Abrams de fabrication américaine vs T-90 russe

Alors que le premier lot de chars M1 Abrams de fabrication américaine est arrivé en Ukraine, Sputnik a contacté l’expert militaire Boris Rozhin
pour savoir quel char de combat principal russe peut mettre hors de combat l'«arme miracle » américaine.





La presse américaine a salué la livraison de chars de combat américains à l’Ukraine, affirmant que les Abrams sont parmi les chars les plus sophistiqués au monde
et qu’ils présentent des avantages techniques que de nombreux autres chars ne peuvent égaler. C’est vrai?

Le T-90 russe est un adversaire digne de ce nom pour le char M1 Abrams, selon Boris Rozhin, expert militaire au centre de réflexion Center for Military-Political Journalism.
« Le T-90 a un avantage en termes de maniabilité, c’est-à-dire qu’il est plus capable de traverser des terrains accidentés plus rapidement que l’Abrams »,
a déclaré Rozhin à Sputnik.
« De tous les chars fournis, l’Abrams est le véhicule le plus lourd et est considéré comme plus performant que le Leopard.
Cependant, l’Occident transfère à l’Ukraine des modèles de chars plus anciens et non modifiés.

Quels sont les avantages du T-90 par rapport au M1 Abrams ?
« Aujourd’hui, en Ukraine, nous constatons une utilisation très active du T-90 dans les opérations de combat. Le char est utilisé comme moyen de soutien de l’infanterie,
et le T-90 fonctionne bien. C’est encore difficile à dire comment les Abrams se comporteront dans ce travail », a souligné l’expert militaire.

Rozhin a noté que l’Abrams était largement utilisé pendant les opérations de combat en Irak et en Afghanistan.
Cependant, à l’époque, il n’y avait pas de véhicules aériens sans pilote (UAV) qui chassaient les chars de combat principaux.
On ne sait pas comment les Abrams vont faire face à ce problème, selon l’expert.
« Nous voyons comment la protection du T-90 est améliorée - des visières soudées sont installées, une protection dynamique supplémentaire est installée et le MTO
(compartiment de transmission du moteur) est protégé contre les chocs », a-t-il poursuivi.
« L Abrams a le même problème que le Leopard de fabrication allemande ou le Challenger de fabrication britannique .
Sa faiblesse est la tourelle et, en général, le char est mal protégé contre les attaques [de drones]. Le toit et le compartiment moteur représentent les parties les plus vulnérables
du char. Et l’Abrams à cet égard, bien sûr, est inférieur au T-90 en termes de sécurité.

Le T-90 est plus léger que l’Abrams, plus maniable et adapté au terrain d’Europe de l’Est et au mauvais temps.
De son côté, l’Abrams risque de s’enliser dans la boue, selon Rozhin.
« Récemment, il y a eu une tentative d’utiliser la modification suédoise du Leopard 2 dans la direction de Svatovo », a déclaré l’expert.
« Mais ils se sont tout simplement embourbés, et ils ont ensuite été touchés par des drones. »
Le champ de bataille ukrainien pose un défi aux chars de l’OTAN en automne et en hiver, tandis que pour les T-90, ce n’est pas du tout un problème, selon l’analyste.
De plus, en termes de maniabilité, l’Abrams est inférieur même aux anciens T-64 soviétiques, qui sont en service dans les forces armées ukrainiennes, a-t-il ajouté.

Que se passe-t-il si le T-90 et le M1 Abrams se battent en duel ?
Selon Rozhin, les duels de chars sont rares dans la zone de l’opération militaire spéciale, car les chars sont généralement utilisés pour le soutien de l’infanterie
ou pour l’assaut des bastions ennemis.
« Il y a des épisodes où les chars sont utilisés pour détruire les véhicules blindés ennemis, mais le plus souvent, ils sont utilisés comme arme d’assaut,
c’est-à-dire qu’ils sont utilisés pour attaquer diverses forteresses et casemates sous des tirs directs. »

Cependant, le M1 Abrams a été spécialement conçu en 1972-75 pour combattre les chars soviétiques et autres véhicules de combat blindés.
Après avoir subi un certain nombre d’améliorations, l’Abrams est maintenant équipé d’un canon capable de tirer à la fois des projectiles perforants
et des projectiles cumulatifs. Certaines de ses munitions perforantes ont des têtes en alliage de tungstène et d’autres incorporent uranium appauvri.

