Record de chaleur: 21 degrés près du pôle Nord
Le mercure a atteint 21 degrés Celsius dimanche à Alert, endroit habité le plus septentrional de la planète, à moins de 900 km du pôle Nord, établissant un «record absolu»
de chaleur pour cette station, a indiqué mardi la météo canadienne.
«C'est assez phénoménal comme statistique, c'est un exemple parmi des centaines et des centaines d'autres records établis par le réchauffement climatique», a souligné
auprès de l'AFP Armel Castellan, météorologue au ministère canadien de l'Environnement.
Base militaire permanente établie au 82e parallèle, servant notamment à intercepter les communications russes, Alert abrite depuis 1950 une station météo.
Il y a fait 21 degrés dimanche: «C'est un record absolu, on n'a jamais vu ça», a déclaré M. Castellan, soulignant qu'il avait fait 20 degrés lundi.
Il faisait 17,6 degrés mardi à 16H00 locales (20H00 GMT) «et ça peut encore monter», a-t-il relevé.
«Ce n'est pas exagéré d'appeler cela une vague de chaleur arctique», a dit de son côté à l'AFP David Phillips, climatologue principal au ministère canadien de l'Environnement,
en notant qu'il s'agissait «de records pour chacune de ces journées».
De telles températures élevées aussi au nord, «c'est complètement foudroyant», selon M. Castellan, d'autant que «ça fait une semaine et demie qu'on a des températures beaucoup
plus chaudes qu'à l'habitude».
3,4 degrés en moyenne en juillet
Le précédent record – 20 degrés Celsius – remontait au 8 juillet 1956 mais, depuis 2012, plusieurs journées comprises entre 19 et 20 degrés ont été enregistrées
dans cette station située sur le rivage de l'océan Arctique.
La moyenne quotidienne pour un mois de juillet est de 3,4 degrés à Alert, et la moyenne des températures maximales y est de 6,1 degrés.
La vague de chaleur actuelle s'explique par une «crête de haute pression» qui se maintient sur le Groenland, ce qui est «assez exceptionnel» et «aide à avoir des vents du sud»
sur l'océan Arctique, a observé M. Castellan.
M. Phillips a rappelé que le nord du Canada avait connu son deuxième ou troisième printemps le plus doux des 72 dernières années, selon les endroits.
«Et nos modèles indiquent que cela va continuer en juillet, en août et jusqu'à début septembre», a-t-il ajouté.
Pour M. Castellan, «le changement climatique a une influence très indirectement ou directement» sur ces températures record, d'autant que l'Arctique se réchauffe
trois fois plus vite qu'ailleurs sur la planète. (afp/nxp)