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| Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) | |
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naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Jeu 21 Juin - 12:07 | |
| À mesure que les troupes américaines se rapprochaient des côtes japonaises, l US Air Forces put multiplier les raids et en augmenter l'intensité, d'autant plus que les nouveaux B-29 avaient un rayon d'action de 1 500 miles. Ces derniers ont de ce fait lâché 90 % des 147 000 tonnes de bombes reçues par le Japon. Au début de l'année 1944, les escadrilles de B-29 décollaient d'Inde ou de Chine, puis, à partir d'octobre 1944, des îles Mariannes (dont Tinian, d'où partit l'Enola Gay lors de sa mission sur Hiroshima). Le premier raid de B-29 sur le territoire du Japon eut lieu le 15 juin. Le 24 novembre 1944 eut lieu le premier raid venant de l'est en direction de Tōkyō, comprenant 88 bombardiers. Seulement 10 % des bombes, larguées à 30 000 pieds (10 000 mètres) d'altitude, atteignirent leur objectif. B29 a Tinian island La quantité de bombardements augmenta après l'arrivée de Curtis LeMay à la tête du 21e Bomber Command situé sur les îles Mariannes en janvier 1945. Les raids de B-29 eurent désormais lieu de nuit, à une altitude de 7 000 pieds (2 300 mètres) sur les principales agglomérations : Tōkyō, Nagoya, Ōsaka, et Kōbe. En dépit du succès limité des bombes incendiaires, LeMay était déterminé à employer de telles bombes contre les villes japonaises vulnérables. Les attaques sur des cibles stratégiques continuèrent de jour, à un rythme moins élevé. Le premier raid avec des bombes incendiaires au napalm eut lieu sur Kōbe le 3 février 1945 et son « succès » encouragea l'Air Force à continuer dans cette direction. La défense anti-aérienne japonaise n'ayant presque plus les moyens de riposter, les bombardiers furent allégés de leur blindage et de leurs armes pour pouvoir transporter des bombes de plus en plus lourdes. Kobe apres le bombardement Le premier raid de ce type sur la capitale eut lieu la nuit du 23 au 24 février avec 174 B-29 Le raid qui eut lieu la nuit du 9 au 10 mars fut le plus meurtrier des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, dépassant en nombre de victimes les bombardements d'Hambourg en juillet 1943 ou de Dresde 13 au 15 février 1945, qui ont servis de "terrains d'essais" des bombardements incendiaires sur Tokyo du 23 février au 26 mai 1945. Cette nuit-là, 334 B-29 larguèrent 1 700 tonnes de bombes, détruisant environ 30 km2 et causant plus de 100 000 morts dans la tempête de feu. Il y eut un troisième raid contre Tōkyō le 26 mai 1945. Cette campagne de bombardements détruisit une grande partie de la vieille ville de Tōkyō (51 % environ), alors principalement construite en bois, du fait d'un grand incendie qui en résulta. L'emploi de bombes incendiaires n'était pas exclusif à l'encontre de Tōkyō, car des raids avec des bombes explosives avaient lieu régulièrement. Après la capture de l'île d'Okinawa, les États-Unis y placèrent une division aérienne, ce qui permit d'augmenter la quantité de bombardements de 13 800 tonnes en mars à 42 700 tonnes en juillet avec un objectif de 115 000 tonnes mensuelles. Tōkyō n'a pas été retenue comme une cible de bombardement nucléaire même si la baie de Tokyo aurait pu faire l'objet d'une démonstration de force non mortelle pour impressionner la population locale et forcer le pays à capituler. | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Jeu 21 Juin - 12:18 | |
