Interdit par le Traité de désarmement nucléaire américano-soviétique STARTII, à nouveau autorisé dans le nouveau traité START négocié cette fois entre les Etats-Unis et la Russie, le train nucléaire voyageant discrètement avec en permanence des missiles balistiques prêts à être lancés fait son retour. Il devrait commencer à être opérationnel en 2018 et les détails donnés par le blog Foxtrotalpha spécialisé dans les questions de défense n’ont rien de réjouissant. L’équilibre de la terreur pourrait ne plus être seulement une expression du passé et du temps de la guerre froide.
On se croirait dans un vieux film de James Bond. Le «Système de missiles de combat ferroviaire», c’est comme cela qu’il est appelé par l’armée russe, est en quelque sorte le système de missiles balistiques d’un sous-marin nucléaire basé à terre. Il présente l’avantage d’être beaucoup moins coûteux à mettre en œuvre. Le fait qu’il soit en déplacement permanent, qu’il soit «caché à la vue de tous» et difficile à distinguer de trains ordinaires de marchandises et de passagers qu’il côtoie en permanence sur les voies en fait une cible pas facile à repérer et un armement nucléaire idéal dit de seconde frappe ou de riposte. Les wagons de «Barguzin», le surnom de ce train qui est celui d’un vent de l’est puissant qui balaye le lac Baikal, ressemblent à des wagons frigorifiques ordinaires.
Chacun de ces trains, 5 sont programmés, devrait transporter six missiles RS-24 capables chacun d’emporter 4 têtes, cela représente 24 têtes thermonucléaires par train capable chacune de rayer une grande ville de la surface du globe. Le RS-24 est à peu près impossible à intercepter, il atteint une vitesse de l’ordre de mach 20 et a une précision de l’ordre de 50 mètres après un vol de plus de 10 000 kilomètres.
Le train nucléaire est la démonstration de la volonté russe de moderniser son arsenal nucléaire et de réinstaller un équilibre de la terreur avec l’occident. D’autant plus que la Russie de Vladimir Poutine a également décidé d’investir dans son aviation à longue portée et sa flotte sous-marine.
Mais avec une économie aujourd’hui en chute libre et une profonde récession attendue en 2015, la question est de savoir si Vladimir Poutine aura toujours les moyens de ses ambitions militaires. Si en dépit de ses difficultés économiques, la Russie poursuit la modernisation de ses systèmes d’armement nucléaire, ce serait bien la démonstration que Vladimir Poutine a adopté et surtout réussi à imposer une stratégie à son pays qui s’apparente grandement à celle de la guerre froide. Le Moscow Times évoque déjà une nouvelle course à l’armement.
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