Le Monte Cassino

:alarm: Un des épisodes les plus tragiques de la guerre et une personne de ma famille plutot éloigné (oncle d'une de mes tantes qui est allemande) était dans les diables verts et est mort lors de cette bataille, ce qui explique l'intéret que j'ai pour cette page de l'histoire. :alarm:

LES FORCES EN PRESENCE
Entre-temps, la seconde guerre mondiale se poursuit... Débarqués à Salerne le 08 septembre 1943, les alliés sont entrés dans Naples le premier octobre. La population y a pris les armes contre la Wehrmacht et la moitié de la cité est en ruines. Albert Kesselring se replie avec ses forces, presque intactes, derrière la Ligne Gustav et bloque la route de Rome. Cette Ligne Gustav est une ligne de défense improvisée qui longe le Garigliano et le Rapido pour se poursuivre le long du Sangro, mais elle présente l'avantage de se situer en montagne (chaîne des Appennins) et couvre un front assez étroit. De plus, la tâche des défenseurs est facilitée par le mauvais temps qui cloue l'aviation au sol et démoralise les soldats alliés. "Il a plu pendant deux jours, commente un général, et d'après ce que prévoient les météorologistes, nous en aurions encore pour deux autres jours. De plus, il fait un froid de canard... Je ne comprends pas comment nos hommes peuvent résister". Montgomery, après une très lente conquête de la Calabre, n'est plus chef de la VIIIe armée. Il est parti pour Londres, où il dirigera le 21e Groupe d'Armées allié, celui qui débarquera en France. Parti lui aussi, "Ike" Eisenhower a laissé sa place à Alexander. Pire : bon nombre de troupes et d'équipements (notamment du matériel amphibie), sont réquisitionnés pour le futur débarquement en France. Le front allié de Méditerranée se voit donc privé de moyens importants pour s'emparer de Rome. Même situation dans le camp allemand, où Kesselring se voit retirer trois divisions (dont les puissantes 24. Panzer-Division et 1. SS-Panzer-Division SS Leibstandarte Adolf Hitler). Cependant son Heeresgruppe C (Groupe d'Armées C) reçoit quatre divisions en renfort, venues du Front de l'Est, ainsi que neuf divisions du Groupe d'Armées de Rommel, lui aussi parti pour la France, afin de repousser un éventuel débarquement. Une excellente unité, la 90. Panzergrenadier-Division, est rapatriée de Corse. Le général Mark Wayne Clark, chef de la 5th US Army (constituéeà 35 % d'Américains, soit dit en passant), reçoit quant à lui le Corps Expéditionnaire Français (CEF) du général Alphonse Juin, constitué des 1e et 2e Divisions d'Infanterie de Marche (DIM), de la 3e DIA, de la 4e Division de Montagne, et des goums. La plus grande partie de ces soldats sont issus des colonies : pieds-noirs, spahis algériens, tabors marocains et tunisiens, etc. Il est à noter que l'armée alliée d'Italie est composée de soldats venus de 26 nations différentes : Américains, Britanniques, Français, Italiens, Polonais, Nippo-Américains, Néo-Zélandais, Indiens, Brésiliens, brigade juive...

