, aux Etats-Unis, s’éteignait Angelo Charles Crapanzano, un américain, qui racontait "son" exercice Tiger, et l’attaque allemande, terrifiante, avec la première torpille pour le LST 507. dans lequel il était : des huit LST, c’était lui le dernier de la file et donc le premier attaqué. Crapanzano restera 4 heures et demi dans l’eau avant d’être récupéré sain et sauf. Selon lui, et les autorités américaines, il y avait eu 178 tués seulement, chiffre auquel on avait ajouté ensuite 551 disparus. Ces chiffres avaient été donnés pour la première fois par un historien, Charles MacDonald, dans le numéro de juin 1988 d’Army magazine, qui avait évoqué pour la première fois le désastre, en annonçant donc déjà les 749 mort au total. Avant 1988, personne n’avait osé défier la censure des armées, en Angleterre comme aux USA. La honte du fiasco de Slapton Sands n’avait pas à être sue.

Pour assurer davantage encore le secret, tous les habitants alentour de la plage avaient été déplacés et indemnisés, plusieurs maisons étant détruites lors des opérations de pilonnage des des destroyers, au dessus des troupes débarquant. "Lorsque Slapton Sands a été choisi comme terrain d’entraînement pour les Américains pour le jour J, un secret absolu a été décidé nécessaire. À cette fin, tous les les habitants des environs de plusieurs villages ont été forcés de quitter leur maisons et de s’éloigner sans savoir quand ou même si ils seraient en mesure d’y retourner. Pour commémorer ce sacrifice, les Américains, après la guerre, ont érigé un monument à la population de ces villages. Il est situé sur la route au bord de la plage". Une plaque rappelle le sacrifice de la 1st Engineer Special Brigade. Un autre monument existe sur place : c’est celui d’un char Sherman américain exhumé des sables par l’auteur Ken Small en 1984 : depuis, l’homme se bat pour qu’un monument anglais soit hérigé. Pour l’instant l’Amirauté ne veut rien entendre. Idem pour les vestiges subsistant dont elle ne veut pas entendre parler .



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Reste un problème fondamental : qu’a-t-on fait des corps ramassés sur les plages ? Là, me mystère, pesant, demeure : les familles américaines n’ont pas récupéré de cercueils, et il n’existe pas de tombes au nom des 749 victimes : "ce que l’on a fait des aux corps fournit une autre tournure au secret de Slapton Sands. Selon des déclarations des témoins, ils suggèrent qu’ils ont été enterrés, du moins temporairement, dans une fosse commune à proximité. Des dossiers détaillés tenus par le chef de gare à Kingsbridge, à cinq miles de distance, révèlent que les trois trains ont été secrètement chargés des corps des GI’s sous surveillance militaire entre Juillet et Août 1944. Les trains, chacun pouvoir transporter au moins 100 cadavres, ont été brûlés, avec les corps retirés des charniers », a déclaré l’historien ferroviaire local Ken Williams". Plusieurs théories circulent donc : le témoignage d’une fille de ferme, notamment (6) ou celle d’un voisin (7) intriguent. Toute recherche archéologique dans le secteur est interdite.

Au final, on sait aujourd’hui que ce fût bien 749 victimes. Mais dont n’entendit jamais parler (Cool . Un mois et demi après avait lieu le débarquement réel, et rien ne devait filtrer de ses préparatifs. Tous ceux qui y participèrent reçurent l’ordre express de ne jamais en parler. Les corps se sont volaltilsés. Une fois le vrai débarquement réussi, le pli était déjà pris : on n’entendrait jamais parler de l’opération Tiger ni de la plage sanglante de Slapton Sands. L’auteur de l’article conclut : "c’est un fait paradoxal que près de 1000 hommes ont perdu la vie à Slapton, sur seulement environ 200 qui ont été tués lors du débarquement réel à Utah Beach (9). L’ exercice Tiger a été tenu secret à l’époque" (Glen Sands, Aeroplane Monthly, janvier 2000).



(6)"Malgré cela, nombreux sont ceux qui refusent d’accepter que des centaines de soldats américains ont pu être enterré sdans la campagne endormie du Devon il y a 60 ans. Ce scepticisme ne parvient pas à expliquer le témoignage d’une d’ancienne fille de ferme, Joyce Newby, qui à aidé à faire des centaines de couvercles cercueil sur un chantier de bois à proximité, au printemps 1944. Elle a dit qu’ils étaient les victimes de tirs amis à Slapton. Ou celui de l’ancien militaire américain Harold McAulley, qui dit avoir aidé à récupérer des soldats morts au large de la plage de sable et par la suite aider à enterrer les cadavres - les visages noirs de pétrole et brûlés - dans une fosse commune".

(7) "Seekings (un des témoins) a été ridiculisé à l’époque, mais sa description et l’emplacement semblent correspondre étroitement à celle de l’agriculteur Francis Burden, qui a vendu aux américains du lait frais. Un matin d’avril 1944, le fermier s’arrêta alors qu’il traversait une voie étroite qui conduit à des Blackawton.Une grande fosse, jusqu’à deux acres, avait été creusée par les troupes américaines, assez pour recevoir des dizaines de cercueils. Des boîtes assez grande pour contenir un homme ont été empilées à proximité. Aujourd’hui, un monticule de terre marque encore visiblement l’emplacement".

(Cool En février 2009, un technicien de la BBC, Tony Koorlander retrouvait des photos de l’entraînement des GI’s en Angleterre et un petit film au National Archive de Baltimore, en cherchant des documents sur sa ville natale de Bideford, dans le Devon. Sa découverte fera la une des journaux anglais.

(9) "En fin de journée à Utah Beach, le 6 juin 1944, 1 700 véhicules ont débarqué ainsi que près de 23 250 soldats américains. Le bilan des pertes atteint le chiffre de 197 tués et 60 disparus.".




sources

The Invasion of France and Germany 1944 - 1945 Samuel Eliot Morison (1957)

-United States Army in World WarII : The European theater of operations. Logistical support of the armies, Volume II, de Roland Ruppenthal (1959, 1987)

-The Invasion Before Normandy : Secret Battle of Slapton Sands [Paperback]
Edwin P. Hoy (1999)

-The Forgotten Dead : 60th Anniversary Edition : Why 946 American Servicemen Died Off the Coast of Devon in 1944 - and the Man Who Discovered Their True Story. Ken Small (2004)

-Slapton Sands. Francis Cottamn (2005)

-Exercise Tiger : The D-Day Practice Landing Tragedies Uncovered .Richard T. Bass (2008)



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MessageSujet: Re: OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.   OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Icon_minitimeMar 11 Déc - 12:16

Rolling Eyes !!!
Ou quand il y a secret défense, pas d'état d'âme, même avec tous ces disparus.
Il y a eu un reportage sur ARTE il me semble il y a quelques années sur ce sujet, mais pas aussi précis que cet article ...
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MessageSujet: Re: OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition.   OPERATION TIGER. Le drame caché d’une répétition. Icon_minitime

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