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 Kursk Zitadelle

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Pyrrhos
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florian
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Oct - 18:19

Sans revenir sur les détails de l'opération Zitadelle (voir posts précédents qui démontrent clairement que Kursk et en particulier Prokorovka n'a pas été le cimétière du Pz Korps SS comme on se plait à le répéter sans cesse) , il est en effet intéressant de recadrer Koursk dans l'ensemble des opérations qui ont suivi Stalingrad et qui démontrent cliarement que la défaite de Stalingrad n'a en rien été le tournant décisif de la WW2 sur le Front de l'Est. Pour preuve les grands succés allemands autour de Karkhov et le souhait de Staline de conclure la paix après ces événements.
De même l'arrêt de Zitadelle n'était pas en lui même un désastre si la ligne du Dniepr avait été réellement fortifiée. En effet le retrait sur le Dniepr a été mené de main de maître mais Hitler avait négligé de la fortifier sérieusement, une fois cette ligne percée (et ce ne fut pas simple pour les soviets, cfr. la spectaculaire résistance de la poche de Tcherckassy ou la reprise de Jitomir ) les jeux été presque faits. Ce fut bien sûr la combinaison des opérations Bagration et du débarquement en Normandie qui scellèrent définitivement le sort de l'Allemagne.
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Pyrrhos
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Oct - 20:39

J'ai déjà entendu parlé de tentatives de paix, mais avez-vous une source concernant l'intention prêtée à Staline de conclure une paix ?

Pour le reste, il y a différentes façons de voir les choses.

D'un point de vue strictement militaire, Stalingrad est en effet loin d'enterrer défintivement la Wehrmacht. Celle-ci concerve une supériorité tactique incontestable sur l'Armée Rouge et il faudra attendre 1944 pour voir les Soviétiques mener des offensives à l'habileté comparable à Barbarossa. Jusque là, le front allemand recule, mais il n'y a pas de naufrage.

Toutefois, si l'on replace tout cela dans le contexte global de la guerre, on est forcé de reconnaître qu'après Stalingrad l'Allemagne est bel et bien sur la pente d'une défaite inéluctable. Elle est désormais en infériorité sur le plan militaire et ne dispose pas des bases économiques pour inverser cela. Son allié italien est à l'agonie, et les Japonais sont sur une défensive qui va user leurs forces. Il y a bel et bien un tournant dans le conflit, on ne peut le nier, y compris sur le front de l'Est: la Wehrmacht n'aura jamais plus les moyens d'entreprendre d'offensive décisive (Zitadelle est bien modeste comparée à Barbarossa et Blau).
En poussant un peu, il ne serait pas faux de considérer que le tournant a peut-être déjà eu lieu à la fin de 1941: malgré l'énorme succès initial de l'offensive vers le Caucase en 1942, l'URSS ne fut jamais placée au bord de la défaite comme elle le fut à l'été 1941. La guerre est probablement perdue dès ce terrible hiver 1941 qui infligea à la Wehrmacht une usure dont elle ne se remit jamais. Pour reprendre l'analyse de K-H Frieser dans son livre sur la campagne de France, cette armée était très moyennement "moderne": seule une petite partie, autour des Panzerdivisionen, formait une élite capable de mener une guerre de mouvement moderne. C'est cette élite, clef du succès contre la Pologne et la France, qui fut engloutie dans les plaines de Russie en 1941. Lors de l'offensive de 1942, elle n'avait pas été pleinement reconstituée et fut à nouveau décimée. Le vrai tournant a, semble-t-il, eu bien lieu avant même Stalingrad. 1944 n'est pas un tournant mais un effondrement: la guerre était d'ors et déjà perdu.
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florian
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Oct - 16:55

Tout à fait d'accord avec ton analyse cheers
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panzer-danny
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Oct - 19:41

MOI aussi cheers
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vania
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeMer 22 Oct - 11:13

De même.
Stalingrad engloutit une bonne partie des meilleures divisions allemandes, et balaie l'espoir de Hitler de terminer la guerre à l'est avant la montée en puissance des U.S.A.
C'est aussi une immense fierté pour l'armée rouge qui accumule les desastres depuis le début de la guerre, et un immense espoir pour les populations des pays occupés (mon père s'en souvient bien)...

