Tracteurs ukrainiens contre chars russes

Les photos et vidéos d'agriculteurs ukrainiens retirant des chars russes sont très populaires depuis le début de la guerre.
L'histoire montre pourquoi les tracteurs sont un symbole si puissant de la résistance ukrainienne.





Depuis le début de la guerre en Ukraine, les organes d'information et les médias sociaux ont capturé l'ampleur de la destruction : des villes comme Kharkiv, Kyiv,
Marioupol, Chernihiv et Kherson entourées de chars russes ; bombardement; des enfants se réfugiant dans des stations de métro avec les numéros de téléphone
de leurs proches écrits sur leur peau. Mais parfois, il y a eu des images plus optimistes, comme celles de la résistance populaire ukrainienne.
Dans les petites villes et villages du pays, des agriculteurs conduisant de modestes tracteurs ont tracté des chars russes .

Ces photos et vidéos symbolisent un récit populaire de héros ukrainiens défendant leur patrie, risquant leur vie pour le monde démocratique.
Dans ce récit, les agriculteurs et, par extension, les civils, ne sont pas simplement des victimes impuissantes de l'agression russe ;
ce sont des gens qui veulent juste mener une vie normale et qui sont déterminés à riposter.

Bien que ces images soient difficiles à vérifier , elles ont donné naissance à une pléthore de mèmes qui remontent le moral des troupes ukrainiennes et de leurs partisans.
Les internautes ont créé des images dans lesquelles le tracteur défiant traîne une fusée spatiale Soyouz, un sous-marin, le croiseur Moskva coulé au fond de la mer Noire.





Il y a des T-shirts avec des tracteurs et des écussons de l'armée sur lesquels on peut lire « Tactical Agricultural Unit » ; il existe un jeu vidéo appelé Ukrainian Farmy
et un projet NFT . La plupart de ces produits sont commercialisés pour collecter des fonds pour les soldats et les mères et enfants déplacés.
"Nous avons besoin de cette création épique pour avoir du courage", a déclaré Artem Chapeye, un écrivain et photographe ukrainien qui a rejoint l'armée
pour défendre Kyiv. "Vous êtes le bon gars aidé par des tracteurs et nommes - bien sûr seulement dans la fantaisie - Javelina si c'est une fille ou Bayraktar si c'est un garçon."

Alors que les missiles antichar Javelin et les drones Bayraktar sont des instruments de guerre, la tâche principale des tracteurs est de fournir de la nourriture.
L'agriculture ukrainienne nourrit non seulement l'armée et les civils, mais aussi les gens ailleurs dans le monde.
Le pays, qui a longtemps été surnommé "le grenier de l'Europe", est l'un des plus gros exportateurs de céréales.
Avant la guerre, il représentait environ 10 % des exportations mondiales de blé et près de 15 % des exportations totales de maïs, selon la banque nationale du pays.
"La perturbation des approvisionnements en céréales de la région de la mer Noire, principalement d'Ukraine, menace la sécurité alimentaire mondiale",
a écrit Olga Bondarenko, économiste en chef de la Banque nationale d'Ukraine, dans un éditorial pour le Kyiv Independent .
"Les pénuries de céréales peuvent aggraver l'apport nutritionnel et le niveau de vie de plus de 5% de la population mondiale."

Lors d'entretiens avec Grid, les agriculteurs ont déclaré avoir fait ce qu'ils pouvaient pendant la campagne de plantation de printemps, certains d'entre eux travaillant
dans des conditions difficiles : portant des gilets pare-balles, craignant les mines terrestres et plantant leurs graines sous les coups de feu.
"Nous comprenons parfaitement la responsabilité qui nous incombe", a déclaré Vitalii Primov, un agriculteur de la région de Soumy, qui a été lourdement bombardée
depuis le premier jour de l'invasion. "De nombreux pays sont préoccupés par la crise alimentaire à cause de la guerre, mais nous ferons de notre mieux."

