Camouflage losange WWI

Le camouflage à losanges était un système de camouflage militaire sous la forme de tissus à motifs ou de dessins peints utilisés par certains avions des Empires centraux
au cours des deux dernières années de la Première Guerre mondiale, principalement ceux de la Luftstreitkräfte impériale allemande.
Il tire son nom des formes répétées de polygones incorporées dans les dessins, dont beaucoup ressemblaient à des pastilles.
En Allemagne, il s’appelait Buntfarbenaufdruck (imprimé multicolore), mais cette désignation inclut d’autres motifs de camouflage tels que Splittermuster et Leibermuster,
et n’inclut pas le camouflage peint à la main.

Développement
Au début de la Grande Guerre, les Allemands cherchaient un moyen de camoufler efficacement les avions de la Luftstreitkräfte pour empêcher l’observation ennemie
de l’avion lorsqu’il était en vol et au sol.
De grandes taches irrégulières de deux ou trois couleurs ont été utilisées sur les surfaces supérieures de l’aile, ce qui a conduit au développement du Buntfarbenanstrich,
le camouflage losange composé de motifs répétitifs de polygones à quatre, cinq ou six côtés de forme irrégulière.
Parce que peindre un tel motif prenait beaucoup de temps et que la peinture augmentait considérablement le poids de l’avion, les motifs étaient imprimés sur du tissu,
et le tissu était ensuite utilisé pour couvrir l’avion.
Ce tissu imprimé a été utilisé sous diverses formes et couleurs de la fin de 1916 jusqu’à la fin de la guerre.


Un camouflage de losange hexagonal typique des opérations de nuit







Utilisation

Le camouflage en losanges est apparu principalement sur les avions allemands le long du front occidental, mais certaines unités aériennes des troupes d’aviation impériales
et royales austro-hongroises ont utilisé le motif sur le front de l’Est et sur le front italien.

Le camouflage en losange était disponible en différentes largeurs, parfois en boulons de tissu de 1,4 m, et les pièces étaient coupées pour s’adapter entre les bords d’attaque
et de fuite de l’aile. Les sections de tissu posées dans le sens des cordes étaient alignées les unes à côté des autres de sorte que le motif se répétait régulièrement à travers l’aile,
à l’exception des ailerons qui étaient recouverts de tissu posé dans le sens du parcimonie, perpendiculairement au motif de l’aile.
Certains avions avaient le tissu appliqué en diagonale.
Dans le cadre des réparations sur le terrain, les motifs de tissu régulièrement posés de l’usine peuvent être recouverts du même motif mais sous un angle différent,
ou d’un tissu d’un camouflage différent.
Plus tard dans la guerre, certains motifs ont été appliqués plus rapidement avec du tissu posé avec parcimonie le long de toute l’envergure.
Le travail précipité de l’usine a commencé à ressembler aux réparations précipitées sur le terrain.

Des motifs de losanges plus foncés ont été utilisés pour les surfaces supérieures des ailes, tandis que des motifs plus clairs ont été utilisés pour le dessous de l’avion.
Des teintes encore plus sombres ont été utilisées pour les opérations de nuit par des avions tels que les bombardiers lourds Zeppelin-Staaken R.VI et Gotha G.V.
Ces avions étaient souvent peints à la main dans des motifs similaires mais non répétitifs sur leurs fuselages.
Les Riesenflugzeug les plus lourds étaient peints en losanges – ils n’étaient jamais recouverts de tissu imprimé.


Un Fokker D.VII montre un Lozenge-Tarnung (camouflage de losange) à quatre couleurs, et sa première « croix centrale » noire Balkenkreuz sur le fuselage
a un contour blanc complètement entouré.

L’utilisation par la Luftstreitkräfte de losanges imprimées sur les chasseurs
Les deux types les plus courants de tissu losange préimprimé utilisés sur les avions de chasse de jour ont été différenciés par le nombre de couleurs utilisées dans le motif
et leurs motifs similaires de formes polygonales qui les définissaient.
Le motif de losange à quatre couleurs moins courant de 1,30 mètre de largeur, et le motif Fünffarbiger plus courant, ou motif à cinq couleurs de 1,345 mètre de largeur
de boulon, avaient également une surface inférieure de couleur plus claire et des variations de surface supérieure de couleur plus foncée disponibles pour l’utilisation.
Deux modèles ont été nommés par les historiens des avions de chasse allemands survivants de la Première Guerre mondiale qui ont eu des exemples relativement intacts
de ces revêtements de losanges, chacun comme le « type avion » qui a inspiré les noms modernes pour les motifs de camouflage de losanges à quatre et cinq couleurs:
le tissu quadricolore est appelé Knowlton à partir du Fokker D.VII intact exposé avec le numéro de série D.VII (Alb) 6810/18 (construit sous licence par Albatros Flugzeugwerke
pour la firme Fokker) dans un musée situé à Lac-Brome, en banlieue de Knowlton, au Québec; et le tissu cinq couleurs le plus souvent utilisé est appelé Canberra,
du chasseur Albatros D.Va intact (numéro de série D.5390/17) au Mémorial australien de la guerre de Canberra.


