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 Tentative de paix de l Allemagne en 1916.

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naga
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MessageSujet: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeVen 6 Jan - 2:27

Aux États-Unis, la journée des Vétérans s’est déroulée courant novembre, un jour férié qui au départ, sous le nom d’Armistice Day, célébrait la fin de la première guerre mondiale,
que l’on appelait à l’époque Grande Guerre ; c’était il y a plus d’un siècle.
L’association des Amis de la bibliothèque de Palo Alto organise une vente de livre chaque mois, qui vient de reprendre après presque deux années de fermetures pour cause de Covid.
J’y assiste en général, et y trouve pour une bouchée de pain des ouvrages qui attirent mon attention.
Il y a quelques semaines, j’ai acheté pour un quarter un exemplaire de l’ouvrage d’Adam Hochschild en date de 2011, universellement applaudi, To End All Wars
[Pour Mettre Fin à Toutes les Guerres, NdT], son récit du mouvement anti-guerre britannique durant la première guerre mondiale, sur lequel j’avais lu des critiques très favorables
dans le Times et dans d’autres journaux au moment de sa parution initiale.
La connaissance que j’avais de cette époque était relativement maigre et faible, et j’ai donc passé deux jours à lire cet ouvrage.

Hochschild semble être un chercheur et un écrivain de talent, et a sans doute mérité les éloges que les érudits les plus en vue ont produit en évaluant son livre,
et il a produit un récit des plus intéressants au sujet des hommes et femmes qui organisèrent et dirigèrent le puissant mouvement anti-guerre au Royaume-Uni,
mais qui n’en fut pas moins étouffé lorsqu’il s’opposa à la boucherie permanente qui se produisait dans les tranchées.
De nombreuses personnes furent mises sous les verrous du fait de leurs contestations, parmi lesquelles Keir Hardie, le fondateur de ce qui allait devenir le parti travailliste,
ainsi que Bertrand Russell, le brillant philosophe des mathématiques et futur lauréat du prix Nobel.

Le soutien envers la guerre divisa en son cœur le mouvement militant des suffragettes et d’importantes familles politiques se coupèrent également profondément en deux,
et l’on vit la sœur aînée du commandant en chef britannique des soldats déployés en France se faire l’un des plus éminents soutiens la campagne pour la paix.
Quelques années plus tôt, E.D. Morel, éminent journaliste d’investigation britannique, était célébré comme un héros international pour avoir révélé les horreurs du Congo belge,
mais voici qu’il était détenu derrière les barreaux pour ses écrits contre la guerre, et subissait un traitement tellement brutal qu’il en perdit la santé pour de bon
et mourut à l’âge de 51 ans, quelques années après la fin de la guerre.

Conformément à mes attentes, j’ai découvert une mine d’informations sur une période que je ne connaissais qu’à la marge, et je ne vois aucune raison de douter de la pertinence
de celle-ci, y compris au sujet des références brèves mais surprenantes au sujet de crimes de guerre à grande échelle commis par l’Allemagne en Belgique occupée.
J’étais très heureux de combler ces trous dans mes connaissances.
Mais sur la fin de ce que Hochschild trouve à dire au sujet de l’année 1916, il souligne que contrairement à la Grande-Bretagne, il n’existait absolument aucun mouvement opposé
à la guerre dans la plupart des autres pays, Allemagne comprise.

Comme il l’indique en page 217 :
Les deux côtés étaient résolus à se battre jusqu’au bout, et à présent, avec deux années de guerre, si une personnalité en vue s’engageait à soutenir des pourparlers de paix,
cela était considéré comme proche de la trahison.

À la lecture de cette phrase, je me suis pincé pour m’assurer que je ne rêvais pas. Hochschild ne pouvait pas ignorer qu’à ce stade précis de l’histoire, le gouvernement allemand
avait proposé publiquement des négociations de paix internationales sans prérequis, dans le but de mettre fin à la guerre, ce qui suggérait que le massacre à grande échelle
et inutile fût arrêté, peut-être sur la base du statu quo précédent.
Les Allemands venaient de remporter plusieurs grandes victoires, avaient infligé des pertes colossales aux Alliés dans la Bataille de la Somme
et avaient totalement fait sortir la Roumanie de la guerre. Aussi, forts de leurs succès militaires, ils soulignaient qu’ils recherchaient la paix, non pas par faiblesse,
mais sur la base de leur force. Malheureusement, les Alliés rejetèrent catégoriquement cette ouverture de paix, déclarant que l’offre formulée par l’Allemagne
ressemblait à une défaite, et réaffirmant leur détermination à remporter une victoire totale comprenant d’importantes prises territoriales.

