Sous les bombardements russes et sans aucun moyen de s’échapper, les étudiants étrangers piégés à Sumy sont de plus en plus désespérés.
Au moins 1 700 étudiants étrangers sont pris au piège dans la ville de Sumy, dans le nord-est de l’Ukraine, alors que les bombardements de l’armée russe se poursuivent
pour un dixième jour après que les couloirs humanitaires ne se soient pas matérialisés.
Shivangi Shibu, une étudiante en médecine indienne de 25 ans, a été réveillée dans son auberge universitaire à l’aube samedi par de fortes explosions.
« Si je devais décrire ma journée, je dis-le regardé avec le bruit des missiles ou des bombes à 5 heures du matin, puis nous entendrions des combats de rue, des coups de feu.
Nous courions tous vers le bunker en panique. Et puis encore vers 10h [nous avons entendu] une autre bombe », a raconté l’étudiant.
« Nous sommes effrayés et épuisés mentalement », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il y avait environ 700 étudiants indiens bloqués dans la ville.
Jusqu’à présent, les étudiants comptaient sur les réserves de nourriture de l’auberge, ainsi que sur les stocks de l’université, mais l’eau a été coupée dans la ville pendant trois jours,
les obligeant à faire fondre la neige pour boire et cuisiner.
Sumy se trouve à environ 48 km de la frontière avec la Russie – c’était l’une des premières villes à être attaquée par les forces russes après que le président Vladimir Poutine
ait ordonné l’invasion de l’Ukraine le 24 février. Jusqu’à présent, les combats ont principalement eu lieu à la périphérie de la ville, mais on craint que les troupes russes
n’avancent bientôt dans le centre.
« Nous sommes vraiment démoralisés, tout le monde veut rentrer chez nous », a déclaré Precious Ogunbayo, un étudiant en médecine nigérian de 21 ans, à Al Jazeera.
« Nous continuons à demander de l’aide, mais cela ne vient pas du tout », a-t-elle ajouté.
Les combats font rage a Sumy
Environ 400 étudiants nigérians sont actuellement à Sumy, le deuxième plus grand groupe d’étudiants étrangers après les Indiens.
Les autres étudiants comprennent des citoyens du Ghana, du Rwanda, du Turkménistan, de jordanie et de Palestine.
Comme beaucoup d’autres, Ogunbayo a tenté de fuir la ville, mais les chauffeurs de taxi ou de bus ont facturé jusqu’à 400 dollars par personne alors qu’ils circulaient encore.
« Il faudrait avoir de la chance pour trouver un conducteur qui connaît le chemin et qui est prêt à risquer sa vie », a déclaré Ogunbayo, ajoutant que
certains qui ont tenté de s’échapper avec leur propre voiture ont été abattus et sont retournés à Sumy.
Lors d’une deuxième série de pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne jeudi, les deux parties sont parvenues à un accord de cessez-le-feu
pour créer des couloirs humanitaires afin d’évacuer les civils de plusieurs villes du pays, dont Sumy.
Mais le premier couloir qui devait permettre le départ d’environ 200 000 civils de la ville portuaire méridionale de Marioupol et de 15 000 de Volnovakha, dans l’est de l’Ukraine,
s’est effondré samedi alors que Kiev accusait la Russie de reprendre les bombardements intensifs.
Moscou a affirmé avoir respecté le cessez-le-feu et a allégué que les forces ukrainiennes avaient tiré sur des positions russes.
Des étudiants se cachent dans un bunker de la ville de Sumy après que des sirènes ont été averties des bombardements .
Tatyana Mayboroda, qui travaillait à l’Université d’État de Sumy et qui est maintenant coordinatrice des étudiants internationaux aidant à l’effort d’évacuation,
a déclaré que sans cessez-le-feu, tout mouvement est impossible.
« Il y a des combats et des bombardements dans presque toutes les directions », a-t-elle dit. Jeudi, le département militaire de l’université a été touché par l’artillerie russe
alors que la ville a sombré dans une panne d’électricité de près de 24 heures après que des avions russes ont frappé la centrale thermique de la région.
Deux ponts clés, l’un au sud qui relie Kharkiv et l’autre qui mène à Kiev ont été détruits, a expliqué Mayboroda, ajoutant que la jonction de la gare de Konotop,
qui relie tous les trains à destination et en provenance de Sumy, a été endommagée et occupée par l’armée russe.
« Nous avons besoin que cette évacuation soit réglée le plus rapidement possible... La situation devient de plus en plus désespérée », a-t-elle déclaré,
ajoutant que les ambassades du Nigeria, du Ghana, de l’Inde, de la Jordanie et de la Tanzanie, entre autres, travaillent en étroite collaboration sur le front diplomatique
pour ouvrir un couloir humanitaire.
Bataille de Konotop
Plus de 10 000 étudiants indiens ont été évacués d’Ukraine au cours de la semaine dernière, y compris de la ville assiégée de Kharkiv, a annoncé samedi l’ambassade de l’Inde
à Kiev dans un communiqué, mais aucun de Sumy.
L’ambassade a toutefois assuré qu’elle « ne ménagera aucun effort dans nos efforts pour assurer l’évacuation en toute sécurité des étudiants indiens » dans la ville du nord-est.
« Je vous exhorte à faire preuve de plus de patience et de patience afin que nous puissions assurer votre sécurité », a-t-il ajouté.
Al Jazeera a tenté de joindre le porte-parole du ministère nigérian des Affaires étrangères pour un commentaire sur la situation des étudiants à Sumy,
mais n’a jusqu’à présent pas reçu de réponse.
SOURCE: AL JAZEERA
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Dim 6 Mar - 1:47
