La lieutenante Lidia Litviak a effectué en moins d'un an 170 vols opérationnels en abattant 12 avions ennemis personnellement et encore 3 au sein d'un groupe.
Il y a exactement 75 ans, le 1er août 1943, a eu lieu le dernier combat de la pilote soviétique Lidia Litviak. Son chasseur avait été abattu par un Messerschmitt. Quel était le destin de la pilote soviétique et quelles légendes l'entouraient?
Lidia Litviak s'est engagée sur le chemin de la guerre au sein du 586e régiment de chasse stationné à Enguels. Elle a dû s'adapter au pilotage du chasseur Yak-1 après l'U-2. Elle a effectué ses premiers vols opérationnels au printemps 1942: elle couvrait Saratov contre l'aviation allemande. Elle patrouillait et accompagnait des avions de transport, elle protégeait les quartiers résidentiels et les sites de défense.
En automne, la pilote a été mutée au 437e régiment de chasse de la 8e armée de l'air sur le front Sud-Est. Elle a combattu les Allemands dans le ciel de Stalingrad. Lors de son deuxième vol déjà Lidia Litviak a abattu deux avions ennemis. Elle a d'abord éliminé un bombardier Ju-88, puis a aidé sa sœur d'armes, restée sans munitions, à achever un chasseur Me-109.
En mars 1943, dans un autre combat aérien la pilote a été blessée, mais elle a réussi à revenir jusqu'à l'aérodrome avec son appareil considérablement endommagé par les balles. Après les soins elle a eu droit à un mois de congés. Lidia est partie chez elle, à Moscou, pour rendre visite à sa mère et à son frère. Elle est revenue sur le front après avoir passé seulement une semaine dans la capitale.
Début mai, ne s'étant pas encore complètement remise, Lidia a décollé pour accompagner un groupe de bombardiers. Dans un combat contre des Me elle a abattu un chasseur avant de détruire un aérostat, qui servait de correcteur aux tirs d'artillerie. Ces victoires ont valu à Litviak l'ordre du Drapeau rouge.
Le commandement du régiment lui avait accordé le droit de partir en chasse libre. Seuls les pilotes les plus expérimentés étaient autorisés à effectuer de tels vols. Ces missions n'avaient pas d'objectif précis, uniquement une zone d'action. Une fois dans les airs les «chasseurs libres» recherchaient des avions ennemis et décidaient s'il fallait engager le combat ou esquiver l'affrontement, poursuivre ou non l'ennemi. Souvent les «chasseurs» étaient guidés sur la cible par les groupes opérationnels au sol ayant découvert des chasseurs à basse altitude ou des bombardiers de la Luftwaffe.
Un rêve d'enfant
Lidia Litviak était passionnée par l'aviation depuis son enfance. Elle est arrivée dans un club aérien à l'âge de 14 ans, en 1935. A cette époque, des clubs d'aviation s'ouvraient partout en Union soviétique: la jeunesse était attirée par le ciel, la profession de pilote était très prestigieuse.
Depuis le milieu des années 1930, les aéroclubs étaient supervisés par une commission de l'armée de l'air, et les effectifs de pilotes de l'armée de l'air étaient formés uniquement à partir d'aspirants ayant suivi une formation dans ces établissements. Diplômée de l'école d'aviation de Kherson, Lidia est devenue pilote-instructeur. En quelques années elle a préparé plus de 40 pilotes.
Avec le début de la Grande Guerre patriotique elle s'est engagée comme volontaire dans l'Armée rouge. En octobre 1941, à cause d'un manque de pilotes militaires et d'importantes pertes dans les airs, Staline a ordonné de former des unités aériennes féminines. Conformément à l'ordre 0099 sur le recours aux cadres féminins, l'armée de l'air soviétique a créé trois régiments aériens: de chasse, nocturne et de bombardiers proches.