Petits résumé.
Un des camps du Goulag au régime le plus dur a été construit dans le bassin en 1932. Il fut surnommé « la guillotine glacée ». Les prisonniers du Goulag ont construit la ville de Vorkouta et exploité les mines de la région à partir des années 1930.
En 1941, la ville et les camps ont été reliés au reste du pays par une ligne de train reliant Konocha et Kotlas et les camps d'Inta et construite par les prisonniers. Vorkouta obtient le statut de ville le 26 novembre 1943.
Pendant la guerre froide, la région de Vorkouta abritait une base militaire avancée pour les bombardiers soviétiques.
Les camps autour de Vorkouta étaient les plus peuplés de toute la partie européenne de l'Union des républiques socialistes soviétiques et servaient de plus à gérer d'autres camps plus petits comme ceux de Kotlas, Petchora et Ijma (appelée maintenant Sosnogorsk). En 1953, les détenus se révoltèrent contre leurs conditions de détention — les températures pouvant atteindre –60 °C — avant d'être implacablement réprimés par l'armée et le NKVD.
La plupart des camps du Goulag cessèrent leurs activités dans les années 1950. Cependant, certains assurent que des camps ont continué de fonctionner dans la région de Vorkouta jusque dans les années 1980.
Vers la fin des années 1980, les mineurs se sont mis en grève pour protester contre des retards de paiement dans leurs salaires allant jusqu'à un an. La plupart des mines de charbon ont été fermées depuis la fin des années 1990 en raison des coûts d'exploitation trop élevés.
La révolte.
Les gens ont beau dire, la
guerre, la bombe, ce ne sont point là les dangers qui les
hantent vraiment. Ce que, même sans le savoir de façon
claire, ils craignent le plus, c’est que l’homme contemporain, en
quelque pays que ce soit et sous quelque régime qu’il «
vive », en ait marre. Des conférences, de la «
détente », des explosions à mesurer, soupeser,
évaluer, ça on en parle. Mais qu’un mouvement de
vraie révolte se produise, c’est le silence, ou bien trois
lignes entre quatre faits divers. Une nouvelle grève à
Vorkouta, par exemple, accompagnée d’une véritable
révolte des esclaves concentrationnaires, qui donc en a
entendu parler ? En France comme en Suisse, sauf très
exactement deux exceptions, personne qui n’ait cru, lorsque j’ai
demandé : « Avez-vous lu ? », que j’arrivais bon
dernier avec les nouvelles des grèves de 1953 révélées
entre autres par Scholmer. Quand je lui appris l’événement,
Monatte, qui cependant lit à peu près tout, s’est
écrié : « Mais qu’est-ce qu’ils foutent, nos
mangeurs professionnels de cocos ? » Et Camus – il est l’une
des deux heureuses exceptions – m’a pourtant assuré qu’en
dehors d’une vague note dans « l’Express », le «
Times » de Londres lui-même avait publié et
authentifié la chose ; cela n’a pas empêché le
reste de la presse de dormir. Jusqu’à un rédacteur de
la politique étrangère d’un journal «
socialiste » qui est tombé des nues quand je lui ai
téléphoné ; et n’imaginez pas qu’il ait,
depuis (tout lucide qu’il soit vis-à-vis du totalitarisme
moscovite), publié le moindre article sur ce sujet. – À
« Témoins » donc, à notre humble canard de
se permettre d’insister. Car, sauf un grand article (d’ailleurs,
comme toujours sous la plume de tout journaliste qui se respecte,
fourmillant d’inexactitudes) dans le « Corriere
d’Informazione » du 14 novembre, il n’y a eu jusqu’ici
que le journal des socialistes viennois, l’« Arbeiter-Zeitung
», qui, dans la première page de son numéro du 13
novembre (source de l’article du « Corriere »), ait
jugé indispensable de révéler ce que
d’ex-prisonniers, tout fraîchement rapatriés, ont pu
rapporter sur les luttes qui viennent d’ensanglanter l’une des
principales régions concentrationnaires du paradis toujours
stalinien. – Voici l’essentiel des révélations du
journal de Vienne :
A suivre ...