Propagande russe ou verites
Une tendance perceptible dans les rapports quotidiens russes est le manque croissant de véhicules blindés ukrainiens.
Il y a un mois, les destructions de véhicules blindés (y compris les chars) et de camions et camionnettes non blindés étaient encore relativement égales,
avec, selon l’intensité des combats, la destruction de 10 à 20 de ces deux types de véhicules par jour.
C’est le cas depuis le début du mois de mars. Ma feuille de calcul, établie à partir des rapports quotidiens depuis le 2 mars, résume les pertes ukrainiennes
à un total de 3 663 véhicules blindés contre 3 600 véhicules non blindés.
Au cours des dernières semaines, ce ratio a changé.
Aujourd’hui, le rapport fait état de 12 véhicules blindés contre 20 véhicules non blindés.
Hier, le rapport était de 7 à 19. Le résumé de la semaine dernière fait état de 84 véhicules blindés contre 145 véhicules non blindés.
Au cours des 30 derniers jours, les chiffres sont de 419 véhicules blindés contre 632 véhicules non blindés.
Le ratio n’a pas changé pour des raisons tactiques.
Les premiers mouvements de contre-offensive avec de fortes concentrations de chars ont échoué.
Mais il ne s’agissait que de quelques jours avec des pertes importantes. Depuis, l’Ukraine privilégie les attaques d’infanterie.
Mais les soldats doivent toujours être transportés vers leurs positions sur la ligne de front. C’est ce à quoi servent les véhicules blindés, également appelés taxis de combat,
car la ligne de front est généralement soumise à des tirs d’artillerie nourris.
Mais il semble maintenant que les camions et les camionnettes soient également utilisés à cette fin.
Ils n’ont aucune chance de survivre sous le feu de l’ennemi.
Une autre tendance peut être observée dans le type d’artillerie ukrainienne dont les rapports quotidiens affirment qu’elle a été détruite.
Les obusiers de 152 mm de l’ère soviétique D-20 et MSTA-B ainsi que l’obusier automoteur de 152 mm Akatzíya sont de moins en moins mentionnés.
Tourelle de 152 mm Akatzíya
Les pertes sont désormais plus importantes pour le D-30 de 122 mm et l’automoteur 2S1 Gvodzdika de 122 mm.
Les plus gros canons peuvent atteindre de plus grandes distances. Leur nombre décroissant a été remplacé par des canons de 155 mm dérivés de l’Ouest,
comme l’obusier britannique M-777 et divers types d’obusiers automoteurs occidentaux de 155 mm, comme les systèmes polonais Krab.
Les pertes de systèmes de roquettes à lancement multiple de l’ère soviétique, comme le système Grad monté sur camion, sont devenues rares du côté ukrainien.
Je pense que le changement observable dans les armes détruites reflète la disponibilité des munitions.
En février, le New York Times rapportait que la production de munitions de 122 mm en Bulgarie avait été augmentée :
L’usine a cessé de fabriquer des obus de 122 millimètres en 1988, à la fin de la guerre froide.
Mais bientôt, les lignes d’assemblage fonctionneront à nouveau. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a transformé les armes et les munitions de l’ère soviétique en matériel
d’une importance capitale, les pays occidentaux cherchant à fournir à l’Ukraine les munitions dont elle a besoin pour déjouer l’assaut de Moscou.
C’est ainsi qu’en janvier, 35 ans après que les derniers obus de 122 millimètres ont quitté l’usine de Terem, l’entreprise a relancé la production.
Je n’ai vu aucun rapport de ce type concernant une ligne de production de 152 mm. Je n’ai pas non plus trouvé de rapport sur la production de missiles Grad.
Bien que les chiffres ne soient probablement pas exacts, les rapports quotidiens du ministère russe de la défense montrent certaines tendances sur le champ de bataille
qui reflètent assez bien les réalités économiques et logistiques de la guerre.
Le nombre élevé de pertes humaines ukrainiennes indiqué dans ces rapports, en particulier dans la direction de Bakhmut, a été confirmé par les rapports de la partie ukrainienne.
Les vidéos montrent également que la partie ukrainienne utilise moins de véhicules blindés et plus de camions ou même de véhicules civils.
Les pertes de pièces d’artillerie reflètent la disponibilité de certains types de munitions.
Il est très utile de suivre les rapports quotidiens russes. On se demande pourquoi les médias occidentaux ne le font pas.
source
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone