Guerre du Yemen

Un T34-85 en action en 2015




Un SD-100 (SU-100 Tcheque) operationnel

Vraiment étonnant, surréaliste même ...
Où ont-ils trouvé les munitions, si tant est qu'il y en ait à l'intérieur ?
Si elles sont d'origine, avec le temps elles sont dangereuses.
Ou alors, les soviets ont continué à en produire bien après la sortie de ces engins.
Mais là aussi, elles doivent être à la limite de la date de péremption ...
Et les pièces détachées ?
En tout cas, et en dehors de toute autre considération, bravo au matos soviétique pour sa fiabilité ...

Canon ZiS-3 sur pick up...meme si ca marche,le chassis va pas tenir longtemps...

Incroyable longévité de ces matériels...

Engin blinde (LAV Canada) saoudien apres une attaque des rebelles Houthis

Il y a un talus derrière, l'engin n'aurait pas plutôt fait une mauvaise manoeuvre ? ...

Le Yemen et ses T-34/85

Après la fermeture du canal de Suez à la suite de la guerre des Six jours, la capacité déjà limitée de l’Égypte à transporter des armures lourdes à l’étranger a encore été réduite
et la plupart des T-34 égyptiens survivants, environ 30, ont été remis au nouveau gouvernement du Yémen du Nord.
Lorsque la PDRY (Yémen du Sud) est devenu indépendant en 1969,il n avait aucun char.
une aide soviétique de 50 T-34 a ete effectuee. Celles-ci ont été suivies de 50 autres en 1972.

Enfin, le Yémen du Nord a reçu 70 autres T-34 de l'URSS en 1980. Il s'agissait de l'une des dernières exportations soviétiques du T-34, 35 ans après la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 1980, beaucoup de T-34 du Nord et du Sud-Yémen avaient été équipés de nouvelles radios et de certaines parties compatibles avec les chars soviétiques
de la guerre froide. Vers la fin du millénaire, le Yémen, qui est désormais unifié, a commencé à éliminer progressivement ses T-34 restants
et à partir de la fin des années 2000 aux années 2010. Lorsque le conflit actuel a éclaté,  toutes les parties ont commencé à chercher des réactifs au rebut.

Les vieux T34 continuent d'être utilisés en 2019.




L'armée yéménite (et maintenant par extension, les Houthis) opèrent des T-72 tandis que les Saoudiens utilisent des M60 et des M1 Abrams,
et toutes les parties disposent de missiles antichars filoguidés. Sans aucun doute, les T-34 ne conviennent donc pas au combat de chars traditionnel,
mais ils constituent un « support mobile» utile pour le soutien de l'infanterie.

Dans les années 1950 et 1960, les obus de 85 mm ZiS-S-53 du T-34 représentaient une dizaine de dollars au Moyen-Orient.
Même en 1980, ils étaient facilement disponibles sur le marché mondial des armes. Mais comme chaque pays a éliminé les T-34 de leurs réserves, cette disponibilité a diminué.
Une partie du stock du Yémen a peut-être été jetée alors que l'on pensait que le T-34 serait à la retraite.
Maintenant à la fin des années 2010, ces munitions sont extrêmement rares.
En 2015, les fabricants de munitions Houthi ont démontré un «exploit» remarquable: des douilles de T-34 usagées de 85 mm ont été rechargées avec du propulseur
extrait de munitions AK-47, puis ré-apprêtées avec un apprêt prélevé dans des cartouches d'artillerie modernes et recouvertes d'un moulage personnalisé en limace de plomb.
Les dangers y sont graves: une rupture par surpression de la culasse âgée de 70 ans, un accro dans le canon, etc.
Il n’est pas étonnant que les Yéménites ne veuillent pas faire partie de la tourelle lorsqu’ils tirent.





Il semblerait que les deux parties au conflit agissent de la sorte et ont affiné leur idée.
La limace de plomb solide devrait frapper quelque chose pour être efficace, mais soi-disant maintenant un obus explosif brut a également été développé.
Même avec de véritables obus de 85 mm, toutes les munitions restantes ont au moins un demi-siècle, peut-être plus, et personne ne tient probablement à être
à quelques centimètres de celle-ci au moment de son tir.


Il n y a aucun marquage et camouflage different entre les T-34/85 pro-gouvernement (Hadi Loyaliste) et ceux des rebelles Houthis.