| Complements A la mi-juin 1944, les aciéries de Yawata, sur l’île de Kyoushou, ont été bombardées par une cinquantaine de B-29 basés en Chine ou en Inde, mais cette attaque -comme les suivantes-, n’a pas causé de grands dommages. Au cours de la seconde moitié de 1944, seulement 800 tonnes de bombes ont été larguées sur le Japon, par cette route aérienne. Les B-29 du 20ème Bomber Command accaparaient une telle proportion du ravitaillement aérien arrivant en Chine qu’étant donnée la médiocrité des résultats ils ont été retirés début 1945. A la fin du mois d’octobre 1944, le premier aérodrome des îles Mariannes, à Saipan, a reçu le premier wing -112 appareils- du 21ème Bomber Command. Hallucinant le nombre de B29 sur le tarmac! Le 24 novembre 1944, 111 B-29 se sont envolés de là pour aller bombarder une usine aéronautique de Tokyo. Cette attaque a inauguré la nouvelle offensive. Moins de 25 % des bombes ont atteint leur cible, mais seulement 2 appareils ont été abattus, malgré les 125 chasseurs japonais envoyés à leur rencontre. Au cours des trois mois suivants, les B-29 ont poursuivi leur bombardement diurne de précision, inspiré de l’expérience européenne, mais les effets ont été décevants. Les Japonais se sont mis à disperser leurs usines En mars 1945, aux îles Mariannes, le nombre de B-29 avait triplé. Le général Curtis LeMay, qui avait pris le commandement du secteur, a décidé d’affecter désormais les B-29 au bombardement de zone nocturne à basse altitude. Il s’agissait d’exploiter les faiblesses japonaises en matière de défense nocturne, de permettre d’emporter un plus grand nombre de bombes -l’air étant d’autant mieux porteur que l’altitude est plus basse-, de reposer un peu les moteurs et d’atteindre une meilleure efficacité en touchant les nombreux petits objectifs industriels. Le général LeMay a également décidé que, désormais, les B-29 emporteraient des bombes incendiaires à la place de leurs bombes explosives. Chaque B-29 pouvait emporter 40 grappes de 38 bombes incendiaires chacune, qui pouvaient brûler une superficie d’environ six hectares et demi. Les résultats de cette modification ont été horriblement efficaces. Curtis LeMay Le 9 mars 1945, 279 B-29 emportant chacun entre 6 et 8 tonnes de bombes incendiaires, ont dévasté Tokyo. La ville a été incendiée sur plus de 40 km2, soit le quart de sa superficie, et plus de 267000 édifices ont été détruits. Environ 185000 Japonais sont morts. Les Américains ont perdu 14 avions. Le 19 mars 1945, les attaques aériennes ont cessé, les Américains étant tombés à court de bombes incendiaires. Ils en avaient largué près de 10000 tonnes en dix jours. Mais la dévastation a bientôt repris. En juillet 1945, le tonnage de bombes largué a été trois fois supérieur à celui du mois de mars. De plus, des milliers de mines ont été larguées, dans le but de bloquer le trafic côtier japonais. Des bâtiments de commerce japonais représentant plus de 1250000 tonnes ont coulé et la circulation maritime a été pratiquement arrêtée. Dans les airs, l’opposition japonaise était devenue négligeable. A la suite du raid sur Tokyo, le moral de la population japonaise a fortement baissé. Cet effet s’est accentué lorsque le général LeMay a commencé de lâcher des tracts annonçant les prochains objectifs. Plus de 8,5 millions de personnes se sont enfuies à la campagne, faisant fléchir la production à un moment où l’économie de guerre japonaise était au bout de son rouleau. La production des raffineries de pétrole avait baissé de 83 %. Dans l’aéronautique, la production des moteurs avait baissé de 75 % et celle des cellules d’avions de 60 %. Dans le domaine de l’équipement électronique, la baisse était de 70 %. Plus de 600 usines de guerre avaient été détruites ou gravement endommagées par les bombardements. Mais, au-delà de toutes ces fonctions, la campagne de bombardement avait montré à la population japonaise que les forces impériales n’étaient plus en mesure de la protéger et que la capitulation, même inconditionnelle, était devenue inévitable. L’usage des bombes atomiques, au mois d’août 1945, n’a fait que confirmer un fait que la plus grande partie du peuple japonais, à l’exception des fanatiques militaires, avait déjà compris. source Franck Brunner interet-general.Info | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Jeu 21 Juin - 12:33 | |
