En fait il reste un vétéran de mes connaissances toujours parmi nous.
Je l'ai rencontré la semaine dernière dans un bled qui s'appelle Mitrofanovka, 20 KM au sud de Rossoch, qui fut le Q.G. de la 8ème armée italienne.
Une mamie de 92 printemps, toute sa tête et qui nous avait préparé pour l'occasion des pérouchkis (petits pains fourrés).
Tellement bons (moelleux dedans, croustillants à l'extérieur avec une croûte dorée, fourrés aux abricots...) que j'ai cru au départ qu'elle les avait achetés...
Cette dame était transmetteur dans une unité de D.C.A. (vous vous souvenez les figs d'inf soviétique de la marque Esci, avec la femme téléphoniste, et ben c'était elle ...
).
Nous avons eu un cours (moi, sa fille, et Rimma ma femme) sur le repérage des unités aériennes allemandes par les postes avancés des batteries de 76,2 mm et ensuite 85 mm.
Ensuite les anecdotes de la guerre, les rapports entre hommes et femmes (la baffe qu'elle a mis à un commandant qui lui faisait des avances ; elle a eu la trouille pour ce geste, mais le soir même il lui pardonnait en lui disant qu'elle avait bien fait ...), l'attitude des commissaires politiques, tordant le cou (de ce qu'elle en a vu) à pas mal de clichés bien établis, la chance ou la malchance des uns et des autres ...
L'entrée en Pologne, en Allemagne, où la population avait déserté les villes et villages, et l'incrédulité des civils allemands (logique quand on connaît la propagande nazie) quand les soldats de l'Armée Rouge leur ont conté les méfaits en territoires occupés de la « glorieuse » Wehrmacht.
Elle a ensuite épousé son chef d'unité (pas celui qu'elle avait baffé !), dont elle ne soupçonnait pas qu'il eut des vues sur elle, et est restée avec lui pendant près de 60 ans.
Comme toujours, le temps a manqué pour développer davantage (on est resté 1h ½), mais ce fut une rencontre riche et conviviale.