La mer ronge la Thaïlande

Une prochaine ballade en perspective...

La mer ronge la Thaïlande, le temple de Samut Chin est cerné par les eaux





Il y a trente ans, le temple de Samut Chin, en Thaïlande, était au centre du village.
Aujourd’hui, il est cerné par les eaux et défie, coûte que coûte, l’érosion marine. Pour le sauver, il faut replanter de la mangrove. Trop tard ?





Désormais cerné par les eaux, un temple bouddhiste autrefois situé au cœur d’un village est devenu un symbole de l’érosion côtière,
particulièrement sévère dans le golfe de Thaïlande. Ses moines refusent de partir et les fidèles placent leurs espoirs dans la replantation de mangrove.
Quand leurs terres ont commencé à être avalées par la mer il y a une trentaine d’années, les habitants de Samut Chin, petit village de pêcheurs à une heure de Bangkok,
ont déménagé leurs maisons de bois à plusieurs centaines de mètres de là.

« Si on déplaçait aussi le temple, les gens ne sauraient pas qu’il y en avait un ici », relève le moine Somnuek Atipanyo, montrant l’endroit, englouti, où se trouvait l’école du village.
Il doit aujourd’hui emprunter une passerelle au-dessus des eaux quand il veut quitter sa pagode et rejoindre la terre ferme.





Selon une étude publiée dans la revue Nature en 2018, l’érosion côtière s’est traduite entre 1984 et 2015 par la disparition de 28 000 km² de terres à travers le monde,
soit l’équivalent de la surface de la Bretagne. Les forêts de mangrove, écosystèmes de marais maritimes, sont particulièrement menacées, fragilisées par l’urbanisation côtière
et la pollution. Or l’Asie du Sud-Est est l’une des régions du monde qui en compte le plus.
Sur les plus de 8 000 km² de cet écosystème qui ont disparu depuis 1996, « les zones dégradées les plus importantes se trouvent en Asie du Sud-Est,
qui représente 40 % des pertes globales et 60 % des dégradations », souligne le rapport « Mangrove Restoration potential », co-dirigé par l’université de Cambridge.

Dans le golfe de Thaïlande, des kilomètres carrés ont ainsi été arrachés par les habitants pour installer des fermes de crevettes ou des marais salants.
Avec pour conséquence une érosion côtière qui n’est plus freinée par les racines, profondément ancrées dans la vase, de ces forêts de palétuviers.
De nombreuses zones du littoral sont si dégradées que « même si l’on replantait plein de mangrove, cela n’y changerait rien », déplore Thanawat Jarupongsakul,
enseignant en géologie à l’université Chulalongkorn de Bangkok.
Il a pourtant aidé les habitants de Samut Chin à en refaire pousser il y a près de dix ans.
Ils ont aussi planté des rangées de bambous pour réduire l’impact des vagues et permettre aux jeunes plants de mangrove de se déployer.

L’expert, consultant pour le gouvernement thaïlandais, a également fait installer dans la mer des pylônes en ciment destinés à protéger le temple des vagues.
« Mais pendant la mousson, les vagues sont très fortes », relève le moine Somnuek Atipanyo.
Si aujourd’hui l’érosion côtière est freinée autour du village, elle reste galopante quelques kilomètres plus loin, là où il n’y a pas de pagode en péril pour sensibiliser l’opinion.

Tempete de 2005,le temple est literalement attaque par les vagues



2009



Plus de 700 kilomètres, soit un quart de l’ensemble du littoral thaïlandais, sont menacés d’érosion, selon les derniers chiffres du ministère de l’Environnement.
Et sur quarante kilomètres, le recul est supérieur à cinq mètres par an. Le professeur Thanawat vient de mettre en place un système pour consolider la plage touristique de Pattaya,
un peu plus loin sur le golfe. Grâce à des pains, composés de plusieurs matériaux laissant s’infiltrer les eaux de pluie, enfouis dans le sable,
la station balnéaire a pu regagner plusieurs mètres de plage.