Il s’en est suivi que des millions de personnes sont mortes sans raison au cours des deux années qui suivirent, et quelques mois plus tard, début 1917, le gouvernement tsariste
de Russie s’effondra, ce qui permit aux Bolcheviques de prendre le pouvoir, un virage qui porta à des conséquences néfastes à long terme.

Je ne me souviens pas avoir jamais lu la moindre discussion au sujet des propositions de paix allemandes et de leur rejet dans le traitement superficiel
qui est fait sur la première guerre mondiale par les ouvrages de lycée ou d’université, si bien qu’au départ je n’étais pas non plus au courant de cela.
Mais vers l’an 2000, j’avais lancé un projet numérique visant à digitaliser la quasi-totalité des archives passées d’un grand nombre des magazines d’opinion étasuniens
les plus en vue, et j’ai eu la surprise ce faisant de constater que tous les gros titres de la fin 1916 décrivaient l’offre de paix, et en lisant quelques articles,
j’ai découvert un épisode important de l’histoire que j’avais manqué jusqu’alors.

Par exemple, le 23 décembre 1916, l’article d’ouverture du Literary Digest, un magazine de premier plan étasunien, parut sous le titre « Les propositions de paix allemandes«  
et durant plusieurs semaines, avant et après cette date, de nombreux autres articles de ce journal, ainsi que dans the Nation, the New Republic,
et diverses autres publications, couvrirent ce même sujet.
Que mes manuels scolaires aient pu manquer de faire mention de ces faits était une chose, mais Hochschild, un auteur et historien primé, ne pouvait de toute évidence
pas avoir raté ces faits, pour avoir consacré une partie de ses recherches pour écrire son ouvrage sur les mouvements de paix durant la première guerre mondiale.
Je trouvai difficile à croire qu’il n’ait pas du tout conscience de ces événements centraux, et je supposai qu’il allait les discuter au sein du chapitre suivant,
mais lorsque j’ai refermé la dernière page des 450 qui composent son ouvrage, je constatai qu’aucune mention d’aucune sorte n’en était faite dans ce livre.

À ce stade, j’ai décidé de confirmer mes souvenirs en pratiquant quelques recherches Google sur le sujet, et j’eus la surprise de ne trouver que fort peu d’éléments
à cet égard sur Internet. J’ai alors consulté l’article Wikipédia couvrant la première guerre mondiale, comptant presque 40 000 mots et comprenant quasiment 500 références,
mais celui-ci ne comportait qu’une seule phrase sur les propositions de paix allemandes qui auraient pu mettre fin aux combats et épargner des millions de vies.
Heureusement, cette brève mention contenait un lien vers un bref article paru en 2018 dans le Washington Post sous la plume de deux historiens professionnels,
dont le récit correspondait tout à fait à ce que j’avais compris des faits.
La Grande Guerre prit fin le 11 novembre 1918, et leur article était paru exactement cent ans après cette journée.
Donc, apparemment, il avait fallu attendre le centenaire de la fin de la guerre pour amener nos médias dominants à couvrir un tant soit peu cette histoire quasiment oubliée.


Déléguées manifestant lors de la Conférence de la Paix de 1915 à la Haye.

Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Zzzz4815


Dernière édition par naga le Ven 6 Jan - 2:39, édité 1 fois
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naga
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeVen 6 Jan - 2:36

Si une paix négociée avait mis fin aux massacres de la guerre deux années après son ouverture, l’impact sur l’histoire du monde aurait de toute évidence été considérable,
et ce pas uniquement du fait que la moitié des morts auraient été évités. Tous les pays européens étaient entrés en guerre début août 1914 avec pour idée bien ancrée
que le conflit serait bref, et allait déboucher « avant que les feuilles tombent des arbres » sur la victoire d’un camp sur l’autre.
Loin de cela, les changements qui s’étaient cumulés en matière de technologie militaire, et l’équilibre des forces entre les deux alliances rivales avaient produit
l’impasse de la guerre des tranchées, surtout à l’Ouest, où des millions d’hommes mouraient sans avancer ou reculer d’un pouce sur le terrain.
Si les combats avaient cessé en 1916 sans qu’aucun des deux camps n’en sortît vainqueur, il est certain que les lourdes pertes induites par un conflit totalement stérile
auraient modéré le mode de gouvernement de tous les États européens d’importance, auraient fortement découragé les acrobaties qui avaient débouché sur cette calamité,
et auraient contribué à éviter sa répétition.
De nombreuses personnes marquent 1914 comme point haut de l’optimisme de la Civilisation Occidentale, et avec l’impact modérateur de deux années de guerre désastreuse,
et de millions de morts qui auraient pu être évités, ce point haut aurait pu se stabiliser en plateau pour une très longue période.