Il y a quelques mois, une association de recherche historique a retrouvé près de Prokhorovka, au sud de KOURSK en RUSSIE, les restes d'un soldat soviétique tué dans sa tranchée.
Plus de 60 ans après (le tchernazium conserve...), il avait encore son uniforme, ses papiers et ses décorations, et devant lui son fusil mitrailleur.
Il était originaire du village de Kantémirovka.
Il a été entérré avec les honneurs militaires, en présence de quelques anciens camarades de combat...
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EVM
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeMer 22 Oct - 21:14

Bonjour

je me présente, joel, 38 ans, sous le pseudo EVM avec lequel je participe à d'autres forums

Je ne connaissais pas votre forum et je trouve que ce débat est le plus technique que j'ai jamais lu. Surprised

Cependant je reste un peu dubitatif sur certaines remarques : surtout sur le fait qu'il est dit que la wermarch ne pouvait plus tellement progresser à l'issue de Kourks...

Je ne remets pas en cause cette hypothèse mais j'ai l'impression que Hitler et ses généraux tombent des nues... qu'ils n'arrivent pas à gérer les évènements ...alors que 600000 hommes sont engagés sur un front de 50 kms ( 2M d'hommes en 1941 pour plus de 2000 kms de front)

Donc pourrait-on m'éclairer sur les objectifs initiaux, les solutions en cas de problèmes....et aussi sur les discutions entre hitler et ses généraux...

On a l'impression que cette bataille se déroule sans que personne ne gère quoi que ce soit silent
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Pyrrhos
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeJeu 23 Oct - 0:17

Au contraire ! Il s'agit d'une opération remarquablement bien préparée: la Wehrmacht n'a encore rien perdu de sa grande maîtrise opérationnelle (rien à voir avec la caricature des dernières offensives, Ardennes ou lac Balaton).
Mais il faut comprendre que:
1) Le camp d'en face a beaucoup progresser et commence à rattraper son retard opérationnel.
2) Le camp d'en face est désormais quantitativement le plus fort.

L'objectif de Zitadelle est simple: fermer un saillant et anéantir un front soviétique par un classique Kesselschlacht. Ca, la Wehrmacht le maîtrise parfaitement. Et Zitadelle est un chef-d'oeuvre de planification. Seulement cette opération est si bien préparée qu'elle ne peut espérer surprendre l'adversaire. Et celui-ci met le paquet en défense: le dispositif défensif soviétique à Koursk est un modèle du genre. De plus, pour empêcher la percée, la Stavka est prête à sacrifier beaucoup: d'où l'importance des pertes soviétiques, bien plus lourdes que celles de la Wehrmacht. Seulement les Soviétiques peuvent se les permettre sans perdre leur potentiel offensif. La Wehrmacht, malgré ses pertes moindres, y perd ses précieuses réserves: elle ne pourra pas faire face à l'offensive soviétique qui suivra Koursk et devra se replier sur le Dniepr. Le problème est compliqué pour Hitler par le fait qu'un mini second front s'ouvre au même moment avec l'invasion de la Sicile qui annonce à moyen terme l'effondrement de l'Italie et donc un investissement croissant de l'armée allemande dans le Sud.

Inutile d'imaginer des stratèges allemands en train de patauger. Ils sont désormais pris à la gorge et le resteront jusqu'à la fin, avec des moyens sans cesse diminués (à l'été 1943, la Wehrmacht a, pour la dernière fois, des moyens suffisants pour éviter tout naufrage).

Dernière remarque: pour bien comprendre la bataille du côté soviétique, il faut bien saisir que pour la Stavka, la batille défensive à Koursk n'est que le prélude à sa grande offensive visant à libérer l'Ukraine: cette offensive est déclenché dans la foulée de l'échec allemand. Les Soviétiques ont pris un risque calculé en acceptant de laisser l'initiative à la Wehrmacht. Mais ce risque paya.