Les Ukrainiens et leurs tracteurs
L'affinité des Ukrainiens pour les tracteurs a commencé vers 1930 dans la ville animée de Kharkiv, alors capitale de la République socialiste soviétique d'Ukraine.
C'est là que les Soviétiques décidèrent d'ériger l'une des plus grandes usines de fabrication de tracteurs du pays, que Joseph Staline appela
« un bastion d'acier de la collectivisation de l'agriculture en Ukraine ».

À cette époque, les tracteurs changeaient la donne. Ils étaient la quintessence de l'ingénierie, remplaçant les charrues en bois tirées par des chevaux qui roulaient
sur le sol. Leur pouvoir perturbateur a été mis en évidence par la propagande soviétique, notamment des films sur les tracteurs, des défilés, des chansons
et des célébrations, selon Christina E. Crawford, professeure adjointe d'architecture à l'Université Emory.
"A l'échelle la plus intime, le tracteur soulève l'ancien paysan, aujourd'hui ouvrier agricole collectif, au-dessus du sol", écrit-elle dans son livre,
" Spatial Revolution: Architecture and Planning in the Early Soviet Union ".

Mais il a fallu du temps pour y arriver.
À la fin des années 1920, les dirigeants soviétiques ont tenté en vain de construire eux-mêmes des tracteurs, en s'appuyant sur l'espionnage industriel et l'ingénierie inverse.
Ils ont démonté un tracteur Fordson américain à Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) et ont reproduit les pièces, mais après des années d'essais et d'échecs,
ils ont réalisé qu'ils ne pouvaient pas le faire - ils n'en savaient pas assez sur les alliages nécessaires, donc les tracteurs cassé facilement.
Ainsi, un groupe de dirigeants soviétiques s'est rendu chez Caterpillar dans l'espoir de conclure un accord pour le développement de l'usine de Kharkiv.
Caterpillar a demandé 7 millions de roubles d'or et a interdit aux Soviétiques de s'impliquer dans l'entreprise ou d'étudier la production des machines.
Ces conditions ont été rejetées.

Finalement, au printemps 1930, les Soviétiques ont décidé qu'il était plus efficace de dupliquer une usine de tracteurs que d'en construire une à partir de zéro,
ils ont donc modelé l'usine de Kharkiv sur celle de Stalingrad (aujourd'hui Volgograd). Les plans de cette usine ont été créés par le célèbre cabinet
d'architecture américain Albert Kahn , qui a également travaillé pour Henry Ford à la grande usine automobile de River Rouge à Dearborn, dans le Michigan.
L'usine de Stalingrad produisait déjà les tracteurs International Harvester , c'est pourquoi ces tracteurs ont également été choisis pour Kharkiv.

McCormick-Deering 15-30 (International Harvester), produit localement sous le nom de KhTZ 15–30. RSS d'Ukraine en 1931




En 1932, l'usine fabrique 17 374 tracteurs, un exploit qui lui vaut l'Ordre de Lénine, une médaille décernée pour services exceptionnels rendus à l'État.
Peu de temps après, en 1937, l'usine fabrique le premier tracteur de série de conception soviétique, le chenille SXTZ-NATI, suivie de bien d'autres.






Plus tard, une autre usine a été construite à Dnipropetrovsk (aujourd'hui Dnipro), qui a produit des tracteurs plus petits, ainsi que des fusées spatiales, des tramways,
des éoliennes et des satellites.
La classe ouvrière et la paysannerie avaient des tracteurs. Ils avaient des terres fertiles. Ils travaillaient les champs pour faire pousser des récoltes.
Mais ils ne pouvaient pas en profiter : au début des années 1930, plus de 90 % des terres agricoles de l'Union soviétique étaient collectivisées et les ménages ruraux
perdaient la propriété des biens qu'ils cultivaient. Les épouses d'ingénieurs américains travaillant à Kharkiv ont écrit dans leurs journaux sur les pénuries alimentaires
et les décès dus à la famine, connue en Ukraine sous le nom d' Holodomor . Les experts estiment que quelque 4 millions de personnes sont mortes de faim.
"Le tracteur devient un symbole si important parce que vous pouvez aussi l'interpréter comme une machine qui a été, en quelque sorte, importée pour dominer la paysannerie",
a déclaré Crawford à Grid.

