Un article de 2018 qui refait surface ces jours ci ...
Les armes françaises au service des atrocités commises par l’Arabie saoudite
Il existe un conflit, oublié des médias, qui a pourtant fait plus de 10 000 morts et 2 millions de déplacés depuis 2015 : la guerre au Yémen.
Dans cette partie de la péninsule arabique, des musulmans se font donc confraternellement la guerre :
rebelles houthis soutenus par l’Iran contre soldatesque saoudienne et émiratie, chiites contre sunnites, pauvres contre riches.
Dernièrement, « les forces gouvernementales ont lancé le 13 juin dernier une offensive majeure sur le port d’Hodeida, contrôlé par les Houthis, faisant craindre une aggravation
de « la pire crise humanitaire du monde », selon l’ONU. » (Le Parisien)
En effet, le royaume wahhabite et les Émirats arabes unis sont de gros clients des industriels français de l’armement :
« 391 blindés, des canons Caesar, des ravitailleurs en vol, des fusils de sniper, des «pods» d’identification et de désignation de cibles pour les avions de chasse,
des intercepteurs maritimes, ou encore des missiles, des chars Leclerc dont l’entretien est assuré par la France, des armes de petit calibre, etc. » (Libération)
Chars Leclerc Emiraties au Yemen
Prenons d’ailleurs l’exemple du char Leclerc.
Pour des raisons sécuritaires ou budgétaires, l’armée française utilise avec parcimonie ses 241 blindés dont le coût unitaire est estimé à 8 millions d’euros
et le MCO (maintien en condition opérationnelle) à 60 millions par an.
En revanche, les Émirats arabes unis, qui en ont déployé 70 au Yémen (sur 388), les utilisent aussi bien en zone urbaine que dans le désert
et le Leclerc donne entière satisfaction à l’armée des EAU. Ces chars furent d’abord employés « en zone urbaine ou périurbaine, en action offensive dès le début de leur engagement pour la bataille d’Aden (mars-juillet 2015) puis pour la prise de la base aérienne d’Al-Anad, […] des contre-attaques en zone urbaine et montagneuse, […]
des actions offensives en zone montagneuse autour de Ma’rib ou en zone urbaine sur Sabr […], en appui-feu au profit de l’infanterie
ou en position statique pour la protection des PC. » (Ifri)
Le « retour d’expérience » est donc positif. Il l’est tellement que l’Arabie saoudite, notre plus gros client pour l’industrie française de l’armement,
envisagerait d’en acheter une quantité astronomique (Opex360).