Le 6 avril 1941 l'Allemagne déclenche l'opération Marita, offensive dans les Balkans.
Plusieurs unités croates se mutinent et rallient la Wehrmacht.
Le 10 avril, le colonel Slavko Kvaternik proclame l'indépendance de la Croatie,
le 15 Ante Pavelic est à Zagreb ou il nomme son premier gouvernement.Rapidement,après
négociations, des accords sont signés les 25 avril et 5 mai.L'une des priorités du nouveau
gouvernement croate est la création d'une armée nationale, ambition se heurtant à deux
diffilcultés majeures: l'absence en Croatie d'industrie d'armement et la mauvaise volonté
italienne ne cachant pas ses visées annexionnistes sur la Dalmatie,alors que dans le même
temps,les partisans lancent leurs premiers raids.
Le nouvel Etat réagit promptement et lève,avec le soutien allemand qui n'a aucune
visée territoriale, ses premiers contingents issus de l'oustacha, des milces du Parti Paysan
et des ex unités croates d l'armée yougoslave.
Le 22 juin 1941, avec l'attaque allemande contre l'URSS, une nouvelle opportunité
s'ouvre pour la Croatie.La levée de troupes destinées à combattre en Russie est un réel
succès et concernera les trois armes.
Une unité de chasse(sur M 109) et une unité de bombardement (sur D 17) intègrent
la Luftwaffe.
Elles obtiendront de remarquables résultats.Un petit contingent de marins opérera
en d'Azov, tandis que dans le même temps un régiment d'infanterie renforcé est engagé.
Il disparaîtra totalement dans la fournaise de Stalingrad après un an de combat.
Mais pour ce jeune Etat croatre, le front principal reste les Balkans où les partisans,
tant serbes royalistes que communistes,font règner l'insécurité.L'année 42 voit montée en
puissance des forces armées croates,soit sous uniformes allemands( trois divisions d'infanterie
369,373 et 392ème,entrent en action entre 1942-1944),soit sous commandement croate,
oustachis ou domobran( troupes règulières).
En 1943,après la défection italienne,qui augmente d'autant les stocks de partisans,une
petite marine croate livrera une guerre d'escarmouches en Adriatique contre deux flotilles
britanniques( les 57 et 61ème) appuyant les partisans.Loin d'être négligeable,à l'automne 1944
les forces croates rassemblent 287.100 hommes issus du volontariat ou de la conscription et
servent sous commandement national ou allemand.
L'encadrement provenant d'officiers de l'ex armée yougoslave ou, pour les plus âgés,
de l'ex armée Austro-hongroise.
Toutefois, l'Etat Croate,soucieux d'avoir ses propres cadres,créera rapidement des
écoles d'officiers et de sous-officiers.Seul échec relatif,la création de deux unités de la
Waffen-SS à recrutement musulman sous l'initiative d'Himmler.
Ce semi échec est probablement dû à l'inexpérience allemande à mettre en oeuvre
des contingents musulmans,encore qu l'une de ces deux divisions,la Handschar,se comportera
honorablement même si la réalité oblige à admettre qu'elle n'eut jamais l'efficacité des autres
divisions de la Waffen-SS ( Himmler finira même par dire de ces contingents musulmans qu'ils
sont plus "aptes aux pillages et aux viols qu'à l'ardeur guerrière"NDLR) .
L'année 1945 fut celle du martyr et des massacres.Après s'être repliée en Autriche,
l'armée croate se rendit aux britanniques le 15 mai 1945.Ceux-ci s'empressèrent de la livrer
aux partisans titistes.
Les massacres de masse commencèrent aussitôt à Bleiburg.Une estimation du
Commitee for Investigation of the Bleiburg Tragédy de Cleveland évalua le nombre de victimes
( civils et militaire confondu) dans une fourchette située entre 200 000 et 300 000, y compris
les femmes et les enfants.
Il est vrai que ces victimes avaient le tort d'êtres du mauvais camp,d'où un silence
pudique,comme pour ceux d'Hiroschima,Nagasaki,Hambourg,Berlin ou Dresde...
Durant sa brève existence,l'armée croate dans son ensemble et toutes forces
confondues, s'est fort bien comportée et a remplie ses missions malgré un manque chronique
d'équipement.
Bien des années plus tard,de 1991 à 1995,une nouvelle génération de combattants
croates repris les armes,cette fois victorieusement,même s'il est permis de porter un regard
critique sur ce qu'est la Croatie d'aujourd'hui...
(Source:Centre Henri et André Charlier/Dictionnaire de la Réplique,
Ed.G.de Bouillon,2004,p.87)