Les Ukrainiens n'ont repris le contrôle de leurs terres agricoles qu'après la chute de l'Union soviétique en 1991, mais la décennie qui a suivi a été difficile.
Les travailleurs de tout l'ancien bloc communiste avaient des salaires très modestes parce que leurs usines fabriquaient des produits de moindre qualité par rapport à ceux
de l'Ouest. En conséquence, la plupart des familles n'arrivaient pas à joindre les deux bouts et l'inflation annuelle atteignait trois chiffres.
Certains ont été contraints de vendre leurs biens pour se nourrir.

Anatoliy Kostyuk, aujourd'hui à la tête de l'entreprise agricole Pylypchanske dans la région de Kyiv, se souvient que la ferme pour laquelle il travaillait avait acheté
un tracteur Kharkiv T-150 usé en 1996 pour "un sac de sucre".





"Ce tracteur était loin d'être parfait et nous a causé plus de problèmes qu'il n'en valait la peine", mais il a aidé la ferme à aller de l'avant et à développer son activité de sorte
que quelques années plus tard, en 2000, elle a pu acheter "un KhTP  17221 tracteur à roues », a-t-il déclaré. "Ce tracteur a très bien fonctionné
et ne nous a jamais laissé tomber !"





Certes, les tracteurs Kharkiv ne sont pas les meilleurs au monde. "Ils ne sont pas aussi avancés et à jour que … les machines étrangères", a déclaré Artur Levytskyy,
qui dirige le département des machines de l'entreprise agricole El Gaucho , située dans la région de Ternopil, dans l'ouest de l'Ukraine.
"La plupart des tracteurs ont été importés en Ukraine, [et] le plus populaire [est] John Deere."
Pourtant, les tracteurs Kharkiv se sont fait un nom, du moins dans l'ancien bloc de l'Est, car ils ont toujours été abordables.
Souvent, lorsque les tracteurs tombaient en panne, les agriculteurs retroussaient leurs manches au milieu du champ et les réparaient eux-mêmes.

En près d'un siècle d'existence, l'usine de Kharkiv "a produit plus de 3 millions d'unités d'équipement lourd", selon Sergii Rodionov, porte-parole de l'usine.
En fait, il y avait de nombreux tracteurs dans toute l'ex-URSS. Les Soviétiques avaient environ deux fois plus de tracteurs que les États-Unis pendant l'ère Brejnev
(1964 à 1982). "Le principal problème qu'ils avaient était qu'ils produisaient des tracteurs, mais pas des pièces", a déclaré Mark B. Tauger, professeur d'histoire
à la West Virginia University. "Les fermes soviétiques ont donc acquis des tracteurs supplémentaires juste pour les utiliser comme sources de pièces de rechange."

Aujourd'hui, alors que la zone de l'usine de Kharkiv est lourdement bombardée par les Russes, Rodionov revient sur son histoire.
« [Nous avons] survécu à la Seconde Guerre mondiale, [et] à deux fois l'occupation de Kharkiv », a-t-il déclaré.
L'usine s'est toujours adaptée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle construit un char improvisé, le KhTZ-16 , sur le châssis d'un de ses tracteurs.
Rodionov a déclaré que les machines agricoles fabriquées par l'usine sont polyvalentes, il n'a donc pas été surpris de les voir sur des photos et des vidéos partagées sur Internet.

"C'était dans les premières semaines de la guerre quand nous étions assis au sous-sol", se souvient-il.
"Quelqu'un que je connais a montré une vidéo montrant un tracteur KhTP T-150 tirant du matériel militaire abandonné.
Ce modèle de tracteur est produit depuis plus de 40 ans.

Désormais, les agriculteurs ukrainiens ont renversé le vieux récit de la machine apportée par les dirigeants de Moscou pour les dominer.
Le tracteur, a convenu Crawford, est devenu "un important symbole de résistance".




A suivre..

Citation :

Les Ukrainiens n'ont repris le contrôle de leurs terres agricoles qu'après la chute de l'Union soviétique en 1991

Faux, si on doit interpréter ça comme si rien ne leur appartenait.
Si les kolkhozes étaient bien collectifs, appartenant à l'état ou la province (comme des coopératives), reversant largement à la population locale quantités d'excédents, chacun cependant avait déjà sa parcelle de terre perso, de taille tout à fait respectable...

