Au Sahel, alors que des soldats français tombent pour la défense de pays menacés par le djihadisme, des manifestations désormais quasi quotidiennes accusent la France
de « néocolonialisme » et exigent le départ de l’armée française…
Une telle indécence a conduit le président Macron à « convier » les chefs des cinq États du G5 Sahel à une réunion d’ « éclaircissement » qui se tiendra le 16 décembre à Pau,
base du 5e régiment d’hélicoptères de combat, unité qui vient de subir de lourdes pertes au Mali.
Lors de ce sommet de la dernière chance, trois points devront être abordés :
1) Les accusations de « néocolonialisme » portées contre la France doivent cesser car :
L’armée française ne combat pas au Sahel pour des intérêts économiques, puisque la région totalise moins de 0,25 % du commerce extérieur de la France.
Elle ne combat pas davantage pour son uranium. Sur les 63 000 tonnes extraites de par le monde, le Sahel n’en produit en effet que 2900...
Quant à l’or du Burkina Faso et du Mali, il est extrait par des sociétés canadiennes, australiennes et turques.
Au point de vue économique, le Sahel est donc inexistant pour la France.
La France consacre 0,43 % de son PIB à l’APD (Aide publique au développement), soit un peu plus de 12 milliards d’euros en 2018 (7,8 mds de dons et 4,3 de prêts
dont tout le monde sait qu’ils ne seront jamais remboursés…).
Les trois-quarts le sont à destination du Sahel, soit 9 milliards d’euros directement pris dans la poche des contribuables français.
Soit le prix de trois porte-avions.
Employée en France, cette somme colossale aurait permis de régler définitivement la question du financement des hôpitaux et de la Justice, tout en effaçant la dette de la SNCF… Cependant, paraissant davantage préoccupé par le sort des habitants du Zambèze que par celui de ses compatriotes de la Corrèze, le gouvernement vient de décider,
par oukase, de porter cette APD à 0,55 % du PIB de la France d’ici 2022…
Les Restos du cœur n’auront donc qu’à s’adresser à la générosité publique… cependant que les « porteurs de valises » continueront à parler de « néocolonialisme » !!!
2) L’armée française n’a pas pour vocation de combattre à la place des Africains. C’est ainsi que des dizaines de milliers de Maliens en âge de porter les armes
vivent en France, notamment à Montreuil, « deuxième ville du Mali ».
Touchant des subventions et percevant des allocations généreusement versées par le « néocolonialisme » français, ils laissent nos soldats se faire tuer pour eux… et à leur place.
Le comble est qu’au sein de cette diaspora, des blogs très suivis déversent quotidiennement des tombereaux de haine sur la France et son armée.
S’il veut être crédible, le président Macron devra donc annoncer que les animateurs de ces blogs, ainsi que leurs contributeurs les plus virulents seront expulsés de France
et remis à l’armée malienne pour incorporation éventuelle.
3) Trois questions devront ensuite être posées aux chefs des États du G5 Sahel, plus particulièrement à ceux du Mali et du Burkina Faso, le cas du Tchad étant différent
car l’armée tchadienne a loyalement et efficacement combattu aux côtés de nos forces :
Combattons-nous le même ennemi ? Si oui, vous devez en fournir rapidement la preuve.
- Désirez-vous le maintien d’une présence militaire qui coûte à la France plus d’un million d’euros par jour ?
Si oui, il n’est plus question de tolérer les indécentes manifestations antifrançaises qui se déroulent à Bamako et à Ouagadougou.
- Quels sont vos buts de guerre ? S’il s’agit du retour à l’état antérieur, quand, adossés à l’ethno-mathématique électorale, vous exploitiez vos minorités ethniques
(Touareg et Peul), ce qui a provoqué la guerre actuelle, alors, votre combat n’est pas le nôtre.
Les guerres du Sahel ont en effet des causes historiques, politiques et anthropologiques.
Quant à l’actuel islamisme, il est d’abord la surinfection de plaies ethno-raciales que les responsables politiques des pays du Sahel refusent de fermer.
Barkhane ne peut évidemment le faire à leur place, sa présence n’ayant qu’un but : éviter la désintégration régionale.
Bernard Lugan