Nouvellement fondé par la Russie après de grands débats entre une intégration européenne ou une nouvelle Union. Les avis divergent, certains crient à un nouvel URSS, personnellement, je pense plus à un développement qui voudra encore une fois centralisé des pouvoirs afin de faire de grandes économies. Elle est basée sur le model européen avec notamment une commission.
RésuméL’Union économique eurasiatique (UEEA) ou Union économique eurasienneN 1, en russe Евразийский экономический союз, en biélorusse Еўразійскі эканамічны саюз, en kazakh Еуразиялық Экономикалық Одақ, est une union fondée par la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie par un traité du 29 mai 2014. L'Arménie signe le traité d'adhésion le 9 octobre 2014. Les présidents des cinq pays membres de la Communauté économique eurasiatique (CEEA) ont signé le 10 octobre 2014 à Minsk l'accord de dissolution de la CEEA, qui cèdera sa place à l'Union économique eurasiatique (UEEA) en 2015 (la CEEA regroupait la Biélorussie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan). Ayant été approuvée par les Parlements de chaque État, l'Union entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Le Kirghizistan et le Tadjikistan ont montré leur volonté de rejoindre la nouvelle Union.
L’idée, basée sur l'intégration de l'Union européenne, a été évoquée par le premier ministre de la Russie, Vladimir Poutine, en octobre 2011, mais a été proposée pour la première fois en tant que concept par le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, pendant un discours en 1994 dans une université de Moscou9. Le 18 novembre 2011, les présidents de la Biélorussie, du Kazakhstan, d'Arménie et de la Russie ont signé un accord qui a pour objectif d’établir l'Union économique eurasiatique d'ici 2015. L'accord, comprenant une feuille de route pour l’intégration future des États, a établi la Commission eurasiatique (inspirée de la Commission européenne) et la zone économique eurasiatique, qui ont commencé à fonctionner le 1er janvier 2012.
FONCTIONNEMENTL'accord signé par les présidents Dimitri Medvedev de Russie, Noursoultan Nazarbaïev du Kazakhstan, et Alexandre Loukachenko de Biélorussie a établi la Commission eurasiatique, l'organe de gouvernance supranational de l'Espace économique eurasiatique, qui a commencé à fonctionner le 1er janvier 2012. La Commission se base sur le modèle de la Commission européenne. Son siège sera à Moscou et les dépenses pour l'infrastructure et les locaux des travailleurs de la Commission seront financés par la Russie, tandis que le budget de la Commission sera financé par les trois États membres et dépendra des parts d'imposition reçu par l'Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan.
La Commission sera présidée par le Conseil, composé des trois vice-Premiers ministres de la Biélorussie, du Kazakhstan et de la Russie, et chaque pays enverra trois représentants qui s'occuperont de la gestion et du fonctionnement journalier de l'organisation10. Ces membres recevront le statut de ministres fédéraux dans leurs États respectifs. La Commission se composera de plusieurs départements dont le personnel sera composé à 84 % d'officiels russes, 10 % d'officiels kazakhes et de 6 % d'officiels biélorusses, proportionnellement à la population des États membres. Le candidat russe au poste de conseiller au sein du Conseil de la Commission est Viktor Khristenko, le ministre de l'industrie et du commerce (il devra devenir vice-Premier ministre pour prendre le poste). Les candidats kazakhes et biélorusses sont inconnus.
La Commission eurasiatique pourra prendre des décisions non seulement en matière de politique douanière mais aussi en macro-économie, les régulations en matière de concurrence, la politique énergétique et la politique financière. La Commission sera aussi impliqué en matière de marchés publics et de migration des travailleurs11. L'accord de la Commission contient de strict règlements anti-corruption. Le président Dimitri Medvedev déclara que les expériences tant positives que négatives de l'Union européenne seront prises en compte et déclara que l'Union économique eurasiatique évitera les problèmes de différences et fossés économiques entre ces membres, tels que ceux de la zone euro, puisque ces membres ont un niveau de développement économique, une histoire et des valeurs comparables;
PROJETSL'Espace économique commun, comprenant l'Union douanière et la Zone de libre-échange, a déjà créé une intégration économique partielle entre trois pays: la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie. Ainsi, l’Union économique eurasiatique peut être considérée comme étant la continuité de cette union économique. Un certain nombre d'organisations régionales sont aussi des bases pour une intégration plus poussée : c'est le cas pour notamment l'Union de la Russie et de la Biélorussie, la Communauté économique eurasiatique, l'Organisation du traité de sécurité collective et la Communauté des États indépendants.
