M-10 TD Pret Bail

Contrairement à de nombreux chars, peu de chasseurs de chars sont arrivés en URSS dans le cadre du programme Lend Lease.
Le Gun Motor Carriage T48, ou SU-57, construit sur le châssis du halftrack M3, était la seule exception.
Initialement, ils ont été construits par les Américains pour un ordre britannique, mais les Britanniques les ont à peine utilisés.
L’URSS leur a donné un accueil complètement différent: ils ont été utilisés activement et se sont révélés comme une mesure antichar efficace.
En ce qui concerne les chasseurs de chars sur châssis de chars, le seul véhicule occidental qui a été accepté dans l’armée rouge était le Gun Motor Carriage M10,
largement connu sous le surnom britannique « Wolverine ».





L’histoire de la façon dont le GBTU de l’Armée rouge a découvert le GMC M10 est quelque peu comique.
Les premières informations sur ce véhicule ne provenaient pas d’un rapport de renseignement, mais d’une lettre sur l’utilisation de chars moyens M4A2.
Le 15 mars 1943, le chef adjoint du département du génie du Commissariat du peuple au commerce extérieur, le colonel Khryaev, a envoyé une lettre à la GBTU.
Il a informé la direction que les Américains ont distribué une note concernant l’utilisation du bouton de blocage de l’embrayage à friction principal.
Le manuel du char M4A2 comportait une erreur, ce qui entraînait des pannes. C’est la première lettre qui mentionne un « chasseur de chars M-10 ».

À ce stade, l’existence du GMC M10 n’était pas un secret. Le major Barayev, un assistant de l’attaché militaire aux États-Unis, a rapporté à leur sujet le 1er mars 1943,
mais le rapport de Khryaev est arrivé à GBTU plus rapidement. Selon le rapport de Barayev, le véhicule a été développé pour être universel,
avec le potentiel de compléter des objectifs généralement destinés aux chars. À cette fin, il avait des supports où un blindage supplémentaire pouvait être monté.
C’était exact, mais en réalité, le blindage n’a jamais été monté sur les véhicules de production.

Les Américains ont également partagé des informations sur l’utilisation du GMC M10 au combat avec l’assistant de l’attaché.
Selon le rapport, les 10 premiers chasseurs de chars ont été envoyés en Afrique du Nord à la fin de 1942.
Son utilisation au combat a montré que le design était bon. On a supposé qu’il ne serait pas seulement utilisé par les unités de chasseurs de chars,
mais par toutes les unités blindées de l’armée américaine.





En réalité, les vrais débuts de combat du GMC M10 ont eu lieu un peu plus tard. Ces véhicules ont joué un rôle décisif lors de la bataille d’El Guettar le 23 mars 1943
et ont prouvé leur supériorité sur les chasseurs de chars halftrack GMC M3. Les Américains ont été honnêtes dans leur évaluation de la conception.
Le fait que le GMC M10 ait été le chasseur de chars américain le plus nombreux en dit long.

La GBTU n’était pas particulièrement intéressée par ces véhicules, même si Barayev a écrit que la puissance de feu du canon de 76 mm du GMC M10 était égale
à celle du canon allemand de 8,8 cm. Cette ligne dans le rapport a été soulignée. Ce n’est pas une coïncidence, car les premiers essais d’un tigre allemand capturé
ont eu lieu au printemps 1943, et ils ont montré des résultats plutôt alarmants. L’artillerie de char soviétique était presque impuissante contre elle.
Des moyens de lutte contre les Tigres étaient nécessaires de toute urgence.

Un autre point en faveur du chasseur de chars américain était qu’il était construit sur le même châssis que le char moyen M4A2, qui a commencé à arriver en URSS
depuis la fin de 1942.

