Jean Mabire, est né le 8 février 1927 à Paris d'une famille originaire du
Calvados. Il fait ses études secondaires au Collège Stanislas de Paris où il obtient un baccalauréat philo-lettres, puis entre à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art.
Il débute sa carrière en 1949, en créant la revue régionaliste Viking, qu'il dirigera jusqu'en 1955.
Il effectue son service militaire d’octobre 1950 à octobre 1951, à l’École des troupes aéroportées à Pau où il obtient son brevet de parachutiste. Aspirant au 1er Bataillon parachutiste de choc à Montauban, il en sort sous-lieutenant de réserve.
En 1954, il fonde un atelier d’art graphique, "Les imagiers normands", qui produira surtout des dépliants touristiques.
Il est rappelé en octobre 1958 pour un an en Algérie, au Centre d’entraînement à la Guerre subversive, à Philippeville, où il est affecté au 12e Bataillon chasseurs alpins. Il est démobilisé en octobre 1959 comme capitaine de réserve. Pour ses états de service, il est décoré de la Croix de la Valeur militaire, de la Croix du combattant et de la Médaille commémorative des opérations de maintien de l’ordre en Algérie.
Son œuvre, composée pour l’essentiel d’ouvrages historiques, traite en grande partie des questions militaires. Jean Mabire a contribué à de nombreuses publications en tant que journaliste. Il a débuté en 1956 à La Presse de la Manche (Cherbourg) comme reporter, puis il a collaboré à Historia, mais également à la publication militante Défense de l’Occident, dirigée par Maurice Bardèche, à L’Esprit Public (où il est l’adjoint de Philippe Héduy), à Europe-Action et à Éléments. Il se déclare à l'époque être un «socialiste européen».
Il est l'un des fondateurs à la fin des années 1960 de l'Union pour la Région Normande avec le député Pierre Godefroy et Didier Patte, qui donnera naissance en 1971 au Mouvement normand. Il a participé un temps au journal Minute, puis il a tenu une chronique littéraire dans l'hebdomadaire National-Hebdo.
Marié en 1952, Jean Mabire fut veuf en 1974 avant de se remarier en 1976. Il eut trois enfants prénommés Halvard, Nordahl et Ingrid.
Après avoir habité Cherbourg, Évreux, Caen et Chevry (Manche), il résidait depuis 1982 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), dans le quartier de Saint-Servan ou il est décédé le 29 mars 2006
Il existe une Association des Amis de Jean Mabire, présidée par Didier Patte et située à Boissey-le-Châtel (Eure).
Bibliographie :
Jean Mabire fur un écrivain très prolifique, publiant plus de 90 ouvrages dont nous ne citerons que les plus connus ainsi qu’un grand nombre d’articles pour les diverses parutions mentionnées ci-dessus.
Son premier livre, «Drieu parmi nous », hommage à Pierre Drieu La Rochelle, paraît en 1963.
Il a consacré une partie sa vie à la Normandie pour laquelle il a écrit bon nombre d'ouvrages grand public et de vulgarisation, seul ou en collaboration, comme “l’histoire de la Normandie”, “la Normandie secrète”, “les Vikings”, “les Grands Marins Normands”, “Les Dieux Maudits”. Un de ses derniers ouvrages est “Les poètes Normands et l’héritage Nordique”.
Ensuite son œuvre sera composée pour l'essentiel d'ouvrages historiques et traitera en grande partie des questions militaires comme "Les Hors la loi" (1968, réédité en 1976 sous le titre "Commando de chasse"), la trilogie consacrée aux Volontaires Français sur le Front de l’Est (La Brigade Frankreich, La Division Charlemagne et Mourir à Berlin).
D’autres ouvrages consacres aux W-SS entre autres La Division Tête de mort (Totenkpof), Les Jeunes fauves du Führer (Division W-SS Hitlerjugend), Les parachutistes allemands, etc…
Citons enfin son «Roald Amundsen, le plus grand des explorateurs polaires » paru aux Editions Glénat en 1998.
La Division Charlemagne, notes de lecture :
Le livre, comme tous les ouvrages de Jean Mabire, est de lecture agréable et nous relate la terrible aventure de ces Volontaires Français de diverses origines qui sont allés mourir en Poméranie alors que tout était perdu pour le IIIeme Reich.
Sa tendance bien connue au romantisme militaire y apparaît, comme ailleurs, au travers de dialogues «recréés » par l’auteur pour nous mettre dans l’ambiance mais qui, parfois, enlèvent toute vraisemblance au récit.
Mais ce livre pèche de plusieurs erreurs historiques qui, en 2006, apparaissent comme flagrantes et dont l’analyse dévoile les réelles intentions politiques de Jean Mabire, du moins celles qu’il avait à l’époque ou il a rédigé cet ouvrage.
Tout d’abord, la différentiation systématique entre les anciens LVF, peu disciplinés et peu compétents, les anciens Miliciens, renâclants à porter les runes SS et les anciens de la Sturmbrigade, les SS, les vrais, les durs, les compétents, avec mise en lumière de luttes intestines qui, en fait, n’ont pas eu lieu ou du moins à échelle minuscule et marginale...
