Directive du Generaloberst Erich Hoepner, le 2 mai 1941 :
"La guerre contre l'URSS est un élement essentiel de la lutte du peuple allemand pour son existence.
C'est le vieux combat des Germains contre les Slaves, la défense de la culture européenne contre la marée moscovito-asiatique, le bouclier contre le Judéo-Bolchevisme.
Ce conflit a pour but la ruine de la Russie actuelle et doit etre conduit avec une brutalité sans précédent.
La préparation et l'exécution de chaque bateille doivent etre menées avec une volonté de fer pour aboutir à la destruction complète, impitoyable de l'ennemi.
Aucune pitié ne devra, en particulier, se manifester à l'égard des agents du système russo-bolchevique d'aujourd'hui."
(Il n'est pas sans intéret de rappeler que le général Hoepner a participé, au cours de l'été 1938, au complot organisé par Beck contre Hitler
et qu'on le retrouvera dans la conjuration du 20 juillet 1944).
Moins d'un moi avant le début de la campagne Adolf Hitler déclare :
"Barbarossa est un coup de poker, comme tout en ce bas monde.
Si j'échoue, tout sera fini de toute façon.
Si je réussis, j'aurai crée une situation qui forcera probablement la Grande-Bretagne à faire la paix."
"Le début d'une guerre ressemble tjrs à l'ouverture d'une porte dans une pièce plongée dans l'obscurité.
On ne sait jamais ce qui s'y cache."
(A la veille de l'offensive, le forces soviétiques sont évaluées à 220 divisions, 5000 chars, 5000 avions de conception le plus souvent ancienne.
Le général Marcks, à l'origine du plan Barberousse, est convaincu que l'avance allemande sera suffisamment rapide pour que l'URSS
ne puisse faire appel à ses 8 à 10 millions de mobilisables.
Le plan pourra etre exécuté dans un delai de neuf à dix-sept semaines).
Franz Halder (Generaloberst) le 8 juillet 1941 :
"On peut dire, que la tache de détruire le gros des forces soviétiques, à l'est de Dvina et du Dniepr a été, dans l'ensemble, accompli.
D'après les déclarations d'un général fait prisonnier, il semble que les forces soviétiques, àl'est de Dvina et du Dniepr,
n'ont pas la cohésion suffisante pour s'opposer à l'avancedes troupes allemandes.
Il n'est pas exagéré de dire que la campagne de Russie a été gagnée en quinze jours.
Tout n'est naturellement pas terminé.
L'immensité du théatre d'opérations, un résistance tenace qui sera poursuivie par tous les moyens exigeront encore plusieurs semaines."
Le 4 aout en présence de von Bock et de Hoth, Hitler se livre devant Guderian à une déclaration plutot surprenante:
"Si j'avais su que les chiffres de chars russes que vous avez cités dans votre ouvrage (Achtung Panzer) correspondaient à la réalité, je n'aurais - je crois -
pas commencé cette guerre."
Franz Halder (Generaloberst) le 11 aout 1941 :
"La situation montre de plus en plus clairement que nous avons sous-estimé la puissance colossale de la Russie.
Une Russie qui s'est minutieusement préparée à la guerre avec toute la rigueure d'un pays totalitaire.
Cette constatation est valable tant en ce qui concerne l'organisation que l'économie, les transports et les divisions d'infanterie.
Nous en avons déja identifié 360.
Ces divisions ne sont comparables aux notre ni par l'armement, ni par l'équipement ni par l'instruction, et sont dans l'ensemble médiocrement commandées.
Elles n'en existent pas moins et quand on en détruit une douzaine, les Russes en remettent le meme nombre sur pied."
Le 25 aout, lors de la visite de Mussolini à Rastenburg, Hitler se montre fraichement pessimiste.
"Pour la première fois depuis le début de la guerre, l'Abwehr n'a pas fonctionné.
On ne m'a pas révélé que la Russie dispose d'une armée parfaitement équipée sous tous les rapports, formée pour la plus grande partie
d'hommes fanatisés, qui, malgrés l'hétérogénéité des rangs, se battent avec un acharnement aveugle.
Dans son ensemble l'armée bolchevique peut etre considérée comme formée de deux grandes masses:
l'une prédominante constituée par des paysans qui combattent avec une inconscience barbare,
les seconds entrainés par le fanatisme mystique du communisme."
Le 23 aout, Devant les chefs de l'OKH et malgrès les avertissements de Brauchitsch, Guderian, à une question du Fuhrer,
ose aborder le problème de Moscou. Hitler écoute avec la plus grande attention, mais reste inébranlable.
"Mes généraux ne comprennent rien à l'aspect économique de la guerre, tranche t'il. Les ressources de l'Ukraine sont indispensables à la poursuite du conflit.
L'occupation des rives de la mer noire et de la Crimée garantira la sécurité des pétroles de Roumanie.
L'offensive vers le sud s'impose."
Après l'encerclement puis la capture de 700 000 prisonniers, 1242 engins blindés et plus de 5400 canons.
Le général Jodl ne peut s'empecher de s"exclamer : "La guerre est gagnée."
Guderian, hiver 1941-1942 :
"Il faut avoir vu, pendant cet abominable hiver, l'immensité russe ensevelie sous la neige à perte de vue et balayée par les vents
glacés qui effacent tout sur leur passage, après avoir marché et conduits pendant des heures à travers le no man's land, pour n'aboutir qu'à un abri médiocre,
avec des hommes insuffisamment couverts et à demi affamés, et avoir réalisé quel contraste il y avait entre nos soldats et les Sibériens bien nourris,
chaudement vetus et parfaitement équipés pour se battre en plein hiver, il faut avoir vu tout cela pour se permettre de juger les evenements."