Des collectionneurs belges détiennent des chars d’assaut chez eux, dans leur jardin ou dans un hangar.
Les autorités s’inquiètent de leur usage et de leur démilitarisation. Des contrôles sont organisés.
Ils sont vraiment très peu en Belgique et ils en sont plutôt fiers.
En Wallonie, ils se comptent sur les doigts des deux mains. Ce club très exclusif est celui des heureux propriétaires de chars d’assaut comme les Léopard ou les Cadillac M24.
Ces détenteurs sont un peu plus de sept en Wallonie officiellement déclarés auprès de l’État. Mais, à en croire plusieurs collectionneurs, ils seraient bien plus nombreux.
Ces dernières semaines, certaines polices locales s’inquiètent de la situation des personnes propriétaires d’un char, de l’état du véhicule et de son usage.
Elles mènent aujourd’hui des contrôles afin de vérifier toutes ces informations auprès des intéressés.
C’est notamment le cas de la zone de police de La Louvière qui s’intéresse à l’un de ses habitants qui détient un char Léopard chez lui.
« Nous avons subi un contrôle il y a peu », explique Pierre Deghaye, responsable de la section véhicules militaires du Royal Mons Auto-Moto Club.
Ce club possède cinq chars. « Il n’y a aucune condition précise établie par la loi pour détenir un char d’assaut.
Toute personne peut en acheter un et l’entreposer chez lui. Il y a toutefois deux grandes conditions à respecter. Comme les chars sont achetés chez des marchands spécialisés
en Angleterre et en Pologne, il faut disposer d’une licence d’importation. On ne peut acheter directement des chars à la Défense belge mais via des marchands étrangers,
il est par exemple possible d’avoir leur ancien char Léopard.
La seconde condition est de démilitariser entièrement le char. Mais, la réglementation est très floue. Il n’y a pas de critères précis qui indiquent qu’un véhicule est bien démilitarisé.
Il n’y a par exemple aucune norme pour le canon »
Circuler avec son char d’assaut sur les routes, c’est tout aussi facile.
« Il suffit d’être immatriculé et assuré comme tout véhicule. Il faut aussi avoir un permis poids lourd. Là encore, la loi est floue. Il n’est par exemple pas interdit de rouler
avec un char sur la voirie alors que cela abîme le revêtement », conclut Pierre Deghaye.
Article de "A.V" Nouvelle Gazette du 14 janvier 2017