Le sujet est de V2
Au matin du 17, les Allemands arrivèrent à Schönberg et prirent le contrôle du pont sur l'Our menant à St Vith. La batterie Service tenta de se déplacer vers St Vith à travers le village mais fut prise sous un feu nourri. Ceux qui ne furent pas tués furent forcés de se rendre. Quelques uns parvinrent à s'échapper et partirent vers le nord dans l'espoir de rejoindre les lignes américaines. Onze hommes se retrouvèrent aux environs de 15.00 h à proximité de la première maison du petit hameau de Wereth (B), une ferme tenue par Mathias et Maria Langer. Une amie des Langer était également présente dans la maison.
Les hommes, après avoir erré une grande partie de la journée à travers bois dans la neige, étaient gelés, affamés et épuisés. La famille Langer les accueilli et leur donna à manger. Dans cette partie de la Belgique, tous les Américains n'étaient pas partout reçus comme « libérateurs ». En effet, cette région avait fait partie de la Prusse avant la Première Guerre mondiale et après un rattachement de 20 ans à peine à la Belgique, avait été annexée par les Nazis en 1940. Dans cette région frontalière, certains habitants se sentaient encore plus Allemands que Belges. Les gens parlaient allemand et ils avaient été en quelque sorte forcés de devenir citoyens belges lorsque le territoire fut donné à la Belgique au titre de réparations de guerre en 1920. Contrairement au reste de la Belgique, de nombreuses personnes avaient acclamé l'arrivée des Nazis en 1940 et quelques uns encore en décembre 1944 à cause surtout de leurs liens assez étroits avec l'Allemagne. Mathias Langer n'était pas de ceux-là. Au moment où ils recevaient les Américains, il cachait dans son fenil, deux déserteurs de l'armée allemande et il venait d'envoyer son fils aîné à l'intérieur du pays pour échapper à l'enrôlement de force par les Nazis.
Aux alentours de 16.00 h, une patrouille allemande de 4 hommes de la 1. SS Pz Division appartenant au Kampgruppe Knittel (de récentes informations montrent que ces hommes étaient de la 3./SS-Pz AA 1 LSSAH) arriva à Wereth dans une voiture amphibie. Il est certain que les Allemands avaient été informés de la présence des noirs chez les Langer. Lorsque les SS arrivèrent à la ferme, les 11 GI's se rendirent sur le champ, sans résistance. Ils furent obligés de s'asseoir dehors sur le sol détrempé et glacial jusqu'à la tombée de la nuit. Les Allemands les firent alors marcher devant leur véhicule et descendre le chemin. En début de nuit, des coups de fusil retentirent. Le lendemain matin les villageois découvrirent les corps des hommes dans un chemin creux en bordure de prairie. Dans la crainte du retour de l'ennemi, l'endroit étant encore en zone de combat, ils ne touchèrent pas aux corps. La neige alors les recouvrit et ils reposèrent sous ce blanc linceul jusque fin janvier/début février 1945 lorsque les membres du 99th Inf. Div., I&R Platoon arrivèrent sur place. Les corps étaient gelés et n'avaient pas été touchés depuis le massacre. Le rapport officiel nota que les hommes avaient été brutalisés : ils avaient les jambes brisées, des coups de baïonnettes sur la tête et certains avaient même les doigts coupés. Il apparaissait même clairement qu'un des hommes avait essayé de faire un bandage à l'un de ses infortunés camarades. Le photographe officiel de l'armée compléta le dossier par des photos qui mettent bien en évidence la brutalité du massacre