| l’horrible et inutile bombardement de Tokyo Et puis, il y a des dates qu’on aimerait bien oublier, dans cette guerre. Celles du 9 et 10 mars 1945, par exemple. Oh, elle ne doit pas vous dire grand chose : on a plutôt retenu celle du 6 août 1945 ou celle du 9 août 1945.. qui se passaient elles aussi au Japon. Ce jour maudit-là, c’est à Tokyo qu’eut lieu une des pires atrocités de cette guerre : le bombardement de la capitale du Japon par 334 bombardiers B-29, bourrés de 496 000 bombes incendiaires au phosphore, magnésium et napalm pour un total ahurissant de 1 700 tonnes de bombes. Près d’un demi million de bombes brûlantes, déversées sur un objectif purement civil. Sous les trappes ouvertes des bombardiers, il y avait près d’1,5 millions de personnes dans la conurbation de Tokyo. Plus de 100 000 périront dans une capitale devenue un immense brasier : c’est davantage qu’à Hirsohima ou Nagasaki. Comment et pourquoi a-t-on décidé pareille horreur, la question divise les historiens. En Europe, les bombardements d’Hambourg en juillet 1943 et de Dresde en février 1945 avaient posé les mêmes questions, de même que celui de Pforzheim, oublié de tous ("Operation YellowFin"), datant du 23 février 1945. Comme pour Wurzburg, bombardé le 16 mars 1945, la ville avait été sélectionnée car elle était portée des bombardiers, mais aussi car son vieux centre médiéval brûlerait plus facilement...note l’historien de la BBC Detlef Siebert... on est loin de l’objectif militaire... et très proche du massacre délibéré. Les objectifs visés, en cette fin de guerre, témoignent davantage d’une sauvagerie sans nom que de l’objectif militaire pur. Une dérive qui va rejaillir sur la conduite des bombardements au Japon. Les combats du Pacifique se révèlent meurtriers et horribles : on va en particulier légitimer l’usage du lance-flamme. Une invention allemande (avec le Flammenwerferapparate), devenue le M2A1-7 "flamethrower". Les américains à partir de Pearl Harbour ont mis en marche une machine gigantesque, on le sait. Qui contrôle tout, et particulièrement sa propre image : les nazis ont été les maîtres de la propagande avant 1941, et les USA l’ont bien compris. Alors leurs soldats n’emportent pas que des chewing-gums et des plaquettes de chocolat. Ils amènent aussi leurs disques, les V-Discs et leur magazines, estampillés officiellement, la plupart du temps par un autocollant incitant à acheter des "bons de guerre". Parmi eux, je vous ai retrouvé l’exemplaire d’août 1944 de Popular Mechanics (qui décrit en détail en janvier 44 les LST qui serviront au débarquement !). Un exemplaire supervisé par le service des armées, qui explique ce que sont les bombes incendiaires, mais sans bien sûr en montrer les effets dévastateurs sur la population Trois modèles sont décrits : celles à base de magnésium et de...Thermite (pour la version de l’armée précise PM !), celle au phosphore et celles à base "d’huile", à savoir celle au... napalm ! De la "jellied oil" : c’est bien la terrible gelée de napalm, celle qui colle à la peau et inflige de terribles dégâts aux êtres humains touché par ce fléau. Le modèle plus imposant étant la M76, surnommée PT bomb ou "goop" ou "blockburner". Celles au magnésium sont des "clusters" de tubes de faible diamètre ou de coupe octogonale réunis ensemble dans une enveloppe : une bombe de ce type en contient 110. Un autre magazine, Popular Science, de mai 1944 fera aussi un reportage sur "comment on combat le japon avec le feu" assez sidérant aussi avec le même souci explicatif mais sans jamais évoquer le moindre objectif civil... Présentées comme "la version moderne des allumettes", en raison de leur petite taille, elles sont "faciles à produire" et "les alliés en ont déjà lancé 350 000 "apprend-t-on. "Facile à produire" ? Bien mieux que cela : facile à vendre, également : dans un élan ou un engouement dont on se demande l’origine véritable, on apprend en effet