Au lieu de cela, les conséquences de la poursuite de la guerre ont été totalement désastreuses pour toute l’Europe et pour une grande partie du monde.
Des millions de morts supplémentaires furent comptés, et les conditions difficiles de la guerre contribuèrent sans doute à la diffusion de l’épidémie de Grippe Espagnole en 1918,
qui s’abattit sur le monde entier, et balaya pas moins de 50 millions de vie.
Les défaites terribles subies par la Russie en 1917 portèrent les Bolcheviques au pouvoir, débouchèrent sur une longue guerre civile qui tua des millions de personnes en plus,
suivie par un conflit global qui s’étala sur trois générations contre le communisme soviétique, auquel on peut sans se tromper imputer des dizaines de millions de morts civiles.

Les conditions extrêmement punitives imposées en 1919 par le Traité de Versailles à l’Allemagne impériale amenèrent en fin de compte à l’effondrement
de la République de Weimar et à un second tour de guerre mondiale, bien pire encore que la première, impliquant l’Allemagne nazie et la Russie soviétique,
une catastrophe qui ravagea une grande partie de l’Europe et multiplia considérablement le nombre de victimes de la seule Grande Guerre.

Malgré le fait que les Alliés aient à l’époque farouchement dénoncé ce qu’ils appelaient parfois la dangereuse « Offensive de Paix allemande » de la fin 1916,
il me semblait évident que le monde aurait été un endroit bien plus sûr si ces propositions n’avaient pas été rejetées.

Par curiosité, j’ai posé des questions à plusieurs personnes bien informées et faisant référence, en leur demandant ce qu’ils savaient des propositions de paix allemandes avortées,
et leurs réponses ont été des plus intéressantes.
Un universitaire conventionnel, qui avait écrit plusieurs ouvrages sur des sujets traitant de la Première Guerre Mondiale, se montra quelque peu surpris du fait que
Hochschild n’eût pas conscience de ces éléments, mais indiqua que les tendances académiques depuis les années 1960 s’étaient orientées dans une direction très hostile
à l’Allemagne impériale, et que par conséquent la couverture de ces éléments historiques, qui plaisaient dans le sens contraire à cette mode, avaient été minimisés
durant le demi-siècle qui suivit, voire plus longtemps.

Dans le même temps, aucune des personnes profanes que j’ai contactées sur le sujet n’avaient jamais entendu parler des tentatives de paix de 1916,
et la plupart se montrèrent choquées par ce récit, à l’exception notable de Kevin Barrett, dont l’émission en podcast Truth Jihad avait déjà exposé divers invités controversés
qui avaient discuté de ce sujet au fil des années, en faisant parfois mention de machinations historiques plus vastes et moins plausibles.

La manière dont ces faits apparemment indéniables — les propositions de paix de 1916 — ont été gommés de toute discussion publique est vraiment des plus remarquables,
et j’ai peu à peu découvert que Hochschild était loin d’être le seul auteur à n’en faire strictement aucune mention.


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vania
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeVen 6 Jan - 9:26

Citation :
Aussi, forts de leurs succès militaires, ils soulignaient qu’ils recherchaient la paix, non pas par faiblesse,
mais sur la base de leur force
Inédit... Shocked scratch
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naga
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeVen 6 Jan - 13:11

Prenons le cas de Niall Ferguson, un historien de haut niveau né en Grande-Bretagne, et œuvrant au sein des universités de Harvard et de Stanford,
qui s’était fait connaître au départ avec sa publication de The Pity of War en 1999, une ré-analyse très hétérodoxe de la Première Guerre Mondiale débouchant
sur diverses conclusions controversées.
Entre autres positions, Ferguson a carrément affirmé que les Britanniques auraient dû rester hors du conflit, ce qui aurait débouché sur une victoire allemande rapide et éclatante,
établi une hégémonie politique et économique de l’Allemagne sur l’Europe continentale. Mais cela n’aurait fait qu’avancer de trois générations la création de l’Union européenne,
en évitant les dizaines de millions de morts inutiles provoquées par les deux guerres mondiales, sans parler des conséquences mondiales de la Révolution bolchevique. 1

