Les graffeurs de bunkers

Sujet polemique au sein des passionnes de la Seconde guerre mondiale.
Il y a ceux qui haissent les graffeurs parce qu ils pensent qu un bunker est un lieux de memoire et qu il doit rester "d origine"
et ceux qui aiment l art de rue(de plage) a condition que les oeuvres soient belles et bien peintes .



Deux graffeurs subliment un blockhaus sur la plage de Capbreton-2016

Du street art sur un blockhaus de Capbreton ? On en redemande !
Cet été, Monsieur Poulet et Eko, deux artistes très créatifs, ont décidé de se faire une petite session de peinture sauvage sur une plage au sud des Landes.
Original, coloré et plutôt funky, leur graffiti a fait parler beaucoup de vacanciers.
Pour les connaisseurs, les fresques de cet artiste de Bordeaux me font penser aux gouzous de Jace, très célèbre sur l’île de La Réunion.
Il a accepté une interview pour Passion Aquitaine et c’est un plaisir de pouvoir le mettre en avant sur le blog.

Philippe, peux-tu te présenter en quelques lignes pour nos lecteurs ?
Je m’appelle Monsieur Poulet, c’est évidemment un nom d’artiste. Je fais du graffiti, mais je préfère dire que je fais de la peinture.
Mon délire est de trouver des endroits abandonnés pour y peindre mon personnage totem. Ainsi, je suis heureux de mettre un peu de couleur dans ces friches urbaines,
industrielles ou rurales à Bordeaux ou dans d’autres coins du Sud-Ouest.
Dans la mesure du possible, j’essaye de faire des mises en scène. J’adore faire interagir mon poulet avec l’environnement existant.


Tu es surtout connu sous le nom d’artiste Monsieur Poulet, pourquoi ce pseudo ?
Un jour j’ai dessiné un pingouin et une copine m’a dit que ma poule était cool… J’en ai déduit que je ne savais pas dessiner les pingouins
et je me suis donc mis à dessiner des poules.
Après j’ai commencé à faire des jeux de mots autour du poulet. Poule de Luxe, Napouléon, Swimming Poule…


D’habitude tu peins surtout en ville, pourquoi un blockhaus à Capbreton ?
Quand Eko de Pau m’a appelé pour me dire qu’il était en vacances sur la côte en même temps que moi, nous nous sommes mis d’accord pour peindre un blockhaus
sur la Plage de la Savane à Capbreton.




Peindre un blockhaus, c’est vraiment cool, tu as les pieds dans le sable, tu es au soleil, tu peux faire trempette si tu as trop chaud, tu es au milieu des vacanciers décontractés,
bref c’est toujours un plaisir de peindre sur ce genre de spot.



Tu peux nous raconter un peu cette session beach art dans les Landes ?
Nous voilà donc les pieds dans le sable, on est mi-août, il fait encore très chaud. Les premiers coups de rouleau bleu attirent instantanément l’attention des vacanciers.
Dans le brouhaha de la plage, on arrive à entendre des “Papa, ils font quoi ?” “Papa, ils ont le droit ?” ou “Allez steuplé maman, on peut aller les voir ?”.
On sait que nous allons vite être entourés de curieux. Et les plus curieux sont les enfants !
Tu parles, des couleurs flashy, des formes rondes… Il n’y a que les enfants que ça intéresse.





Le bleu du fond étant passé, avec Eko, nous attendons que ça sèche afin de continuer, cela nous permet de discuter un peu.
Il me montre son esquisse : une forme géométrique jaune. Parfait, ça fera le soleil. Je veux faire un surfeur qui court vers l’océan.
Au bout de quelques heures notre peinture est finie. Le soleil va bientôt se coucher, juste le temps de prendre quelques photos.
Les derniers vacanciers restés sur la plage nous félicitent, nous demandant même si on va peindre tous les blockhaus de la plage. Cela nous fait sourire. Nous partons.

Est-ce que votre fresque est toujours visible sur la plage de Capbreton ?
J’ai appris que notre peinture avait eu une durée de vie de quatre jours. Elle a été repassée par un autre graffeur…
Malheureusement sur ce genre de spot, c’est le jeu. C’est le blockhaus le plus visible de la plage, normal qu’il soit convoité.
Ce n’est pas grave, j’ai ma photo et mes souvenirs. Et je reviendrai l’année prochaine.





C’est vraiment génial ce que tu fais ! Est-ce que tu arrives à vivre de ton talent ?
Peindre est juste un plaisir, comme les gamins qui vont au foot le dimanche, c’est juste un kiff.
J’ai fait une exposition il y a pas longtemps mais ça reste de l’ordre de l’anecdote et en général j’évite les plans payés.
Pas par snobisme, mais juste parce que je me sens plus libre dans une friche que quand je réponds à une commande. Et vu que je fonctionne surtout au “plaisir”,
je privilégie ce que je kiffe : peindre par ma propre initiative. Comme le blockhaus de Capbreton par exemple.