LA BATAILLE
Face à Rome, une position a priori inexpugnable, tenue par la 1. Fallshirmjäger Division (Division de Parachutistes) du général Heidrich, que l'on a vu à l'oeuvre en Belgique en 1940, et par quelques éléments de la 90. Panzergrenadier-Division. Cette position n'est autre que le Mont Cassin, Monte Cassino en italien, où se trouve une vieille abbaye du XIVe siècle (le monastère, fondé par Saint Benoît, a vu le jour en 524 après JC), à 434 mètres d'altitude. Comme prologue au carnage, notons l'offensive du CEF et du 45e Corps d'Armée US, le 01 décembre 1943, contre la 305. Infanterie-Division allemande. Les tirailleurs marocains se font hacher par les MG 42, mais parviennent à se maintenir, offrant une excellente base de départ pour la conquête de Cassino. Celle-ci débute le 12 janvier 1944. La 34th ID américaine prend Cervaro, la 3e DIA fonce vers Saint Elia. La résistance allemande est acharnée. Adolf Hitler a envoyé ce mot d'ordre à ses troupes : "Dans les jours à venir va débuter la "bataille pour Rome". Elle sera décisive pour la défense de l'Italie centrale et pour le destin de la 10. Armee. Tous les cadres et hommes de troupe doivent avoir la volonté farouche de mener victorieusement des combats jusqu'à l'élimination du dernier soldat ennemi. La bataille doit être menée dans un esprit de haine sacrée vis-à-vis d'un ennemi qui conduit une impitoyable guerre d'extermination du peuple allemand. La lutte doit être âpre et sans merci, non seulement contre l'ennemi, mais également,à cette heure décisive, vis-à-vis des cadres et des unités qui viendraient à manquer à leur devoir".
Les Marocains atteignent le Col des Jumelles, puis Monna Casale. Malgré cette forte résistance des Grenadiere allemands, tous les objectifs du CEF sont atteints au 19 janvier. Le colonel Shaw note : "J'ai eu l'occasion de suivre les troupes françaises. Je n'ai remarqué nul traînard, nulle perte ou abandon de matériel. J'ai pu voir quantité de cadavres allemands. Beaucoup d'entre eux gisaient le crâne défoncé ou le corps percé de trous de baïonnette. Peu de prisonniers. Moral excellent". Juin tente de continuer l'offensive. Faute d'effectifs, la poussée vers la Ligne Gustav tourne court. Les Allemands ont reconstitué leurs lignes. Mais la ligne Hiver (avant-poste de la Ligne Gustav) a été percée. Le Xe Corps d'Armée britannique établit des têtes de pont dès le 17 janvier sur le Garigliano. L'une de ces têtes de pont mène à une bourgade encore inconnue : Anzio. Clark lance alors la 36th DI US "Texas" avec pour objectif de percer entre Monte Cassino et le fleuve Liri, direction Anzio. Les GI's du général Fred Walker franchissent les eaux glaciales du Gari, mais la 15. Panzergrenadier-Division contre-attaque durement. . La route d'Anzio est bloquée. Marocains et paras allemands se massacrent sur le Mont Belvédère. Le 3e Régiment de Tirailleurs Tunisiens subit des pertes effroyables, après avoir réussi à franchir le Rapido. "Ma capitaine ! Ma capitaine !" hurlent les Tunisiens fauchés par les mitrailleuses. Les Français, "vus et mitraillés de tous côtés", tiennent les pics. 15 officiers et 264 soldats ont été tués, 800 hommes et 6 officiers blessés. On compte près de 400 disparus. Quand on le réveillera à l'hôpital, le capitaine Gandoët déclinera ainsi son identité : "Nous sommes le Bataillon du Belvédère... Ici le Belvédère...". Le commandant Berne dira : "Ma grande fierté est d'avoir eu l'honneur de commander de tels hommes". Les généraux alliés, obsédés par Cassino, dont la chute seule permettra de prendre Rome, rameutent le corps néo-zélandais du général Freyberg. Ce dernier a l'idée de faire bombarder le monastère, décision accordée par Alexander et Clark. Ledit bombardement est effectué le 15 février : 239 B-17, B-26 et B-25 larguent 442 tonnes de bombes sur l'abbaye et ses environs.
Mais malgré les dégâts - disons que le monastère a littéralement disparu - les gros oeuvres des bâtiments restent intacts. Ruines, gravas et cratères constituent d'excellents points d'appui pour les "Diables Verts", les parachutistes allemands. D'abord inquiet, le général allemand Westphal téléphone au chef d'état-major de la 10. Armee, Von Wentzell. "Du point de vue militaire, demande Westphal, y a-t-il des dégâts ?" ; "Non, répond Wentzell, car nous ne l'occupions pas, si ce n'est dans l'imagination de l'ennemi". Ce qui est exact : les Allemands et le Vatican ont fait évacuer les oeuvres d'arts et les manuscrits il y a quelques mois... Toujours est-il que le corps néo-zélandais, face à ces défenses improvisées, piétine.
Le 18 février 1944, l'offensive alliée est annulée. Un mois passe, durant lequel les combats se poursuivent, avec une égale férocité de part et d'autre. Le 15 mars, 775 avions alliés, dont des B-17 et des B-24, bombardent à nouveau Monte Cassino. Des soldats Néo-Zélandais et des Gurkhas, massivement appuyés par des tanks ainsi que des chasseurs bombardiers P-38 et P-47, remportent quelques succès. les terribles Gurkhas s'emparant même de la Colline du Pendu (sic). Les paras allemands pulvérisent les blindés alliés à coups de Panzerfaust, puis encerclent la côte 435. Les Hindous sont ravitaillés par voie aérienne. Le 22 mars, Alexander annule à nouveau l'attaque.
Au mois d'avril, les Alliés reçoivent l'aide des volontaires polonais du général Anders. Les Polonais brulent d'impatience de se frotter aux Allemands... histoire de se venger de l'agression de septembre 1939. Qu'à cela ne tienne ! Ils recoivent pour mission de prendre Monte Cassino, en liaison avec les forces du CEF qui attaqueront par derrière. Le plan est signé Alphonse Juin. Le CEF devra, non attaquer vers le Nord, mais vers le Sud, vers le mont Majo, pour traverser la vallée du Liri et déborder Cassino. Les Allemands cherchent quant à eux à savoir où se trouvent les Français. Sans succès. La 71. Infanterie-Division de Rapke va faire les frais de cette carence du Renseignement nazi. L'attaque est déclenchée le 11 mai. Les Polonais percent les défenses allemandes, les hommes de Monsabert - ce dernier est responsable de la manoeuvre du Liri - traversent les cols, les armes et le matériel chargés à dos de mulets. Le 13 mai, à l'issue de combats effroyables, le drapeau français flotte sur le Mont Majo ravagé. Chez les Polonais, les pertes sont également terribles. Le lieutenant-colonel Kaminski tombe, foudroyé, en prononçant ces mots : "Pour la Pologne"... @+
Otto