que dès 1943 on a mis sur le marché civil US des... bombes de ce type, destinées à la défense civile pour ses exercices ! "L’esprit d’entreprise américain est venu à la rescousse des formateurs de la défense civile en 1943 lorsque le "Practo-Bomb" incendiaire a été mis sur le marché. Le Ministère de la Guerre a en effet acquis la licence de la Rowland Manufacturing Company pour « la Fourniture de ces unités dans n’importe quelle quantité désirée à une très coût raisonnable. "Un "kit" de thermite, qui n’est donc pas une invention récente, disponible par simple achat : "afin d’éviter la nécessité pour les acheteurs d’obtenir une licence d’explosifs à partir du Bureau fédéral des Mines, tous les fusibles et les bouchons ont été éliminés. Les utilisateurs n’avaient plus qu’à laisser tomber une allumette dans la pâte incendiaire. Les bombes vendues étaient emballées dans une caisse en bois pour le prix raisonnable de 12 dollars la douzaine. Bien sûr, les prix ont chuté avec de plus grandes quantités". Qui a dit que ce pays était fou ? On aurait voulu préparer les populations au caractère inévitable des bombardements incendiaires qu’on n’aurait pas fait mieux ! Le problème qui se pose, en effet, 65 ans après, c’est celui du choix de l’objectif : "L’attaque d’une zone que les stratéges du Bombing Survey avait estimé comme étant à 84,7 % résidentiel réussi au-delà des rêves les plus fous des planificateurs. Attisées par des vents violents, les flammes déclenchées par les bombes se sont propagées à travers une zone de quinze miles carrés autour de Tokyo générant d’ immense tempêtes de feu". Tokyo, alors muni de quelques bâtiments de béton, était une ville traditionnelle japonaise en bois, paille de riz et papier... Une aubaine pour qui voulait l’incendier. Et parmi eux, les américains possédaient un personnage qui était prêt à le faire et à le clamer partout : "le major-général Curtis LeMay, commandant désigné du 21e Bomber Command dans le Pacifique le 20 Janvier 1945, est devenu le principal architecte, concepteur stratégique, et porte-parole le plus percutante de la politique américaine consistant à incendier les villes ennemies". LeMay, à vrai dire, ce belliqueux, cet anticommuniste plus que primaire, est clairement à caser à l’extrême droite US. Pour commencer, il avait d’abord bombardé en altitude et en plein jour Kobé, le 17 mars 1945, avec 159 tonnes de bombes incendiaires et 13 de bombes à explosif plus poussé. Le flot de bombes d’une imprécision totale a été ininterrompu. Près de 1000 bâtiments avaient été atteints, ainsi que deux chantiers navals. Mais le "succès" de Dresde l’avait fait changer d"opinion : désormais ; comme les anglais il ferait bombarder de nuit à faible altitude ! A Kobé on relèvera 8841 victimes civiles, toutes atrocement brûlées. La ville entière avait brûlé. | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Jeu 21 Juin - 12:42 | |
| On a découvert récemment les photos des corps calcinés d’Hiroshima, des images qui ont provoqué un certain choc. Insoutenables, ces monceaux de cadavres dont des femmes et des enfants atrocement brulés. Ses images avaient été interdites de publication pour cinquante ans. Il en existe d’autres, notamment un reportage vidéo filmé en couleurs qui n’a toujours pas eu droit à son intégralité. Pourquoi donc ? Car la prise de conscience d’un massacre de seuls civils aurait posé question en 1946 mais plus ou beaucoup moins en 1996. C’est la même chose pour le bombardement de Tokyo, tout aussi révoltant : des monceaux de cadavres carbonisés, des enfants réduits en cendres : aurait-on eu la même attitude vis à vis de Curtis LeMay et sa carrière si ses photos avaient été publiées de son vivant ? La réponse est non. L’homme a tout fait, soutenu par sa hiérarchie pour présenter ses massacres inutiles pour la conduite de la guerre en affaiblissement du potentiel industriel du pays. Or ce potentiel ne résidait pas dans la