La fin de cette histoire racontée par un article internet du ouest-france le 8 décembre 2014.
"Nicolaï Vassenine. Le légendaire maquisard russe est décédé à 95 ans
Son amour déçu, né dans le maquis français, l'a hanté jusqu'à la fin de sa vie: Nikolaï Vassenine, soldat de l'Armée rouge qui avait rejoint la Résistance en France, est mort lundi en Russie à 95 ans.
Capturé par les troupes hitlériennes avant de s'évader d'un camp de travail en France, envoyé au Goulag à son retour en Union soviétique, Vassenine a consacré la fin de sa vie à la recherche de Jeanne, la fille de son capitaine dans le maquis, Vassenine a consacré la fin de sa vie à la recherche de Jeanne, la fille de son capitaine dans le maquis, dont il était tombé amoureux pendant la guerre.
« Le seul survivant de sa compagnie du maquis de la Drôme (sud de France) est décédé lundi à l'hôpital à Berezovski (dans l'Oural), trois jours après son 95e anniversaire », a indiqué Valéri Lobanov, un ami du vieil homme qui l'a aidé ces dernières années. « C'était une personne courageuse et honnête (...). Son sort est unique », a écrit Evguéni Kouïvachev, le gouverneur de la région de Sverdlovsk où vivait Vassénine.
Une incroyable histoire d'amour
En juillet 1941, le soldat de l'Armée Rouge Nikolaï Vassenine est fait prisonnier des nazis, puis s'évade et rejoint le maquis français dans la Drôme. « Le groupe Nicolas » se bat près de Saint-Sorlin-en-Valloire, et participe à divers combats dont celui de Saint-Rambert-d'Albon. Blessé, le Soviétique tombe amoureux de la fille du capitaine des maquisards, Gérard Monot, Jeanne, qui le soigne, et demande sa main.
Après le refus du capitaine, Nikolaï retourne en 1945 en URSS où il se fait aussitôt condamner à 15 ans de camps, accusé de trahison d'État. Après la mort de Staline en 1953, sa peine est commuée en assignation à résidence en Sibérie. Il y épouse Zinaïda, une géologue de passage dans la mine où travaillent les condamnés. Il n'est réhabilité qu'avec la Perestroïka, peu avant l'éclatement de l'URSS, fin 1991.
« Retrouver Jeanne coûte que coûte »
Pendant presque 60 ans il garde secret son amour pour la Française, mais après la mort de Zinaïda, avec laquelle il a eu trois enfants, le vieil homme décide de « retrouver Jeanne coûte que coûte », comme il l'a confié à l'AFP en mars 2013. Fait chevalier de la Légion d'Honneur avec la révélation de son histoire, il parvient à se rendre en France en juin... cinq mois trop tard: Jeanne est morte en janvier.Accueilli par un orchestre à Saint-Sorlin, il se rend à la maison où Jeanne a soigné sa blessure, et voit presque intact le cabinet de son père, raconte Andreï Grigoriev, un documentariste russe qui fait un film sur le maquisard russe.
Il va également déposer sur la tombe de Jeanne des roses rouges et ses chocolats préférés, « Contes d'Oural », selon la tradition orthodoxe. « Je lui avais promis de revenir et je tiens ma parole, comme le font les soldats russes », dit-il au documentariste. Vassenine s'était juré de vivre au moins jusqu'au jour où il pourrait revoir Jeanne."