Les ecolos retrouvent le sourire..
Trois semaines après avoir affirmé le contraire, le cabinet de Bruno Le Maire vient d'acter une taxe sur le poids des automobiles.
Une nouvelle porte vient de s'ouvrir, qui augure de beaux dérapages... Explications.
Gouverner, c'est prévoir... et donner des indications claires. En ce sens, c'est peu de dire que la communication gouvernementale manque de cohérence.
Lors de la présentation, le 28 septembre, des mesures pour la fiscalité automobile 2021 et 2022, et contrairement à la ministre de l'Ecologie qui y était favorable,
Bruno Le Maire s'était dit opposé à l'introduction d'une taxe supplémentaire sur le poids des automobiles.
On parlait à l'époque de 10 euros par kilo supplémentaire au-dessus de 1400 kilos, une mesure qui visait clairement les SUV et autres autos un peu boursouflées.
Et puis, fin septembre, la mesure est abandonnée... pour revenir de plus belle ces derniers jours, certes dans une version un rien édulcorée.
A Matignon, les arbitrages ont été faits, si l'écologie peut servir l'économie, pourquoi se priver.
Tiens, une question : quelles sont les autos françaises les plus lourdes ?
C'est le SUV DS7 Crossback qui, dans sa version hybride rechargeable, va mettre l'aiguille de la bascule sur 1825 kg, tandis que le Renault Espace 2.0 dCi la cale sur 1833 kg.
De fait, dans son souci de ne pas heurter des sensibilités cocardières (on veut bien sauver la planète, mais bon...), nos édiles ont placé le curseur de cette nouvelle taxe
sur 1800 kilos.
Au-delà, vous devrez vous acquitter d'un montant qui reste à définir, mais qui pourrait ressembler à une surprime de 10 € par kilo, plafonnée à 10 000 €.
En tous cas, le principe est acté.
Citroen DS7 Crossback
Evidemment, certains se réjouiront de voir que leur voisin d'embouteillage, seul dans son gros SUV, doive payer une taxe.
N'oublions pas qu'en France, et on peut le regretter, la jalousie et l'esprit chafouin s'expriment assez facilement envers tous ceux qui ne roulent pas
dans le même monospace grisâtre que son voisin.
Mais que le prolo en Twingo (pas de condescendance ici, votre serviteur appartient à cette caste) qui regarde d'un œil malveillant son voisin en Hummer
ne se réjouisse pas trop vite. Car une nouvelle taxe sert avant tout à ouvrir une nouvelle porte.
Au début, on est content, parce que l'on n'est pas concerné. Tenez, par exemple, le malus automobile :
à son instauration, en 2008, le malus taxait les véhicules émettant plus de 160 grammes de CO2.
En 2021, il sera abaissé à 131 grammes, et à 123 gr en 2022 : autrement dit, une petite compacte de 130 ch devra payer une taxe.
Quant au malus, il était au maximum de 1600 € en 2008, souvenez-vous.
Déjà, à 20 000 € en 2020, ça pique. Et le gouvernement vient de fixer un nouveau barème : 30 000 € en 2021, 40 000 € en 2022, 50 000 € en 2023 pour les autos
étant au seuil maximal. Et comme personne ne râle, ça manque d'ambition.
Pourquoi ne pas faire payer 100 000, 200 000, 1 million d'euros pour l'achat d'une Ford Mustang ?
Il en va de même pour le poids, pour lequel on se prépare à créer une nouvelle usine à gaz taxatoire, avec des dérogations "pondérales" pour les familles nombreuses.
De même, les autos électriques ou hybrides rechargeables ne seraient pas concernées. En revanche, le seuil fixé à 1800 kilos pourrait déjà être abaissé à 1650 kilos dès 2022.
Et puis chaque année, l'air de rien, pour des motifs "écologiques", on retirera 50 ou 100 kilos. In fine, tout le monde paiera ce nouvel impôt déguisé.
Le pire, c'est que c'est l'écologie qui est, en partie, responsable elle-même de l'apparition de ces monstres roulants.
Pour des raisons de sécurité, de crash-tests, de dépollution, les automobiles sont devenues de plus en plus lourdes (ils sont loin les 810 kilos d'une Golf GTI MkI).
Pour des raisons d'émissions de CO2, les constructeurs ont inventé le concept d'hybride rechargeable qui est, selon de nombreuses études, assez peu souvent rechargé :
résultat, une Porsche Cayenne E-Hybrid (on parle d'elle, mais il y a de nombreux autres exemples) développe 460 chevaux, pèse 2400 kilos
et consomme (officiellement) 4 l/100. Résultat : pas de malus.
C'est l'écologie, qui est bien souvent le faux nez du capitalisme, qui à force de normes contraignantes et d'obsolescence programmée,
nous amène vers ces hérésies du monde automobile. Ajoutez à cela une dégradation du réseau routier qui conduit, en partie, les automobilistes à préférer des SUV
dans lesquels ils pensent (parfois à tort) être en plus en confort et en sécurité.
source
motoservices.com