LE MONDEVladimir Poutine voulait y voir une « URSS 2.0 », un contrepoids à la domination économique des Etats-Unis et une concurrente à l'Union européenne (UE) et à son Partenariat oriental tourné vers les pays de l'est de l'Europe, à commencer par l'Ukraine.
Les rêves de grandeur du président russe semblent aujourd'hui sérieusement amputés. Avec trois membres, la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie, l'Union eurasienne pèsera économiquement moins que le France ou le Royaume-Uni : son produit intérieur brut (PIB) avoisinera 2 400 milliards de dollars (1 760 milliards d'euros), contre 2 737 milliards de dollars (2 061 milliards d'euros) pour l'Hexagone, et 2 535 milliards de dollars (1 862 milliards d'euros) pour le Royaume-Uni, selon les données 2013 du Fonds monétaire international (FMI).
Après l'accord signé, jeudi 29 mai, entre les trois pays, il n'est pas exclu que le Kirghizistan, voire l'Arménie, rejoignent cet ensemble d'ici au 1er janvier 2015, date à laquelle cet espace économique se concrétisera. Mais on est loin de la résurrection de l'Empire soviétique. M. Poutine a laissé filer le gros morceau : l'Ukraine désormais pressée de se rapprocher de l'UE.
SORTE D'UNION EUROPÉENNE « CANADA DRY »
Conçue comme une sorte d'Union européenne « Canada Dry », l'Union eurasienne consistera à faire tomber les barrières douanières entre les Etats membres pour fluidifier les échanges de marchandises, de capitaux et de personnes. Il fut même un temps question d'une monnaie commune.
Cet espace économique est cohérent. Peut-être trop. A écouter Chris Weafer, associé chez Macro-Advisory, un cabinet de conseil en économie basé à Moscou, ces pays ont les mêmes caractéristiques… et les mêmes problèmes. Leur profil est dominé par l'industrie de matières premières : le gaz et le pétrole puisé dans la mer Caspienne au Kazakhstan, la potasse, l'agriculture pour la Biélorussie, et encore le gaz et le pétrole pour la Russie.
Toutes trois souffrent de corruption, de manque d'investissements et d'instabilité monétaire. Selon le FMI, le Kazakhstan pourrait connaître une inflation de 10 % cette année, la Biélorussie de 16 %. Et l'Union douanière risque de ne pas inciter ces pays à se réformer, ni à moderniser leur système.
« Les économies sont déjà très liées. Elles profiteront de la fluidité des échanges, mais en faisant la somme de tout, le bénéfice devrait être minime », estime pour sa part M. Weafer.
L e seul pays à pouvoir espérer profiter véritablement de cette union, poursuit-il, c'est la Russie. Moscou souffre du vieillissement dramatique de sa population : d'ici à 2022, la population active pourrait baisser de 5 % à 7 %, calcule M. Weafer.
L'Union eurasienne, ses 170 millions d'habitants (données FMI) et son ersatz d'espace Schengen, est donc une aubaine pour capter les forces vives de ses partenaires. La Russie est déjà un aimant pour des pays comme le Kirghizistan – candidat potentiel –, dont 40 % du PIB seraient liés à la Russie et à l'argent que les travailleurs émigrés renverraient au pays.
POUTINE DOIT ENRAGER DE VOIR L'UKRAINE LUI ÉCHAPPER
Ici encore, Vladimir Poutine doit enrager de voir lui échapper l'Ukraine et ses 45 millions d'habitants. Car si certains évoquent l'idée que Kiev puisse, en adoptant une organisation plus fédérale, permettre à des régions de l'Est de rejoindre l'Union eurasienne, M. Weafer ne croit pas qu'elles prendront ce chemin.
A écouter l'économiste, Kiev a fait le bon choix. Après deux années terribles – le PIB pourrait se contracter de 5 % en 2014 et sursauter mollement de 1 % en 2015 –, la croissance, dopée par les liens resserrés avec l'Union européenne, pourrait friser les 4 % l'an. « Le double de ce que l'Ukraine pouvait espérer avec l'Union eurasienne », indique M. Weafer.
Reste que l'initiative flatte l'orgueil du président russe. Avec cette Union eurasienne, Vladimir Poutine laisse penser que les sanctions infligées par l'Occident pour réprimer sa brutalité décomplexée envers l'Ukraine sont sans effet.
Celles-ci, il est vrai, n'ont pas encore d'impact massif sur l'économie du pays, qui dispose d'une réserve de liquidités colossale. Mais elles contribuent à entretenir un climat de méfiance délétère chez les entrepreneurs et les investisseurs, qui pourraient être tentés de transférer leur argent ailleurs.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/05/30/l-union-eurasienne-un-espace-economique-revu-a-la-baisse-apres-la-crise-ukrainienne_4429152_3214.html