Est-ce que Monsieur Poulet a des projets artistiques à venir ? Des futures collaborations ?
Peindre, peindre et encore Peindre… Toujours !



source
passion-aquitaine.fr

Blesea et Baby K, les graffeurs de plage

Les habitants des zones urbaines sont habitués aux œuvres des graffeurs. A la plage, c'est plus rare.
Et pourtant, les artistes cherbourgeois Blesea et Baby K ont choisi le bord de mer pour s'exprimer : les bunkers allemands qu'on y trouve se prêtent à merveille
à des projets originaux.

Le street art, c'est dans la rue, me direz-vous. Faire du street art à la plage, c'est incongru, mais c'est possible.
Le duo de graffeurs cherbourgeois Blesea et Baby K a trouvé un terrain de jeux : le Mur de l'Atlantique.
Cette ligne de fortifications construite par les Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale est constituée de très nombreux blockhaus, certains dans les terres,
d'autres directement sur le rivage. C'est là que les deux compères ont décidé de s'exprimer, en plus de leurs autres œuvres en milieu urbain.

C'est finalement un clin d'œil à l'histoire de voir ces constructions soumises aux bombes de peinture plutôt qu'à celles de l'artillerie navale.
Mais attention aux limites : les artistes ne toucheront pas aux blockhaus situés dans le secteur historique des plages du Débarquement de 1944.

Voici quelques-unes de leurs œuvres les plus emblématiques.


La Guerre des Etoiles

Le film "Star Wars" est sorti en 2015 au cinéma pour son 7ème épisode ("Le Réveil de la Force"), mais aussi dans le Cotentin.
Après la borne transformée en R2D2 à Cherbourg par l'artiste Naütil, l'Empire débarque sur la plage d'Urville-Nacqueville, près de la Hague.
Baby K, qui a longtemps vécu à Urville, a transformé en 2015 un blockhaus qu'il connaissait très bien en un vaisseau spatial dont on se demande comment
il a bien pu s'échouer sur le littoral normand.





A Noël 2016, il récidive sur un autre blockhaus de la même plage avec son comparse Blesea.
Cette fois, c'est le portrait du sinistre Dark Vador qui est réalisé sur le bloc de béton à l'occasion de la sortie du film "Rogue One : une histoire de Star Wars".


Le Sphinx




Sur la plage de Biville, près de La Hague trône un Sphinx. Blesea, sans son comparse, a planté là en 2017 une œuvre qui ressemble terriblement à son modèle égyptien,
grâce non seulement au talent de l'artiste, mais également à la forme du bloc qui s'y prête parfaitement.



Sainte-Mère-Eglise

Les compères normands ont décidé en 2017 de faire honneur à l'un des chapitres les plus importants de l'histoire de leur région :
le débarquement de 1944. Le duo a cette fois transformé le bloc de béton non pas en objet ou en personnage, mais en scène complète.
Il s'agit de l'épisode bien connu de la prise de Sainte-Mère-Eglise par les parachutistes de la 82ème Airborne le matin du 6 juin 1944.
Le soldat John Steele est malencontreusement tombé sur l'église, au clocher de laquelle il est resté suspendu pendant la durée de la bataille.

Cet épisode a été immortalisé en 1962 par une scène bien connue du film "Le Jour le Plus Long".
La Batterie du Brulay, à Fermanville, a été transformée en église, immédiatement reconnaissable à ses vitraux et à sa rosace gothiques,
à laquelle est pendu le célèbre parachutiste.

Pour l'inauguration de l'œuvre, les artistes n'ont pas lésiné sur les moyens en faisant venir des participants à cette reconstitution, en tenue d'époque !

La Batterie du Brulay






source
sur-la-plage.com

Beaucoup de talent et d'imagination ...

Bunkers : mode d’emploi
Support à part, le bunker présente une superbe surface généralement placée dans des endroits hors du commun le long de côtes…
Mais des précautions s’imposent, voici quelques conseils :
– La seconde Guerre, est belle et bien terminée, mais vérifiez tout de même si il ne s’agit pas d’une zone toujours militarisée, certaines garnisons s’y entraînent comme zone
de combat ou alors si n’avez pas peur : habillez vous en militaire, et rejoignez-les ! Des bombes vous en avez !
– Vérifiez toujours si il n’y a pas de teufs techno prévue dans le coin : les teufeurs raffolent des bunkers…
la gendarmerie aussi et qui plus est, si ceux ci sont classés monuments historiques !
– Évitez les intérieurs des bunkers, ceux-ci ont déjà été «minés» par des touristes peu respectueux des vieilles bâtisses.
– A même la plage, allez y en tongs ou pieds nus, sinon du sable plein les pieds vous aurez…
– Sur la plage, ne sortez pas toutes vos bombes d’un coup, à moins d’avoir une bonne canne à pêche ou une épuisette, car une bonne vague vous rappellera qu’on ne joue pas
avec dame nature, et vous serez bon à récupérer votre matériel à la nage réparti sur 200 mètres.
– Toujours au bord de l’eau prévoir : crème solaire, maillot, serviette ; être discret et s’insérer dans la masse touristique pour passer inaperçu.
– Toujours sur la plage en plein été, CONCENTREZ VOUS ! Ou la qualité de vos pièce s’en ressentira : le nombre de maillots et de bikinis pouvant être nombreux,
on a vite fait de perdre le fil conducteur de sa peinture. Prévoir des lunettes de soleil pour prévenir de ce type de «brûlures oculaires».
 


