Russes dans la résistance
S'il y a bien une page à écrire, c'est la part des prisonniers russes dans la résistance locale.
Monsieur Henri Jacquet était actif pour le groupe Athos et pour la résistance de Chimay. Son meilleur ami était un prisonnier russe.
Difficile d'écrire sur eux car nous n'avons guère d'information. Que sont-ils devenus après la guerre ..probablement, rentrés en URSS, fusillés ou pour les plus chanceux
envoyés au Goulag car le dictateur Staline - lui ne s'est jamais battu - les considérait comme des traîtres à la patrie.
Certains se sont engagés dans l'armée américaine, ceux là furent sauvés.
Gleb Plaksine a fini la guerre en tant que soldat du 331e régiment de la 83e division de l'armée américaine.
Parlant six langues européennes, il a été engagé comme traducteur pour le commandement américain.
Igor Lopatinsky préside l’Organisation interrégionale des partisans soviétiques et russes en France « Les soldats et les volontaires » et s’occupe de ses importantes archives,
qui contiennent des documents uniques sur l'histoire de l'émigration russe.
Pour la Belgique ?
Parmi les noms ....Alexandre Schlakov ...officier russe mais aussi d'autres.
Cette page est un hommage à ces braves ...nous serions reconnaissants d'obtenir plus d'informations sur eux.
Nous savons qu'ils ont créé le maquis de la Nimelette où il y avait un centre de tri pour réfractaires.
extrait .... une exécution au Maquis de Brûly ....
Le recruteur de Couillet s'est adressé à une dame de Walcourt qui organise l'acheminement des maquisards vers leur lieu de retraite.
Cette dame prend contact avec « B14 » chez le recruteur et lui donne les instructions que voici, extraites du rapport que « B14 » adresse à ses chefs :
« Vous prendrez le train de 7 h. 20 à Charleroi-sud pour Couvin, je serai à Walcourt avec un prisonnier russe évadé, il portera dans la main comme signe de ralliement,
le journal « Der Adler » pour vous, vous vous mettrez à la portière à Walcourt avec ce journal en main.
Le Russe montera dans votre compartiment, mais je vous interdis formellement de lui adresser la parole lorsque vous serez dans le train.
Vous descendrez à l'arrêt dénommé « La Forge », à cet endroit vous verrez un jeune homme très mince, petite taille, visage allongé, qui se dirigera vers vous
et dira le mot de passe « Walcourt » et vous répondrez « Walcourt ». Alors vous partirez tous trois dans le bois qui vous mènera au maquis de « Le Brûly ».
Vous aiderez les camarades à construire une ligne téléphonique souterraine. »
Et la dame de Walcourt d'ajouter cyniquement. :
« A l'intérieur du maquis, il existe une police secrète chargée d'abattre les traîtres ! »
« B14 » ne pourra pas lui reprocher de n'en avoir pas été prévenu.
Il y a dans ce maquis de « Le Brûly », septante-deux hommes de diverses nationalités, des Algériens, des Français, des Russes et des Belges.
Hommage au copain d'Henri Jacquet, à droite Andreï avec son pistolet.
Forts prisés des résistants belges, ils avaient l'art du camouflage.
Ils savaient choisir des endroits particulièrement adaptés à la vie de partisans. Ils savaient que les nazis les extermineraient s'ils étaient pris.
« Les maquisards avaient beaucoup de respect pour les Russes, qui ont amené la discipline, l’expérience de guerre et des camps de travail ».
Note :
Les prisonniers russes sont soumis à un traitement particulièrement inhumain.
Certains sont sommairement exécutés dès leur capture (environ 600 000 !), les autres doivent effectuer de longues marches vers les camps ou bien y sont acheminés entassés
dans des wagons, dans de terribles conditions.
Ces déplacements sont extrêmement meurtriers. Dans les camps, ces prisonniers sont sous-alimentés et rapidement victimes d'épidémies.
Leur situation se dégrade encore à partir d'octobre 1941.
Un article sur la vie de Paul Nicolas explique les massacres dans certains camps de prisonniers russes - avec l'arrivée du froid et la réduction délibérée des rations alimentaires,
en particulier pour ceux qui sont déclarés inaptes au travail. Les responsables nazis ont délibérément décidé de laisser mourir de faim les prisonniers soviétiques,
alors que la situation alimentaire du Reich commence à devenir délicate.
Ne sont finalement épargnés que ceux qui sont déclarés aptes au travail, et qui sont envoyés en Allemagne ou en Pologne à titre de main d'oeuvre.
Mais ils sont à peine mieux traités. Les nazis ne se sentent pas liés par les conventions internationales à l'égard des prisonniers de guerre soviétiques. Dans la guerre d'extermination que l'Allemagne mène contre l'URSS, les soldats soviétiques sont considérés comme des êtres irréductibles et inférieurs, à la fois slaves et bolcheviques,
et peuvent donc être anéantis, ce qui explique la différence de traitement par rapport aux prisonniers de guerre belges .
Ainsi, ce sont des prisonniers soviétiques qui, à Auschwitz, subissent les premiers gazages, le 3 septembre 1941, dans les caves du block 11 du camp principal.
Ce sont ces mêmes prisonniers soviétiques qui sont astreints, à Auschwitz comme ailleurs, aux tâches les plus dures.
Les prisonniers russes en Belgique essaient de se sauver et rejoindre la résistance.
Le F.I. sera très efficace pour les prendre en charge et les mener vers différents groupes.
En 2013, une cérémonie d'hommage a eu lieu à Chimay en souvenir des 5 résistants russes du Groupe Hotton morts en 1944 à Presgaux.
source
Résistance à Brûly de Couvin