Temoignages
Orange Caritat ( bombardiers Ju 88 A7 et chasseurs Messerschmitt 109)
Les allemands occupaient le Plan de Dieu depuis debut 1943.
Ils en firent un camp d’aviation afin de construire une grande piste qui permettrait aux avions
de decoller. Elle existe encore de nos jours et se trouve un peu avant Travaillan.
Ils requisitionnaient, deux jours par semaine, les hommes de 18 a 60 ans de tous les villages
avoisinants (environ mille hommes). Ils donnaient un repas a midi (l’organisation Todt),
mais pour pouvoir repartir le soir, il fallait avoir arrache deux mattes de chene vert par personne.
Les avions etaient caches sur l’ensemble du plan de Dieu, sous les chenes verts,de maniere a echapper
aux bombardements de l’aviation alliee venue de Corse.
A partir de 1944, les bombardements etaient devenus pratiquement quotidiens,
il devenait tres dangereux de travailler.
Depuis le 15 aout 1944, la vie dans le village devenait intenable.
L’aerodrome du plan de Dieu etait bombarde sans arret par l’aviation francaise et l USSAF.
La DCA allemande tirait sans arret. Les eclats d’obus pleuvaient sur le village.
Un seul avion allie fut abattu. L’equipage fut sauve par la resistance.
24 chasseurs P.47 des groupes de chasse "DAUPHINE" et LA FAYETTE" "
"Peu avant 10 h 30, ils obliquent a l'est, en direction du MONT VENTOUX qu'ils contournent pour
revenir a pleine vitesse sur le terrain d'ORANGE PLAN DE DIEU occupe par la LUFTWAFFE.
Lorsque les chasseurs bombardiers francais plongent sur la base les aviateurs allemands doivent etre
surpris par la manoeuvre car il y regne encore une certaine animation.
Plusieurs "JU88" sont apercus. Le Lieutenant Receveau, du "LA FAYETTE" en detruit un,
qui moteurs tournants rejoignait la piste.
D'autres furent "arroses" egalement.
Toutefois les "MESSERSCHMITT 109" et les "FOCKE WULF 190" restent remarquablement camoufles dans
leurs alveoles.
Au second passage, execute face au sud, la Flak se dechaine.
Ses tirs de tous calibres prennent a partie les "P47". Malgre l'intensite de la reaction allemande
ceux ci detruisent encore quatre "JU88" (dont un au moins s'enflamme immediatement),un "Me 110"
et un "He 111 ". Deux batteries de Flak et un projecteur subissent le meme sort."
C'est au cours de ce deuxieme passage qu'un "P.47" est gravement touche.
Il laisse echapper une fumee noire, redevenant blanche par instant.
A 800 metres d'altitude, le Capitaine JALLIER ouvre son cockpit et cherche a quitter son appareil.
Ses coequipiers, dont le Lieutenant Porodo se portent a sa hauteur, et constatent qu'il a de graves
difficultes pour y parvenir. Est il blesse ? Probablement.
Il est finalement entraine hors de l'avion par son parachute (qui a du s'ouvrir a l'interieur)
et vient heurter la derive contre la quelle il se tue avant de descendre en torche.
L'avion et le pilote s'ecrasent a environ 400 metres l'un de l'autre, au quartier des Plan
des Amarens a MALAUCENE (Vaucluse), sous les yeux du Lieutenant Patin, qui s'est detache
du dispositif et execute un passage a basse altitude pour suivre l'arrivee au sol de son infortune
camarade d'unite. La population et quelques Resistants locaux recueillent le corps et le veilleront
a l'hopital.
Le Capitaine Joseph JALLIER effectuait sa premiere mission sur la FRANCE,
pour laquelle il avait retarde une permission. II sera inhume clandestinement par la population
courageuse de Malaucene"
extrait de : http://www.vedene.com/capitaine.htm