La question de l’ordre de ces chasseurs de chars est revenue au début de juin 1943.
Selon un rapport du commissaire du peuple au commerce extérieur, A.I. Mikoyan, adressé à Staline, il y avait des opinions différentes sur l’achat de SNG. Yakovlev,
le chef du GAU, considérait l’achat du GMC T48 comme une priorité, tandis que tous les autres véhicules ne devraient être acquis que pour se familiariser.
Fedorenko, le chef de la GBTU, voulait acheter un large éventail d’artillerie automotrice, mais le GMC M10 ne figurait pas sur sa liste.
Voronot, le commandant de l’artillerie, avait une opinion individuelle. Il proposa l’achat de 50 « canons M-10 de trois pouces sur le châssis d’un char moyen ».
Le résultat a été un compromis. Une décision a été prise de commander 2 chasseurs de chars, et un lot de 50 serait commandé en fonction des résultats.





La livraison des chasseurs de chars a été rapide. Le 3 août 1943, Khryaev a rapporté qu’un convoi était arrivé dans le golfe Persique transportant
deux « chasseurs de chars M-10 ». Bientôt, les véhicules sont arrivés à Bakou. Là, leurs chemins ont divergé.
L’un a été envoyé au terrain d’essai niibt de Kubinka, l’autre à l’ANIOP de Gorohovets.
C’était logique : NIIBT testerait la mobilité du véhicule et ANIOP testerait son armement.
Cependant, il y avait un problème, car aucun obus américain de 76 mm n’a été envoyé en URSS.
En conséquence, les essais d’artillerie ont eu lieu beaucoup plus tard que les essais de mobilité.

Le chasseur de chars américain est arrivé à Kubinka en septembre 1943. Comme pour l’ANIOP, le véhicule est arrivé sans munitions.
Les terrains d’essai du NIIBT ont également signalé que le véhicule manquait de blindage supplémentaire, mais, comme vous vous en souvenez, les Américains ne l’avaient pas
non plus.
Pour commencer, les spécialistes du terrain d’essai ont étudié le véhicule et composé une description technique détaillée.
Dans le même temps, le véhicule a été entretenu. Ce n’était pas difficile, car le véhicule était très similaire au char moyen M4A2, que les testeurs connaissaient déjà.

La description technique était principalement consacrée à la disposition générale du véhicule.
Le châssis de la M10 a été décrit très brièvement, car il était presque identique à celui de la M4A2. L’habitacle du conducteur et le compartiment de combat ont également
été décrits brièvement. L’état-major du NIIBT considérait que le poste du commandant se trouvait à gauche du canon, mais il s’agissait en fait du poste du tireur.
Comme pour les chars américains, le commandant était assis à droite du canon.

Le personnel de Kubinka n’a pas passé beaucoup de temps à étudier le compartiment de combat et s’est concentré sur d’autres questions.
Les conclusions tirées sur les conditions de l’équipage étaient pour la plupart positives. Cependant, la tourelle à toit ouvert n’a pas été accueillie avec enthousiasme,
car des rapports d’équipages de SU-76M tués arrivaient du front. Les spécialistes du NIIBT ont également étudié la visibilité du M10, jugée bonne.

Les essais de mobilité ont eu lieu du 24 septembre au 14 octobre 1943.
La réalité correspondait presque aux projections: sur 1000 km, 302 ont été dépensés sur l’autoroute Moscou-Minsk, le reste sur des chemins de terre et des collines.
Les essais sur l’autoroute ont coïncidé avec les mesures de la vitesse maximale. La vitesse maximale atteinte sur quatre essais était de 50 km/h, ce qui est un peu plus élevé
que les données officielles. La vitesse moyenne de déplacement était de 37,5 km/h et la vitesse totale moyenne était de 30 km/h.
Le chasseur de chars roulait principalement en 5ème vitesse. Les dépenses en carburant étaient de 158 L aux 100 km.
À titre de comparaison, la M4A2 consommait 162 L aux 100 km. Le conducteur était bien positionné et il était facile de diriger le véhicule.