Destruction d un T-34 du gouvernement par un rebelle Houthis




source
wwiiafterwwii.wordpress.com

Et bien, c'est pas "50 ans au service des camarades", comme titrait une revue ayant cet engin en sujet, mais bientôt 80...

SU-100 au Yemen

Le Yémen du Nord (alors connu sous le nom de royaume mutawakkilite) a reçu 50 SU-100 de l'URSS en 1961.
Dès septembre 1962 a décembre 1970, le pays a mené une guerre civile entre forces royalistes et républicaines.
Cette guerre civile a vu l'implication massive des Égyptiens à partir d'octobre 1962 et s'est terminée brusquement avec la guerre des Six jours en 1967.
Cette aventure égyptienne malheureuse a impliqué tous les aspects imaginables de la guerre, des patrouilles d'infanterie aux bombardements stratégiques en passant
par l'utilisation d'armes chimiques. . L'implication dans le nord du Yémen a presque entraîné la faillite de l'Égypte et n'a pas permis de faire autre chose
que 26 000 victimes. Aujourd’hui, il s’appelle largement le «Vietnam de l’Égypte».
Parmi les 50 SU-100 livrés à l'origine en 1961, seuls quelques-uns étaient encore utilisables à la fin de la guerre civile en 1970.
Encore moins étaient en lice lorsque le Yémen du Nord fusionna avec le Yémen du Sud en 1990.

Le Yémen du Sud a été formé en 1967 à partir du cadavre du protectorat de l'Arabie du Sud, une fédération défaillante de conception britannique censée prendre la relève
après le retrait définitif de la Grande-Bretagne d'Aden (devenue capitale du Sud-Yémen) en novembre 1967.
Le pays dans son ensemble comme une marionnette de l’URSS, et les États-Unis le considéraient comme une nation illégitime.
Le Yémen du Sud a reçu 30 SU-100 entre 1968 et 1970. La plupart, sinon la totalité, de cet ordre étaient des exemples construits par la Tchécoslovaquie.
Les SU-100 sud-yéménites étaient peut-être les meilleurs atouts pour toutes les armées arabes, car ils faisaient auparavant partie de la course tchécoslovaque conservée
à des fins d'utilisation par l'armée tchécoslovaque et non pour l'exportation.
Ils avaient été impeccablement entretenus en Europe et bénéficiaient de la présence d'un grand nombre de conseillers militaires soviétiques à Aden.

Malgré leur âge, les SU-100 étaient très appréciés dans le service yéménite du Sud.
Faciles à entretenir, ils partageaient des parties avec les T-34 qui les desservaient et des munitions avec les T-54/55.
Le SU-100 a connu des combats dans le sud du Yémen en 1986, dans le cadre d'un étrange conflit interne appelé «The Events», qui a opposé deux factions de communistes
pendant environ un mois. On ignore si des SU-100 se sont directement battus; si c'est le cas; cela aurait été la seule fois où cela s'est passé.
Le Yémen du Sud a fusionné avec le Yémen du Nord en 1990.


En 1990, le Yémen avait en service environ trois douzaines de SU-100 de la Seconde Guerre mondiale, survivants des anciens inventaires du Nord et du Sud.
L’armée yéménite a immédiatement été touchée par deux problèmes; le premier étant une coupure de l’aide soviétique lors de l’effondrement de l’URSS,
puis une décision très stupide prise en août 1990 d’approuver diplomatiquement l’annexion du Koweït par Saddam Hussein.
Cela a conduit la plupart des pays à imposer un embargo sur les armes au Yémen.
Les anciens SU-100 ont été maintenus en service, car aucun nouveau char n'était prévu et ils partageaient leurs munitions avec le T-54/55, facilement disponible sur le marché noir.
Les SU-100 du Yémen avaient entre 30 et 45 ans et étaient épuisés.
Ils ont fait preuve d'une certaine créativité pour les maintenir en activité. par exemple, il a été découvert que les radiateurs de camions civils modernes pouvaient être adaptés
pour remplacer le design de la seconde guerre mondiale, du moins suffisamment bon pour garder le véhicule mobile.
Les réservoirs de carburant principaux du SU-100 avaient tendance à cogner contre la coque en conduite agitée, et des morceaux de bois servaient de support
pour les maintenir un peu plus longtemps.

