Legende ou pas ?

Char 756M « Kalapács » (Panzerkampfwagen Sd.Kfz 756(r)/KV-1B modifié).

contexte :

Le KV-1 a été le gagnant sans méfiance d’un contrat soviétique pour un nouveau char lourd destiné à remplacer le char lourd multi-tourelles T-35A obsolète.
Le char KV a battu le SMK et le T-100 pour passer à la production de masse.
Immédiatement avant l’invasion de l’URSS en juin 1941, environ 508 chars KV-1 étaient en service dans l’Armée rouge.

Le KV-1 a été une mauvaise surprise pour l’avancée des Allemands en juin 1941, en raison de son excellente protection blindée.
Le KV-1 a rapidement acquis une réputation redoutable sur le champ de bataille, étant capable de résister aux tirs à bout portant
des canons antichars standard de 37 mm déployés par l’Allemagne.
De nombreux KV-1 sont revenus du combat parsemés de bosses et d’entailles dues à des ricochets qui n’avaient pas réussi à pénétrer son blindage.
Cependant, les KV-1 ont eu peu d’impact sur les combats réels pendant les mois de l’opération Barbarossa, à l’exception d’un petit nombre d’engagements.
Une mauvaise formation de l’équipage, un soutien logistique médiocre et un commandement et un contrôle ineptes signifiaient que les chars soviétiques,
y compris le puissant KV-1, étaient déployés en petits paquets qui étaient facilement avalés et éliminés par les unités allemandes mieux organisées.






Le char KV-1 pesait 45 tonnes et était propulsé par le moteur V2K de 660 ch.
La suspension était la première utilisation soviétique des barres de torsion, et elle se composait de six roues de route, d’une roue motrice,
d’une grande roue folle avant et de trois rouleaux de retour.
Le char avait un équipage de cinq personnes. Les ingénieurs soviétiques ont constamment mis à jour le char et, entre 1941 et 1942,
le blindage a été épaissi de 90 mm à 200 mm par endroits.
La puissance de feu a également été améliorée, passant du canon F-32 de 76,2 mm de calibre 30,2 au canon Zis-5 de 76,2 mm de calibre 42,5.
Le canon F-32 pouvait pénétrer 50 mm de blindage à 1 000 m, tandis que le canon Zis-5 pouvait pénétrer 60 mm de blindage à la même portée.
En 1942, cela a fait du canon une menace importante pour la plupart des chars allemands.
Cependant, le canon était similaire à celui du char moyen T-34, qui était beaucoup plus mobile et beaucoup moins cher à construire.

Lorsque la Wehrmacht a rencontré le KV-1 pour la première fois, elle a été horrifiée et très impressionnée par sa capacité à encaisser des tirs extrêmes
de la part des principaux chars et canons antichars allemands de l’époque.
Contrairement à la croyance populaire, il n’y a eu qu’une poignée de chars KV-1 qui ont été mis au service des Allemands.
Les chars capturés étaient connus sous le nom de « Beutepanzer » ou chars trophées.

En 1941, les Allemands avaient un système de catégorisation pour les unités capturées à l’ennemi, c’était un numéro « Ebeuten ».
Le numéro des chars KV de tous les sous-types était « E I ». L’écrasante majorité de ces chars ont été soit démontés sur le bord de la route,
soit renvoyés au Reich pour des musées ou des essais.
Cependant, il y avait quelques chars KV mis au service de la Wehrmacht.

Les premiers Beutepanzer KV-1 connus, connus dans le système de numérotation allemand sous le nom de Pz.KpfW KV-1a 753 (r) (r = Russie)
ont été déployés à l’automne 1941.
Les changements allemands ont été minimes, la plupart des Beutepanzer KV-1 conservant la radio et l’équipement soviétiques d’origine,
cependant, de temps en temps, des radios et des ensembles d’outils allemands ont été publiés.
Les acquisitions allemandes les plus intéressantes furent les deux chars OKV-1 mis en service.
L’usine Kirov à Leningrad avait fabriqué six prototypes de chars KV lance-flammes, avec une unité de flammes dans la coque.
Tous ont été utilisés au combat, et deux ont ensuite été enrôlés dans le service de la Wehrmacht après leur capture.

