La canonnière russe Korietz

Korietz (en russe : Кореец, Koreyets ; signifiant littéralement « homme coréen ») était une canonnière de la marine impériale russe.
Il était le navire de tête d’une classe de huit navires de sa classe (y compris le Mandzhur a également servi sur le Pacifique).

Le Korietz a été mis sur cale à Stockholm, en Suède, aux chantiers navals de Bergsund Mekaniska en décembre 1885, lancé le 7 août 1886 et mis en service en 1888.





Caractéristiques générales
Type Canonnière
Déplacement 1 334 tonnes longues (1 355 t)
Longueur 66,3 m
Poutre 10,7 m
Tirage 3,5 m
Propulsion Voiles horizontales à un arbre et à double expansion
Vitesse 13,5 nœuds (25,0 km/h)
Gamme 5 280 km (2 850 milles marins) à 15 km/h (8 kn)

Equipage 12 officiers et 162 marins

Armement
2 canons de 203 mm
1 х 152 mm
4 х 9 livres
4 × 37 mm
1 × 64 mm
1х tube lance-torpilles de 381 mm


Historique

Affecté au service de la flotte russe du Pacifique en 1895, il se rendait fréquemment dans les ports de Corée, du Japon et du nord de la Chine.
Pendant la révolte des Boxers, il participe à l’attaque de l’Alliance des Huit Nations sur les forts de Taku en juin 1900.
Au cours de cette bataille, il a été touché six fois par des obus tirés par les défenseurs chinois, et a subi neuf membres d’équipage tués et 20 blessés.

Avec le croiseur Varyag, le Korietz est envoyé de Port-Arthur au principal port coréen de Chemulpo (aujourd’hui Incheon) au début de 1904 pour protéger les intérêts russes,
alors que les tensions diplomatiques continuent d’augmenter entre la Russie et l’Empire du Japon.
Après l’arrivée du transport russe Sungari à Chemulpo le 7 février 1904, signalant l’observation d’une importante force japonaise approchant, Korietz
(sous le commandement de G. P. Belyaev) reçut l’ordre de retourner à Port-Arthur pour faire un rapport et demander des instructions.

Tôt le matin du 8 février 1904, le Korietz repéra le navire japonais Chiyoda à l’extérieur de la rade de Chemulpo et, le confondant avec un autre navire russe,
chargea ses canons pour un salut.
En se rapprochant, l’équipage du Korietz s’est rendu compte de son erreur et, dans la confusion qui s’ensuivit, les canons furent déchargés.
Le Chiyoda répondit en lançant une torpille. Les deux camps ont manqué leur coup, mais il s’agissait du premier échange de tirs réel dans la guerre russo-japonaise,
et il est très difficile de savoir quel camp a ouvert le feu en premier.
Le Korietz se retira dans le port de Chemulpo.


IJN croiseur "Chiyoda", circa 1900

La canoniere Korietz dans la baie de Chemulpo, en février 1904.




Lors de la bataille de la baie de Chemulpo, le capitaine Vsevolod Rudnev du cuirasse Varyag refusa un ultimatum de l’amiral de la marine impériale japonaise Uryū Sotokichi
pour se rendre,
et le 9 février 1904, il tenta de percer l’escadre japonaise de Chemulpo vers le large.
Largement en infériorité numérique et en armement,le Korietz tira 52 obus sur les navires japonais, mais se trouvait à une distance telle que la plupart de ses tirs n’atteignaient
même pas la flotte japonaise.
Le cuirasse Varyag subit de lourds dégâts.
Le Korietz n’a subi que de légers dommages causés par des éclats d’obus et n’a fait aucune victime.
Incapables de dépasser l’escadre japonaise en milieu d’après-midi,les Korietz et Varyag retournèrent au port de Chemulpo, où ils se réfugièrent tous deux
près des navires de guerre neutres.

À 16h00 le même jour, le Korietz est sabordé par son équipage en faisant exploser deux soutes de munitions pour ne pas tomber aux mains des japonais.





L’équipage est emmené à bord d’un croiseur français Pascal, emmené à Saigon, en Indochine française, et renvoyé en Russie.
À Saint-Pétersbourg, tous les officiers ont été décorés de l’Ordre de Saint-Georges (4e classe), la plus haute décoration militaire de l’Empire russe.


Épave de Korietz après avoir été sabordé, janvier 1905




Après la fin de la guerre russo-japonaise, l’épave du Korietz a été relevée par des ingénieurs japonais et mise au rebut.



A croire que ce nom est maudit...


La deuxième canoniere Korietz

Il y avait une deuxième canonnière nommée Korietz, mise sur cale en 1906 à l’usine Poutilov de Saint-Pétersbourg, en Russie.
Elle était de la classe Gilyak.





À la fin de la Première Guerre mondiale, le navire participe à la bataille du détroit de la Lune (Dardannelles), mais son équipage le fait exploser le 8 août 1915
pour éviter de se rendre aux forces allemandes.


source
en.wikipedia.org

Le feuilleton des déboires de la marine Russe.
Et les gars sont décorés en plus...
Les calibres des pièces principales sont plutôt gros, par rapport au poids des navires.