La M10 a parcouru 660 km sur des chemins de terre, et la plupart d’entre elles ont été effectuées en 4ème vitesse. 32 heures ont été nécessaires pour franchir cette distance,
dont 8 ont été passées à attendre pour des raisons techniques. Cela a été causé par la destruction de roues de route, dont 6 ont été perdues lors des essais.
Dans cinq cas, les roulements à billes ont été détruits, dans le sixième cas, la jante en caoutchouc a été détruite. Les roulements à billes se sont cassés à cause
de mamelons de graisse défectueux, ce qui a permis à la graisse de s’échapper et à la saleté de pénétrer dans les roulements à billes.
Malgré les pannes, le chasseur de chars s’est bien comporté sur les chemins de terre boueux.
La vitesse moyenne de déplacement était de 20,5 km/h, la vitesse totale moyenne était de 16,5 km/h. La dépense en carburant était de 259 L pour 100 km,
ce qui était un peu plus élevé que sur la M4A2 (246 L aux 100 km).





La maniabilité a également été testée. Le chasseur de chars était agile, cependant, il fonctionnait mal lors des virages serrés, des virages à 180 degrés et
des virages à basse vitesse. Ce n’était pas un problème unique à la M10, mais une caractéristique de tous les véhicules à chenilles avec un mécanisme de rotation
à double différentiel.

La dernière partie du programme d’essais consistait à traverser des collines. C’est là que les problèmes ont commencé.
Le M10 est arrivé avec des chenilles T51 métalliques en caoutchouc. Ces chenilles, ainsi que le T41 utilisé sur le Medium Tank M3, avaient des problèmes
de performances hors route. Les patins de chenille lisses ne pouvaient pas accrocher le sol. C’était essentiel quand il s’agissait d’escalader des collines.
La colline la plus raide qui pouvait être gravie était de 22 degrés. Après cela, les chenilles n’avaient pas assez de traction.

Les ingénieurs américains étaient au courant de ce problème, alors le chasseur de chars est venu avec des éperons spéciaux.
11 éperons ont été installés sur chaque voie. Cela a aidé, mais seulement partiellement. Le chasseur de chars pouvait gravir une colline a 28 degrés.
Cependant, en escaladant une colline de 31 degrés, le chasseur de chars a commencé à creuser la terre sans bouger. Il n’y avait pas assez de traction encore une fois.
L’inclinaison maximale a été établie à 22 degrés, après quoi le char détruit a commencé à glisser vers le bas. Cela s’est fait sans éperons.

28 degres avec eperons




Le verdict global sur les essais de mobilité était positif.
L’Américain M10 SPG a une bonne mobilité. Sa vitesse n’est pas inférieure à celle des SPL domestiques SU-122 et SU-85, et est égale à celle du char américain M4A2.
Franchissement d’obstacles par la M10 SPG avec des chenilles métalliques en caoutchouc et sans éperons : montée, 22 degrés, descente, 25 degrés, inclinaison, 22 degrés.
C’est insuffisant. Avec des éperons, le SPG peut monter de 28 degrés et descendre de 28 degrés.
La grande tourelle (le diamètre de l’anneau de la tourelle est de 1740 mm) permet un placement confortable de l’armement et de l’équipage.
L’absence de toit de tourelle peut être considérée comme un inconvénient, car elle peut entraîner la perte de l’équipage sur le champ de bataille à cause de mortiers, d’obus,
de bombes, de tirs de mitrailleuses d’avions, de grenades et de bouteilles contenant du liquide incendiaire.
Tous les composants du SPG, à l’exception des trains roulants, sont suffisamment fiables. Le train de roulement du SPG n’est pas fiable en raison de la mauvaise conception
des mamelons de graisse.

Citation :

L’absence de toit de tourelle peut être considérée comme un inconvénient, car elle peut entraîner la perte de l’équipage sur le champ de bataille à cause de mortiers, d’obus,

Et comme avantage, une meilleure visibilité de l'environnement immédiat.
Un très bon engin qui a connu une glorieuse carrière, en équipant entre autres le R.B.F.M. de la 2ème D.B. ...