Entre 1941 et 1943, l’armée allemande s’est probablement occupée de milliers de chars KV perdus, dont peut-être plusieurs centaines ont été capturés en état de marche.
On pense cependant que moins de 50 chars KV-1 ont été mis au service des Allemands.
Une multitude de facteurs peuvent expliquer cela, du manque de pièces de rechange à l’excès de confiance des Allemands dans leurs propres chars,
en passant par la doctrine idéologique qui considérait tout ce qui est fabriqué par une race slave comme inférieur.

Néanmoins, un petit nombre de KV-1 sélectionnés a été converti pour des essais sur le terrain à l’avant, et afin de développer un modèle standardisé.
Ce modèle spécifique a été appelé le Sd.Kfz 756(r) et basé sur le modèle KV-1B de 1942, fabriqué à l’usine 100 de Tcheliabinsk (ChTZ).
Il était équipé d’un blindage appliqué sur le nez et sur la plaque de glacis, ce qui augmentait le blindage jusqu’à 200 mm d’épaisseur par endroits.
Il était équipé d’une tourelle légère en fonte.
Parfois, ce modèle portait également une tourelle moulée lourde ou soudée simplifiée.
L’armement standard est resté le même, soit le canon ZiS-5 de 76 mm. Les travaux de construction ont été effectués par le bataillon de maintenance
du Panzer Regiment 204 de la 22nd Panzer Division.





La modification la plus radicale a été la modification apportée à l’armement principal.
Le canon soviétique original de 76 mm ZiS-5 a été retiré pour faire place au 7,5 cm KwK 40 L/43 de l’Allemagne.
Ce canon est dérivé du 7,5 cm PaK 40, un canon antichar remorqué entré en service en 1942.
En 1942-43, le canon a également été monté sur le principal char moyen allemand, le Panzerkampfwagen IV, remplaçant l’obusier à canon court de 7,5 cm KwK 37.
Il s’agissait d’une arme mortelle, avec une large gamme de types de munitions, notamment l’armoror percing capped ballistic cap (APCBC),
l’armor-percing composite rigid (APCR) et le high-explosive anti-tank (HEAT).
L’APCBC était son obus le plus meurtrier, avec une vitesse initiale de 990 m/s, capable de percer 80 mm de blindage à 2 000 m.
À cette époque, le 7,5 cm KwK L/43 était un canon rare, car seulement 135 Panzers en étaient équipés, et probablement les armes utilisées pour la conversion
du Sd.Kfz 756(r) ont été récupérées sur d’autres chars qui avaient été irrémédiablement endommagés au combat, mais ont conservé un canon fonctionnel.
Avec cette modification, le Sd.Kfz 756(r) a été conçu comme un véhicule « anti-KV » ou « anti-T-34 ».
Le canon de 76 mm des Soviétiques ne pouvait pas pénétrer l’avant d’un KV-1 standard (sans blindage de 200 mm) ou d’un T-34 à 1000 m,
mais le 7,5 cm allemand pouvait gérer les deux.
Mettre ce canon sur un châssis que le 76 mm ne pouvait pas pénétrer s’avérerait mortel pour tout véhicule soviétique qui lui faisait face.


Panzerkampfwagen KV-1B 756(r) (KV-1 with 7.5cm KwK 40)




Bien que le canon ZiS ait été retiré, le mantelet a été conservé.
Le nouveau canon fut posté à travers la brèche du Vide en premier et monté en position, avec sa mitrailleuse coaxiale MG 34.
On ne sait pas quelles modifications internes ont eu lieu concernant l’emplacement des tourillons et des engrenages d’élévation/dépression,
car ni le véhicule ni aucun dessin de construction n’ont survécu.