Concernant les discussions entre Hitler et ses généraux, la principale porta sur le choix entre trois stratégie au printemps 1943:
1) Attendre l'offensive soviétique et la contrer avec les réserves reconstituées
2) Attaquer le saillant de Koursk au plus vite pour profiter du fait que les Soviétiques ne l'auraient pas encore renforcé
3) Attaquer ce saillant plus tardivement en concentrant un maximum de forces et en profitant de l'arrivée de nouveaux modèles de chars. Ce fut le choix final, qui devint l'opération Zitadelle.
Il faut noter que Hitler fut loin d'imposer ce choix contre ses généraux. Au contraire les avis étaient partagés et Hitler prit une décision tout à fait raisonnée (mais peut-être pas la meilleure a posteriori).

Une autre discussion concerna l'arrêt de l'offensive. Certains soutiennent que la branche Sud de la tenaille pouvait encore percer. Quand on voit le succès de l'offensive soviétique quelques jours plus tard, on peut douter des chances de faire aboutir Zitadelle. D'autant que de toute façon seule une branche de la tenaille était encore opérationnelle. Mais bon, c'est un débat.
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florian
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeJeu 23 Oct - 18:31

très intéressante mise en perspective pyrrhos
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Pyrrhos
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeJeu 23 Oct - 20:07

Merci, mais j'avoue que je crains parfois d'aller un peu trop loin dans mes affirmations. Elles sont vraiment à prendre comme des réflexions susceptibles d'évoluer.
Faut dire que ces derniers mois j'avais plutôt l'esprit tourné vers la guerre antique, et que les éléphants ça ne marche définitivement pas comme des panzers ! Very Happy
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EVM
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeVen 24 Oct - 22:22

Merci pour ces explications

Mais je reste un peu sur ma faim...je ne sais pas trop quoi ?quelque chose d'indéfinissable scratch ....il faut que je relise d'abord mes bouquins sur karkov, trois mois avant pour revenir dans ce débat avec des questions précises

parce que karkov c'est kourks mais avec 2 divisons au lieu de 20 ...et les allemands gagnent (peut être une victoire à la pyrrhus silent )
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Pyrrhos
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeVen 24 Oct - 23:20

On ne peut pas comparer.

La contre-offensive sur Kharkov bouscule des troupes soviétiques qui sont usées logistiquement par une campagne qui les a vu enfoncer le front de plusieurs centaines de kilomètres. C'est un phénomène assez classique: il est arrivé aux Russes ce qui était arrivé, à des échelles différentes, aux Allemands devant Moscou, à Rommel devant El-Alamein ou aux Alliés à Arnhem. L'avancée avait atteint son point limite et les forces sont exposées à un échec. Une bonne comparaison serait avec la contre-offensive sur Jitomir à la fin de l'année 1943 ou bien celle sur Varsovie à l'été 1944. Dans les deux cas les Soviétiques, après une offensive foudroyante et une progression considérable, perdent un peu de terrain, ce qui met un terme à leurs opérations.

Koursk, c'est une grande explication entre deux camps qui se sont spécialement préparés pour cela, avec pour chacun un plan d'offensive stratégique majeure, mais avec décalage (puisque les Sovéitiques acceptent un phase initiale défensive). Zitadelle aurait pu être une sorte de Kharkov bis, à condition de la déclencher immédiatement dans la foulée du succès de la contre-offensive de Manstein, au printemps. Mais il n'est pas dit que la Wehrmacht disposait alors des moyens nécessaires: il lui fallait panser ses énormes plaies et recompléter son front.
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vania
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeMer 20 Juil - 11:38

Sur cette bataille, il est commun d'avancer les chiffres des effectifs engagés, des pertes, des "scores" des uns et des autres, mais il y quelque chose de curieux quand on se penche sur le choix allemand.
Si on comprend bien l'intérêt à résorber le saillant de Koursk, ce qui est étonnant c'est qu'en cas de réussite il n'y a rien de prévu derrière.
Pas d'objectifs stratégiques en cas de victoire: pas de pétrole caucasien, pas de prise de capitale adminisrative (Moscou) ni historique (Leningrad).
Certains historiens y voient un autre calcul: négocier une paix séparée avec l'U.R.S.S. en position de force...
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeMer 20 Juil - 22:58