Plaintes relatives aux compartiments de combat
Les essais d’artillerie du chasseur de chars américain ont pris beaucoup de temps.
Le retard avec les munitions a conduit à l’élaboration du programme d’essais, ainsi qu’à l’approbation du Comité d’artillerie, jusqu’au 14 janvier 1944.
Les problèmes ne se sont pas arrêtés là. Les munitions hautement explosives n’ont jamais été livrées, de sorte que des ordres ont été donnés le 19 février de procéder aux essais
sans elles.
En outre, le kit de pièces et d’outils, ainsi que la documentation pour le canon M7 de 76 mm, étaient également absents.

Le chasseur de chars est arrivé à l’ANIOP de Gorohovets le 9 février. En raison d’un manque d’outils et de documentation, les outils ont dû être produits sur place
par le personnel des terrains d’essai. Cela a ajouté plus de retards. Pendant ce temps, la description du chasseur de chars et de son canon était en cours d’écriture.
En conséquence, le chasseur de chars a commencé les essais le 13 mars 1944. Les essais se sont poursuivis jusqu’au 4 avril. 360 coups de feu ont été tirés,
dont 25 avec une charge accrue.

Le tir a été effectué avec des munitions traçantes perforantes M62. Des conclusions ont été tirées qui n’étaient parfaites avec des munitions nationales de calibre égal.
Il s’est avéré que les obus américains étaient assez bons pour pénétrer 120 mm de blindage, tandis que les munitions soviétiques du même calibre ne pouvaient pénétrer
que 100 mm. Cela s’explique par la conception supérieure de la douille M62, un meilleur choix de matériaux et un meilleur traitement thermique.
L’obus M62 pouvait pénétrer 120 mm de blindage à 500 mètres. Les essais de précision ont également donné des résultats satisfaisants.

Bien sûr, un chasseur de chars ne se compose pas seulement du canon. Les spécialistes de l’ANIOP ont inspecté d’autres parties du véhicule,
car c’est là qu’ils ont trouvé des problèmes. Curieusement, les artilleurs se sont plaints du poste de chauffeur. Selon eux, la présence d’un seul périscope a diminué la visibilité.
Pour être juste, le char moyen sherman M4 avait initialement deux périscopes, mais le combat a montré que les périscopes dans la plaque avant supérieure
devaient être retirés.
L’évaluation du compartiment de combat était beaucoup plus complète. Un rapport séparé de cinq pages intitulé « Notes sur la question de l’entretien du canon automoteur
américain M7 de 3 pouces ». La première plainte était l’absence de toit. Ici, les tankistes et les artilleurs avaient les mêmes opinions.
Pour être juste, certains équipages américains de M10 ont installé leurs propres toits sur leurs chasseurs de chars en 1944-45.
Cependant, ce n’est pas la seule chose que les spécialistes soviétiques ont trouvée déficiente. Comme il n’y avait pas de trappes dans la tourelle, l’entrée et la sortie
du compartiment de combat n’étaient pas satisfaisantes du point de vue de la sécurité. Les spécialistes de l’ANIOP ont prédit des pertes d’équipage en laissant le chasseur
de chars sous le feu ennemi.

Ce n’était pas la fin. Contrairement aux terrains d’essai niibts, le personnel de l’ANIOP a placé correctement ses équipiers.
Leurs positions ont été jugées inadéquates. Par exemple, le commandant avait un volant d’inertie à mécanisme de visée verticale, une gâchette électrique
et un viseur panoramique, mais il ne pouvait pas viser l’arme horizontalement. Le mitrailleur avait un ensemble complet de volants d’inertie de visée,
mais ils étaient mal positionnés, car ils étaient trop proches les uns des autres. Le viseur télescopique était placé de telle sorte que la poitrine du tireur était juste
contre les volants d’inertie. Il était impossible de viser avec le canon et de regarder à travers la vue en même temps.

.