Albatros D.Va Canberra musee







Un camouflage de losange cinq couleurs alterne avec le choix de couleur rose personnel du pilote sur le fuselage de cette reproduction Fokker D.VII.
Son aile est recouverte d’un tissu de losange.
Comme pour tout camouflage, la nécessité de cacher ou de masquer l’avion de l’ennemi était contrebalancée par la nécessité de faire reconnaître l’avion par des forces amies.
Les marquages en noir et blanc en gras de la croix de fer ou de Balkenkreuz ont permis d’identifier rapidement l’avion et, en même temps, les éléments de contraste élevés
de ces marquages nationaux ont nui à l’effet du camouflage.
De plus, les pilotes individuels ajoutaient souvent leur propre coloration personnelle aux avions qu’ils pilotaient régulièrement.
Un individu peut peindre le nez et la queue dans des couleurs vives et uniques pour le distinguer dans les airs de ses camarades d’escadron.
Toutes ces pratiques ont rendu le camouflage de pastille moins efficace.


Les as de l’aviation tels que Georg von Hantelmann ont peint leurs chasseurs avec deux objectifs: afficher les couleurs de l’unité et montrer leur flair personnel.






Le camouflage de pastilles appliqué en usine n’était pas considéré comme important.
L’Albatros D.V de Hantelmann était décoré d’une tête de mort proéminente en blanc contre le fuselage bleu foncé et le nez rouge qui indiquait son unité, Jasta 15.
Seuls les ailes et le gouvernail de son Albatros étaient posés avec un camouflage de losange.
De même, Ernst Udet, le deuxième as allemand le mieux noté de la Première Guerre mondiale, a peint son Fokker D.VII en rouge vif avec des rayures blanches audacieuses
et de grands caractères blancs sur le gouvernail indiquant « Du doch nicht!! » (Littéralement: « Certainement pas vous! », Au sens figuré: « Vous ne pouvez pas! »,
ou: « Non, vous ne le faites pas! » )
Son avion a conservé inefficacement son camouflage de losange sur la surface supérieure de l’aile inférieure.





Replique

Camouflages variés et déjà efficaces pour l'époque.
Mon arrière grand-père, trop âgé pour aller au front, travaillait pendant la 1ère G.M., en bureau et sur le terrain, à l'étude des différents camouflages pour l'armée de terre...

vania a écrit:

Camouflages variés et déjà efficaces pour l'époque.
Mon arrière grand-père, trop âgé pour aller au front, travaillait pendant la 1ère G.M., en bureau et sur le terrain, à l'étude des différents camouflages pour l'armée de terre...

Super,tu as des infos sur le sujet ?

Baby Junkers CL-1




Bizarre celui-ci

Celui-là ? Ca ressemble à des lattes de bois.
Les ailes avec leur couleur détonnent.

Albatros allemand D.V (numéro de série D2359-17) Ltn. Otto Hohmuth, Jasta 23b, qui a été forcé de débarquer à Feuchy,
examiné par des militaires britanniques, le 7 mars 1918.




Fokker D.VII F 7871/18




Personnel avec des avions Fokker D. VII capturés de l’armée de l’air allemande, Hounslow, Mddx., 1919

Rares et belles photos.

Citation :

Super,tu as des infos sur le sujet ?

