Le Régiment de Chasse 2/30 Normandie-Niémen vient de perdre l’un de ses grands anciens ayant combattu en Russie, lors de la Seconde Guerre Mondiale. Le commandant (er) Pierre Lorillon s’est en effet éteint le 17 février, à l’âge de 94 ans, à l’hôpital de Bastia (Corse).
Né le 13 mai 1918 à Champigny-sur-Marne et déjà titulaire d’un brevet de pilote civil, Pierre Lorillon est admis à l’âge de 21 ans, au sein de l’Ecole des sous-officiers du personnel navigant de l’armée de l’Air. C’est en Afrique du Nord où cette dernière s’était repliée que le jeune aviateur apprend que le maréchal Pétain a accepté de signer un armistice avec l’Allemagne.
Malgré son ambition de rejoindre la France Libre à Londres, Pierre Lorillon ne trouve pas l’occasion de rejoindre Gibraltar. Ce n’est qu’en 1944 qu’il est affecté au groupe de chasse “Normandie”, avec les galons d’aspirant. Là, il ne mettra pas longtemps à faire valoir ses qualités de pilote, en abattant, le 1er août de cette année, un JU-87 Stuka. Au total, il comptera 8 victoires aériennes, dont 3 en coopération.
A la fin de la guerre, Pierre Lorillon rejoint Ouston, en Ecosse, où il est détaché en qualité de moniteur. Pour peu de temps car il part ensuite, avec le groupe de transport “Vaucluse”, pour l’Indochine, où il obtient 4 citations, dont 2 à l’ordre de l’armée, sans oublier la Croix de la Vaillance vietnamienne avec palme.
Après avoir servi, de 1960 à 1962, en Algérie, où il effectuera 639 missions et 929 heures de vol, l’officier est placé en congé définitif du personnel navigant et quitte l’armée de l’Air le 1er janvier 1969. Il entame alors une seconde carrière en tant que chargé de mission à l’Agence nationale pour l’emploi.
Le 21 mai 2008, Pierre Lorillon avait élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur par le président Sarkozy, lors d’une cérémonie organisée la cour des Invalides.
“Le président m’a félicité. Mais j’avoue qu’en ce qui concerne les décorations je suis rodé”, avait-il confié à Corse Matin. Le fait est, s’il ont dresse la liste de celles qu’il a reçues : Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1939-45, Ordre de la Guerre pour le Salut de la Patrie, Ordre du Drapeau Rouge et la Médaille de la Victoire, ces trois dernières médailles ayant été décernées par l’URSS. En outre, il a totalisé 18 citations dont 13 avec palme pour 1.288 missions et 1.810 heures de vol au combat.
Après le décès de Pierre Lorillon, il ne reste plus que deux grands anciens du Neu-Neu, selon Jean-François Aniere, le président du mémorial Normandie-Niémen. Il s’agit de Jean Sauvage et de Gaël Taburet.