Quoique Ferguson se montre volontairement provocateur dans le récit qu’il fait des événements, je ne me suis souvenu d’aucune mention spécifique des propositions de paix de 1916
à la lecture de son livre que j’avais pratiquée quelques années plus tôt, et je suis revenu sur ce livre, ce qui a confirmé mes souvenirs ; quoique son introduction
comprît presque une page entière de scénarios de type « Et Si? » et discutât de nombreuses « réalités alternatives » dans la suite de l’ouvrage.
De fait, quelques années auparavant, il avait fait paraître Virtual History, un assemblage d’une bonne dizaine d’essais écrits par des universitaires professionnels,
examinant les conséquences si l’histoire avait pris un tournant différent à divers points clés, parmi lesquelles une victoire allemande pour la première guerre mondiale,
mais cet ouvrage ne faisant lui non plus aucune mention d’une possible paix négociée en 1916.

Un ouvrage encore plus long, d’un type similaire, judicieusement nommé « Et Si?« est paru en 2001, publié par l’historien Robert Cowley, et reste lui aussi tout aussi silencieux
à ce sujet. Le livre s’étale sur plus de 800 pages, dont plus de 90 sont consacrées à sept scénarios alternatifs couvrant la Première Guerre Mondiale, mais la possibilité d’une paix
en 1916 n’apparaît nulle part, alors qu’il s’agit de l’un des éléments « Et Si » les plus évidents et les plus importants.

Les récits détaillés de l’histoire dominante semblaient tout aussi silencieux à cet égard.
En 1970, A.J.P. Taylor, le réputé historien britannique, a publié English History, 1914-1945, qui s’étale sur presque 900 pages, dont presque un quart sont consacrées
à la Première Guerre Mondiale ; mais aucune mention n’y est faite des propositions de paix allemandes de 1916, et la possibilité même que les Allemands pussent accepter
une paix sur base d’un compromis est écarté en à peine quelques phrases et une note de bas de page.
L’ouvrage de John Keegan, paru en 1999 sous le titre The First World War comporte 475 pages et ne fait lui non plus aucune mention de ces propositions.
Je n’ai certes pas lu l’ensemble des textes historiques standards, loin s’en faut, mais je pense que ces deux exemples constituent un assez bon échantillonnage
de la littérature historique, et expliquent sans doute la totale ignorance manifestée par Hochschild sur le sujet, puisque Ferguson et d’autres auteurs distingués ont fait preuve
avant lui de la même carence.

Le sujet ne semble pas non plus avoir été couvert par des études plus spécialisées, même lorsqu’il aurait pu y prendre un rôle d’importance.
Il y a quelques années, j’ai lu le récit produit en 2017 par Sean McMeekin The Russian Revolution, une reconstruction remarquable et méticuleuse des circonstances complexes
et fortuites qui ont débouché sur la chute du régime tsariste en 1917, et le triomphe des Bolcheviques de Lénine qui a suivi.

Le prologue en est consacré au meurtre de Grigory Raspoutine, le guérisseur religieux qui exerça une influence considérable sur le Tsar et sa famille,
et qui, en dépit du fait qu’il n’occupât aucun poste officiel, constitua probablement de nombreuses années durant le troisième personnage en matière d’influence
sur l’Empire russe.
En outre, son décès en décembre 1916, aux mains d’un groupe de conspirateurs qui comprenait de hauts-membres de l’élite russe, semble avoir constitué un facteur
de déstabilisation important pour le régime, et a débouché après quelques mois à peine sur son effondrement par la Révolution de février.

Raspoutine avait entretenu pendant longtemps des doutes quant à la poursuite de cette guerre onéreuse menée contre l’Allemagne, et cela constitue l’une des raisons centrales
de son assassinat ; de fait, la crainte de voir le colossal allié russe manquer à l’alliance contre l’Allemagne amena des membres des Renseignements britanniques
à contribuer à cet assassinat.
Après des mois de complots visant à ôter la vie à Raspoutine, il finit par tomber le 20 décembre, au moment précis où la très publique « offensive de paix » de l’Allemagne
attirait une attention considérable ; et bien que l’auteur ne relie pas directement ces deux événements, l’agenda apparaît comme très propice à mettre en doute
une pure coïncidence. Ainsi, il se peut fort bien que les actions désespérées menées par les Alliés pour bloquer tout soutien à la paix proposée par les Allemands
aient contribué à déclencher la Révolution russe.