Il y a également eu des plaintes au sujet de la station du chargeur. Sa position à droite de l’arme a été jugée à juste titre médiocre.
Il a été proposé de le placer à gauche. Les sièges rabattables ont également été jugés insatisfaisants, car ils étaient durs, inconfortables et placés trop haut (68 cm).
Le chargement de l’arme était également gênant. Les six premiers tirs étaient dans le rack prêt à l’arrière de la tourelle, les autres étaient logés dans des étuis
dans les cotes. Lorsque le rack prêt a été utilisé, la cadence de tir était de 10 à 12 coups/ min. Dès que ces obus se sont épuisés, la cadence de tir est tombée à 4-6 coups / min.
Les résultats des essais étaient mitigés. D’une part, la conclusion était que le « canon automoteur américain M-7 » avait passé les essais.
D’autre part, le nombre important de plaintes concernant le compartiment de combat n’a pas été facilement ignoré.


Il était clair que le GMC M10 serait utilisé par l’Armée rouge à la fin de 1943, après la fin des essais NIIBT.
Comme convenu en juin 1943, le premier lot a été limité à 50 unités. Les premiers véhicules devaient atteindre les unités d’entraînement au début de février 1944.
Ce ne sont pas les seuls chasseurs de chars américains qui ont commencé à arriver au début de 1944.
Un contingent de GMC T48 est arrivé, et le M10 s’y est perdu. 257 GMC T48 sont arrivés en URSS du 14 décembre 1943 au 5 mars 1944. Ils ont reçu le nom de SU-57.





Comme pour les premiers M10, les nouveaux chasseurs de chars ont été expédiés par la route du sud, à travers Bakou.
Les premiers véhicules sont arrivés en janvier, mais il y a eu des retards lors de leur envoi au centre de formation.
Des lots de 15, 22 et 5 véhicules sont arrivés au centre de formation SPG à Klyazma (oblast de Moscou) dans la deuxième quinzaine de février.
Selon les photographies, l’URSS a reçu des chasseurs de chars de production moyenne et tardive, qui avaient des formes de tourelle légèrement différentes.
Un véhicule de production tardif s’est retrouvé plus tard au NIIBT Proving Grounds.
Une tempête de correspondance s’est mise à se préparer au sujet d’un problème très grave. Le problème était que les chasseurs de chars étaient seulement équipés à 80%.
Quatre M10 n’avaient aucune pièce d accessoires ni boîte à outils, ni mitrailleuses ou optiques.
Le chasseur de chars numéro 40110927 avait la boite d’embrayage brisé. Un autre chasseur de chars ne pouvait pas etre pilote du tout.


Sergent A.M. Ryazanovskiy du 37e régiment indépendant de chars avec un M10 en arrière-plan, 1944.
Il est possible qu’il s’agit de l’un des six véhicules du dernier lot. Le M10 dispose déjà de liaisons de voie T54E1 avec des grousers améliorés.




La direction du centre de formation SPG a sonné l’alarme. Bientôt, une lettre signée par le chef de l’installation, le major-général d’artillerie, N.S. Kasatik, a été envoyée à la GBTU
sur une question différente. Le chef a signalé que les équipages qui arrivent sont très mal préparés. Certains d’entre eux ont vu les chasseurs de chars pour la première fois.
Par exemple, les 15 chauffeurs et artilleurs arrivés le 4 mars ne connaissaient pas du tout le véhicule. La même chose s’est produite avec 25 autres équipages
qui sont arrivés le 9 mars et n’ont appris que le SU-76M avant cela.
Il n’y a rien de surprenant à cela, car aucune documentation n’a été préparée sur ces véhicules.
Le chef a exigé que des officiers familiers avec les véhicules soient envoyés immédiatement pour résoudre ce problème et que le centre soit équipé de toute urgence de manuels.
La demande d’officiers formés était un peu forte, car les seules personnes familières avec le M10 étaient des spécialistes des terrains d’essai.

La situation s’est lentement améliorée, mais des problèmes d’organisation ont retardé l’arrivée des M10 sur le champ de bataille.
Il convient de mentionner que seulement 875 obus AP étaient disponibles le 27 janvier 1944 et qu’aucun obus HE n’était disponible.
5000 obus ne sont arrivés qu’au début du mois de mars 1944.
Des réserves supplémentaires de munitions ont été mises en place un peu plus tard.
Le GBTU USA a approuvé un chargement de munitions pour les M10 le 26 avril: 27 obus perforants et explosifs chacun par véhicule.