capitale, loin s’en faut. Et LeMay a recommencé, en Corée cette fois... L’empereur Hiro-Hito, aux premières loges de ce bombardement, bouleversé parce qu’il avait vu ce jour avait réuni son cabinet de guerre où les faucons de son armée continuaient leur forcing suicidaire. Dès le 14 févier 1945, il avait déjà signifié à son homme de confiance et envoyé à Moscou, le prince Konoye, que son pays s’acheminait vers une défaite inéluctable : sa seule crainte alors et que la victoire américaine ne supprime son rôle d’empereur. En avril, en nommant le vieux Kantaro Suzuki premier ministre, il annonçait la couleur : Suzuki était un pacifiste convaincu, qui dû tenir tête à des généraux déchaînés qui souhaitaient continuer le massacre. Le 26 juillet 1945, la déclaration de Postdam offrait aux japonais une capitulation acceptable : c’était ça "ou l’écrasement total" du pays. Le mot n’était pas vain : depuis dix jours les américains disposaient d’une bombe atomique, avec l’expérimentation réussie de Trinity du 16 juilllet, d’une force équivalente à 20 000 tonnes de TNT. A Postdam, Truman avait expliqué à Staline quelle arme avaient les américains : ce dernier avait feint de ne pas comprendre. Le 28 juillet 1945, le grand conseil japonais réunissant ministres et militaires rendait son avis, c’était l’acceptation de l’offre alliée ; mais formulée avec une expression ambiguë, due à son premier ministre : "mokutatsu", prononcée en fin de phrase : ce qui signifiait soit une fin de non-recevoir, soit le fait de ne pas faire de commentaire. Le New-York Times titre le soir même "La flotte attaque à l’heure même ou Tokyo rejette les conditions de paix".... Henry Stimson, alors responsable de la Défense aux USA, avouera plus tard qu’il y avait bien eu méprise sur la traduction du mot employé par les japonais (*). Ce qui rend encore plus dramatique les jours suivants. Les 6 et 9 août, les deux bombes atomiques américaines explosaient, alors que l’empereur du japon avait accepté depuis plus de huit jours la capitulation de son pays. Pouvait-on se passer de cela ? Le livre de Gar Alperovitz, "The Decision to Use the Atomic Bomb", indique clairement que oui (**). Une pétition de scientifiques avait recommandé de faire une "démonstration" en baie de Tokyo avant... pourquoi deux bombes, alors, si ce n’est pour tester deux technologies différentes ? Car LeMay et ses acolytes avait tout prévu, si la bombe atomique tardait à être au point. Et cela, encore, "on l’a appris tardivement avec la déclassification de documents secrets. Comme l’avait dit Paul Rogers d’Open Democracy, le 4 août 2005, si Hiroshima et Nagasaki n’avaient pas fonctionné, les États-Unis avait un plan pour gagner la guerre contre le Japon qui impliquait l’utilisation massive d’armes chimiques [contre] des civils. ... La fin soudaine de la guerre précipitée par les deux bombes atomiques, et les secrets qui ont suivi de la part des États-Unis, ont déguisé depuis de nombreuses années le fait que les États-Unis avait préparé un remarquable plan de secours. Il s’agissait de la production de masse d’immenses quantités d’armes chimiques utilisées contre les villes japonaises, car ce qui était prévu était de tuer le nombre de 5 millions de personnes au moins. Ce plan précédemment secret est venu à la lumière avec la déclassification des documents sensibles, après la fin de la guerre froide, et a été décrit quelques années plus tard dans un document du "Proceedings of the US Naval Institute" par deux historiens militaires, Norman Polmar & Thomas B Allen ("Le plan le plus meurtrier", Proceedings Janvier 1998). Il a à peine touché le domaine public avec le temps, mais il en dit long sur l’approche à la guerre qui s’était développée en 1945, y compris la volonté debinfliger des pertes civiles massives sur une échelle beaucoup plus élevée, de même que les tapis de bombes de Tokyo, Hambourg ou Dresde ou les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki". ... la