carbone14 Feldmarshall
Nombre de messages : 27264 Age : 71 Localisation : Magyarország Date d'inscription : 04/03/2016
| Sujet: La résistante Madeleine Riffaud Ven 8 Nov - 18:49 | |
| La résistante Madeleine Riffaud est décédée à l’âge de 100 ans.Madeleine Riffaud s'est éteinte à l'âge de 100 ans. Elle était probablement la dernière survivante à avoir participé à la Résistance. LP/Bastien Moignoux:copyright: Bastien MoignouxEn juillet 1944, âgée de 19 ans à peine, Madeleine Riffaud abat de deux balles dans la tête un militaire allemand sur le pont de Solférino, en plein cœur de Paris. Un geste de résistance qui lui vaudra des jours de torture dans les bas-fonds de la rue des Saussaies, au siège de la Gestapo. « Rainer », son nom de code, ne pipera mot. Condamnée à mort, elle parvient à s’échapper du « convoi des 57 000 », dernier convoi de déportés politiques parti de Paris pour Buchenwald et Ravensbrück.Ce mercredi, « Rainer » s’est éteinte. Madelaine Riffaud est décédé à l’âge de 100 ans, a annoncé son éditeur Dupuis, confirmant une information du quotidien L’Humanité pour lequel elle fut correspondante de guerre. « Elle s’est éteinte ce matin, paisiblement dans son lit, entourée de ses proches », précise le communiqué. Elle était probablement la dernière survivante à avoir participé à la Résistance.L’ancienne combattante pour la Libération de Paris, multidécorée pour ses faits d’armes, était devenue le protagoniste et la coscénariste d’une bande dessinée dont le premier tome, « la Rose dégoupillée », est paru il y a trois ans.Cible d’un attentat en AlgérieLe 23 août 2024, jour de ses 100 ans, elle avait publié le troisième et dernier tome de « Madeleine, résistante » (éd. Dupuis), ses mémoires de guerre en bande dessinée, où elle livrait ce qu’elle n’avait « jamais » voulu dire avant. Et elle en avait, des choses à dire. Madeleine Riffaud a eu mille vies : résistante, torturée et condamnée à mort par la Gestapo, puis poétesse, écrivain, correspondante de guerre…Femme, mineure et tuberculeuse, Madeleine Riffaud désespère de ne pas pouvoir être enrôlée dans l’armée régulière pour poursuivre le combat. Grâce à Éluard, qui repère son talent d’écriture et ses poèmes, elle commence une carrière de journaliste. D’abord dans Ce Soir, dirigé par Louis Aragon, puis dans La Vie ouvrière, hebdomadaire de la CGT. Madeleine couvre les grèves nationales de 1947 et celles des mineurs de 1948. Et devient l’amie de Picasso, Vercors...En 1954, elle part au Viêt-Nam pour surveiller la bonne application des accords de Genève. Elle se marie avec le poète Nguyên Đình Thi. En 1957, Madeleine intègre le quotidien L’Humanité pour couvrir la guerre d’Algérie. Dans ses articles, elle dénonce les rafles qui ont lieu à Paris, la torture des opposants algériens rue des Saussaies, dans les mêmes locaux où elle a été torturée en 1944, le massacre du 17 octobre 1961.Elle se rend régulièrement en Algérie, souvent clandestinement pour échapper à l’OAS (Organisation de l’armée secrète) qui l’a condamnée à mort. En 1962, de passage à Oran, elle est victime d’un attentat : un camion militaire percute frontalement sa voiture. Lourdement blessée, elle passe plusieurs mois à l’hôpital. Puis elle retournera au Viêt-Nam, pendant plusieurs semaines dans les maquis, jusqu’à la fin du conflit en 1973.Victime d’escroquerie à la fin de sa vieL’an dernier, l’héroïne était revenue dans l’actualité pour une triste affaire d’escroquerie dont elle a été victime. Infirme, Madeleine Riffaud avait confié ses soins depuis 2011 à Myriam B., une aide à domicile. Cette dernière était soupçonnée de s’être copieusement servie sur les comptes de la nonagénaire, détournant plus de 140 000 euros.Reconnue coupable, Myriam B. a été condamnée en janvier dernier à huit mois de prison avec sursis, 8 000 euros d’amende et 5 000 euros pour le préjudice moral. La sexagénaire a eu en outre l’interdiction d’exercer le métier d’aide à domicile pendant deux ans.Depuis bien des années, Madeleine voyait ses capacités physiques lui échapper. Sa vue, notamment, lui faisait de plus en plus défaut : malvoyante depuis la guerre d’Algérie lorsqu’elle a perdu l’usage de son œil gauche, l’ex-reporter de guerre ne distinguait plus que des ombres depuis 2011.Malvoyante, mais loin d’être aveugle. « Femme étonnante de lucidité sur le monde comme il ne va pas, nourrie par son expérience de vie, redoutant d’être récupérée par les uns ou par les autres, ce qui ne manquera pas d’arriver néanmoins », soulignent ses collaborateurs des éditions Dupuis, dans un texte en son hommage. « Quelle femme drôle enfin, avec un formidable talent de conteuse doublé d’un sens aigu de la formule. »On lui devait au moins cet hommage.j'avais vu, à la télé, plusieurs reportages sur elle, elle parlait bien et avec parfois une point d'humour. Que de souffrances dans sa jeunesse. | |
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vania Modo-Felfgendarme
Nombre de messages : 28837 Date d'inscription : 30/07/2008
| Sujet: Re: La résistante Madeleine Riffaud Sam 9 Nov - 10:26 | |
| - Citation :
- Reconnue coupable, Myriam B. a été condamnée en janvier dernier à huit mois de prison avec sursis, 8 000 euros d’amende et 5 000 euros pour le préjudice moral. La sexagénaire a eu en outre l’interdiction d’exercer le métier d’aide à domicile pendant deux ans.
Peu cher payé vu le préjudice moral et la lâcheté de l'acte. Madeleine Ruffaud a été vue plein de fois dans des reportages interviews lors des 60 ans du débarquement, de la libération de Paris, et de la capitulation Nazie. Très pertinente, avec de l'humour, toujours à raconter plein d'anecdotes... Je pensais qu'elle nous avait quittés depuis longtemps... | |
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