Étant le canon le plus puissant, le KwK 40 était plus grand dans la brèche que le ZiS.
L’obus de 7,5 cm était 100 mm plus long que l’obus de 76 mm du ZiS, ce qui signifie que la brèche était également plus longue de 100 mm,
et que beaucoup moins d’obus (78 contre 114) pouvaient être stockés.
La longueur du recul aurait également été plus longue, ce qui signifiait qu’il y avait encore moins d’espace derrière le canon,
et la tourelle du KV-1 n’était pas très spacieuse, malgré l’énorme volume du char.

Cependant, des modifications mineures ont également été apportées à la tourelle.
La coupole du commandant récupérée d’un Panzer III ou d’un Panzer IV a été ajoutée au sommet de la tourelle, mais elle n’a pas été ajoutée au-dessus de la trappe
du commandant d’origine à l’arrière de la tourelle. Un nouveau trou a été percé dans le toit vers l’avant droit de la tourelle,
et la coupole a été ajoutée au-dessus. Cette coupole offrait au commandant une bien meilleure visibilité, lui permettant de repérer les cibles,
de naviguer sur le terrain et d’observer plus facilement les unités alliées.
Sur la gauche, un filtre à air protégé a été ajouté, une autre pièce standard allemande.





Au moins un Sd.Kfz 756(r)s a été utilisé par les forces allemandes sur le front de l’Est et a participé activement à Koursk, même si les détails du déploiement
restent obscurs. Cependant, les tests ont dû être couronnés de succès, car le Sd.Kfz 756(r) était normalisé.
Il n’a cependant pas été adopté par l’armée allemande, car la doctrine allemande ne permettait pas au KV-1 d’être un panzer standard dans ses propres rangs.
Au lieu de cela, des kits de conversion complets ont été produits en nombre limité pour les forces alliées.

Les Allemands avaient déjà un certain nombre d’exemplaires capturés dans leur arsenal dont ils étaient plus que disposés à se séparer.
Dans ce contexte, la Hongrie est devenue le plus grand opérateur du Sd.Kfz 756(r).
Environ 25 kits de conversion ont été livrés à l’Institut de technologie militaire de l’armée hongroise (HTI) et à l’usine DIMÁVAG,
où des KV-1 de différents standards, tous deux capturés par les forces hongroises, mais principalement livrés depuis l’Allemagne, ont été réorganisés entre la fin de 1943
et l’été 1944.
La seule adaptation locale a été l’utilisation de mitrailleuses hongroises de 8 mm Gebauer 34/40.M au lieu d’armes soviétiques ou allemandes.

Au sein de l’armée royale hongroise, le char était connu sous le nom de 756M « Kalapács » (= Marteau) et servait aux côtés de véhicules plus faibles et obsolètes
comme le char moyen indigène 40M « Turán », les Panzer 38(t) légers livrés d’Allemagne ou le char léger 38M « Toldi ».
Le nombre total de conversions reste incertain, mais moins de vingt (probablement seulement une douzaine) chars modifiés ont atteint les unités de première ligne.
Les 756M ont principalement servi dans la défense de Budapest à la fin de 1943 et, après sa chute, dans la défense du protectorat de Bohême et de Moravie.


Maquette representant le 756M « Kalapács »
Il n y a aucune photo de ces chars connus a ce jour....d ou l interrogation de leur existence...







L’approvisionnement en coques de KV-1 utilisables pour les conversions n’était cependant pas fiable, et les ressources pour les modifications étaient rares,
de sorte que la production du 756M était plutôt erratique, même si la puissance de feu et le blindage du 756M étaient absolument nécessaires.
La Hongrie a également travaillé sur un char lourd indigène au potentiel prometteur, le 44M « Tas », mais il n’a pas dépassé le stade de la maquette
et seulement deux ont été partiellement construits jusqu’en août 1944.
Avec l’avancée de l’Armée rouge en Hongrie, le projet a finalement été abandonné.