Ce SU-100 a été détruit près du village de Ma’rib lors du conflit de 1994. Plusieurs années plus tard, Ma’rib était brièvement le centre des activités d’Al Queda au Yémen.

Le SU-100 avait encore plus de combats à venir au Yémen.
En 1994, le pays a connu une guerre civile de trois mois mais extrêmement violente. Lorsque les Yémens ont fusionné en 1990, leurs anciennes armées ne l’ont pas encore fait.
Il était donc étrange qu’un pays ait deux armées, l’une au nord, l’autre au sud et à l’est. Ce conflit a vu tout ce que les deux camps avaient jeté l'un contre l'autre,
des jets supersoniques aux missiles balistiques, en passant par le vieil artillerie héritée de la guerre froide et même des équipements datant de la Seconde Guerre mondiale, notamment le char T-34 et le SU-100. Tous les SU-100 ont été utilisés par la faction du sud.

En 2002, l’armée yéménite comptait 30 SU-100 encore en service; tous ont été entreposés vers la fin de cette année.
En 2012, un nouveau conflit a éclaté, cette fois entre le gouvernement national et une faction connue sous le nom de Houthi.
En 2014, cette situation avait dégénéré en une guerre civile de grande ampleur, le gouvernement d’un côté étant bloqué dans les grandes villes, les Houthis,
ainsi que les forces d’Al Queda et de l’Etat islamique, qui combattaient de temps à autre le gouvernement, les Houthis. de temps en temps l'un l'autre.
Enfin, un petit contingent de Yéménites laïques souhaitait annuler la fusion de 1990 et rétablir un Yémen du Sud.
Certains (au moins une demi-douzaine, selon la plupart des comptes) ont été sortis des reserves et utilisés à la fois par le gouvernement et par les Houthis.
En mars 2015, l'Arabie saoudite a lancé une campagne de bombardement contre toutes les forces non gouvernementales et, à l'été 2016,
le SU-100 est probablement éteint au Yémen.

Les Houthis avec un SU-100 capturé près de Sana’a, la capitale du Yémen, avant que celle-ci ne tombe dans l’anarchie.




Le rebelle sort par l’écoutille de chargement des munitions. Cette photo montre bien les «champignons» du système d’extraction du gaz de tir.
Ce véhicule en particulier était un SD-100 (le clone tchécoslovaque) et n’a jamais été utilisé de manière opérationnelle par les Houthis après sa capture en 2014.




Quelques chars des Hadis Loyalistes ou l on voit un SU-100 en 2015





source
wwiiafterwwii.wordpress.com

Etonnante longévité de tous ces matériels de fabrication soviétique...

BTR-152 avec tourelle modifiee

Matos qui vieillit bien, à l'aise dans des terrains difficiles, demandant un entretien minimum.
D'une certaine manière, un hommage rendu à leurs concepteurs...

naga a écrit:

Le Yemen et ses T-34/85

Après la fermeture du canal de Suez à la suite de la guerre des Six jours, la capacité déjà limitée de l’Égypte à transporter des armures lourdes à l’étranger a encore été réduite
et la plupart des T-34 égyptiens survivants, environ 30, ont été remis au nouveau gouvernement du Yémen du Nord.
Lorsque la PDRY (Yémen du Sud) est devenu indépendant en 1969,il n avait aucun char.
une aide soviétique de 50 T-34 a ete effectuee. Celles-ci ont été suivies de 50 autres en 1972.

Enfin, le Yémen du Nord a reçu 70 autres T-34 de l'URSS en 1980. Il s'agissait de l'une des dernières exportations soviétiques du T-34, 35 ans après la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 1980, beaucoup de T-34 du Nord et du Sud-Yémen avaient été équipés de nouvelles radios et de certaines parties compatibles avec les chars soviétiques
de la guerre froide. Vers la fin du millénaire, le Yémen, qui est désormais unifié, a commencé à éliminer progressivement ses T-34 restants
et à partir de la fin des années 2000 aux années 2010. Lorsque le conflit actuel a éclaté,  toutes les parties ont commencé à chercher des réactifs au rebut.

Les vieux T34 continuent d'être utilisés en 2019.




