Les litiges frontaliers issues directement de la colonisation occulte, du traité de 1893 et de celui de 1907 qui, quoiqu’on en pense ne sont pas définitivement éteints en 2016 :
La question de la limite frontalière avec le Laos, 1754 kilomètres de long, fluviale dans sa plus grande partie, a donné lieu à « la guerre des collines » et, après que le sang eut coulé en 1987-1988, à la constitution d’une « commission mixte » dont les travaux ne sont pas, à notre connaissance, terminés…Il resterait encore 10 % du travail à faire.
La question de la limite frontalière avec le Cambodge sur la chaine des Dangreks, celle du temple de Preah Vihar dont nous avons longuement parlé. Le sang a également coulé. En 1962 devant la Cour de Justice internationale de la Haye un procès ouvertement manipulé opposant la Thaïlande au Cambodge ayant en réalité chaussé les bottes de la France coloniale attribue au second la propriété d’un temple qui n’était alors accessible que depuis la Thaïlande. La question n’est pas à ce jour définitivement réglée.
Ces deux flous non artistiques sont la conséquence directe des travaux des géographes français (des officiers de la Légion étrangère) ayant conduit les opérations de délimitation de façon non-contradictoire en application des traités de 1893 et de 1907. Ils ont travaillé « à la godille », sans arrière-pensées évidement mais sans s’inquiéter des conséquences futures. Les nationalistes thaïs continuent encore à nous le reprocher.
ous n’avons enfin pas non plus droit à un seul mot sur l’irritante question (pour les Thaïs) des « protégés français » dont nous avons parlé à diverses reprises, véritable colonisation de l’intérieur, dont le Siam ne réussit à se débarrasser malgré sa participation plus ou moins symbolique à la guerre de 1914-1918 que guère avant la guerre suivante : Des dizaines de milliers de Siamois originaires des territoires dorénavant soumis à la domination française, Khmers, Laos et Indochinois, Indous de nos comptoirs, puis ensuite les Chinois, placés de façon souvent fallacieuse sous la « protection » française avec la complicité active des agents consulaires échappaient totalement à la juridiction civile, commerciale, fiscale et militaire de leur pays. Ceci répondait au vœu du très puissant « parti colonial » qui a toujours souhaité la colonisation effective du pays. Même les Anglais dont la colonisation a généralement et partout été immonde ne sont pas allés jusque-là.
I ne s’agit pas pour nous de faire de l’ « auto flagellation » ni de solliciter le moindre « acte de repentance ». Les populations du Laos et du Cambodge furent initialement satisfaites de ne plus subir la tutelle siamoise avant de s’apercevoir que celle de la France ne leur avait apporté ni liberté, ni égalité ni fraternité. L’affirmer n’est pas justifier ce qui s’est déroulé par la suite, pas plus en Asie qu’en Afrique.
source
alainbernardenthailande.com