merci a toi pour ce reportage.

je ne sais pas commentr rentré en contact avec des passionnés de cette bataille et meme avec des gens de la bas. j'aimerai beaucoup faire un tour la bas et voir de mes yeux la linge anzio!

Merci Gutt

Citation :

je ne sais pas commentr rentré en contact avec des passionnés de cette bataille et meme avec des gens de la bas. j'aimerai beaucoup faire un tour la bas et voir de mes yeux la linge anzio!

J'aimerais aussi beaucoup pouvoir aller là bas, c'est une bataille qui m'intéresse beaucoup et quand j'y réfléchie, elle n'est pas si loin de chez (j'habite dans le sud est de la France ) je pense y aller un jour mais quand l'avenir me le dira J'espère y aller avec ma tante qui pourra voir la tombe de son oncle dans un des cimetières le long de la ligne Gustav. @+
Otto

a oui c'est vrain en plus il y a la ligne Gustav avec les canons et tous!!!!!!
J'ADDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDORE!!!!!!!

ça c'est de l'enthousiasme . je voulais te demander cher spécialiste, il y a-t-il des musées ou des monuments commémoratifs le long de l'Oder ? @+
Otto

le long de l'oder ya moi! :alarm: des musées je ne sais pas car j'y suis allé que 2 fois et la trace de l'empire popof y était encore tres présentes...

par contre des rencontres ou repas des anciens de la Heer y'en avais assez souvent!

Ok merci Gutt les repas avec les vétérans ça devait etre sympa, tu as du beaucoup en apprendre, tu as de la chance @+
Otto

Je connaissais pas les tirailleurs tunisiens

Par contre confond pas goumiers et tirailleurs

Outre tout le sang versé, la destruction de cette Abbaye est un crime de guerre parce que cet édifice était un patrimoine unique de l'humanité.

Citation :

Je connaissais pas les tirailleurs tunisiens

Par contre confond pas goumiers et tirailleurs

Désolé cher Quentin là je ne m'y connait pas trop, c'est toi le spécialiste

Citation :

Outre tout le sang versé, la destruction de cette Abbaye est un crime de guerre parce que cet édifice était un patrimoine unique de l'humanité.

Là il est dur de dire à qui la faute, celle des Fallschirmjagers qui en ont fait un fort ou des alliés qui ont voulu la raser pour les anéantir (ce qui a pas bien marché d'ailleurs ) @+
Otto

Oui c'est sûr. Après c'est aussi des décisions personnelles.

Oui aussi, c'est clair que c'est dur de savoir @+
Otto

Citation :

Là il est dur de dire à qui la faute, celle des Fallschirmjagers qui en ont fait un fort ou des alliés qui ont voulu la raser pour les anéantir

si je me souviens bien, les Fallschirmjägers n'occupaient pas le monastère avant le bombardement alliés mais c'est seulement après la destruction de celui-ci que les allemands s'installèrent dans les ruines. On peut donc dire que la faute revient aux alliés mais savaient ils que le monastère n'était pas occupé??? De plus je doute que la destruction de batiments faisant partie du patrimoine mondiale relève du crime de guerre bien que je ne connais pas dans le détaille cette juridiction.

Citation :

les Fallschirmjägers n'occupaient pas le monastère

Ca m'étonnerait que les allemands couchaient dehors alors qu'ils avaient ce genre de locaux à disposition...

Citation :

De plus je doute que la destruction de batiments faisant partie du patrimoine mondiale relève du crime de guerre

A ton avis, si von Choltitz avait fait sauter les monuments de Paris, il s'en serait tirer sans un procès pour crime de guerre ?

Et de toute manière que ce soit dans le texte ou pas, c'est de la logique, tu as besoin de l'autorisation de la loi toi pour que tes poumons respirent ?