folie d’un LeMay n’avait rien à envier à celle d’en face ! C’est bien une grande gueule, et pire encore, donc, que soutient le pouvoir et la hiérarchie militaire, d’où sa carrière fulgurante : "dans les années 1940, sa promotion fut très rapide : capitaine en janvier 1940, major en mars 1941, lieutenant-colonel en janvier 1942, colonel en 1943, général de brigade en septembre 1943 !". C’est aussi un dément, un véritable psycopathe, dont on ne caricaturera que fort peu l’image en le faisant devenir... Buck Turgidson, le général psychotique du Docteur Folamour de Kubrick. La scène mythique n’est pas si éloignée que cela de l’original : cela, tout le monde le reconnaît ! "LeMay était apparemment immunisé contre l’horreur de tuer. Il avait dirigé le bombardement au napalm du Japon - qui estime-t-on a tué "plus de personnes dans une période de six heures qu’à tout moment dans l’histoire de l’homme". ll a ainsi un jour résumé la guerre : « Il faut tuer les gens, et quand vous avez tué assez, ils cessent le combat. "Il a également dit : de façon cynique "nous avons bien tué, allez, disons vingt pour cent de la population de la Corée du Nord". En fait, "plus de deux millions de civils sont morts dans les campagnes de bombardements de LeMay et la destruction de barrages géants pour inonder le pays". Ce n’est donc pas un hasard si on le retrouve en politique aux côtés du gouverneur George Wallace, ce raciste invétéré, chrétien "born again"... et pourtant inscrit au parti démocrate ! Ce chaud partisan de la guerre nucléaire et des bombardements de civils n’avait pas grand chose à envier à un Goëring ! Sa haine de John F. Kennedy fut telle qu’on a régulièrement et automatiquement songé à lui comme l’un des commanditaires possible pour son assassinat, avec l’équipe de la CIA aujourd’hui bien répertoriée : Richard Helms, James Angleton, David Phillips, E. Howard Hunt, Theodore Shackley, William Harvey, David Morales, Edward Lansdale, et George Joannides. Plus tard, chef du SAC, Curtis Le May mit en œuvre cette autre folie des missions en B-47 et B-52 de 24 h sur 24, 365 jours par an : une gabegie phénoménale, qui disséminera on l’a vu des bombes nucléaires un peu partout dans le monde lors des crashs des appareils. Il menaçait régulièrement l’URSS de bombardement nucléaire : un fêlé, responsable non pas de milliers mais bien de millions de morts civiles. Un fêlé qui a laissé bien des traces indélébiles au sein de l’Air Force, on l’a particulièrement bien vu lors des bombardements inconsidérés en Irak et en Afghanistan. La "doctrine" LeMay, celles des massacres inutiles de civils, a longtemps continué ses ravages bien après la disparition de son concepteur, disparu le 1er octobre 1990,... trois mois à peine après le déclenchement de "Bouclier du Désert", où l’on assistera à des horreurs telles que la bulldozérisation de soldats vivants dans leurs tranchées, l’emploi massif de bombes à dispersion, la scène dantesque de "l’autoroute de l’enfer" au Koweit, avec des bus napalmisés, et des civils fauchés à la mitrailleuse d’Apache, etc : une énième Blitzkrieg ? Sources (*)"Serait-ce la plus effroyable erreur de notre temps", Williama Coughlin in "Dans les coulisses de la guerre secrète" Selection du Reader’s Digest, 1965, page 515. (**) la liste des documents sur la décision ici http://www.dannen.com/decision/inde... http://www.awesomestories.com/asset... http://www.awesomestories.com/asset... http://www.awesomestories.com/asset... http://www.awesomestories.com/assets/bombing-japan-incendiary-bombs-over-tokyo-part-4 | |
| | | naga Feldmarshall
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| | | | naga Feldmarshall
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| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Ven 22 Juin - 11:22 | |
| Tokyo le 27 janvier 1945 Tokyo,le 10 mars 1945 | |
| | | naga Feldmarshall