Les forêts de mangrove, écosystèmes de marais maritimes, sont particulièrement menacées, fragilisées par l’urbanisation côtière et la pollution. (Photo : Jonathan Klein/AFP)




Mais plutôt que du saupoudrage dans les zones les plus visibles, l’expert prône des mesures de fond, comme la limitation de la construction d’hôtels en bord de côte,
un vœu pour l’heure pieux au royaume du tourisme de masse.
Des mesures commencent toutefois à émerger, tel le « Programme de restauration de la mangrove de Bangkok », lancé en 2016 avec de grandes entreprises de Thaïlande
appelées à mettre la main au porte-monnaie.
Parmi elles, la société B.Grimm, dont les actifs vont de l’immobilier aux centrales à charbon.
Une centaine de ses employés se sont retrouvés, de l’eau jusqu’au cou, à planter des plants dans la région. « Nous avons l’intention de revenir deux fois par an » pour vérifier
que la mangrove pousse bien, explique Pongsak Ruangpatikorn, représentant de B.Grimm.
Aujourd’hui, à travers le monde, les projets de replantation se multiplient.
Mais le succès reste mitigé quand ils ne s’accompagnent pas d’une sérieuse étude de terrain, souligne le rapport « Mangrove Restoration potential ».






source
oust-france.fr

Le sort du temple Samut Chin est bien connu a travers le monde et les dons ont afflues surtout ceux des boudhistes thailandais.
Les moines ont donc decides de ne pas abandoner leur temple et de combattre les elements...

Le vieux temple est preserve mais finira par etre englouti sous les eaux dans quelques dizaines d annees...







Construction du nouveau temple sur pilotis ...de quoi tenir jusqu en 2050!!!




Vue aerienne de l ensemble en 2019





source
thailandphotomap.com

Donc il n'y a pas que le réchauffement climatique, mais aussi les conneries faites sur les côtes...

Il y a un article de Greepeace qui ne met en cause que le changement climatique en ce qui concerne cette zone mais les autorites thais ont reconnu que depuis 1974,
les paysans ont detruits largement la Mangrove pour faire d abord des rizieres puis dans les annees 90 des fermes d elevage de crevettes.
Il faut aussi savoir qu il y a des centaines d annees,cette zone etait couverte par la mer sur plus de 20kms de profondeur dans les terres.

Siam-les canaux transversaux etaient le trait de cote,il y a des centaines d annees

Photos de 2007







L ancienne route sous les eaux

C........ qui se paient cher.
Ca va être difficile de reprendre le terrain perdu...

La mer reprend ses droits !

Quand on creuse et que l on etudie l histoire et la geographie de cette province,on se rend compte que la mer etait tres loin dans les terres,
il y a des centaines d annees.C est l homme qui a modifie la geographie des lieux pour la culture du riz en prenant le pas sur la mer.


Période Dvaravati

L’ancienne ville de Nakhon Pathom a commencé à avoir une colonie pendant au moins autour du 8ème au 11ème siècle, avec une grande prospérité au cours
des 13ème-14ème siècles et s’est détériorée au 17ème siècle.


La mer etait localisee tres haute dans les terres a cette epoque (Bangkok et les villes adossees etaient sous les eaux)




L’emplacement de l’ancienne ville de Nakhon Pathom autour du 11ème-16ème siècle est situé sur la côte.
C’est une ville située sur la rive ouest de la rivière Chao Phraya.
D’après les preuves archéologiques, une grande ancre de bateau a été trouvée au temple de Dharamshala.
En outre, il existe également des noms de villages de la ville de Nakhon Pathom qui représentent des zones qui étaient autrefois sur la mer, telles que Laem Bua,
Laem Krachao, Cape Mai, Laem Cha-ui ou Ban Ao.

Considéré comme un port maritime majeur du VIIIe au 11ème siècle, l’ancienne Nakhon Pathom était la métropole du royaume de Dvaravati
et la porte d’entrée du centre de la Thaïlande pour la propagation du bouddhisme dans les régions du nord, du nord-est et de l’est du pays.
Bien sûr, le seul problème avec cette description est que Nakhon Pathom moderne se trouve à plus de 40 kilomètres à l’intérieur des terres.
Cependant, la découverte de moteurs de bateaux et de deux anciens canaux qui longeaient la ville a conduit à la spéculation que la géographie était très différente à l’époque.

"... J’avais essayé de trouver les raisons pour lesquelles l’ancienne ville de Nakhon Pathom avait été construite – quelle était la raison d’être de l’établissement de la ville
dans une certaine zone géographique, au cours des 30 dernières années. Je peux peut-être commencer par la spéculation sur la façon dont, dans ses premiers jours de construction,
la ville était située près de l’océan en raison de la découverte de moteurs de bateaux marins dans le sous-district de Dhammasala.
Une autre spéculation portait sur l’observation de caricatures formées par un canal dans le passé qui sont maintenant devenues peu profondes vers le nord...
– Prince Damrong Rajanubhab, 9 mars 1932

Les découvertes archéologiques semblent soutenir cette spéculation.
Un sceau en terre cuite découvert à Nakhon Pathom représente un voilier et des mots Prakit gravés dans l’ancienne écriture brahmi qui se lisaient « Varapata (na) »
ou « excellent port maritime », ce qui expliquerait son importance pour le royaume de Dvaravati.


source
thailandnow.in.th