L’Allemagne, afin de remédier à la situation, a fourni à l’armée hongroise en 1944 les chars lourds dont elle avait besoin pour combattre les T-34 soviétiques
et les types plus lourds/nouveaux, sous la forme d’un petit nombre des célèbres chars Tigre, même s’il s’agissait plutôt d’un geste symbolique.

En service allemand, le Tigre malgré sa puissance de feu et son blindage lourd, s’est avéré techniquement complexe, et donc peu fiable et coûteux à construire
et à entretenir, de sorte que le Tiger original a été rapidement remplacé par le Tiger II plus sophistiqué et les chars moyens et lourds de la série E.
Les anciens Tigres allemands, qui avaient déjà servi sur le front de l’Est, ont progressivement remplacé les 756M restants et d’autres KV-1 capturés en service en Hongrie.

Au début de l’année 1945, aucun 756M hongrois n’est encore opérationnel.








Spécifications:

Équipage : Cinq (commandant, tireur, chargeur, pilote, radio-opérateur/mitrailleur de coque)
Poids : 45 tonnes
Longueur : 7,70 m, avec canon tourné vers l’avant
Coque de 6,75 m uniquement
Largeur : 3,32 m
Hauteur : 2,81 m
Suspension : Barre de torsion

Blindage
30 à 90 mm

Performance:
Vitesse maximale sur route : 38 km/h
Vitesse hors route : 24 km/h
Portée opérationnelle : 200 km sur route
Puissance/poids : 13 ch/tonne

Moteur:
1× Modèle V2 Moteur diesel V12, 600 ch (400 kW)

Armement:
Canon 1× 7,5 cm KwK 40 L/43 avec 78 obus
2-3× mitrailleuses Gebauer 34/40.M de 8 mm avec un total de 3.000 cartouches


source
flickr.com

Citation :

Le canon soviétique original de 76 mm ZiS-5 a été retiré pour faire place au 7,5 cm KwK 40 L/43 de l’Allemagne.

Tourelle plus exigue sur le soviet, mais suffisamment de place quand même.
Comme d'hab, c'est bon pour les "alliés"...

Peinture et marquages d apres le concepteur de la maquette :

La peinture est assez colorée - inspirée des chars de référence hongrois et du Turan II exposé au musée des chars Kubinka en Russie.
Normalement, les chars hongrois vers 1943/44 étaient peints dans un vert olive foncé avec des stries de brun rouge et de sable ajouté,
mais ce schéma plus intégral a également été utilisé.

Les croix blanches hongroises ont été rayées à partir d’une feuille de décalcomanies noire et blanche générique (TL Modellbau),
parce que je voulais des marquages surdimensionnés pour éviter les incidents de tir ami.
La ligne blanche autour du sommet de la tourelle est une marque que j’ai trouvée sur une photo d’un T-34 hongrois capturé.
Les codes tactiques proviennent d’un kit IGB Turan II (les « plaques d’immatriculation » et les symboles d’unité à l’avant et à l’arrière)
et d’une feuille Zvezda IS-2 (le « 348 » blanc sur les côtés de la tourelle) - ceux-ci sont un peu atypiques,
car les chars hongrois ne portaient qu’un seul code tactique individuel à l’arrière de la tourelle.
Mais à cause du support de mitrailleuse orienté vers l’arrière, cela ne fonctionne pas correctement sur le KV-1, alors j’ai opté pour une solution différente.

Après un brossage à sec avec une perceuse kaki et gris clair, le modèle a été scellé avec un vernis acrylique mat, et après l’assemblage final,
j’ai également ajouté des pigments minéraux pour simuler la poussière, en particulier autour des zones inférieures.

Un projet assez simple, mais le résultat semble bon.
Le camouflage vif est inhabituel pour un KV-1 (d’une certaine manière, il a l’air un peu japonisant ?), et les marquages hongrois ajoutent à ce look exotique.

Citation :

Le camouflage vif est inhabituel pour un KV-1 (d’une certaine manière, il a l’air un peu japonisant ?), et les marquages hongrois ajoutent à ce look exotique.

Pas banal, certes...