Difficile comme l'a dit Florian de faire l'impasse sur les aspects politiques et raciaux du front de l'Est.
En outre se limiter aux seuls aspects militaires des opérations sur l'Ostfront peut paraître suspect : comment analyser les opérations de telle division sans aborder les actions antipartisans ?
C'est vrai aussi que de rappeler systématiquement que les unités allemandes (et soviétiques) ont commis telles ou telles exactions peut sembler à la longue rébarbatif.
Mais tout est affaire d'équilibre, et il faut se garder de ne pas privilégier tel ou tel aspect.
Pour finir, l'incendie de Rome est un fait historique avéré... la remise en cause de la légende selon laquelle il serait l'oeuvre de l'Empereur lui-même n'enlève rien à la réalité des faits...
Passer au filtre de la critique objective les analyses réalisées par les historiens quelque soient leur audience est une démarche saine, mais à condition de le faire sans remettre en cause la réalité des faits historiques.
Il y a une différence importante et qu'il ne faut jamais perdre de vue.
C'est à la mode aujourd'hui de pourfendre les idées reçues, mais il ne faut pas tomber dans les excès (non Staline n'était pas un travesti !
).
Pour donner des exemples :
- dire que Staline n'a pas provoqué mais seulement aggravé les conséquences de la famine en Ukraine n'est pas contesté le caractère dramatique de cette famine, ni les responsabilités russes en la matière ;
- dire que le nombre de morts dans les chambres à gaz a été surévalué ne veut pas dire remettre en cause l'existence même des camps, ni le nombre total de morts dues à la Shoah (en fait les transports en train semblent avoir causé plus de morts, comme les rafles, que ce que l'on pensait...) ;
d'autres exemples sur des sujets plus militaires :
- dire que Hitler a eu raison d'arrêter les frais à Koursk (contre l'avis de Manstein et consorts) n'est pas remettre en cause ses faiblesses en matière de stratégie militaire ;
- dire que les allemands de Model ont arrêté les soviétiques devant Varsovie ne veut pas dire que Staline n'était pas content de l'écrasement de l'insurrection nationaliste polonaise, ni qu'il n'a pas trop "forcé" pour relancer l'avance ;
- dire que la prise de Malte n'aurait pas résolu le problème du ravitaillement en Afrique ne signifie pas contester le caractère décisif du harcèlement des forces aéronavales anglaises basées sur l'île... (là c'est ma partie
) ;
Les exemples sont légions, et en matière de phrases choc (à la mode en ce moment sur le forum), j'en ai une qui me plaît beaucoup :
"il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain"
Lorsqu'on découvre que ce qui est généralement cru doit être relativisé ou modifié, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et tout remettre en cause en criant à la propagande des vainqueurs...
Cordialement,
CM