Carrière dans la Marine soviétique
À la suite de la signature du traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918, le Poltava et d'autres navires de la flotte de la Baltique prirent part à la croisière de glace
de la flotte de la Baltique.
Le 12 mars 1918, escortée par les brise-glaces Yermak et Volynets, la 1re escadre quitta le port d'Helsinki, le 17 mars 1918, les bâtiments de guerre accostèrent
dans le port de Kronstadt. En octobre de la même année le cuirassé fut transféré à Petrograd.
Le 24 novembre 1919, une chaudière provoqua un grave incendie à bord du Poltava : pendant 15 heures le cuirassé fut la proie des flammes.
En raison des dommages importants, la réparation du navire fut jugée déraisonnable.
Le cuirassé fut désarmé, les mécanismes, les tuyauteries, les machines, les câbles et autres pièces furent utilisés pour la rénovation des deux sisters-ships,
le Sebastopol et le Petropavlovsk (renommé Marat en 1921).
Le 2 septembre 1924, le Conseil du Travail et de la Défense ordonna le retrait de l'artillerie restante.
Projet de rénovation pour le Poltava
Au début des années 1920, divers projets de restructuration du Poltava furent envisagés.
L'un de ces projets prévoyait l'adaptation de l'ancien cuirassé en porte-avions puis son transfert en mer Noire.
Les exigences pour cette conception de porte-avions étaient :
un armement de 2 × 76 mm, 10 canons antiaériens, des mines, quatre tubes lance-torpilles, une vitesse de 30 nœuds, un rayon d'action de plus de 4 800 kilomètres,
l'embarquement à bord de 50 avions.
Ce projet ne fut jamais réalisé. Un autre projet, consistant à reconvertir le cuirassé croiseur de bataille, fut également abandonné.
En juin 1925, il fut proposé de rétablir le Poltava dans sa conception d'origine.
Le 7 janvier 1926, le cuirassé reçut le nom de Mikhaïl Frounze (Михаил Фрунзе).
Pendant une période de six mois, 366 travailleurs baltes travaillèrent à sa reconstruction.
Le 26 février 1926, la Commission présidée par Joseph Stanislavovitch Unshliht (Иосиф Станиславович Уншлихт 1879-1938) reconnut qu'il serait impossible de restaurer
le bâtiment au cours des deux années suivantes.
Le 5 août 1927, il fut décidé de reprendre les travaux de restauration du Mikhaïl Frounze en tenant compte des nouvelles exigences.
Néanmoins, il semble que pour des travaux à si grande échelle, les finances ne furent pas suffisantes.
Le 25 février 1928, l'État alloua les 2/3 de la somme requise, le 11 mai de la même année, l'ordre fut donné de commencer les travaux.
Le Mikhaïl Frounze ne bénéficia que d'une petite modernisation : les 25 chaudières inscrites dans le projet furent remplacées par 12 nouvelles chaudières plus puissantes
du même type que celles du croiseur Izmaïl.
Toutefois, le 17 décembre 1928 le Conseil du Travail et de la Défense mit un terme à la reconstruction du Mikhaïl Frounze.
Le 31 janvier 1930, la gestion technique de l'Office de la Marine soviétique proposa de convertir le Mikhaïl Frounze en batterie flottante, le cuirassé conserverait ses armes
mais avec une réduction du nombre de ses chaudières.
La Marine soviétique ayant un besoin urgent de bâtiments de guerre, le 7 octobre 1930, le chef des forces navales soviétiques Romuald Muklevich
(Ромуальд Адамович Муклевич 1890-1938) signa une ordonnance pour la restauration du cuirassé selon trois options :
comme plate-forme de batterie, avec une entrée en service dans les plus brefs délais au coût le plus bas ;
comme plate-forme de batterie avec l'achèvement progressif des travaux comme cuirassé de type Marat;
dans une adaptation en croiseur de bataille à une vitesse de 27 nœuds.