En ce qui concerne le T-90 russe, un char de combat principal de troisième génération et successeur du T-72, les fabricants d’armes du pays l’ont également amélioré
au cours des dernières années.
La dernière version est le T-90M « Proryv » (« Percée ») qui est bien protégé contre les munitions conventionnelles, les armes à guidage de précision et les roquettes antichars.
Le char est armé d’un canon à âme lisse de 125 mm de précision améliorée (avec chargeur automatique) et d’une mitrailleuse télécommandée de 12,7 mm.

En outre, le char russe possède également des capacités de perforation de blindage grâce aux munitions 3BM59 Svinets-1 et 3BM60 Svinets-2, selon Rozhin.
Plus tôt cette année, des observateurs militaires russes ont suggéré sur Telegram que des obus perforants de 125 mm 3BM60 « Svinets-2 » avaient été utilisés
contre l’ennemi dans la zone d’une opération militaire spéciale.
Le « Svinets-2 » est un projectile de sous-calibre avec un noyau en carbure de tungstène qui est capable de pénétrer jusqu’à 700 mm de blindage en acier homogène
à une distance de 2 kilomètres.
Selon les experts militaires, la munition peut percer les Leopard de fabrication allemande, les Challenger de fabrication britannique et les Abrams de fabrication américaine.

« En général, cela dépendra de qui a remarqué qui en premier », a résumé Rozhin.
« Parce que, généralement, celui qui a remarqué l’ennemi en premier, gagne.
Il est important de comprendre que le char ne fonctionne pas seul. Il peut fonctionner en conjonction avec les activités de reconnaissance du drone,
qui est censé assurer la surveillance.
Si vous repérez la cible, mais que votre adversaire ne vous voit pas, vous pouvez vous adapter à lui et lui donner une frappe ciblée, après quoi elle ne pourra plus répondre.
Par conséquent, ce sont souvent les questions d’observation et de désignation des cibles qui sont importantes.
Cela ne dépend plus d’un seul char, mais d’une combinaison de facteurs, de la façon dont il interagit avec la reconnaissance tactique et de la façon dont la protection aérienne
est fournie.


Quelles missions Abrams pourrait-il mener dans une zone de conflit ?
Rozhin n’exclut pas que l’armée ukrainienne utilise spécifiquement l’Abrams pour infliger des dommages aux véhicules blindés et aux chars de combat principaux
de la Russie.
« D’après les déclarations du Pentagone, nous voyons qu’ils veulent utiliser Abrams de manière spécialisée.
Pas de la façon dont ils ont essayé d’utiliser les Léopards pour percuter nos défenses.
C’est-à-dire qu’il est fort probable qu’ils utiliseront Abrams sur une base limitée afin d’éviter de grosses pertes et d’obtenir certains résultats.
C’est, encore une fois, peut-être, là où nous avançons, les chars seront utilisés pour les contrer en tant qu’armes antichars mobiles pour combattre nos véhicules blindés »,
a expliqué Rozhin.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit que Washington a fourni d’anciens modèles, a-t-il noté.

« Il est important de comprendre que les États-Unis fournissent en fait à l’Ukraine des chars qui ont été créés sur la base des réalités de la dernière guerre froide »,
a déclaré l’expert. « Les dernières modifications d’Abrams, ils ne les fournissent pas [à l’Ukraine], ils les gardent pour eux-mêmes.
Ces derniers modèles sont dotés d’une meilleure optique, d’une meilleure électronique, d’une sécurité améliorée et d’un blindage supplémentaire en uranium.
Quoi qu’il en soit, un lot total de 31 chars Abrams ne pourra pas changer le statu quo sur le champ de bataille, a conclu l’interlocuteur de Sputnik.


source
sputnikglobe.com

Analyse claire, pas de miracle à attendre ...

La peur des drones...la cage-cope de plus "epaisse"...

T-90 russe avec tourelle surblinde .










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Ca doit pas alléger l'engin tout ça ...