Christian Dours possède l'une des plus grandes collections en Europe de chars américains de la Seconde Guerre mondiale.
Lorsqu'il était enfant, il jouait avec des modèles réduits de chars américains de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd'hui, Christian Dours possède l'une des plus grandes collections en Europe de modèles réels en état de marche avec pièces d'origine.
L'homme de 69 ans s'apprête à participer, comme depuis une quinzaine d'années, aux défilés des commémorations du 75e anniversaire du débarquement de Normandie
à Sainte-Mère-Église (Manche), l'une des quarante manifestations à laquelle il prend part chaque année, un peu partout en France.
Dans les hangars qu'il possède dans le hameau de Sérez, à quelques encablures de Chartres, au beau milieu de la Beauce, sont stationnés pas moins de vingt-huit matériels militaires dont dix chars, parmi lesquels un Sherman M4 construit en 1942.
«Il n'en reste pas plus de dix dans le monde», affirme à l'AFP le passionné.
On y trouve aussi deux Sherman M4A1, un M7 Priest Colorado, un M4 105, un Sherman Patton etc.
«J'aime les chars», avoue Christian Dours. «Cela peut paraître étrange et un peu anachronique. Aimer une fleur, un parfum... Oui, on peut le comprendre, mais des chars!
Je ne les aime pas pour le côté arme, mais pour l'histoire qu'ils représentent, pour la puissance qu'ils déploient et pour la mécanique qu'ils renferment», souligne celui qui est à la tête d'un grand groupe de 500 salariés, dans le secteur de la distribution et la réparation de poids lourds, véhicules industriels et utilitaires dans le centre de la France.
«Évidement, ça aide de travailler dans cet univers. Je n'aurais jamais pu assouvir ma passion si j'avais été charcutier», plaisante, avec «respect pour la profession»,
l'homme qui a commencé sa collection, il y a une bonne vingtaine d'années.
«Enfant, vers l'âge de 6/7 ans, j'ai été touché en voyant une photo de mon grand-père, devant chez lui à Chartres, serrant dans ses bras un tout jeune soldat américain,
à côté d'un véhicule militaire half-track qui venait de recevoir une grenade allemande.
En réalité, ce soldat est mort dans les bras de mon père.»
Christian Dours est encore bouleversé lorsqu'il repense à ce moment:
«On leur doit tout à ces gamins américains venus se faire tuer pour notre liberté. A partir de là, j'ai beaucoup lu d'ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale
et j'ai été bercé dans cet univers grâce à mes grands-parents. Ils m'ont emmené sur les plages du débarquement. Je crois que cela m'a conditionné».
Sa première acquisition était somme toute plutôt classique:
«une Jeep achetée à Falaise (Calvados), puis un Dodge en Bretagne.
J'ai acheté mon premier char à un gendarme dans le nord de la France. Il le vendait parce qu'il avait failli se tuer en roulant avec», se souvient-il en riant.
Ses acquisitions ressemblent le plus souvent à des épaves qu'il remet à niveau avec des amis passionnés comme lui, «uniquement avec des pièces d'origine
que je trouve un peu partout dans le monde. Je commence à avoir un bon réseau!»
«En général, j'ai besoin de deux ans pour remettre en état un char», poursuit-il. «Il y a des choses que je fais faire parce que je n'en ai pas les compétences.
Mon but, c'est de transmettre ma collection à mes enfants pour que le souvenir perdure.»
M5 Stuart
Pas question pour autant de créer un musée. «Ce que j'aime, c'est conduire mes chars dans mes champs autour de chez moi (ils consomment environ 420 litres à l'heure),
de les voir défiler durant les commémorations au beau milieu de milliers de personnes, faire monter les gamins et les adultes dedans.
Je les aime vivants. Un musée, c'est statique, c'est la mort»
Christian Dours fournit également les réalisateurs pour des films ayant trait à la Seconde Guerre mondiale :
«Il faut sauver le soldat Ryan», «Diplomatie», «La Maison de Nina»... Il lui reste encore deux chars à terminer de restaurer.
Mais d'ici là, il n'exclut pas d'en acheter d'autres.
Halftrack M16
source
parismatch.fr