D’évidence, une fin anticipée de la Grande Guerre aurait constitué un événement d’une importance colossale, et les tentatives allemandes de 1916 pour assurer la paix
furent bel et bien traitées comme ayant ce potentiel dans la couverture médiatique de l’époque.
Mais l’Allemagne finit par perdre la guerre, et le récit officiel qui s’ensuivit fit porter la catastrophe pour l’Europe par le militarisme incessant de l’Allemagne,
si bien que les propositions de paix allemandes devinrent un élément discordant et soulevant des questions troublantes sur le récit global qui est fait de la période.
Par conséquent, on a, durant le siècle qui a suivi, simplement éludé ces faits, et si je n’étais pas allé regarder ces titres de presse de l’année 1916,
je n’en aurais sans doute jamais pris connaissance.

De fait, après que j’ai fait simplement mention de cette histoire intéressante sur mon site internet, un ou deux commentateurs ont vertement réfuté mes affirmations,
en déversant le récit officiel selon lequel les Allemands s’étaient opposés à toute paix négociée raisonnable, sans expliquer pourquoi tous les récits médiatiques de l’époque
avaient affirmé l’exact opposé. Selon ces critiques, le puissant establishment allemand aurait certainement opposé son veto à de telles propositions,
et j’ai décidé de voir si je pouvais trouver des éléments plus forts pour conforter ma position, au-delà d’un éditorial paru dans le Post un siècle après
par deux universitaires obscurs et en début de carrière.

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naga
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeVen 6 Jan - 13:15

À ma très grande surprise, j’ai découvert que l’année dernière, un ouvrage consacré aux chances ratées de conclure la paix en 1916 avait paru ;
il semble qu’il s’agisse du seul et unique ouvrage en langue anglaise consacré à ce sujet d’importance.
Qui plus est, l’auteur de The Road Less Traveled est Philip Zelikow, bien connu pour avoir occupé le poste de directeur de la Commission sur le 11 septembre 2001,
une personnalité qui est donc tout à fait dans les bonnes grâces de l’establishment dominant.
Vers la fin de son Introduction, il explique avoir travaillé par intermittence sur ce projet depuis plus d’une dizaine d’années.

Bien que le texte principal couvre moins de 300 pages, son récit des événements semble direct et convainquant, s’appuie massivement sur des archives historiques
et des journaux personnels, et établit fermement le même récit historique que celui que j’avais entrevu au départ en consultant ces anciennes publications.
Ses recherches complètes dévoilent de nombreux éléments additionnels, et mettent au jour un récit radicalement différent de celui qui a été présenté durant des décennies
de traitements trompeurs. Et malgré un « révisionnisme » apparemment tellement controversé, son ouvrage a reçu des éloges notables de la part d’érudits universitaires,
et a fait l’objet de critiques favorables dans des publications aussi influentes que Foreign Affairs, the Nation Interest et Foreign Policy,
mais comme le livre n’avait retenu l’attention d’aucun des journaux que je consulte, je n’en avais pas pris connaissance.

Le récit prodigué par Zelikow est véritablement fascinant, surtout au vu du fait qu’il est resté presque totalement caché aux yeux du public durant plus d’un siècle.

Quoique des éléments influents, parmi lesquels son conseiller politique le plus proche, voulussent que les États-Unis entrassent en guerre aux côtés des Alliés,
le président Woodrow Wilson avait longtemps espéré pouvoir assurer une médiation de nature à mettre fin au conflit, à l’image de l’action de son prédécesseur, Theodore Roosevelt,
qui avait ainsi mis fin à la guerre russo-japonaise, ce qui lui avait valu pour couronnement de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 1906.

Au cours des deux premières années de combat, aucune des parties n’avait répondu favorablement à ceux qui aspiraient en leur sein à la paix, mais au mois d’août 1916,
les circonstances changèrent, et bien que les dirigeants britanniques finirent par continuer de tenter leur chance sur le champ de bataille, le gouvernement allemand
qui connaissait les mêmes conflits avait accepté secrètement l’offre formulée par Wilson de présider une conférence de paix en tant que médiateur.
Au vu des terribles pertes en vies humaines déjà subies par les deux côtés, on estimait largement qu’une fois démarrées des négociations de paix, il était fort peu probable que
les combats reprissent jamais. Et avec un alignement de Wilson, de la plus grande partie des dirigeants allemands, et d’une grande partie du Cabinet britannique prêts
pour la paix, les perspectives apparaissaient véritablement excellentes, surtout au vu du fait que la survie des Alliés dépendait lourdement des livraisons
et finances en provenance des États-Unis.