Les américains étaient persuadé que les allemands étaient dedant, les renseignements de premières lignes et les renseignement généraux anglais disaient le contraire...

Les allemands n'y sont aller que après.(on joue a stalingrad? youpi!)


Noter que les moines qui étaient dedant ont été transformer en paté pour chien... Les américains, les trèves et la générosité ça fait beaucoup trop.

Citation :

Ca m'étonnerait que les allemands couchaient dehors alors qu'ils avaient ce genre de locaux à disposition...

au lieu de faire des suppositions sans le moinde fondement tu pourrais faire un minimum de recherche. Si tu avais tapés bataille de Monte Casino sur google tu aurais pu avoir confirmation de ce que j'ai dis en moin de 2 min:

Citation :

Le 15 février 1944, le commandement Allié ordonna le bombardement du monastère de Monte Cassino. 224 appareils larguèrent 420 tonnes de bombes qui rasèrent le monastère(les Alliés pensaient qu'il y avait des observateurs Allemands sur les toits, ce qui était faux, et la destruction du monastère permit aux Allemands d'en faire une forteresse).

http://hsgm.free.fr/batailles/montecassino.htm

Citation :

Mais malgré les dégâts - disons que le monastère a littéralement disparu - les gros oeuvres des bâtiments restent intacts. Ruines, gravas et cratères constituent d'excellents points d'appui pour les "Diables Verts", les parachutistes allemands. D'abord inquiet, le général allemand Westphal téléphone au chef d'état-major de la 10. Armee, Von Wentzell. "Du point de vue militaire, demande Westphal, y a-t-il des dégâts ?" ; "Non, répond Wentzell, car nous ne l'occupions pas, si ce n'est dans l'imagination de l'ennemi". Ce qui est exact : les Allemands et le Vatican ont fait évacuer les oeuvres d'arts et les manuscrits il y a quelques mois... Toujours est-il que le corps néo-zélandais, face à ces défenses improvisées, piétine.

http://www.1939-45.org/articles/cassino4.htm

Citation :

A ton avis, si von Choltitz avait fait sauter les monuments de Paris, il s'en serait tirer sans un procès pour crime de guerre ?

je parlais d'un point de vue purement juridique et pas besoin de prendre la mouche pour si peu

Citation :

Et de toute manière que ce soit dans le texte ou pas, c'est de la logique, tu as besoin de l'autorisation de la loi toi pour que tes poumons respirent ?

t'es un comique toi...à moins que tu sois nerveux et que tu n'aimes pas que l'on te contredise... enfin, pas besoin de pourir ce sujet pour si peu donc restons en la.

Calmons nous les amis et on envenime pas le sujet, je n'ai pas envie de le vérouiller pour si peu. Vous avez chacun de bons arguments, vous pouvez debattre sans vous prendre la tete pour autant @+
Otto

no pwoblem patwon

je préfère ça @+
Otto

Monte Cassino est la bataille typique de "l'art de la guerre britannique". Elle est à rapprocher des combats d'El Alamein, ou de Caen.

Les allemands n'occupaient en effet pas le monastère avant son bombardement, qui n'est pas du tout justifié. En revanche, je suis moins sûr que tous les livres et manuscrits aient été évacués avant les combats. Il me semblait qu'une partie avait été perdue.

Soulignons que même face aux polonais, les positions allemandes tiendront, et que c'est la manoeuvre du CEF à coté qui entraînera la retraite des Fallschirmjagers.

Les compétences stratégiques de Kesselring leur permettront de le faire avec relativement "peu" de pertes (à comparer avec "Bagration" ou Falaise...).

Il existe un petit musée sur place, mais les lieux ont pâs mal changé et il ne reste pas grand chose des fortifications de l'époque, sur place.

CM

Cordialement,

CM

A propos du front de l'Oder et de ses musées, je sais qu'il existe un musée à Seehowe (je ne suis pas sûr de l'orthographe) et un monument à Küstrin, pour le reste je pourrai ty'en dire plus fin octobre, je suis en effet envoyé en mission d'observation électorale pour les élections en Pologne et j'en profite pour faire une halte à Frankfurt an der Oder, à Wroclaw / Breslau et à Stettin (et sur la vistule à Elblag/Elbing ).

Florian

Super pour les infos...

Ramène-nous des photos aussi

La Pologne fin octobre ? brrrr....

Bon courage !

CM

PS : pas sûr qu'on soit pas un peu HS là....

tu as raison mais j'aiu- la médaille de viande congelée
En fait j'adore l'hiver , la neige et le froid
Pour un passionné de l'Ostfront quoi de plus normal...

Florian

Rapporte nous quelques beaux clichés veinard !! @+
Otto

sans faute Otto