Le Furutaka est le premier croiseur lourd, armé de canons de 203 mm, d'un déplacement de l'ordre 8 000 tonnes, construit pour la Marine impériale japonaise,
respectant les stipulations du Traité de Washington de 1922.
Mis en service en 1926, modernisé dans les années 1930, il a fait partie de la 6e Division de Croiseurs, et a connu une activité opérationnelle importante au début de la guerre
du Pacifique.
Le Furutaka a été commandé aux Chantiers navals Mitsubishi de Nagasaki en juin 1922, mis sur cale le 5 décembre 1922, lancé le 25 février 1925.
Son déplacement a atteint 8 000 tonnes, mais la vitesse maximale prévue a été atteinte. Il a été armé le 31 mars 1926, et affecté à la 4e Division de Croiseurs,
qui devait rassembler les croiseurs de la classe Furutaka.
Lorsque le traité naval de Londres de 1930 a figé la construction de croiseurs qu'il venait de définir comme croiseurs « lourds » la Marine impériale japonaise a entrepris
un programme de modernisation de ses croiseurs « lourds ».
Une première refonte de la classe Furutaka intervint dans les années 1930-1931.
L'artillerie secondaire de 76,2 mm a été démontée et remplacée par 4 affûts simples de 120 mm, dont l'approvisionnement était opéré
par des mécanismes électro-hydrauliques.
Pour les installations d'aviation, la plate-forme sur la tourelle no 4 a été remplacée par une catapulte, et les installations, en matière de communication
et de contrôle de tir, mises à niveau.
Une modernisation plus poussée a eu lieu en 1937-1939, sur le Furutaka, à la suite de son sister-ship, le Kako.
La principale modification a été de le doter de trois tourelles doubles, à la place des six tourelles simples de 200 mm 1 GÔ (Mark I),
comme cela avait été fait dès la construction, pour la classe Aoba.
Comme la production des canons de 203 mm, du modèle 2 GÔ (Mark II)9, mis en place à partir de 1931 sur les croiseurs lourds japonais, ne permettait pas d'en équiper,
comme prévu, la classe Furutaka, il fut décidé de réaléser au calibre de 203 mm des tubes de 200 mm qui avaient été remplacés en provenance des croiseurs Haguro
et Ashigara de la classe Myōkō.
Les nouvelles tourelles étaient du type E2, apparemment semblables aux tourelles E de la classe Takao, mais intérieurement très proches des tourelles de type C,
installées sur la classe Aoba, avec une élévation maximale de 55°.
Pour la Défense Contre Avions rapprochée, quatre affûts doubles de canons antiaériens de 25 mm Type 96 automatiques, ont été installés, qui étaient dérivés
de matériels Hotchkiss français et qui seront le principal matériel anti-aérien à courte portée de la Marine impériale japonaise.
Les six groupes de deux tubes lance-torpilles Long Lance fixes, installés sur le pont du milieu, dans la coque, ont été remplacés par deux plates-formes quadruples
orientables installées sur le pont principal, malgré les réticences du vice-amiral Hiraga.
Les machines ont été modernisées, les douze chaudières dont deux mixtes mazout-charbon, ont été remplacées par dix chaudières toutes au mazout,
et la puissance développée a atteint 105 000 ch. Comme le déplacement a été accru de plus de 500 tonnes, pour éviter une augmentation du tirant d'eau,
des bulges ont été installés qui ont amélioré la protection sous-marine.
Service
Au début de la guerre du Pacifique, les croiseurs des classes Furutaka et Aoba formaient la 6e Division de Croiseurs, aux ordres du contre-amiral Goto,
qui avait sa marque sur l'Aoba. Ils ont participé en décembre 1941, à l'occupation de Guam, et à l'attaque de l'île de Wake.
Fin janvier 1942, ils ont participé à la couverture de l'occupation de Rabaul en Nouvelle-Bretagne et Kavieng en Nouvelle-Irlande.
En mars, ils couvrent les débarquements japonais, à Lae et Salamaua, sur la côte nord-est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Buka, et Kieta sur l'île de Bougainville
et aux îlots Shortland, et en avril sur les îles de l'Amirauté.
Le croiseur Furutaka a participe à la bataille de la mer de Corail, et devant Guadalcanal, d'août à octobre 1942.
La fin du Furutaka a la bataille du Cap Espérance
La mise en service d'un terrain d'aviation proche de Lunga Point auquel les Américains ont donné le nom d'Henderson, leur a donné la supériorité aérienne sur zone de jour,
et a contraint les Japonais à renforcer leurs forces principalement de nuit, ce qui a été connu sous le nom de “Tokyo Express”.
Ainsi, dans la nuit du 11 au 12 octobre 1942, les trois croiseurs restants de la 6e Division de Croiseurs, aux ordres du contre amiral Goto
devaient aller bombarder Henderson Field, en même temps qu'un convoi de six destroyers et deux transports d'hydravions devait renforcer les troupes à terre.
Mais les forces japonaises avaient été repérées.
Dans le même temps, un convoi américain, venant de Nouvelle-Calédonie, approchait, escorté des croiseurs lourds USS Salt Lake City et San Francisco
et des grands croiseurs légers USS Boise et Helena, aux ordres du contre amiral Scott.
Au large du Cap Espérance, à l'extrémité nord-ouest de Guadalcanal, l'escadre américaine, prévenue par des avions de reconnaissance, a repéré au radar l'escadre japonaise,
et lui a « barré le T », vers 2 h 30.
L'amiral Goto, après avoir donné l'ordre de faire demi-tour, a été tué, dès le début de l'engagement, sur la passerelle de l'Aoba, qui a été sérieusement endommagé
par le feu du croiseur USS Helena.
Le Furutaka, aux prises avec des destroyers américains, a été sérieusement endommagé par une torpille de l'USS Duncan, qui lui a noyé la salle de machines avant,
tandis que le Kinugasa engageait l'USS Salt Lake City et endommageait l'USS Boise.
Au total, les rapports indiquent qu’environ 90 obus ont frappé l IJN Furutaka, bloquant la tourelle numéro 3 en place et déclenchant plusieurs incendies
qui ont fourni des points de visée faciles pour les Américains.
À 23h54, une torpille a frappé le côté bâbord et a inondé la salle des machines avant à l’arrière des cheminees.
Le Furutaka est gravement touche à 0h40 le 12, le drapeau de bataille a été abaissé et l’ordre a été donné d’abandonner le navire.
Il a finalement coulé à 2h28 avec la perte de 33 hommes tués et 225 portés disparus.
Le capitaine Araki et 517 survivants ont été sauvés des eaux du détroit d’Ironbottom par les destroyers Hatsuyuki, Murakumo et Shirayuki.
115 autres membres d’équipage sont faits prisonniers par les forces américaines.
Le croiseur Furutaka se trouve actuellement à environ 1400 mètres sous la surface de la mer, au nord-ouest de l’île de Savo.