C est une legende des "Rouges" a l epoque.
Le KM est plus fusele
Désigné " KM " par les Russes, l'appareil est connu sous l'appellation générique d'Ekranoplane (littéralement avion de surface).
En réalité, c'est une bonne dizaine d'appareils de masses et tailles différentes qui sont sortis des bureaux d'études Alekseyev de Nijni-Novgorod,
au cours des quarante dernières années.
L'Ekranoplane se présente comme un hybride entre l'avion et l'hydravion. Son principe de sustentation consiste à s'appuyer sur un énorme coussin d'air
d'une dizaine de mètres d'épaisseur.
Un avion au décollage et à l'atterrissage crée naturellement le coussin en question ; d'où parfois le " refus " qu'oppose l'avion à toucher la piste à l'atterrissage.
Sur l'Ekranoplane, ce phénomène dit " d'effet de surface " est amplifié par deux artifices.
L'un, utilisé à basse vitesse, consiste à diriger les gaz d'échappement des moteurs sous la voilure, dont les volets ont préalablement été abaissés,
créant ainsi un " caisson de pression " qui permet d'obtenir un premier niveau de sustentation.
L'autre artifice vise à utiliser les vortex d'extrémité de voilure (les fameux tourbillons marginaux dont on s'efforce de réduire les effets sur un avion classique)
en les renvoyant directement sur la surface de l'eau, leur énergie étant alors convertie en force de pression pour le coussin d'air.
Telle est en tout cas dans ses grandes lignes l'explication que les concepteurs de l'Ekranoplane fournissent sur le principe permettant de créer la sustentation de leur navire volant.
Mais au-delà de ces principes révolutionnaires de sustentation, ce qui fascine, c'est le gigantisme des prototypes sortis des cartons des bureaux d'études du constructeur Alekseyev.
Le monstre de la Caspienne pèse quelque 550 tonnes (soit 150 tonnes de plus que le B-747-400, la plus grosse version du Jumbo-jet) et son fuselage mesure 100 m de long !
Cet appareil qui effectua son premier vol le 18 octobre 1966 est considéré dans l'Union soviétique de l'époque comme un aéronef dont les applications militaires sont évidentes.
Sa vitesse de 600 km/heure, à 3 m au-dessus de l'eau, présentait bien des avantages tactiques pour le transport de matériel d'assaut.
L'appareil, équipé de 10 turboréacteurs (8 installés sur des moignons d'ailes raccordés à la partie supérieure avant du fuselage et 2 flanqués de part et d'autre
d'un pylône central logé légèrement en arrière du cockpit) surprend par sa configuration.
Au cours de ses vols expérimentaux, le KM a démontré, selon son constructeur, l'aptitude de la formule à ne faire apparaître aucune limite de poids et de taille,
pour la construction d'aéronefs s'inspirant de son principe.
C'est du reste la raison pour laquelle, le KM est en réalité un prototype unique destiné à valider une formule, dans la perspective de construire un Ekranoplane
plus gigantesque encore, puisque l'objectif est alors de développer un appareil de 1500 tonnes, de charge utile pouvant voler à 900 km/h !
Alors que les Russes commencent à largement s'ouvrir à l'Occident pour prolonger leurs recherches interrompues faute de crédit, certains spécialistes américains estiment,
même au début des années 90, que l'on peut, sur la base du principe de sustentation de l'Ekranoplane, envisager la construction d'un appareil de 5 000 tonnes.
Cependant" " II est difficile d'imaginer des moteurs suffisamment puissants pour propulser un tel appareil.
5000 tonnes n'est pas réaliste, 1000 tonnes en revanche l'est. " déclare Dimitri Sinitsyne, l'un des compagnons de route d'Alekseyev.
Entre le projet de construire un appareil de l 500 tonnes de charge utile et la visite d'un groupe d'étude américain, trente années ont passé,
amenant les ingénieurs aéronautiques russes à mieux considérer les limites qu'imposent les effets incontournables d'échelle à la construction d'un avion.
En 1980 - sans que l'on en connaisse réellement les raisons - le monstre de la Caspienne disparaît dans un accident.
D'après son constructeur, l'accident serait imputable à une erreur de pilotage.
source
jpcolliat.free.fr