En dépit du fait que toutes les pièces du puzzle semblassent prêtes à s’emboîter, les opportunités furent ratées à plusieurs reprises au cours des cinq longs mois qui suivirent.
Un facteur d’importance résidait dans l’extrême difficulté des communications, les Britanniques ayant coupé le câble du télégraphe transatlantique de l’Allemagne
au début de la guerre, ce qui signifiait que les communications allemandes avec Wilson, et même avec l’ambassadeur d’Allemagne,
devaient prendre des voies détournées suivant divers pays neutres et en passant par l’Amérique Latine avant de parvenir chiffrées à Washington DC des jours,
voire des semaines après leur émission.

Autre facteur crucial, le fait que Wilson ne disposait pas du personnel requis pouvant transcrire ses grandes idées en propositions politiques sérieuses.
Contrairement aux grands pays européens, les États-Unis ne disposaient guère d’infrastructure administrative, et Wilson écrivait en grande partie lui-même ses discours,
et son secrétaire d’État était un avocat sans expérience diplomatique, qui tenait surtout lieu de secrétaire intelligent. Son seul conseiller proche était le colonel Edward House,
un riche dilettante texan qui entretenait souvent des points de vue excentriques, et qui soutenait tellement les Britanniques qu’il apparut parfois saboter à dessein
les tentatives de paix.
Wilson lui-même, après tout une carrière académique, avait accédé à la Maison-Blanche par surprise en 1913 après une brève expérience de deux années comme
Gouverneur du New Jersey, si bien qu’il ne disposait guère d’expérience en matière politique ou en matière de diplomatie internationale.
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeVen 6 Jan - 15:22

Si tout ça avait pu être évité, si et si et si ! A l'époque les grandes familles envoyaient leurs soldats se battre, c'était noble. La chair à canon était gratuite. Et comme dit la WWI déboucha sur la WWII. Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeMar 10 Jan - 2:45

Aussi, quoique le gouvernement allemand répondît favorablement à sa proposition de mener une conférence de paix au mois d’août 1916, Wilson ne parvint pas à saisir
le caractère urgent de cette démarche, et décida de ne rien faire jusqu’aux élections du mois de novembre.
Dans l’intervalle, en Allemagne, les avocats militaires d’une campagne de U-Boots contre les navires étasuniens acheminant des livraisons aux Alliés
menaient de très fortes pressions en faveur de leur stratégie alternative, ce qui assurait une rupture des relations avec les États-Unis.

Après que les Britanniques subirent des pertes colossales lors de leurs attaques dans la Somme, avec presque 20 000 morts rien que le premier jour de cette bataille,
le parti britannique favorable à la paix se renforça, et le gouvernement se prépara à examiner l’offre formulée par Wilson.
L’un des fils du premier ministre H.H. Asquith était mort dans la bataille, un second y avait été blessé, et la proposition formulée par les Allemandes
de rendre la Belgique occupée satisfaisait la plus importante des conditions britanniques.

Puis, à la fin du mois de septembre, le ministre de la guerre David Lloyd George — qui avait été l’un des plus éminents avocats de la proposition de paix étasunienne —
changea subitement d’avis, et déclara que la Grande-Bretagne ne devait jamais accepter de paix négociée, et devait au lieu de cela se montrer prête à se battre
pendant vingt ans si nécessaire pour atteindre une victoire militaire totale, dont tout autre débouché qu’un « knockout » aurait été « impensable ».
Zelikow avance la thèse plausible selon laquelle Lloyd George pensait pouvoir faire usage de son changement de position sur la paix pour s’attirer
le soutien des partisans britanniques de la ligne dure, comme le puissant groupe de presse de Lord Northcliffe, pour prendre la place d’Asquith au poste de premier ministre,
et c’est d’ailleurs exactement ce qui se produisit au cours des deux mois qui suivirent, les avocats de la paix se faisant éjecter du gouvernement.

Malgré les positions mouvantes des Britanniques, Wilson reprit ses tentatives de paix après avoir été réélu, le 7 novembre, pour ne rencontrer qu’une forte opposition
du colonel House, son principal conseiller. Bien que la Grande-Bretagne eût déjà verrouillé son positionnement d’une lutte désespérée contre l’Allemagne en totale dépendance
des livraisons étasuniennes, House se convainquit que si les États-Unis faisaient trop pression en faveur de la paix, les Britanniques allaient déclarer la guerre
contre les États-Unis. Aussi incroyable que cela puisse paraître, House avança de manière répétée face à Wilson et face à d’autres personnes qu’une armée britannique pouvait envahir les États-Unis
en partant du Canada, avec la Royal Navy faisant débarquer des centaines de milliers d’hommes en provenance du Japon, allié des Britanniques,
sur les côtes des États-Unis, s’employant tous ensemble à conquérir les États-Unis.
Bien que ces préoccupations bizarres fussent rejetées, elles contribuèrent au ralentissement opéré par les dirigeants du Département d’État pro-britanniques
vis-à-vis de la proposition de paix du président.