Ensuite le dénigrement permanent, sur le plan des compétences militaires, d’Edgard Puaud, d’un bout à l’autre du livre, qui frise la diffamation. On peu penser ce que l’on veut de ses idées et de son personnage mais il est clair qu’il était un officier compétent
Et enfin la mise en avant permanente de l’idéal national-socialiste que bien peu, en fait, avaient. La grande majorité des Volontaires n’étaient pas la «positivement », pour bâtir une Europe Nazie, mais «négativement », pour tenter d’empêcher l’établissement d’une Europe Stalinienne. Quoique l’on pense de cet engagement, la nuance est cependant de taille.
Le problème de Jean Mabire, à l’époque ou il a écrit ce livre, est qu’il n’a rencontré qu’une certaine frange ultra des anciens volontaires. Le positionnement à l’égard de Puaud est assez symptomatique de ce qui peut être écrit sur ce chapitre, quand il y a un manque ou absence de sérénité des anciens belligérants. Dans ces conditions, pour les autres, il est en effet difficile de s’y retrouver objectivement.
Ici également, il faut se remettre dans le contexte et ce qui peut être intéressant par ce constat, c’est qu’il vaut pour l’ensemble de l’écriture de cette aventure :
Le choix d’écrire sur cette période et sur ces hommes n’est pas un hasard pour Jean Mabire. Ses convictions, si tant est que nous puissions prétendre les interpréter, le place peut-être plus près d’une catégorie ou du moins de l’image que l’on lui en a laissé paraître.
La période de rédaction de ces ouvrages, début des années 70, correspond aussi a la pleine force de l’âge de ces vétérans. Dans cette période, il y a aussi un tourbillon d’aisance à aborder certains tabous. La plupart sont à peine quinquagénaire.
Sans être exhaustif dans l’analyse, cela implique au moins trois réflexions sur ces témoins, en sachant que les opportunités de s’exprimer sont assez limitées pour eux.
- La première, c’est qu’il y a une volonté de faire connaître, d’expliquer leur aventure marginalisée, pour laquelle ils ont été condamnés et dont les plus virulents des témoins ne sont pas guéri.
- La deuxième, c’est qu’en voulant faire partager le pourquoi du comment avec force et générosité ou insistance, certains des témoins, les plus excentriques, se sont laisser aller à amplifier quelques témoignages et même parfois a se montrer très vindicatifs dans leur souffrance de cette jeunesse sacrifiée. Il y a en effet dans ce chapitre beaucoup de douleur indicible.
- La troisième, c’est qu’il n’existe aucune fédération de ces anciens soldats. Ce qui a pu exister de cohésion, n’a regroupe qu’une minorité, qui ne peut donc exprimer aucune synthèse. C’est ainsi que la quasi-totalite des survivants vit dans la réserve de leur passe et qu’il est difficile pour le chercheur de s’y intégrer. Si certains individus en mal de sensations, tombe sur un Ancien quelque peu excessif, l’histoire peu rapidement être falsifiée et personne ne peut remettre à l’ordre l’usurpateur.
Car le point de vue donne par les vétérans est souvent celui de subalternes, qui n’avaient pas une vue d’ensemble de la situation et des opérations. (Les colonels et généraux de la division Charlemagne n’ont pas été nombreux, c’est le moins que l’on puisse dire.) Ainsi, on comprend mieux que les chefs fassent ainsi l’objet de critiques de la part des sans grade, reprochant à outrance, c’est classique, mais renforcés ici par la position parfois aigrie du vaincu. Dans une armée victorieuse et des anciens combattants organises, répertoriés, structures, donc aux propos plus facilement vérifiables, qui, se permettrait de critiquer la personnalité d’un chef victorieux ?
Quant à J. Mabire, dans ce sens, il a même personnellement affirmé qu’avec ce qu’il avait appris plus tard sur certains excès de témoignages, il aurait écrit différemment certains passages de ses ouvrages sur le sujet des soldats français du Front de l’Est.
Il est à noter également, que si ces vétérans ne se sont pas fédérés, c’est qu’ils ne se sont pas reconnus dans les commentaires ostentatoires de quelques survivants et leurs tentatives d’organisation, qui à leur avis ont participé largement à galvauder leur geste. Ainsi, pour l’écriture d’ouvrages récents sur ce thème, des vétérans ont été écartés de fait par les quelques organisateurs.
Les anciens ont très peu de similitudes avec les mythes entretenus de la LVF dépravée mais Sturmbrigade idéale, Waffen-SS païens mais anticlérical, Volontaires européens mais anti-France, pro-germanique mais anti-latins...
Donc, Mabire «noyauté » par les anciens ultras de la Charlemagne ? Entraîné par ces propres convictions ? Apparemment, oui. Cela n’enlève rien à ses grandes qualités d’écrivain et de journaliste mais peut laisser douter de ses talents d’historien.
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