Je pense qu'une victoire à Koursk aurait sérieusement ébranler l'armée rouge; des milliers de morts, des pertes de matériels énormes, et surtout une victoire de l'axe qui lui aurait permis d'aller s'enfoncer profondément dans la Russie. Là était le but à Koursk; les deux armées avaient eu de grosses défaites, de grosses victoires, mais ils étaient encore tout deux puissantes, et Koursk était un tournant. L'objectif stratégique de Koursk était bel et bien d'écraser l'adversaire. On la vue, lorsque les soviétiques ont gagnés, plus rien ne les a retenus. C'est ce que voulait Hitler. Ôter la force de frappe de l'armée rouge.
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeJeu 21 Juil - 13:12

Citation :
surtout une victoire de l'axe qui lui aurait permis d'aller s'enfoncer profondément dans la Russie
Oui, mais quand, et avec quoi ?
Pour autant qu'on le sache, l n'y avait aucun plan de prévu dans ce sens, à la différence de l'été 42 où l'état major allemand avait préparé une exploitation, après la prise des objectifs intermédiares (Voronej, la boucle du Don ...), avec comme finalité le pétrole du Caucase.
Tout celà avait été clairement défini et préparé, même si les soviétiques en ont décidé autrement.

Et ensuite quand bien même une victoire allemande à Koursk, de quelles réserves stratégiques et de quelle logistique supplémentaire disposait le Reich pour une exploitation en profondeur de leur éventuel succès, même sur Moscou ?
Pratiquement aucune (23ème PZ , S.S. Wiking, au sud, 12ème PZ et 36ème d'infanterie au nord ...) peu de choses en fait, l'état major allemand se doutant bien qu'après une offensive sur des positions préparées depuis des semaines, les corps blindés ne seraient certainement pas en état de fournir un effort supplémentaire.
Il suffit de voir l'état du S.S. PZ Korps après ses aller-retours sur la ligne de front, fin Juillet et début Aout.
Donc l'objectif de Hitler à Koursk était davantage politique que militaire...
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memoire44
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeVen 22 Juil - 15:36

Ho, là c'est ce que Hitler voulait, maintenant était-ce réalisable? Pense pas vraiment. Quoi qu'Hitler essayait de créer un Verdun à l'est, c'est-à-dire une bataille qui aurait broyer les troupes soviétiques. Autrement dit qu'après tout aurait soit disant été possible.
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vania
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeVen 22 Juil - 19:49

Pas bien compris ta réponse ... Wink
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeJeu 30 Mar - 23:24

LA GENESE DE LA BATAILLE DE KOURSK

Je relisait le livre de Jean Lopez "Les 40 jours qui ont ruiné la Wehrmacht" et je me disais que cette bataille était perdue d'avance, du fait du retard pris par l'industrie allemande.
En effet, pendant les premières années de guerre, l'Allemagne, du haut de son arrogance, continua ses gros travaux d'infrastructures et d'urbanisme qui utilisaient la majeure partie de l'industrie et de la main d'oeuvre allemande.... Ce n'est que le 18 février 1943 que le Dr Goebbels fit son fameux discours demandant au peuple allemand d'accepter "la guerre totale", et ce n'est donc qu'à partir de cette date que toute la puissance de l'industrie allemande (qui était la première du moment avec les USA) fut enfin mise complètement, au service de l'effort de guerre national.
Mais le mal était fait, l'URSS fournissait plus de 20.000 chars par ans à l'Armée Rouge alors que l'Allemagne nazie n'en produisait qu'entre 3 et 4000.

