Deux explosions, dont une revendiquée par le groupe terroriste Daech, ont secoué Bagdad dans la nuit de samedi à dimanche, faisant 213 morts et plus de 200 blessés. Pour une raison inconnue, ces chiffres n'impressionnent ni les journalistes, ni les lecteurs.
Ils sont d'abord venus à Istanbul. Un triple attentat suicide a secoué l'aéroport international Atatürk d'Istanbul. Les trois kamikazes ont ouvert le feu pour créer un mouvement de panique à l'extérieur de l'aéroport international, puis deux d'entre eux ont pénétré à l'intérieur et se sont fait exploser. Le troisième a actionné ses explosifs à l'entrée du terminal des arrivées internationales.
Puis, ils se sont attaqués à la ville bangladaise de Dacca. Une dizaine d'individus armés ont attaqué le restaurant Holey Artisan Bakery de la capitale du Bangladesh, fréquenté par des diplomates et des expatriés. Les assaillants ont fait irruption dans l'établissement en criant "Allah Akbar" ouvrant le feu et faisant usage d'explosifs. Daech a rapidement revendiqué la fusillade et la prise d'otages.
Ensuite, c'est la capitale irakienne Bagdad qui a été visée. Au moins 213 personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées dans l'attentat suicide à la voiture piégée revendiqué dimanche par Daech. Là, un kamikaze du groupe extrémiste sunnite a fait exploser sa voiture piégée en pleine nuit dans une rue bondée du quartier commerçant de Karrada.
Pourtant, ces chiffres ne semblent pas être suffisants pour les médias occidentaux, s'indigne The Washington Post. Dans le contexte des attentats d'Istanbul et de Dacca, les événements en Irak ne bénéficient pas de la même émotion, il n'y a pas de hashtag correspondant sur les réseaux sociaux, personne ne partage ses photos sur fond de drapeau irakien pour exprimer sa solidarité…
Il s'agit plutôt d'une tendance ancrée tant chez les producteurs que chez les consommateurs des informations qui portent sur ce qui survient sur le sol irakien. Depuis février 2016, il y a eu au moins sept attentats en Irak, tous ayant fait au minimum 30 victimes. Mais, tendance oblige, il n'y a eu de place pour eux dans les gros titres de l'actualité.
A quoi est-elle due, cette tendance? C'est la question qu'il faut se poser. A l'automatisme partagé par les journalistes et les lecteurs, répond Slate. Puis, Mais aussi à cause d'une couverture superficielle des événements, ou encore faute d'intérêt. N'est-il pas pourtant la tâche principale de tout média — de sensibiliser le lecteur à propos des événements d'importance humaine, globale?
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fr.sputniknews.com