Comment Pékin transforme des récifs en bases militaires.
Pour s'approprier la mer de Chine, Pékin construit de véritables "porte-avions impossibles à couler". Les images satellites inquiètent les Américains.
En mai 2015, des images satellites avaient dévoilé que la Chine construisait des îles artificielles en s'appuyant sur de simples récifs (que le droit international interdit de réclamer) en mer de Chine et notamment autour de l'archipel contesté des Spratleys. Un an et demi plus tard, les travaux ont largement progressé et l'armée chinoise vient d'installer ses premiers systèmes d'armes sur ces sept îlots contestés, mettant ses voisins devant le fait accompli. Revendiquées par la Chine, Taïwan, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie ou encore le sultanat de Brunei, ces zones sont d'intérêt militaire stratégique et pourraient, en outre, être riches en hydrocarbures.
Recif de Fiery Cross
2006
2014
2016
Les images satellites sont particulièrement parlantes pour le récif de Fiery Cross (photo, à gauche en 2014 et à droite en 2016), sur lequel une gigantesque piste d'atterrissage et des hangars ont été construits par la Chine à partir de presque rien. Des batteries anti-aériennes viennent d'y être déployées, rendant tout retour en arrière inimaginable. CNN qualifie ainsi la construction par Pékin d'un ensemble de « porte-avions impossibles à couler » grâce auxquels le gouvernement chinois compte bien contrôler ou interdire la circulation maritime dans la région.
Les troupes américaines « prêtes à la confrontation »
Dans le même temps, l'amiral Harry Harris, commandant des forces américaines dans le Pacifique (« US Pacific Command »), a tenu un discours très ferme : « Nous ne tolérerons pas que des zones maritimes partagées soient fermées. » S'exprimant le 14 décembre au Lowel Institute à Sydney, il a précisé que « la liberté de navigation est un principe intangible » et que ses troupes sont « prêtes à la confrontation si elle est nécessaire ».
Justement, en cas de conflit armé, les armements déployés ces dernières semaines par Pékin constitueraient une parfaite « ligne de défense face à des missiles de croisière lancés par la marine américaine ou d'autres, contre ces bases aériennes quasi opérationnelles », explique l'Asia Maritime Transparency Initiative (AMTI), think tank américain qui a dévoilé les dernières images satellites le 13 décembre. Glaçant.
source
lepoint.fr