L’Iran utilise une maquette de porte-avions américain pour un exercice naval dans le détroit d’Ormuz
En 2014, il apparut que l’Iran construisaint une réplique d’un porte-avions américain de la classe Nimitz à l’échelle 2/3 au chantier naval de Bandar Abbas.
Il fut alors avancé que cette maquette allait être utilisée par la composante navale des Gardiens de la révolution ainsi que par la marine iranienne pour des exercices
visant à tester de nouvelles tactiques contre ce type de navire, sachant que l’US Navy en envoie régulièrement dans le Golfe persique.
Ce qui fut effectivement le cas. Alors que l’Iran négociait toujours un accord sur son programme nucléaire avec le groupe dit des 5+1
[les cinq membres du Conseil de sécurité et l’Allemagne], la maquette en question [en réalité, une barge ayant l’allure d’un porte-avions] fut visée
par des « missiles de haute précision » tirés depuis la côte et des hélicoptères, lors des manoeuvres navales « Grand Prophète », conduites au large de l’île de Qeshm
par les Gardiens de la révolution.
« Nos ennemis doivent être assurés qu’ils ne seront jamais en mesure de gagner toute bataille éventuelle contre les Iraniens », fit valoir le contre-amiral iranien Ali Fadavi.
Par la suite, et sans le moindre rapport avec cet exercice, l’accord de Vienne fut signé en juillet 2015, ouvrant la voie à la levée des sanctions frappant jusqu’alors l’économie
de l’Iran en échange d’une limitation de ses capacités nucléaires.
Seulement, en mai 2018, sous l’impulsion du président Trump, les États-Unis retirèrent leur signature, estimant, notamment, que Téhéran profitait de ses nouvelles marges
de manoeuvres financières pour soutenir les milices chiites acquises à sa cause au Proche et au Moyen Orient.
Depuis, les relations entre Washington et Téhéran sont de nouveau très tendues. En 2019, plusieurs sabotages et arraisonnement de pétroliers
[dont le Stena Impero, battant pavillon britannique] ont eu lieu dans le stratégique détroit d’Ormuz, que l’Iran avait menacé de bloquer en cas de sanctions américaines
contre son économie. Ce qui a motivé le lancement de deux opérations de surveillance maritime : « Sentinel », sous commandement américain,
et « Agenor », portée par la France, dans le cadre d’une coopération européenne.
Puis, les attaques des intérêts américains en Irak, suivies par l’élimination, par les États-Unis, du général iranien Qassem Soleimani, le chef d’al-Qods,
l’unité des Gardiens de la révolution chargée des opérations extérieures, n’a évidemment pas contribué à améliorer les relations entre Washington et Téhéran.
C’est alors que la maquette du porte-avions a fait sa réapparition à Bandar Abbas.
Selon Defense One, il s’agirait de celle qui avait été endommagée en 2015, les ouvriers iraniens ayant entrepris de la remettre en état en octobre 2019.
Quoi qu’il en soit, ces derniers jours l’imagerie satellitaire fournie par Maxar Technologies a montré que la maquette en question venait d’être remorquée
vers une position située dans le détroit d’Ormuz, que, d’ailleurs, le porte-avions américains USS Nimitz est supposé franchir bientôt,
afin de relever l’USS Dwight D. Eisenhower dans la région.
Ce qui laissait donc supposer que les Gardiens de la révolution avait l’intention de rééditer la même manoeuvre qu’il y a cinq ans.
En outre, sur les images satellites, on peut voir des reproductions de 16 avions de combat [dont certains représentent des F/A-18] sur ce qui représente le pont d’envol.
Finalement, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour avoir une confirmation du projet de Téhéran. En effet, ce 28 juillet, la télévision d’État iraniennne
a indiqué que la maquette était au centre de l’exercice « Payambar-e Azam 14 » [Le Grand Prophète 14], lancé au large de la province méridionale d’Hormozgan,
à l’ouest du détroit d’Ormuz.
Sur quelques images diffusées par les médias iraniens, on peut voire un hélicoptère tirer un missile, puis un autre voler au-dessus du faux porte-avions
afin de permettre à des commandos de descendre en corde lisse et des vedettes rapides encercler la maquette.