À peu près dans le même temps, l’ambassadeur d’Allemagne se mit à plaider pour que l’Administration Wilson se mît à agir sur le champ,
par crainte de laisser s’échapper l’opportunité de la paix ; Zelikow a titré son chapitre « La Paix est au Sol, en Attente que Quelqu’un la Ramasse ! »,
l’une des phrases les plus ferventes employées par l’envoyé allemand.
Dans le même temps, les dirigeants militaires allemands partisans de la ligne dure exerçaient leurs pressions sans relâche sur le gouvernement pour qu’il abandonnât
ses tentatives de paix et revînt au lieu de cela à la guerre sous-marine à outrance, dont ils affirmaient qu’elle pourrait assurer une victoire rapide dans le conflit.

L’Allemagne et ses alliés, de plus en plus désespérés en raison des retards sans fin qu’avait pris l’initiative du président étasunien, finit par lancer son propre appel inconditionnel
à des pourparlers de paix, le 12 décembre, en espérant que cette action pourrait enfin amener Wilson à agir et à inviter les participants à une conférence de paix à la Haie,
en positionnant le président étasunien comme médiateur.
L’annonce allemande captiva l’attention du monde, et contraignit Wilson à répondre par crainte de se voir éclipsé, et une semaine plus tard, il finit par faire circuler sa propre note
en faveur de la paix, mais comme l’explique Zelikow, celle-ci constitua un « raté », car elle ne comportait aucun détail, et n’invitait de fait pas les parties belligérantes
à participer à une conférence de paix.
Les Alliés rejetèrent ainsi fermement la proposition allemande, la qualifiant de « piège », et purent faire fi de la déclaration de Wilson, puisque celle-ci ne leur demandait
aucune action. Au cours des quelques semaines qui suivirent, l’opportunité de paix s’étiola, et à la fin du mois de janvier, les Allemands annoncèrent qu’ils allaient revenir
à une guerre sous-marine à outrance, ce qui amena Wilson à rompre les relations et à se diriger vers la guerre contre l’Allemagne.
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Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Empty
MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeMar 10 Jan - 2:48

Bien qu’au sein du gouvernement étasunien, des éléments influents aient cherché à obtenir ce résultat dès le départ, Zelikow affirme de façon convaincante que les fautes,
erreurs, et incompréhensions manifestées par Wilson et les autres cherchant également une paix négociée pesèrent sans doute davantage dans la balance
en faveur de ce résultat que les tentatives menées par des personnes qui voulaient activement poursuivre ce résultat.
Son verdict historique sévère envers le président et les partisans de la paix apparaît comme équilibré :

Avec l’échec d’obtenir la paix au moment le plus opportun, nul n’échoua ni ne fit échouer le monde davantage que le président Wilson.
Son échec diplomatique fut le plus colossal de toute l’histoire des États-Unis.

Ainsi, l’un des virages les plus importants du XXème siècle s’est sans doute produit à la fin de l’année 1916, avec l’effondrement tragique d’une tentative de paix
qui avait paru au départ vouée à la réussite, et le récit saisissant qu’en fait Zelikow explique comment et pourquoi cette opportunité a échoué.
Dans tous les cas, l’échec à conclure la paix en 1916 aurait dû devenir le sujet d’un nombre indéfini de romans, de pièces de théâtre et de films, mais au lieu de cela,
le sujet reste de nos jours totalement insoupçonné, même au sein des couches les plus instruites de la population.

Mon premier contact avec une partie de l’histoire oubliée de la Première Guerre Mondiale s’est produit lorsque j’ai remarqué les titres et lu les articles qui avaient été publiés
dans nos publications de premier plan, alors que l’histoire se déroulait.
Une fois les événements importants terminés, et une fois déterminés qui étaient les héros et qui étaient les méchants, une tendance naturelle se fait jour de réinterpréter le passé
à la lumière de ce qui a fini par transpirer, ce qui établit un récit simple qui suit des lignes bien définies. Pour le dire autrement, les gagnants écrivent le plus gros des récits.