Non, et comme il est mort prématurément en 1938, il n'a pas laissé décrits.
On sait juste par sa veuve qu'il a dessiné des paquets de croquis, qu'elle a donnés fin 1942 au musée de Beaune (ils habitaient dans le coin), pour ne pas que les allemands mettent le grappin dessus (et peut-être aussi pour ne pas avoir d'ennuis) lors de l'invasion de la "Zone libre"...
Le musée a semble t-il 9500 croquis de mon arrière grand-père.
https://www.google.fr/search?q=Noel+dorville&sca_esv=557053058&source=hp&ei=RD_bZOGwFs6ckdUPnt2FoAc&iflsig=AD69kcEAAAAAZNtNVJ0UVbSZjjTF8WOa0WFbIdslzSbC&ved=0ahUKEwjh4oORp96AAxVOTqQEHZ5uAXQQ4dUDCAg&oq=Noel+dorville&gs_lp=Egdnd3Mtd2l6Ig1Ob2VsIGRvcnZpbGxlMgUQLhiABDIGEAAYFhgeSMItULEFWNkfcAB4AJABAJgB5AGgAbIMqgEFNi43LjG4AQzIAQD4AQGoAgrCAhAQLhgDGI8BGOoCGIwDGOUCwgIQEAAYAxiPARjqAhiMAxjlAsICCxAuGIAEGLEDGIMBwgIREC4YgAQYsQMYgwEYxwEY0QPCAgsQLhiKBRixAxiDAcICCxAAGIAEGLEDGIMBwgILEC4YgAQYxwEY0QPCAgUQABiABMICDhAuGMcBGLEDGNEDGIAEwgIIEC4YgAQYsQPCAggQABiABBixA8ICDhAuGIAEGLEDGMcBGK8BwgILEC4YgAQYxwEYrwHCAgcQABiABBgKwgINEC4YgAQYxwEYrwEYCg&sclient=gws-wiz

oK merci!

Superbes photos...

Fokker D.VII





Jasta 1 - Josef Kister dans le cockpit de son Albatros DVa - Mont St Martin Juin 1918. (ses mécaniciens sont vus debout près de l’aile).

Très visible évolution des zincs, entre les années 1915/16 et 1918 ...

Fokker D.VII.

Comme on suppose que les proprios de ces bijoux ne plaisantent pas avec les figures et les camouflages, ils ont des références sérieuses, on peut en conclure que les couleurs/motifs appliqués sur les zincs de 14/18 étaient très libres...

Comme celui-ci

Le pilote allemand Alfred Bäder* de Jasta 65 posant à côté de son chasseur Fokker D.VII.
Appuyé contre l’aile se trouve soit un autre pilote, soit l’un des mecaniciende Bäder. Août à novembre 1918.





Malheureusement quelque peu dégradée, cette photo offre une vision claire de ce qui a rendu cet avion célèbre parmi les modélistes:
une interprétation d’une scène tirée d’un vieux conte de fées allemand médiéval appelé « Les sept souabes ».


Couleur par: In Colore Veritas




Dans le conte, 7 Souabes décident de parcourir le monde avec une longue lance pour se protéger.
Entre autres aventures, un jour, ils rencontrent un lièvre endormi qu’ils prennent pour un monstre.
Rassemblant tout leur courage, ils chargent le lièvre, mais ce dernier s’échappe facilement, après quoi ils se rendent compte qu’ils ont été une fois de plus trompés.
Apparemment, le but de l’histoire est de se moquer des gens de l’ancien duché de Souabe.

L’avion a deux scènes distinctes peintes de chaque côté du fuselage, l’une montrant les Souabes voyant le lièvre et celle sur cette photo les montrant en train de charger l’animal
en fuite . Derrière le cockpit se trouvent les armoiries de la Maison du Wurtemberg.

Uffz Alfred Bäder rejoint la Jasta 65 de la Jastaschule 2, servant avec l’unité du 31 août 1918 au 11 novembre 1918.
Au cours de cette période, il a remporté deux victoires, toutes deux sur des chasseurs Salmson, l’une le 2 octobre et l’autre le 8 novembre 1918.
Il est blessé au combat le 4 septembre.


Maquette au 1/72e

Citation :

Appuyé contre l’aile se trouve soit un autre pilote, soit l’un des mecaniciende Bäder. Août à novembre 1918.

Une période où, du côté allemand, le sourire n'est plus de mise ...

Le pilote allemand Kurt Monnington à bord de son Albatros D. V. alors qu’il servait avec Jasta 15, 1917-18.

Halberstadt CL.II, CL.15459-17 - 1046, Musee Lotnictwa Polskiego -Pologne




Réplique de Halberstadt CL.IV, Military Aviation Museum Virginia Beach Airport, Virginie.USA

C'est pas toujours très beau.

Je pense que le camouflage du dernier est très discutable ...

C'est l'avion de Mickey Mousse ?

Aviatik bombardier