Toutefois, une chose est sûre et démontrée, c'est que von Manstein avait repris l'initiative pendant l'hiver 1942 - 1943 et que selon son plan, il laissait s'engouffrer l'Armée Rouge dans les points les plus faibles du front ce qui allongeait ses lignes de ravitaillements et dispersait ses troupes. Les chars étaient loin devant l'infanterie et l'artillerie ne pouvait plus bouger par manque de véhicules en état. Le plan de von Manstein se déroulait au mieux, il devait attirer les forces soviétique jusqu'au Dniepr, puis voulait leur asséner "un coup de revers meurtrier" (terme utilisé par von Manstein lui-même).
Hitler refusa d'abord ce plan qui allait à l'encontre de son obsession qui était: " de tenir le terrain à tous prix". Mais traumatisé par Stalingrad, il fini par accepter ce plan très risqué. A vrai dire, il n'avait pas le choix.
Von Manstein concentra donc ses forces mobiles en deux paquets, de part et d'autre de la hernie formée par Vatounine. Au nord, sur l'axe Poltava-Krasnograd, "le groupe Kempf" avec le 2e corps Panzer SS, et au sud, sur l'axe Stalino-Zaporoïé, les 1re et 4e armée Panzer. Le meilleur de la Wehrmacht était là. Von Manstein se donnait 3 objectifs successifs:

  1) Les 1re et 4e armées Panzer venues du sud détruiront les forces mobiles de Vatounine lancées vers le Dniepr et rejetteront ses autres unités, vers l'est, au delà du Donetz.
  2) Continuant vers le nord où les attend Kempf, ces forces enfonceront le flanc gauche de Golikov et reprendront Kharkov et Bielgorod.
  3) Encore plus au nord, von Manstein entend refermer une nouvelle tenaille, cette fois sur Koursk, si nécessaire avec l'aide du groupe d'Armées Centre du maréchal von Kluge.A ce moment, la boue aura fait son apparition ( la raspoutitsa), rendant impossible toute réaction soviétique pendant 5 à 7 semaines.

(source Genèse de la bataille de Koursk Page 11)

A noter que l'idée d'un sectionnement du saillant de Koursk apparaît pour la première fois à cette occasion. Cette manœuvre, qui est à la base de l'Opération Citadelle, a donc une date de naissance: la mi-février 1943 et un père : le Feldmarechal Erich von Manstein.

Les blindés de von Manstein s'ébranlèrent le 19 février, au moment même ou Vatounine tentait un suprême effort vers le Dniepr. ILes Allemands progressèrent à l'abri de la 4e Luftflotte de Wolfram von Richthofen (déjà engagée à Stalingrad), alors que les soviétiques n'avaient plus de soutien aérien, à ce moment là, faute d'aérodrome intacts rapprochés.
Les deux premières phases du plan furent exécutées magistralement. L'attaque de von Manstein demeure un modèle de la guerre de mouvement, mêmes s'il ne faut pas oublier qu'elle a bénéficié lors de chaque engagements d'une supériorité de chars de 4 pour 1, Voir dans certains cas de 10 pour 1...Les corps blindés de Vatounine étaient écrasés les uns après les autres. Par chance pour les soviétiques, les Allemands n'ont pas eu assez d'infanterie pour sceller les encerclements réalisés par les chars. Par petits groupes, abandonnant tout leur équipement, fantassins, tankistes et sapeurs parvenirent à se réfugier au-delà du Donetz. Ils ne laissèrent derrière eux que 9000 prisonniers.
Au nord, Golikov subissait le même sort. Kharkov fut reprise le 14 mars après 3 jours de combats de rue, Bielgorod tombat en 4 heures le 18 mars. Le plan stratégique de Staline était ruiné. Les Allemands ne seront pas chassés d'Ukraine orientale avant le printemps. Restait à von Manstein de remplir le 3e point de son plan: La marche sur Koursk.

FORMATION DU SAILLANT DE KOURSK

L'offensive stratégique de Staline ne se bornait pas à l'Ukraine et à la Russie du sud. Au centre du front, l'enjeu restait le même depuis l'hiver 1941: Déloger les Allemands du triangle Smolensk-Orel-Briansk, pour éliminer toute menace visant Moscou.
Détruire le groupe d'armées centre du maréchal von Kluge était l'obsession commune de Staline et Joukov. En février et mars 1943, les Fronts de Briansk (Ryter), du Centre (rokossovski) et de l'ouest (Sokolovsky) se jetèrent contre les défenses allemandes du secteur. Leur objectif était très ambitieux: Percer jusqu'à Smolensk via Briansk et encercler le 5 armées de von Kluge en conjonction avec une attaque du Front de Kalinine.
Malgré d'énormes difficultés logistiques, Rokossovski fit une percée remarquable jusqu'à la Desna, mais il se retrouva bien seul, ses collègues piétinant devant Orel. Plus question donc d'aller à Smolensk, prendre Orel aurait déjà été beau. Le 7 mars, Rokossovski tenta un coup de pointe pour encercler la ville, mais, à sa grande surprise, une attaque en tenaille de la 2e Armée Panzer et de la 2e armée, le chassa de la dresna et le rejeta à 150 km vers l'est en direction de Koursk. Rokossovski ne pouvait réussir, la veille des forces importantes lui avaient été retirées par la STAVKA, pour être jetées en hâte vers le sud, d'où surgit une terrible menace.