Pour cette raison précise, je pense que l’un des ouvrages sur le sujet de la Grande Guerre les moins connus, mais qui présente une valeur inestimable,
a été achevé à la mi-mars 1917, quelques semaines à peine avant l’implication des États-Unis qui devait inévitablement modifier toute analyse à venir.
L’auteur en fut Lothrop Stoddard, qui avait obtenu son doctorat en histoire à Harvard et commençait tout juste une carrière qui allait bientôt l’établir
comme l’un des intellectuels publics les plus influents des États-Unis.
Son ouvrage s’intitule Present-Day Europe et constitue un scrupuleux et impartial passage en revue des politiques menées durant la guerre et de l’histoire récente
de chaque nation individuelle.

Cet ouvrage n’est pas outrageusement long, il s’étend sur moins de 75 000 mots, et on peut facilement le lire en un jour ou deux,
mais il délivre une très riche quantité d’éléments détaillés et contemporains aux événements, dont une grande partie semble avoir été laissée au vestiaire
par l’historiographie qui a suivi, écrite après que le récit officiel fut durci. Qui plus est, comme il l’explique dans sa préface, Stoddard a suivi une ligne rigide,
consistant à ne citer que les personnes natives de chaque pays pour son propre chapitre, les Anglais pour s’exprimer sur l’Angleterre, les Allemands sur l’Allemagne, etc,
ce qui produit une présentation inestimable des sentiments de l’élite et du peuple au sein de chaque nation, chose très utile à quiconque parmi nous
s’emploie à reconstruire la situation plus d’un siècle après les événements.

L’Europe contemporaine
Ses états d’esprit nationaux
Lothrop Stoddard • 1917 • 74 000 Mots

L’ouvrage de Stoddard fut mis sous presse quelques semaines à peine après le rejet final de l’offre de paix allemande, et il n’a pas laissé un projet diplomatique raté,
bien connu de l’ensemble de ses lecteurs, dominer son récit.
Mais quoi que l’auteur ne connût pas l’ensemble des antécédents, il a accordé aux tentatives de paix un traitement raisonnable au sein des chapitres sur la Grande-Bretagne
et sur l’Allemagne, et ajouté des détails intéressants ratés aussi bien par Zelikow que par Hochschild.
Par exemple, dès le mois de juin 1916, plusieurs personnalités éminentes britanniques entretenant des visions très conventionnelles avaient publiquement appelé
à des négociations de paix, y compris dans les pages de the Economist, et leur déclaration avait été soutenue avec emphase par l’éditeur de cette publication influente.
Mais cette rébellion idéologique de haut niveau au sein du média appartenant à l’élite fut rapidement écrasée, et l’éditeur perdit son travail suite à son soutien
à cette cause. Stoddard expliqua par la suite que le rejet allié sans compromis de toutes les offres de paix allemandes avait dès le début de l’année 1917
« incité l’ensemble du peuple allemand à une colère désespérée. »

On trouve un exemple parfait de la valeur colossale des éléments livrés par Stoddard au sein de sa discussion sur les objectifs de guerre, qui livre d’évidence
le contexte nécessaire aux diverses réactions nationales à des négociations de paix rapides, et le contraste est marqué entre ces réactions dans les pays
des deux camps opposés. Les objectifs des Allemands étaient relativement modérés, et ne comportaient quasiment aucune demande d’annexion de nouveaux territoires.
En contraste, les Français étaient résolument engagés à la destruction totale de l’Allemagne en tant qu’objectif premier, un sentiment qui était partagé
de manière quasiment universelle parmi l’ensemble des partis politiques.
Ils considéraient l’Allemagne unifiée créée en 1870 comme un rival trop puissant en Europe, qui devait par conséquent être refragmenté en de multiples États faibles.
Et la France devait non seulement récupérer les provinces perdues de l’Alsace et de la Lorraine, mais elle devait également annexer une grande partie de la Rhénanie,
un territoire qui était allemand depuis mille ans.
Les Britanniques ne tenaient pas une position aussi extrême, mais le plus gros de leur classe politique dirigeante était convaincu que l’Allemagne,
du fait de son statut de compétiteur économique et militaire, devait être paralysée.
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitimeMar 10 Jan - 10:40

Citation :
Stoddard expliqua par la suite que le rejet allié sans compromis de toutes les offres de paix allemandes avait dès le début de l’année 1917 « incité l’ensemble du peuple allemand à une colère désespérée. »
Evidemment.
Les politicards et stratèges alliés n'en étaient plus à quelques centaines de milliers de morts près ... Evil or Very Mad scratch
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MessageSujet: Re: Tentative de paix de l Allemagne en 1916.   Tentative de paix de l Allemagne en 1916. Icon_minitime

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