Carte des epandages d agent orange sur le Vietnam
Selon les dernières estimations18, de 2,1 à 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés aux herbicides entre 1961 et 1971, auxquels il faut rajouter un nombre inconnu de Cambodgiens, de Laotiens, de civils et militaires américains, et de leurs divers alliés australiens, canadiens, néo-zélandais, sud-coréens.
La dioxine étant une molécule très stable, elle tend à rester dans l'environnement. Les concentrations se révèlent donc extrêmement importantes dans les graisses animales, contaminant ainsi la chaîne alimentaire. La dioxine est aussi présente en grandes quantités dans les sols et les sédiments.
Ainsi, des enfants vietnamiens nés plusieurs années après la fin de l'épandage présenteraient des taux élevés dans l'organisme. Les conséquences de cette accumulation seraient nombreuses : cécité, diabète, cancers de la prostate et du poumon, malformations congénitales. En effet, un article paru dans le journal international d'épidémiologie, propose un lien entre l'agent orange et l'apparition de malformations chez les nouveau-nés, cependant la validité des données utilisées pour conduire l'analyse statistiques est remise en cause.
L'utilisation d'une telle quantité d'herbicide a causé « le plus grand écocide du XXe siècle en détruisant 43 % des terres arables et 44 % de la superficie forestière totale du sud du Vietnam ». Le Courrier de l'Unesco datant du mois de mai 2000, l'organisation liée à l'ONU, a estimé que le cinquième des forêts sud-vietnamiennes a été détruit par les herbicides américains.
L'État fédéral américain a été la première entité mise en cause par les victimes de l'agent orange, mais il bénéficie de l'immunité pour tout acte commis en temps de guerre. Les vétérans américains victimes de l'agent orange se sont alors retournés vers les fabricants de l'herbicide.
Dans les années 1970 des vétérans de la guerre du Vietnam ouvrent une Class Action contre Monsanto et six autres producteurs de l'Agent Orange.
En 1984, Monsanto, Dow Chemical et cinq autres entreprises accusées ont signé un accord à l'amiable avec les associations de vétérans en échange de l'arrêt de toute poursuite. Les fabricants ont versé la somme de 180 millions de dollars à un fonds de compensation. Presque 40 000 des 68 000 vétérans ont reçu entre 256 et 12 800 dollars selon la gravité des cas.
Le 31 janvier 2004, l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine, a présenté un recours collectif aux États-Unis contre onze fabricants d'herbicide (dont Dow Chemical et Monsanto) pour crime contre l'humanité et crime de guerre. La première séance de ce procès a lieu le 1er mars 2005 à New York. Le 10 mars, la cour rejette la plainte, le juge ayant conclu que l'agent orange n'est pas un poison au regard du droit international, et qu'il n'y a donc pas d'interdiction d'utiliser un herbicide. L'association vietnamienne des victimes a déposé un recours devant la Cour d'Appel de New York le 8 avril 2005 et son dossier d'arguments le 30 octobre 2005.
Dans sa lettre, le général Giap, aujourd’hui âgé de 98 ans, s’indigne de la justice américaine à deux vitesses : des GI ont été indemnisés par les producteurs chimiques et par l’administration américaine alors que les Vietnamiens ont jusqu’à présent été déboutés. En 2006, lors de la visite de George W. Bush au Vietnam, la question avait toutefois été abordée. Outre un budget consacré à la recherche sur la dioxine, une aide visant à décontaminer certaines zones a été débloquée.
source
Wikipedia.fr