Le 13 mars, un coup de téléphone de Staline mandait le maréchal Joukov au Kremlin. Dans la nuit, le "pompier de l'Armée Rouge" fut reçu à la table du dictateur. La situation dans les environs de Kharkov lui fut dépeinte sous les couleurs les plus sombres. Il n'y avait plus rien devant von Manstein, la route de Koursk était ouverte. La 69e armée, par exemple n'avait plus de chars, aucun...Ses divisions étaient squelettiques, moins de 1000 hommes, voire moins de 300 à la 340e division. Une menace mortelle de dessinait sur le flanc gauche de Rokossovski. Staline évoqua pour la première fois un "Stalingrad à l'envers". Il se fit donner par la STAVKA la 64e armée et la 21e (retirées à rokossovski). Il les jeta en travers des blindés allemands littéralement à la sortie de Bielgorod, tombée le 18 mars. En toute hâte, la 1re armée de tanks de Katoukov fut rameutée autour d'Oboïan, au nord de Koursk, au cas ou l'infanterie plierait.

Von Manstein se rendit compte que la défense soviétique se rafermissait. Son plan initial visait à faire franchir le Donetz par Hoth au sud de Bielgorod, filer sur Korocha au nord -est pour aller refermer la nasse 150 km plus loin sur les arrières des Front Centre et Ouest de Rokossovski. Mais le radoucissement de la météo ne permetait plus de franchir la rivière sur la glace, devenue trop fragile. Le moment favorable était passé. Il fallait donc longer la rive ouest et frapper frontalement les forces soviétiques..
Voilà qui ôta à von Manstein son atout maître, la manœuvre, et l'obligea à monter une tenaille classique pour prendre Koursk.. Dès lors, pour former la seconde mâchoire de la tenaille, il avait besoin de von Kluge, chef du groupe d'armées centre, qui est positionné à 70 km au nord de Koursk...
Mais von Kluge refusa de coopérer, arguant de l'état de ses 3 armées susceptibles d'intervenir vers le sud. La 9e armée du maréchal Model, était éparpillée. La 2e armée et la 2e SS Panzer étaient exsangues. Et surtout, la désorganisation des transports, les sabotages des partisans, rendaient impossible le rassemblement des forces nécessaires à une attaque rapide et décisive...Le NEIN ! de von Kluge était sans appel. et bassement rancunier.

Dans se mémoires largement apologétiques, von Manstein exagère les conséquences du refus de von Kluge et surestime son propre potentiel. En réalité, ses troupes étaient épuisées. Encore von Manstein a-t-il eu la chance de pouvoir attaquer un mois d'affilée dans des conditions météo plutôt correctes.. A plusieurs reprises, un radoucissement a fait surgir le spectre de la raspoutitza.  à chaque fois, le thermomètre est redescendu, raffermissant, champs, routes et chemins. Mais, au moment où von Manstein insista une dernière fois pour avoir l'aide de von Kluge, on est le 20 mars et la cause est entendue: Le dégel était là, noyant les hommes et les bêtes et élargissant de deux ou trois fois fleuves et rivières. Les opérations, furent de fait suspendues. Joukov respirait enfin. Koursk sera tenue et l'Armée Rouge va pouvoir se reformer durant plusieurs semaines.
Le Front dessinait alors une hernie, le saillant de Koursk. Au nord, les forces de von Kluge formaient le saillant d'Orel, qui pénétrait, lui, profondément dans les lignes soviétiques.
Ce "S" inversé focalisa aussitôt, l'attention des deux camps.

