On n a plus a se casser la tete avec le zero carbone,la nature va se charger de remettre les pendules a zero...
L'un des phénomènes océaniques le plus important pour le climat – l'Amoc, qui englobe le fameux Gulf Stream – serait sur le point de s'effondrer,
selon un article paru mardi dans la revue Nature.
La disparition de ce système de courants marins aurait des conséquences catastrophiques pour l'humanité.
Mais ces nouvelles prévisions d'un effondrement avant la fin de ce siècle restent controversées.
En 2004, le film catastrophe "Le jour d’après" dépeignait un monde devenu difficilement vivable à cause des transformations liées aux changements climatiques.
Son réalisateur Roland Emmerich prenait comme point de départ de son scénario catastrophe l’effondrement d’un phénomène océanique et climatique au nom abscons :
la "circulation de retournement" ou "Atlantic meridional overturning circulation" en anglais (Amoc).
Un phénomène crucial – dont fait partie le célèbre Gulf stream – qui fait remonter de l’eau chaude de l’équateur vers le nord de l’Atlantique et joue un rôle de thermostat
pour les températures un peu partout sur Terre.
Il se pourrait que ce "Jour d’après" cinématographique ne soit plus si éloigné que cela dans la réalité.
Du moins à en croire une étude parue mardi 26 juillet dans le très prestigieux magazine Nature et qui fait depuis l’objet d’intenses débats scientifiques.
Cet article peut, en effet, sembler très alarmiste : il assure qu’en raison du réchauffement climatique la fin de l’Amoc pourrait être imminente,
et se produire dès 2024 dans le pire scénario envisagé par les deux climatologues danois qui l’ont rédigé.
"95 % de certitude" d'un effondrement avant 2100
Les hypothèses moins catastrophiques ne sont pas beaucoup plus rassurantes.
Ces climatologues sont convaincus "à 95 % que cet effondrement aura lieu à un moment entre 2025 et 2095.
La date la plus probable est 2057, soit dans 34 ans", affirme un communiqué du Niels Bohr Institute de l’Université de Copenhague,
où travaillent les auteurs de cette étude.
C’est bien plus tôt et radical que les prévisions des experts du Giec, qui n’envisage pas d’effondrement de ce phénomène dans les 100 prochaines années,
souligne la chaîne américaine CNN.
"Cela fait vraiment peur, et nous ne ferions pas ce genre de prédiction à la légère", assure à CNN Peter Ditlevsen, l’un des auteurs de cette étude.
Pour comprendre l’enjeu de cet article scientifique, il faut garder à l’esprit que "l’effondrement de l’Amoc est considéré comme l’un des principaux points de basculement
du réchauffement climatique avec de profonds effets pour l’humanité", rappelle Andrew Watson, directeur du groupe de recherche atmosphérique
et maritime de l’université d’Exeter.
La circulation de retournement est un système complexe de courants, souvent comparé à un immense tapis roulant.
Il transporte l’eau chaude de l’équateur vers l’Atlantique nord où les courants refroidissent.
L’eau devient alors plus lourde et dense, et s’enfonce jusqu’aux profondeurs de l’océan où des courants contraires la ramènent vers le sud.
Cette eau chaude permet, notamment, d’avoir des hivers plus doux dans l’hémisphère nord et ces courants ont aussi un impact important sur le fonctionnement des moussons
et la puissance de certains événements climatiques extrêmes comme les ouragans.
Hivers plus froids au nord, fin des pluies au Sahel
Si l’Amoc cessait de fonctionner – c’est-à-dire qu’il n’y aurait plus ce mouvement d’eau chaude qui remonte au nord et d’eau froide qui descend vers le sud
– les conséquences seraient brutales. Les hivers deviendraient beaucoup plus froids au nord, et des régions entières, notamment en Afrique de l’ouest ou en Inde,
risqueraient d’être presque entièrement privées de précipitations.