V2 va être content
Des allemands anti-nazis.
Un article du magazine "Les chemins de la mémoire" de juin 2012.
La Rose Blanche
Ce mouvement de résistance au nazisme fut créé au printemps 1942 par Hans Scholl et Alexander Schmorell, deux étudiants en médecine à l'université de Munich qui combattaient clandestinement le régime hitlérien.
Dénoncés et arrêtés par la Gestapo en 1943, ils furent condamnés à mort pour haute trahison par la cour de justice populaire.
Hans Scholl et sa sœur Sophie sont de tout jeunes adolescents quand Hitler arrive au pouvoir.
Embrigadés dans le mouvement des jeunesses hitlériennes, ils vont progressivement ouvrir les yeux sur la nature criminelle du nazisme et s'engager dans un combat qui leur sera fatal et fera d'eux des martyrs.
Déterminée par le christianisme de leur père et la lecture de saint Augustin, leur prise de conscience va être précoce et ne fera que se renforcer.
Dès le début de la guerre, ils sont au fait de la nature liberticide du régime national socialiste.
Mais c'est au printemps 1942, juste avant son départ comme infirmier sur le front de l'est que Hans Scholl, étudiant en médecine à l'université de Munich, fonde, avec un autre étudiant, Alexander Schmorell, le mouvement clandestin de la Rose Blanche.
Parmi ceux qui les rejoignent, se trouve un intellectuel de renom, le professeur de philosophie Kurt Hubert qui les encourage dans leur combat.
Les références philosophiques et morales de ces opposants qui sont en majorité d'obédience chrétienne peuvent être diverses, de Lao Tseu au poète romantique Novalis en passant par Aristote, Saint Augustin ou Goethe, mais toutes convergent dans le refus de l'avilissement totalitaire et de la barbarie.
Etudiante en biologie et en philosophie, la jeune soeur de Hans, Sophie, qui n'a que 21 ans, participe aux réunions du mouvement et à ses premières actions.
Dans un premier temps, les étudiants envoient par la poste les tracts qu'ils ont rédigés à des universitaires, des médecins, ds directeurs d'école, chargés de les dupliquer.
Dans ces documents intitulés Lettre de la Rose Blanche, les étudiants appellent à la révolte contre la dictature d'Hitler et à l'éveil des consciences du peuple allemand.
La prudence et la ruse sont de mise car toute dénonciation ou flagrant délit sera passible de la peine de mort.
Les quatre premiers tracts de la Rose Blanche sont diffusés à une centaine d'exemplaires seulement.
Aussi modeste soit-il, ce mouvement de résistance prend de l'ampleur au fur et à mesure que ses membres prennent des risques.
Les étudiants décident de transporter eux-même les tracts par le train pour les diffuser ici et là afin que les habitants des autres villes se joignent à eux.
Par ailleurs, ils établissent ds patrouilles nocturnes pour inscrire surs les murs des messages pacifistes et anti-nazis.
Le 18 février 194, lors de la diffusion du sixième tract, près de 9000 exemplaires sont imprimés.
Hans et Sophie déposent une pile de tracts au sein de l'université de Munich et en lancent une partie du deuxième étage, par dessus la balustrade donnant sur la cour centrale.
« Nous nous dressons conte l'asservissement de l'Europe par le national-socialisme, dans une affirmation nouvelle de liberté et d'honneur » écrivaient les membres de la rose blanche dans leur dernier tract publié en 1943.
le concierge repère les deux étudiants et les dénonce immédiatement à la Gestapo.
Arrêtes sur le champ et ne pouvant nier les faits, Hans et Sophie sont séparés, enfermés en prison et interrogés jour et nuit.
Ils se déclarent responsables de tout afin de protéger les autres membres du groupe.
Quelques jours plus tard, ils sont jugés par le tribunal du peuple, présidé par Roland Freisner, qui décide de les humilier pour que le jugement serve d'exemple.
Au cours du procès, beaucoup ont été marqués par la détermination des deux jeunes étudiants, en particulier par le calme et la lucidité de Sophie, qui déclare lors de l'audience « ce que nous avons dit ou écrit, beaucoup le pensent. Mais ils n'osent pas l'exprimer ».
Ils sont condamnés à mort pour « haute trahison » et guillotinés le jour-même.
D'autres résistants de la Rose Blanche seront arrêtes quelques mois plus tard.
Ces actions clandestines demeurent une de rares tentatives de résistance de la jeunesse face au nazisme.
Un mémorial a été érigé sur la place de l'université à Munich, renommée place Scholl.
Par ailleurs, un prix littéraire « frère et sœur Scholl » a été créé en 1990 pour récompenser les jeunes écrivains qui célèbrent la liberté de penser et tentent de responsabiliser les consciences, tout comme le faisaient à leur époque Hans, Sophie et leurs amis.
Pour en savoir plus
Chauvet Didier, Sophie Scholl, une résistante allemande face au nazisme. L'harmattan 2004
Merlio Gilbert, les résistances allemandes à Hitler Tallandier 2003
Scholl Inge, La Rose Blanche, six allemands contre le nazisme, Editions de minuit, 1955