Tu as écris :
Bien que ces images soient difficiles à vérifier , elles ont donné naissance à une pléthore de mèmes qui remontent le moral des troupes ukrainiennes et de leurs partisans.
Les internautes ont créé des images dans lesquelles le tracteur défiant traîne une fusée spatiale Soyouz, un sous-marin, le croiseur Moskva coulé au fond de la mer Noire.
C'est bien que ça ait été créé !
Le tracteur John Deere d'environ n150 cv ne tirerait jamais autant de wagons ni le poids de la fusée. 80 tonnes serait un max. Là t'es certainement au double malgré que ce soit sur rails ça colle pas.
C'est pas grave, comme tu dis "c'est un symbole".
Les ukrainiens vont un peu vite.
Quant à cet engin il y en a encore ici qui tournent :  



je savais pas ce que c'était, maintenant oui, merci.

Pour le tractage du Soyouz,c est un gros fake

OK, là ça se comprend.

Agriculteurs contre chars
Les agriculteurs connaissent une chose ou deux sur les guerres. Tout au long de l'histoire, les soldats sont venus de manière disproportionnée des campagnes,
tant en Europe de l'Est qu'ailleurs .

Tracter un véhicule militaire lourd à chenilles avec un tracteur ordinaire n'est pas si difficile d'un point de vue technique.
C'est le même processus que le remorquage d'une voiture. "Si les roues et les chenilles sont intactes, vous pouvez mettre la vitesse au neutre et relâcher les freins",
a déclaré le propriétaire de la chaîne de loisirs finlandaise YouTube Satunnasta sotilashistoriaa ("histoire militaire aléatoire"), qui a créé une vidéo pour expliquer
comment c'est fait.
« Les agriculteurs ont beaucoup d'expérience avec les machines et les véhicules. Je suis presque sûr qu'ils peuvent comprendre comment gérer n'importe
quel véhicule qu'ils veulent remorquer », a-t-il déclaré à Grid.





Dans l'ancien bloc soviétique, l'idée d'utiliser des tracteurs pour tracter des chars n'est pas nouvelle.
Un livre militaire publié en 1980 en Roumanie montre aux civils différentes manières de traîner un char lors d'une éventuelle invasion.
Le livre «Asigurarea tehnica de blindate si autotractoare» («Maintenance technique des véhicules blindés et des tracteurs») de Tiberiu Urdareanu
contient plusieurs images instructives.

Pourtant, approcher une pièce d'équipement militaire abandonnée dans une guerre en cours n'est pas une tâche pour les civils.
Il pourrait y avoir des soldats armés à proximité, des mines terrestres, des pièges ou même une unité de l'armée ukrainienne sur le terrain, à quelques kilomètres de là,
visant ce char.

Mais de nombreux agriculteurs prennent ces risques pour faire leur part dans cette guerre. "Ils montrent le doigt du milieu aux Russes", a déclaré Alexander Grover,
un informaticien de Chicago qui vit à Kyiv et à Lviv depuis six ans et qui est maintenant basé à Lviv.
Il a ajouté qu'il avait un profond respect pour "ces agriculteurs d'âge moyen et plus âgés, des personnes entre la fin de la quarantaine et le début des années 80,
qui participent à la guerre sans aucune arme".

Grover, qui travaillait pour une entreprise dans l'est de l'Ukraine qui possède plusieurs fermes, est sur le point de lancer un projet NFT qui comprend des tracteurs
remorquant des chars, dans l'espoir de collecter des fonds pour l'armée. Il a déclaré que vendre des biens numériques est plus pratique que des T-shirts en temps de guerre
car ils "ont une marge bénéficiaire plus élevée, avec moins de problèmes de chaîne d'approvisionnement".