Vu les circonstances, cet engin dans l'armée Rouge n'a pas forcément été un cadeau...

Les 6 derniers véhicules sont arrivés à Bakou à la fin de février 1944 et ont été envoyés à Pouchkine le 8 mars par train #33387.
Le 1er juin 1944, ces chasseurs de chars étaient encore inscrits en réserve.
Quant aux 44 autres M10, ils sont envoyés aux 1239e et 1223e régiments d’artillerie automotrice.
Ces véhicules ont reçu l’indice SU-76, qui a déjà été pris par le SPG soviétique, et rend difficile l’étude de leur expérience au combat.


Rare photo d un M-10 TD (SU-76) du 1239e régiment detruit en Pologne




On sait que le 1223e régiment a participé à la libération de la Biélorussie et de la Baltique dans le cadre du 29e corps de chars, 5e armée de chars de la Garde.
Toutes les informations complémentaires sont contradictoires.
Selon certaines données, les M10 avaient déjà disparu du régiment au moment où ils ont atteint la Baltique, d’autres informations indiquent que 10 véhicules étaient encore
dans le régiment le 1er mai 1945, dont 4 fonctionnels.
Un autre document, daté du 7 février 1945, indique que 37 SU-76 étaient présents dans le régiment, dont 18 fonctionnels.
Il est difficile de dire s’il s’agit de SU-76 soviétiques ou de leurs homonymes américains.
Quant au 1239e régiment, il participe activement à la libération de la Pologne dans le cadre du 16e corps de chars de la 2e armée de chars.

Il n’y a pas eu d’autres demandes de chasseurs de chars M10. On savait que le char moyen M4A2(76)W entrait en production à l’été 1944
et que les premiers chars commençaient à arriver en URSS en septembre. Portant pratiquement le même pistolet, ils étaient supérieurs à un SPG à toit ouvert.


Article original de Yuri Pasholok.


source
tankarchives.ca

Une autre source

M10 SPG « Wolverine » sur le front de l’Est
Les premiers échantillons du M10 sont arrivés en Union soviétique au début de 1944.

Le 22 mars 1944, deux régiments d’artillerie automotrice, le 1223rd et l' 1239ième ont été formés avec 21 M10 chacun.
Le 1239ième a reçu son baptême du feu en juillet 1944 lors des combats dans le 16ième Corps de chars, 2nd Armée de chars, 1st Front biélorusse.
Après avoir pris Lublin, le régiment quitte Demblin/Pologne pour soutenir le 1441ième régiment d’artillerie automoteur équipé de SU-85 SPG avançant vers Aleksandr w.
Le 30 juillet 1944, ils sont attaqués par la Luftwaffe, perdant plusieurs SU-85 lors de leur marche.
Les M10, en revanche, n’ont pas seulement subi des pertes, mais ont réussi à abattre un bombardier JU-88 de la Luftwaffe avec le canon lourd Browning AA.
Plus tard en août, avec 17 canons,le 1239ièmeUn régiment d’artillerie automoteur a combattu dans la région de Varsovie, où du 1er au 5 août 1944,
il a repoussé avec succès les attaques des unités de chars allemands.

Selon les rapports du régiment,la 4e La batterie seule a detruits 3 chars allemands (dont 2 « Panther ») et 2 blindées.
Le 1223rd régiment d’artillerie automoteur faisant partie du 29 ième Corps de chars de la 5e Gardes de l’armée de chars des 3 e Le Front biélorusse
a participé à la libération de la Biélorussie, des États baltes et de la Prusse orientale en 1944/45.

Bien que le M10 « Wolverine » se soit avéré une arme antichar très réussie qui pouvait rivaliser avec succès même les chars allemands lourds à des distances moyennes,
d’autres commandes ont été abandonnées en faveur du M4A2 76 (W) « Sherman ».

Le 1er mai 1945, 1223rd Le régiment d’artillerie automoteur avait encore 10 M10, dont quatre étaient encore entièrement utilisables.


source
o5m6.de

Ils ont ferraillé les survivants ?...