L'armée yéménite (et maintenant par extension, les Houthis) opèrent des T-72 tandis que les Saoudiens utilisent des M60 et des M1 Abrams,
et toutes les parties disposent de missiles antichars filoguidés. Sans aucun doute, les T-34 ne conviennent donc pas au combat de chars traditionnel,
mais ils constituent un « support mobile» utile pour le soutien de l'infanterie.





Il n y a aucun marquage et camouflage different entre les T-34/85 pro-gouvernement (Hadi Loyaliste) et ceux des rebelles Houthis.

Destruction d un T-34 du gouvernement par un rebelle Houthis




source
wwiiafterwwii.wordpress.com

D autres photos sont sorties
Cela se passe au Yémen dans la province de Ed Dali, situé dans le sud-ouest du pays, non loin de la ville de Kaataba.
Combat contre les Houtis et l’armée gouvernementale yéménite qui possede des T-34/85.
7 chars T-34/87 ont ete detruits par les Houtis en 2019.

Obus pour les T-34/85 ?

Dans les années 1950 et 1960, les obus de 85 mm de la Seconde Guerre mondiale pour le ZiS-S-53 du T-34 étaient peu cher au Moyen-Orient.
Même en 1980, ils étaient facilement disponibles sur le marché mondial des armes. Mais comme les pays ont arretés d utiliser les T-34 , cette disponibilité a chuté.
Une partie des stocks d obus du Yémen a peut-être été jetée lorsqu’on pensait que le T-34 serait retiré.

Aujourd’hui, à la fin des années 2010, ces munitions sont extrêmement rares.
En 2015, les fabricants de bombes et d obus Houthis ont fait preuve de « réalisations » remarquable: les douilles de 85 mm des T-34 ont été rechargés avec du propergol
extrait des munitions AK-47, puis ré-apprêtés avec un apprêt sorti des obus d’artillerie modernes et coiffés d’une ogive en plomb moulée sur mesure.
Les graves dangers qui s’y trouvent sont infinis: une rupture par surpression de la culasse de 70 ans, une explosion interne dans le canon, etc.
Il n’est pas étonnant que les Yéménites ne veulent pas être dans la tourelle lorsque ces obus sont tirées (voir photo plus haut).

En janvier 2015, une équipe de SkyNews a filmé ces deux obus de la Seconde Guerre mondiale pour le char T-34 vendu ouvertement dans un marché civil.
Le gauche est un obus antichar BR-365K, clairement de fabrication soviétique car il a encore un étiquetage lisible.
Le droit semble être une cartouche O-365K HE avec un bouchon d’obsédage de mise à feu cassé dans le nez. Le vol dans les armureries de l’armée yéménite est endémique.)




Les deux parties du conflit recondtionnent actuellement les obus et auraient affiné l’idée. L ogive de plomb solide devrait frapper quelque chose pour être efficace,
mais soi-disant maintenant un obus explosif brut a également été développé.

Même avec de véritables cartouches de 85 mm, toutes les munitions restantes ont au moins un demi-siècle, peut-être plus.





Char T-34/85 de l armee gouvernemental Yemenite capture par les Houtis





source
wwiiafterwwii.wordpress.com

Absolument incroyable la longévité de ces engins.
Certainement un cas unique dans l'histoire militaire...

D apres la legende,il ne restait que 2 chars T-34/85 en 2020 dans l armee reguliere yeminite qui ont ete detruit la meme annee
par des roquettes antichars Houtis.

L'engin, pas loin de 80 ans d'existence !...

Une photo d un combatant Houtis avec plein d epaves de T-34/85 en arriere plan

Etonnant.
Il y a sûrement des musées d'autres pays qui seraient bien contents d'en récupérer quelques uns...

On revoit sortir sur le net cette photo d un char Leclerc Emiriti qui aurait ete capture intact par les rebelles Houtis ?
Fake news??

j'ai pas tout lu je me suis contenté de voir les photos mais quel pays instable.
Curieuse vie que celle d'être là-bas.

Un Leclerc contre des T34 !...

Un probleme de court-circuit electronique a bord du Leclerc et plus rien ne marche (probleme connu en automobile)maintenance qui ne suit pas
alors qu un T-34 ou T-55 un bon bricoleur peut le reparer !
Je caricature mais pas tant que cela.

Très bien décrit, idem sur les voitures actuelles qui sont bourrées d'électronique et les anciennes où un peu de scotch + du fil de fer et ça repart. Oublies ça sur une voiture actuelle.