Signal était le principal journal de propagande publié par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Il était célèbre pour la qualité exceptionnelle, pour l'époque, de ses photos couleur.
Le titre ne fut pas choisi au hasard puisque le mot « Signal » se retrouve de façon assez similaire dans de nombreuses langues
(signal en français et en anglais, signalet en danois, signaal en flamand, sinal en portugais, segnale en italien, signaali en finnois, signalisere en norvégien…)
et avec la même signification.
Le journal est créé en 1940, à l'initiative du colonel Hasso von Wedel, le commandement supérieur de la Wehrmacht (OKW). Joseph Goebbels,
le ministre de la Propagande du Reich, intervient lors du conseil des ministres des 9 et 12 février 1940 en soulignant que la publication d'un illustré pour l'étranger
n'entre pas dans les attributions de la Wehrmacht.
Il y a donc des tractations entre l'OKW, le ministère des Affaires étrangères (Auswärtiges Amt, AA) Keitel, Ribbentrop et Goebbels.
Signal est édité par l'entreprise nationale Deutsche Verlag AG. Il est diffusé dans une vingtaine de pays, d'abord ceux occupés par l'Allemagne nazie
mais aussi au Proche-Orient et même aux États-Unis.
Diffusé en France à partir du mois de juillet 1940, il est une des rares publications autorisées dans les camps de prisonniers.
Le 2 octobre 1943, sous l'Occupation, Signal fait sa Une avec une photo du prêtre collaborationniste Jean de Mayol de Lupé, aumônier de la LVF,
en uniforme de colonel allemand lors d'un meeting parisien.
Traduit en vingt-cinq langues, avec une édition russe à partir de 1942, ce journal se compose d'une partie commune à toutes les versions,
traitant des informations générales, puis d'une partie locale propre à chaque pays.
Axé sur l'actualité militaire, il fait l'éloge de la Wehrmacht et de la Waffen-SS et sert de vecteur de diffusion à l'idéologie nazie.
Rédacteur francais
André Zucca
Réquisitionné en 1941 pour travailler au journal Signal, le photographe français André Zucca y présenta de façon positive l'Occupation allemande,
ainsi que la création de la LVF (sans que l'on puisse lier ces activités à un quelconque engagement idéologique, même s'il a été parfois qualifié d'anarchiste de droite).
Cela a été aussi l'occasion pour lui de photographier dans les rues, les jardins et les gares de Paris.
Ces clichés montrent une ville où les pénuries suscitent chez les élégantes des prodiges de créativité et nombre de scènes extraordinaires,
les aspects les plus répressifs ou sombres n'apparaissant qu'incidemment.
Il a montré des militaires allemands se comportant comme des touristes privilégiés plutôt que comme des occupants brutaux.
Il a montré la population à l’aise dans leur Paris bien-aimé, faisant patiemment la queue dans les magasins et se contentant avec style de chaussures à semelles de bois
quand le cuir ne pouvait pas être obtenu, mais semblant autrement épargné par les austérités de la guerre.
Les deux images de lui qui montrent des Juifs portant l’étoile jaune de David ne semblent pas faire de déclaration sur leur supposée méchanceté
ni sur leur victimisation innocente. Une seule photo montre des symboles manifestes de domination, des drapeaux nazis sur un large boulevard près d’un parc.
Le Paris qu’il montre, à la fois ordinaire et aisé, est étonnamment, certains diraient dégoûtant, content et exempt d’anxiété.
Les Parisiens de la Zucca ne voient pas, peut-être ne verront pas les rafles, les arrestations et les déportations qui ont lieu en leur sein.
Dans son Journal, Hélène Berr a écrit à maintes reprises à propos de ses amis, collègues et connaissances catholiques qui ne croiraient pas que des innocents étaient jetés
dans des camps de concentration, que des familles étaient séparées – des hommes de femmes, des enfants de parents, que des Juifs hospitalisés étaient déportés
ou que des enfants étaient entassés dans des wagons à bestiaux pour être transportés vers les camps polonais.
À un moment donné, elle déclare à juste titre être une meilleure chrétienne que ceux qui professaient la religion.
Il est également vrai que la politique nazie de génocide a été bloquée à plusieurs reprises par les responsables français qui étaient prêts à arrêter
et à déporter les Juifs étrangers mais, voyant les Juifs de France comme Français d’abord et Juifs ensuite, ont pris des mesures pour limiter l’impact de l’holocauste
sur leurs concitoyens.
source
fr.wikipedia.org