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| | | | naga Feldmarshall
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| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Mer 8 Nov - 2:25 | |
| Mars 2015 L’attaque a été éclipsée par le feu atomique des 6 et 9 août 1945. Mais ce qui s’était passé cinq mois plus tôt à Tokyo constitue «l’un des raids aériens les plus meurtriers de tous les temps, surpassant Dresde, Hambourg et Nagasaki, d’une échelle comparable à Hiroshima, et certainement l’un des plus destructeurs», écrivait l’historien militaire et ancien pilote américain Kenneth P. Werrell. Ce 10 mars, le Japon commémore les soixante-dix ans de cette attaque conçue par les Etats-Unis sous le nom de code «opération Meetinghouse» au cours de laquelle des milliers de Japonais ont été «brûlés, bouillis et cuits à mort», selon les mots du général d’aviation Curtis Lemay, responsable de ce crime de guerre. Dans la nuit du 9 au 10 mars 1945, le nord et l’est de la capitale japonaise ont subi un déluge de bombes explosives et d’engins incendiaires qui ont réduit à néant plus de 40 kilomètres carrés (un tiers de la ville) et tué 95 000 personnes, selon le chercheur Masahiko Yamabe du Centre de Tokyo sur les raids aériens et les dommages de guerre, qui nous a autorisé à publier une série de clichés attestant de l’ampleur du carnage. En l’espace de quelques heures, 335 B-29, des avions au large rayon d’action, ont déversé plus de 1 700 tonnes de bombes sur Tokyo. La quantité et la densité étaient telles que plusieurs engins s’abattaient en même temps sur une seule et même maison. Des foules piégées dans le chaos Rare Occidental alors en poste au Japon où il travaillait pour l’Agence France Presse, le journaliste français Robert Guillain a raconté (1) cette «nuit d’horreur» des Tokyoïtes qui ont «subi l’ordalie du napalm». Il a détaillé le plan d’attaque des Américains qui ont envoyé leurs premières forteresses volantes pour «marquer par les flammes le centre de la zone à détruire». Les avions suivants «en délimitèrent le contour et le quadrillèrent de feu pour enfermer les habitants, puis ce fut l’arrosage à volonté. Sous les ailes des terrifiants oiseaux qui semblaient voler en tous sens et à des hauteurs diverses, de 1 500 à 3 000 mètres, tombaient des milliers de cylindres de métal qui déversaient sur la ville une rosée incendiaire, première version du napalm». Dans une capitale en grande partie bâtie en bois et à l’habitat serré, ce raid de terreur prit d’abord pour cible les civils, des foules en fuite piégées dans le chaos. «Pendant quelque temps, les B-29 étaient encore là, survolant l’enfer, et rouges eux-mêmes comme s’ils étaient en feu, par le reflet des incendies sous leurs ailes, écrit Guillain. Puis ils laissèrent le reste du travail au vent qui se chargeait de faire rejaillir l’embrasement d’un quartier à un autre.» Ceux qui ne périrent pas à cause des «chevelures de feu descendant du ciel», moururent asphyxiés, noyés ou écrasés dans la panique, d’autres furent «bouillis» dans les réservoirs d’eau ou la rivière Sumida, les derniers finirent «rôtis dans des bâtiments modernes de briques ou de béton». Des témoins ont évoqué «l’odeur de la chair humaine grillée». Des historiens, comme le spécialiste du Japon moderne Michael Lucken (2), ont rappelé comment ce «drame éveilla dans les esprits le souvenir du tremblement de terre de 1923». Le 1er septembre de cette année-là, un puissant séisme à Tokyo avait dégénéré en un immense incendie, également très meurtrier. | |
| | | naga Feldmarshall
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| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Mer 8 Nov - 2:31 | |