Comme Grover et d'autres civils, les passionnés de tracteurs et les agriculteurs font de leur mieux pour soutenir l'armée.
Alors que la périphérie de Kyiv était attaquée par les Russes, Kostyuk et ses collègues agriculteurs ont creusé des tranchées et fourni aux soldats ukrainiens trois repas par jour.
Près de Kharkiv, dans un territoire contrôlé par les Russes, Nataliya Koval, propriétaire d'une ferme laitière , a commencé à distribuer de la nourriture aux villageois.
"Nous fournissons aux gens du lait et des produits laitiers, du fromage, du pain, des pâtisseries et de la viande", a-t-elle déclaré à Grid.

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a fait l'éloge des agriculteurs dans un discours : "Nos 'troupes de tracteurs' - les agriculteurs ukrainiens
- prennent du matériel russe dans les champs et le donnent à nos forces armées ukrainiennes."
Dans tout le pays, des mécaniciens professionnels et amateurs récupèrent du matériel militaire russe, le restaurent , peignent le drapeau bleu et jaune
au-dessus des symboles russes et le remettent gratuitement à leur armée.
Personne ne sait exactement ce qui est arrivé aux véhicules militaires russes emportés par des tracteurs, mais on dit que les Ukrainiens ont plus de chars maintenant
qu'ils n'en avaient au début de la guerre.

Dans des entretiens avec Grid, plusieurs agriculteurs ont émis l'hypothèse que certains de leurs pairs avaient simplement déplacé les véhicules militaires
pour défricher la terre pour la saison de plantation de printemps, les vendant peut-être à la ferraille ou sur eBay à quiconque souhaitant posséder un morceau d'histoire.

La saisie de matériel militaire russe a récemment été légalisée en Ukraine, et elle est détaxée, selon l'Agence nationale de protection contre la corruption :
« Avez-vous capturé un char ou un véhicule blindé de transport de troupes russe et vous vous demandez comment le déclarer ?
Restez calme et continuez à défendre la Patrie ! Il n'est pas nécessaire de déclarer les chars et autres équipements russes capturés.

Pour Chapeye, l'écrivain qui a rejoint l'armée pour défendre Kyiv, la valeur de ces trophées de combat est monumentale.
Ils entretiennent le rêve d'indépendance et contribuent à le motiver, lui et ses compagnons, à continuer à se battre.
"Cela ressemble au moment où nous créons nous-mêmes une légende ou plutôt une épopée du peuple ukrainien", a-t-il déclaré. "C'est notre 'Iliade'."
Des histoires comme celles-ci l'aident pour deux raisons : "l'humour et la réalisation que nous sommes l'avenir".


source
grid.news

Peut-être pas aussi fréquent qu'ils ont l'air de vouloir le dire ?!...

Tracteur attendant sa proie dit la legende...




Pas facile pour les paysans,en effet!




Un tracteur passe devant un fragment d’un missile russe sur un champ non loin de Kharkiv, en Ukraine, le 8 mai

Montage ?...

Ivan, un résident local, pellete près d une roquette 122mm sur son terrain à Loukachtchevka, en Ukraine, le 8 mai 2022.




Paysanne pro-russe dans le Donbass

Elle est "mignonne" la petite vieille, le banc est aussi vieux qu'elle.

Typique tout ça, "babouchka" comprise.
J'ai tenté de repeindre plusieurs vieux bancs comme ça là bas.
Curieusement, la peinture ne tient pas sur la durée, même après ponçage soigné, application de plusieurs couches et tout et tout, à cause semble t-il des U.V., très forts dans cette région qui jouxte la Russie.
Et ces bancs, en érable souvent et autres bois très durs, où les anciens s'assoient pendant des heures, sont là depuis parfois des décennies, pratiquement sans entretien...

Dans des villages de France presque chaque maison avait son banc ou chaise. Les vieux le soir s'assaillaient et regardaient je ne sais quoi.
J'ai vu ça très jeune, parfois ils se parlaient, parfois non. Ca c'était pour les soirs de beaux temps, pas en hiver bien sûr.
Ce qu'il y avait dehors pour s'assoir n'était pas forcément en bon état mais c'était toujours là. En Hongrie c'est encore souvent le cas mais plus personne ne s'assoie sur les bancs.
Les bancs qui sont restés sont en pierre, indestructible et décoratif.