« En ce qui concerne les anecdotes liées au Blockhaus mis à part le jour où l’on peignait un bunker sur une plage de la côte aquitaine, grand soleil, personne sur la plage
quand soudain un cortège de quatre à cinq 4X4 débarque à fond (il faut rappeler que les dunes sont protégées)…
Les gaziers arrivent à notre hauteur, ouvrent la fenêtre et nous lancent un «vous pouvez pas aller peindre ailleurs !!» mais ils se calment vite en se rendant compte
que l’on n’était plus des gamins… »
« Ils continuent à tout « défoncer » avec leurs bolides façon Paris Dakar, jetant des canettes de bière dans la sable, roulant sur les dunes et, en très peu de temps, la moitié de la chevauchée sauvage s’est retrouvée ensablée dans une cuvette. C’est là que mon collègue et moi avons décidé de faire une pause pour bien nous foutre de leur gueule. »



source
paristonkar.ne

Excellent.
Moins cool en ce qui concerne le dernier paragraphe, les b........ en 4X4...

Le blockhaus de la plage du Métro, à Tarnos, fascine aussi bien les passionnés d’histoire de la Seconde Guerre mondiale que les graffeurs de talent,
les photographes à l’affût de clichés insolites et les scientifiques à la recherche de repères sur l’érosion ou l’ensablement.

C est un R627 du point d appui Ba 19

En 2013




La cheminee "four"




Certains plagistes s’en servent de perchoir, d’autres d’abri, d’autres, encore, de point de repère pour fixer un rendez-vous.
Une rapide recherche sur le Web permet de s’en rendre compte. Cette année, le blockhaus a changé de look. Un nouveau tag, digne de certaines galeries d’art contemporain,
a remplacé les dessins qui ont agrémenté pendant quelques saisons la construction en béton armé.
Le dessin géométrique en bleu et blanc offre une perception différente des proportions de l’ouvrage.
Pour l’instant, l’auteur est resté discret, mais il doit savoir que son œuvre est largement commentée, d’autant qu’elle semble en harmonie avec le spot de surf voisin.

2016







source
sudouest.fr

Trouve!
Jeykill & LX.one peignent un bunker abandonné sur une plage des Landes.

Belles couleurs...

Un héros des Quatre Fantastiques s'invite sur un blockhaus du Calvados- 2017





Les vestiges de la Seconde guerre mondiale inspirent les artistes graffeurs.
Après Dark Vador sur un blockhaus de la plage d'Urville-Nacqueville (Manche), près de Cherbourg à Noël, après un oeil qui s'ouvre et se referme à Siouville-Hague,
une construction allemande de Graye-sur-Mer (Calvados), près de Courseulles-sur-Mer, a été recouverte du visage de La Chose, un héros de la série "Les quatre fantastiques".

Un artiste cherbourgeois.
On doit cette oeuvre que chacun appréciera à l'artiste Blesea.
Né en 1985 à Cherbourg (Manche), Blesea est un artiste féru de graffiti. Le créateur a partagé sa vie entre Paris, Rennes et Caen où il demeure aujourd'hui.
A 31 ans, il expérimente le travail sur toile, tout en cultivant l'art du graff, en parallèle, accompagné ou non. Son oeuvre sur toile est infiltrée de sa veine de graffeur.
Ses couleurs réjouissent pendant que ses motifs interpellent. L'artiste joue par la maîtrise de la parodie et en empruntant des mythes de la culture urbaine "parodie Banksy",
"La fuite du Paon", "Panthère face"… Le château des Ravalet à Tourlaville héberge de manière récurrente ses graffs pour composer des expositions inédites.
Le graffiti s'affiche alors au coeur d'un salon de thé.


source
lamanchelibre.fr

Citation :

une construction allemande de Graye-sur-Mer (Calvados), près de Courseulles-sur-Mer, a été recouverte du visage de La Chose, un héros de la série "Les quatre fantastiques".

Fallait y penser, insérer en dessin sur un bunker Benjamin "Ben" Grimm, dit "La chose"...
Bien rendu.