| «En incendiant des quartiers populaires de Tokyo, en détruisant les domiciles, les magasins et les infrastructures, des usines comme la compagnie aéronautique Nakajima, les forces aériennes américaines ont voulu infliger un maximum de dégâts à la capitale pour casser le moral du Japon et le dissuader de continuer sur le chemin de la guerre», analyse Masahiko Yamabe du Centre de Tokyo sur les raids aériens et les dommages de guerre. «L’un des massacres les plus impitoyables et barbares» Cette nuit du 9 mars, Tokyo ne subissait pas son premier assaut aérien. Depuis le 24 novembre 1944, les bombardiers américains avaient pris pour cible la capitale. Mais ce n’est qu’à partir de la fin février 1945 qu’ils utilisèrent des bombes incendiaires en grand nombre, notamment des M-69. Ces «bombardements stratégiques» étaient la signature de Curtis Lemay, général d’aviation basé à Guam pour piloter la campagne du Pacifique. Ce dernier avait demandé à ses troupes de multiplier les vols à basse altitude, de déverser des tapis de bombes et de recourir au napalm. Un assistant du général Mac Arthur, le commandant suprême des forces alliées dans le Pacifique Sud-Ouest, évoqua le bombardement de Tokyo comme «l’un des massacres les plus impitoyables et barbares de non-combattants de toute l’histoire». Ce raid constitua un précédent dans un Japon qui refusait de plier face à l’avancée des alliés dans le Pacifique. Même si la censure et la propagande de guerre atténuèrent l’ampleur du raid, «les Japonais savaient maintenant, cinq mois avant la bombe atomique, qu’ils avaient perdu la guerre», écrivait Robert Guillain en 1986. Les villes d’Osaka, Kobe, Nagoya, puis Tokyo à nouveau (du 24 au 26 mai), Aomori, Hokkaido durent affronter les forteresses volantes jusqu’à la capitulation, le 15 août 1945. Quartier Ueno Quartier Asakusa | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Mer 8 Nov - 2:35 | |
| Quartier Kameido Le grand hall sportif Ryogoku Kokugikan incendié. Un tiers de la capitale, en grande partie bâtie en bois et à l’habitat serré, a été détruit. source liberation.fr | |
| | | vania Modo-Felfgendarme
Nombre de messages : 28719 Date d'inscription : 30/07/2008
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Mer 8 Nov - 11:26 | |
| Sûr que le patrimoine architectural en a pris un coup. ( ) Il apparait clairement aujourd'hui que les Amerloques auraient pu terminer la guerre contre le Japon sans bombe atomique. | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Mer 8 Nov - 12:13 | |
| Qelques B-29 ont aussi eu des soucis apres le bombardement... Retour en catastrophe vers Saipan,2 moteurs HS... DCA japonaise... | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Jeu 9 Nov - 2:06 | |
| Chargement des bombes incendiaires sur les B-29 Encore un qui est rentre de justesse... | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| | | | vania Modo-Felfgendarme
Nombre de messages : 28719 Date d'inscription : 30/07/2008
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Ven 10 Nov - 11:00 | |
| Images d'apocalypse... | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Sam 11 Nov - 0:44 | |
| Avant et apres - 1945 a aujourd hui Quartier Asakusa Temple Sensoji | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| | | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Dim 12 Nov - 2:31 | |
| Pont Sumida-gawa Quartier kameido | |
| | | vania Modo-Felfgendarme
Nombre de messages : 28719 Date d'inscription : 30/07/2008
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Dim 12 Nov - 11:37 | |
| Il y a encore des repères. Beau travail de recherches ... | |
| | | naga Feldmarshall
Nombre de messages : 39052 Age : 59 Localisation : Bangkok(Thailande) Date d'inscription : 02/02/2009
| | | | vania Modo-Felfgendarme
Nombre de messages : 28719 Date d'inscription : 30/07/2008
| Sujet: Re: Les Bombardements de Tokyo en 1945 (2012) Mar 14 Nov - 11:06 | |
| L'enfer. Et il parait que, juste le Laos, a pris pendant la guerre du Vietnam 4 X plus de bombes que le Japon et l'Allemagne réunies pendant la 2ème G.M. Les bombardements massacrent, mais font aussi bosser des milliers d'amerloques ... | |
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