Personnellement, j'aurais tendance à être de l'avis  Vania qui dit que les Allemands, après une victoire spectaculaire et écrasante à Koursk auraient tenté de faire une paix séparée ou au moins une trêve, afin de pouvoir dégarnir quelque peu le Front de l'est afin d'envoyer de vraies troupes d'élites, aguerries se battre contre les jeune anglo- saxon, les écraser et signer un paix durable avec eux pour se battre contre l'invasion bolchevique qui se profilait à l'est..

En définitive, une fois de plus, il s'en est fallut de très peu pour que l'armée allemande prenne définitivement l'initiative sur l'Armée Rouge... Par chance Hitler a fait perdre un temps considérable à toute son industrie en pinaillant sur des détails ou en s'attardant sur des projets ridicules comme le chars de 190 tonne demandé à Ferdinand Porsche. Je persiste à prétendre que si le commandement allemand avait pu fonctionner normalement, sans les délires de ce fou furieux, la guerre aurait pu ou s'arrêter très rapidement ou durer encore des années supplémentaires.

Je reprendrai mon récit sur le livre de Jean Lopez que tout passionné de cette période se doit d'avoir consulter. Il est inutile de débattre du nombre de pertes de part et d'autre, mais bien de comprendre les tenants et aboutissants de cette confrontation hors normes et parfaitement inimaginable de nos jours. C'est pourquoi, je me garde de poser des jugements ou autre commentaire personnels ou alors, je précise qu'il sont de moi, et rien que de moi. J'espère tout de même pouvoir éveiller votre curiosité et pouvoir entamer un débat ouvert , dans tabous, sur les événements de cette bataille complètement à l'image de la mégalomanie des deux dictateurs aux pouvoirs infinis.
Staline, par chance, su faire confiance à ses officiers supérieurs alors qu'Hitler s'enferma de plus en plus dans sa maladie paranoïaque et perdra jour après jour toujours plus le contact avec la réalité. Il était devenu tellement colérique et fou et faisait tellement peur, que plus personne n'osait lui dire la vérité des combats. Cela n'explique pas tous ses atermoiements, mais, on comprend mieux les décisions complètement imbéciles et ridicules du chef des armées allemandes.

Source: "Les 40 jours qui ont ruiné la Wehrmacht"

PS : Lorsque je viendrai sur la bataille de Koursk proprement dite, je prendrai mes sources dans  "la bataille de Koursk" d'Anthony Beevor, excellente référence et le  merveilleux livre de Jean Lopez déjà évoqué plus haut

Amitiés à tous les passionnés et à tout bientôt. J'espère vous avoir redonné envie de revenir sur cette confrontation de titans  et d'en débattre tous ensemble avec arguments plausibles et passion. Oui, c'est mon souhait. A mon avis, les chiffres exactes des pertes de part et d'autre ne sont pas primordiaux pour la compréhension du déroulement de la Bataille. Tout au plus une indication.
Allez, lancez-vous et expliquez-nous pourquoi cette   bataille gigantesque fut encore plus importante que Stalingrad...ou pas...Faites quelques recherches et remettons l'ouvrage sur le métier, de plud en plus d'archives sont consultables, il me semble donc temps d'affiner nos connaissances sur cette année 1943...Koursk, Orel, Rhzev, Kharkov et tant d'autres théâtres d'opérations...Parlons-en et partageons nos connaissances...

Bien à vous, Pierre


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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitimeVen 31 Mar - 10:09

[quotePersonnellement, j'aurais tendance à être de l'avis Vania qui dit que les Allemands, après une victoire spectaculaire et écrasante à Koursk auraient tenté de faire une paix séparée ou au moins une trêve, quote]
Négocier en position de force était semble t-il l'objectif de Hitler, d'un avis de plus en plus partagé par nombre d'historiens.
Non seulement pas assez de réserves pour porter le coup de grâce à une Armée Rouge montant en puissance, mais même au sein des unités engagées (20ème PZ par exemple), des effectifs trop faibles pour espérer remporter une importante victoire tactique , comme celles des étés 41 et 42 ...
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MessageSujet: Re: Kursk Zitadelle   Kursk Zitadelle - Page 3 Icon_minitime

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